-SCIENCE.- ' -SOLIDARITRJOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE.~ N' 21. - MERCREDI, 19 AVRIL 1854-. 1 Ce .Joar11al pa,•,dt une f'ol• par Oemaine,] A.. vis aux ... -1 bonnesa Plusieurs abonnés nouveaux nous demandent la collectioncomplète du journal L'Homme; d'autres nous réclament quelques numéros qui ne seraient pas arrivés à leur destination. Voici ce que nous devons répondre aux uns et aux a1ttrcs: L'administration du journal p1·end tous les soins nécessairesafin que les nunifros arrivent régulièrement; toutefois, ce serait avec plaisir qu' ell~ rernpla?crait les m.tméros_perclus,si cela était possible ; mais la poste anglaise charge lesjournaux comme lettres, 7 jours après leur publication(:'!.');et la Belgique, contrairement à ses lois, refuse l'entrée aux ballots contenant des exemplaires de notre journal, so1~psrétexte qu'il.n'est pas_,timbré, ma(qré la loi qui donne aux feuilles publiees en français à J ers~y les privilèges accordés aux journcm:r: anglais tnnbrés. Dans de telles conditions, nos abonnés comprendront l'impossibilité où nous s0mmes soit de remplace1·les numéros égarés, soit de compléter les tollections. (•) Lorsque leur destination est pour l'étranger. LA LOGIQUE T LE CANON. Donc les armées vont être en présence et la parole est aux canons ; mais, en attendant le branlebas du combat, le choc des bataillons et la mêlée furieuse, jetqns un coup d'œil impartial sur ce champ de bataille formidable que nous dérobe en partie l'obscurité des protocoles, non moins épaisse que la fumée de la canonnade. D'un côté, la Russie presque inaccessible en ses frontières, impénétrable en ses profondeurs, qui con~entre ses forces et semble attendre, comme en 1812, comme toujours, s'engageant à peine a-ux avant-postes pour s'épandre soudainement en bataillons inw)mhmhles. Les flottes alliées peuvent b Al • ,. , ruer se, ,,,.;seaux .... s1s se montrent, bombarder ses por!s; mais après? les armées réunies peuvent a·1oir quelque avantage dans les plaines du Danube, si tant es: que la tactique <ln Russe soit de suspendre sa marche sur Constantiuoµle, mais ensuite '? les ports détruits ne sont que des accessoires de la puissance rnss3 ; sa force n'est point lù. Une armée détruite, quelques milliers de machinC'shumaines sacrifiées, qu'importe au Czar? une armée plus nombreuse remplace l'armée vaincus ; mais les vainqueurs ? Les flottes anglo-françaises une fois victorieuses, leur action se réduit à un service de croisière et <le blocus, le tout à gTandsrenforts de millions engloutis en pure perte. L'armée de terre, c'est bien pi-3encore : même victorieuse, il faut la ravitniller, la renforcer. Cent mille Russes vaincns (on ne saurait faire la part plus belle aux Occidentaux), si deux cent mille sont en ligne derrièrf', avec quoi ]es repousser, car on ne peut supposer que les alliés se bornent à occuper et défendre Constantinople, laissant aux Russes l'empire turc tout entier moins sa capitale, ce qui serait éterniser une lutte dont chaque jour de durée s'escompte par millions. Par conséquent, nouvelles levées en Frauce, nouYeaux embarquements de troupes et, avant tout, nouvel emprunt, nouveaux impôts, car si, avec toutes les res.murces du budget et d'un emprunt de plusieurs millions, il a fallu six mois à Bonaparte pour faire sortir de France 50,000 soldats, qne sera-ce quand il s'agira d'en expédier quelques centaines de mille? car tel est le nœud de laquestion et le problême insoluble de l'empire. Il lui faut la guerre et il n'a pas de soldats; cette assertion pour paraître étrange au premier abord n'en est pas moins fondée. Il y a bien, en effet, les 500,000 hommes de l'effectif ordinaire, mais chacun sait que leur présence est nécessaire ailleurs ; que le coup d'état, s'il veut se maintenir, n'en Toutes, lettres et correspondances doiv:mt ~tre affranchies l ANGLETERRE ET CoLO~ITES. et adressces au bureau de ]'Imprimerie Universelle à Saint- Un an 8 sl11·1·n1cr 10 f • H T (J ) 19 D , 0 s ou rancs. e 1e~ ersey_, , orset Str~et.-Les manuscrits déposés Six mois, 4 sh. ou 5 fr. ne se1ont pas iendus. r.- ÜN s ABONNE : A Jersey, 19, Dor- 1 Trois mois, 2 sh. ou 2 û·. 58 c. POUR L'ÉTRANGER: Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 25. set st. - A Londi-es, ,>0½, G,eat Queen strEet Lincoln'~ 111111 ' p· ld AG (, . ' -- - CHAQUE NUMBRO • 1e s. - enève Smsse ), chez :.1. Corsat libraire 3 6 • , • pence 9u sou;. Trois mois, 3 fr. 50 c. saurait distraire un seul homme. L'armée de Paris l'armée de Lyon, la guerre de Rome à l'intérieur: en permanence, tel est le d1amp de bataille qni, pendant toute la durée de l'empire, ue peut se passer de ses 500,000 gendarmes. Toutefois, la France est riche en hommes• on ~era produire à l'impôt du san.r;, comme à l',;utre impôt, to1:t ce.qu'il peut _pr?duire. Et qu'on le remarque bien, 11 ne saur.nt ctre question d'eno·acremens volontaires, car c'est un des traits disti~ctifs de la, gue:Te qui con~mence et un signe des temps ~ue 1empire _atrouve moyen de rendre impopulaire a la France Jusqu'à la guerre coutre la Russie ! On embarque nos soldats en grande pompe dans les ports de Toulon et de Marseille ; des Princes improvisés généraux et des généraux dignes en tous points de devenir princes traversent nos &T~ndes,~ités, et, malgré les efforts des ruunicipaht.cs obe1ssantes, les populations ne s'en appercoit ,. L' " ven meme pas. empereur passe revues sur revues et le yeu~le n'a_ pas un cri, pas un élan ; sombre et silencieux, 11 regarde cet uniforme anglais qu'il se rappelle avoir déjà vu à côté de celui du cosaque au temps de la grande coalition, et au souvenir de 1815, il se retire tout soucieux, song·eant à l'avenir. Voilà dans quels sentiments la Fran?e attend cette guerre qu'elle ne comprend pas bien encore, mais qui revêt à ses yeux l'aspect formidable"de l'inconnu. quant iux partis, c'est le côté plaisant de la terrib~e q?~s~i,on,qui s'ag}te. Les Bonapartistes, sa~s t:tre 11;nties,a la pensee secrète qui r.e se dé voile Jamais qu au moment suprême de.; catastroph~s, connai.ssent assez le maître cependant pour ~mr~r de lom la trahison; aussi ne rêvent-ils (et lis_revent to_nt haut) qu'agrandisso:nent de terriio1re, remamemcnt de la carte d'Europe, rovautés et yrincip,rn~és à édifier, d~pattement-; et prèfets à creer ; on sait que la prére(;tu re do Londres est retenue depuis long-temps, Le parti prêtre, cet allié <letous les triomnhes, a , , D 1 • prepart=:ses te enm et ses ,wsanna!t, et en attendant, nos Eminences, ll'S cunlinaux, et nos seigneurs, les évêques, fulminent leurs rnamlemc1:;s d'extermination contre les hérétiques et, feignant de croire à !~1 dévotion du solJat français, prèchent la guerre sarnte à ces nouveaux crnisés coHtrn Ier. cltrétiens orthodoxes, invuq naut le Dieu des batailles ca fovf'nr du croissant co1Jtrela croix, de Mahomet co11trc J ésns-Cbrist. Restent les légitimistes et les orléanistes, vulgairement connus auiourd'hui sous l'e110mùefusio'"'- • .J t 11 !listes; pour ceux-h), plus ficlèles à lem (ra<lition qu'.\ leur nom <le baptême, ils comptent une fois encore sur le grund restaurateur des dynasties tombé:s; la chose va de soi et ne mérite pas qu'on s'y ar:-ete: telle est donc la France dn deuxième empire, ,~oins, bien entendu, le parti républicain, sans tribune, sans presse, sans Jir et sans voix, qui attend et espère. l\lais qu'attend et espère le parti républicain? est-ce le triomphe de Nicolas cGmme le prétendent s~s calomniateurs? il attend le développement logique des événements qui se préparent· il· sait '· 1 ) ' qu 1 n y a µas de force au monde cnpahle'de changer les ~léments et de prévtuir les événements qui vont nmtre de la force de~ choses et des circonst,an~es;, il_sait cela, et c'est pourquoi, du fond de l exil ou 11 peut parler encore, il proclame hautement ses espérances. . Quelle est, en efret, la nature de cette cruerre que les ministres anglais. ont nommée à la t~ibune tÎes deux chambres une g-nerred'indépenclancenationale p~ur la '~ur~uie '? La l 1 ogique gui ne s'arrête pas à rm-r.hemin s est chargee de lm donner son vrai caractère et d'en faire sortir l'in<lépendance uni verselle des peuples. Lord Russell peut bien, pour capter l'alliauce de l'Autriche si obstinée dans sa neu(ralité, menacer les nationalités honcrroise et italienne des . . n mtenüons paternellement libérales du despote qui les opprime; le moment n'est pas loin où l'A1 w!cte~re se verra forcée de faire un appel révol 11t~nnaire ù ~es m~mes nationalités sous '.'peine cl'nh,rndon?er 1es 'I ures à Ia paternelle et libéra.ie protecüon <le Nicolas. . ~e deux, choses l'une, en effet ; ou l' Autrir:he arns1 qne sen flattent encore les gouvernemens et comm~ I~s peuple3 ne le croient guère, e:1trera dans I alliance occidentale, et dans ce cas, Je consei:~ateur-révolutionnaire Nicolas se s0uvi.cndra qu il X a uue Hong~ie quelque p:n-t près de se~ front_~ere_qsu_e la, hame de l'Autrichien fera bonrlitay ,r:~~ier s1gna1,~tune ,Pol?g-ne dont il est qnc:,- t1011deJà de reconstituer 1 .inc1c11royaume 5a11s en exc_epter la~ilésie, Cmcovie et le duché cle Posen. q~n pe~t d_1realors où s'arrêtera un mouvement cl ~manc1pation secondé par une guerre universelle ? Que _l'~utri?he, au contraii:e, persiste dans sa neu!rahte, to~te favorable à la Russie, la guerre devient alors rnsoluble et sans fin· car si Nicolas t tt d • l' • ' ' 1 peu a en re a mse avec ses !écrions campées d l J> . . , b ?ns es rrnc1pa,.ntes COl"l'!mE: en pays conquis, il n e_nest pas de meme des pmssanccs cccidenfale.s q,~1n~ peuvent ~insi jouer le jeu de la Russie, e~ s ep~nsant et d hommes et d'argent sans résultat r,.ossible. Dès lo:s nécessité, et nécessité impéneuse,. de recounr aux moyens décisifs. L' Autrich~, mise_en demeure, se jetant dans les bras de Nicolas, 11 ne reste plus qu'un moyen de résister à cette puis~anc~ formidable. En avant les penples do?c, ,et l ltahe, et la Pologne, et la Hongrie, dédmgnees naguère par des hommes d'état imprévoyan:s, et à cou!·te vue, se jettent dans la mêlée av_ecl Europ~ entière, et cette guerre, la dernière raison des rois et des empereurs, devient iuévitablem_en! le triomphe des peuples. A1~s1, sous. quelqu'aspcct q:.i'on envisage la qncst1?n, en Lussant même de côté les éY8ntualités de revirc!nent et de trahison du Bonapa1te - la chose pomta11t la plus probable au milieu d~ tant de cl!oscs pos&ib1~s,- la conclusion reste toujours la meme et la logique est pour ?lOU.'l. .. Qu~ 1:) can~n !mrte clone, et ii ne fut ja1:1ais 'llns d1SJ"'O''e• ·, 1)arL1·· '"o" ~ 1 , 1 .- 3 « L, t lL~ scu, qu en ce moment, que les ernpc,reurs, a'n·~s s'être mesurés de l'œi! tout une aiwee, se prennf'nt <·orps à corps, nos "œux. l~s accompg-nent et uos oncourngemens les précedc:,L E:1ü:'et1x, l'impartialité no;;s est facile, <."t u?tre patr:oüsmo n'a rien à soum•;r de leurs succeAsou de leurs re\ers. Nous sm:rons rester 1;ougme,:w:; et attei1dre ,avec la résol ntion d'hommes touJ?ltrs prêts : i'unité morale est b force de notre parti, le seul dans la logique et le droit chemin, quand_ tous les autre3 sont dans !a contra<liction et les allwnces menteuses. Etre soi, toujours soi, rien que soi, c'est l'hon- . ~ieu__r et la force à la fois des partis comme des mdn· !dus, _car c: est la ficléiité anx principes. Révo!ut10nna1res, il y a quelqu'un plus révolutionnaire 9-ue nous, ce sont les gouvernements : d'eu:x: s~uls viennent les révolutions durables et définitives : la logique a plus de force et de portée que les canons. IlONN 8T-DUYERDIER. LA GUERRE. . La semaine dernière, on passait des revues ù• ~ \aris;. lord Raglan, ~aint-Arnaud, le duc de· Uambndg·e et Bonaparte s'amusaient aux évolu-- tions militaires de h division concentrée. C'est une belle et grande chose, dans le Cbmpde-Mars, qu'nne armée de soix<1ntcmille hommes se dé~elo_rpant et m_auœuvrnnt an g·este ! M ills, 11 fout v01r des deux côtés, puisque la. guerre s engage. Tandis que les pui!iisancesocr.iclentales font dei faisceaux d'ürmes et de la revue dans Paris, la .. force ru,·sc., massée sur le Danube ')Ousse ies r ' 1 •
o-nesen :'\\•l'lnt, et tourne, par la diversion de Servie, la seule fortification pu issante de l'empire turc, les Balkans. Il y a deux cent cinquante mille Russes au ter1·ain <le l'action; Paskewitch, qui peut s'appeler la discipline et l'autorité militaires, les commande. C'est une espèce de Sowarofl' bourgeois. -- A côté, qu'y a-t-il'? un général habile, dit-on, Omer-Pacha, plus cent-vingt mille recrues. Mais cet homme est rénégat, mais il est surveillé par son gouvern ·nent, mais il est dénoncé, comme traître, par les C.iatiques du Coran ! Donc, les cc .t vingt mille hommes qu'il peut mettre en ligne 1.,~ sont pas à lui et ne garderont pas les rangs. :r,.I' 0~s avons <iit, voilà trois mois passés, que l'année russe, ,, :ti se laissait battre en détail, se ralli~rait en ma •s profondes quand viendrait le printemps et q i.l • de passerait le Danube-. L-eDanube c..t-il passé? . N 0us avons dit que l'alliance anglo-française avec un Bonaparte était, non-seulement un_e monstruosité, mais une trahison; nous avons dit que la force française n'arrivc•nüt pas à temps! Est-~lle arrivée~ L'on vous dit à cela : c'est le charbon qui manque! Dans notre pays, on a toujours marché sans ch:u-bon et quelquefois sans souliers: si cette guerre étuit nationale, républicaine, la France se lèverait, et il ue serait pas question de charbon ! Les deux puissances occidentales, quoique d'accord officieilerneut, sont divisée. profondément : voilà le vrai. Entre la France de l'empire et l'Angleterre de Palmerston, il y aura toujours Waterloo, Sainte-Hélène et les souvenirs de Londres. Entre les deux peuples, l'alliance est possible,- les cariatides ne s'en veulent pas.- Entre les deux gouvernemens, il n'y aura jamais que soupçons, défiances, haines ! -(Ju'out-ils et que peuvent-ils avoir de commun'? Est-ce le libre commerce? Non. - Bonaparte a besoin des aristocrates du coton et du fil, des Montmoreucy-J acquard et des maîtres de forges.- Estce le self-gouvernement? N on.-Bonaparte ne peut durer que par l'oppression des @ousciences, par les libertés mortes, par les âmes vassales.- Est-ce par l'histoire? - Hélas ! elle vous répond : Hudson Love! Donc, rien de commun dans le passé ; rien de certain dans l'avenir.- Voilà l'alliance! Pauvres Turcs! - La flotte anglaise détruira Cronstadt, comme elle a jadis détruit Copenhague : elle n'aura plus, la Suède étant couch~e, de rivale dans la Baltique. Voilà le but. Les flottes alliées de la mer Noire ravitaillerout quelques ports et ne feront rien contre l'ennemi qui va par terre, d'étape en étape, et marchant toujours. Voilà la diplomatie ! Ah ! la Pologne sera bien vengée! En 1772, rEurope l'abandonna lâchement; elle se défendit, seule, héroïquement, et, ni gouvernemens, ni peuples, per~onue encore en Europe n'ose dire qu'elle est morte ! - Mais la 'l'urquie,- appuyée par les grands états, patronée, défend,,e par les ltautes puissances occidentales, la 'l'urquie n'en tombera pai moing ! et pourquoi? - Parce qu'il lui manque le grand souffie, le souille -des Révolutions ! C. R. Dans notre dernier numéro, nous avons parlé de M. de Montalembert. Nous ne savons pas encore ce qui adviendra de lui, et peu d'inquiétude en avons. Cet homme, chef des évêques, nous a fait, par ses clients, la préside11ce et l'empire; il était, alors, le capitaine de la Rome catholique, contre le monde libre,- il est, aujourd'hui, persécuté : - quel malheur! Voici le fond1 de la querelle entre le jésuite et le Corse. Vous voulez bien reg"etter mon absence au comité de Corbygny, et je vous avoue que je m'estime heureux de n'y avoir pas assisté. Je n'aurais pu dissimubr ma douleur en entendant le présidcut rlc la dernière asRembléc libre 11ucla France ait possédée, se faire l'écho de M. ·Troplong, flatter la démocratie nu. profit d•t despotisme et vanter le plébiscite du 20 décembre comme la conquête wpr~me de 89. Yraiment, les 1iires ennemis de ce que vou~ --ppelez la grande et glorieuse révolution de 17&9 ne sa11:f :~nt, à mon avis, lui faire fine plus sanglante h1 jl'l'e que ~'.Jlui donner pour conséquence et pom sanction un syst~ '7te qui condamne toutes les intelligences az, néant, to~.li Jss caractères à l'abaissement, ioules les consciences if' silence et à la prévarication ... La fibre de l'empereur, avez-vous dit, répond attentivement à la fibre popufb.ire ! Il y a fibres et fibres che:;,;le peuple. Il y en a de L'UOM~!E. b 01mes et de saintes ; il y eu a de perverses et de détestable, romme celles qui vibrent lorsqu'on enlève aux princes de la maison de France leur patrimoine légitime et séculaire. " Il fallait, ce me semble, laisser à ~M. Delan9le et à ses JJareils le soin de faire des compliments publics au p1'ince qui a rétabli la conftscatioN pour payer sa dette à la royale famille dont vous avez été le conseiller et l'ami ...... la magistrature française a fourni des noms immortels; mais, en revanche, depuis Louis XI jusqu'à Napoléon III, où le :pouvoir a-t-il trouvé des instruments pfos dociles, de plus lâches calomniateurs et ( tranchons le mot) de plus plats valets que les légistes dont vous faites les seuls défenseurs du juste et du vrai... Je ne connais plus en France et dans le monde que deux castes ou classes : celle que l'iniquité révolte, et celle des courtisans de la peur, de la force et du sucûs, et il me déplait de vous voir, même de loin, donner la main à la seconde. W.-J Linton, un républicain, et des plus sû.rs, nous envoie les lignes qui suivent : Au citoyen Rédacteur de l'HOMMK Mon cher ami, De républicain à républicain, i,ermettcz-moi de faire quelques remarques sur votre article - UN HOMME HAI:II,E,-inséré dans l'Homme du 29 mars. Il y a. selon moi, certaines erreurs dont la rectification ne saurait nuire. La France est tombée.-Elle est tombée, non seulement clans un guet-apens, car si cc n'était que cela, le bras d'un honnNc révolutionnaire la relèverait bientôt de son abaissement; mais le Deux-Décembre ne fut que le couronnement du crime, l'accomplissement de l'immoralité du temps. Avouons qu'il n'y a pas de coup d'état capable de rendre la France esclave, si la France 11'était pas prête à l'esclavage.-Parclonnez mes paroles un peu dures, ô vous, braves et généreux républicains, qui dans l'exil verse:il d'amères larmes sur l'hum•liation de votre pays! Mais quoique pénibles, mes paroles ne sont-elles pas justes? L'Angleterre n'est pas tombée. De qn~lle manière aurait-elle pu tomber? Il ne nous fallait pas de coup <l'état pour nous mettre la chaîne au cou. Pendant ùe longues années notre esclavage glisse insensiblement parmi nous, tant que les compatriotes de Milton et de Hampden vantent l'esclavage comme constitntionnel. Il ne nous faut pas de Bonaparte : les amis personnels du tzar, les complices de l\'Ietternich et de Szela, les admirateurs et alliés de Napoléon-Soulouque,-les Aberdeen, les Derby, les Palmerston et les Russell,-savent faire la besogne impériale tout aussi bien. Vous, vous avez votre Coup d'état de Décembre; nous autres, nous avons notre Comité-Permanent, qui,-il faut l'avouer,-est un moyen plus efficace; il est moins choquant, et convient mieux à l'esprit plus modéré de notre peuple, qui, n'étant pas fait à l'usage des armes, n'aimerait pas à être entraîné dans ltne insurrertion.-Il y a, croyez-moi,-peu de différence essentielle entre nos deux paya, si ce n'est que notre presse et notre tribune sont entre les mains de cette bonne bourgeoisie que V. Hugo a si bien caractérisée ... Quant aux clubs politiques, nous n'en avons point, car nous sommes beaucoup trop libres pour avoir \lesoin d'u1e pareille organisation. Un mot en faveur du peuple anglais, des artisans, de cette classe qui est au-dessous des Carthaginois respectables. Le dégoO.t que leur inspire l'assassin qui gouverne aujourd'hui la France continue à être aussi profond que jamais. Ils n'admirent pas, e11x, son habileté. Regardant l'alliance entre la France et l'Angleterre avec plaisir, ils entretiennent néanmoins l'espoir de voir la France débarrassée de lui.-Les armées de l'Angleterre monarchique peuvent aller égorger les peuples si leurs et nos maitres le leur ordonnent. Elles peu vent écraser la Grèce aujourd'hui,-l'Italie demain. Espérons bien qu'il n'en sera pas ainsi! Mais le peuple de Milton et de Hampden, fut-il plus que jam:iis avili, plus égoïste, et plus abaissé qu'il ne l'a été jusqu'ici,ne pourra cesser de sympathiser avec les républicains de France, d'Italie, de Pologne,-de l'Europe.-Vous désirez, sans doute, que sa sympathie soit plus active. C'est ce que je désire moi aussi! Tout à vous. W.-,J. LINTON. Branlwon, 10 avril. Il y a dans cette leitre lh ux affirmations : J,avFrance est une esclave volontaire ; elle est per,~ue ; Le peuple anglais n'est pas avec son gouverne1m--lt dans l'alliunco des du.x Co!u-Om1es,mais il est avec lu France, c0mme fratcrni~é. Sur le premier point, nous ne serons jamais d'accord· avec notre :uni Li11ton: La France, pays des grandes luttes, a sur le <·orps 500,000 solda~s, cent n1 ille prêtres au moins et toute la centralisation o:·ganisée par la Révolution et l'Empire; - deuis 18-18,la France n'a jamais parlé! Pourquoi snhit-cll.e le joug? - Parcequ'on lui a mis le haillon. - Qu'on laisse, huit jours, la France libre et l'on verra ce que valent les empires, les couronnes, et les armées ! Quant au peuple anglais, nous ne l'avons jamais attaqué : son gouvernement est maladroit clans la question de la gueru~, comme dans toutes les questions. C'est le dernier gouvernement qu'aura l'oligarchie britannique. Nous avons constaté un fait, - l'opinion anglaise allaut à Bonaparte - _est-ce vrai ?- Nous le croyons, et c'est triste! Nous trouvons dans le Morning Advertiser la lettre suivante du citoven Mazzini: elle fera tomber beaucoup de cal~mnies ou des niaiseries, et nous nous empressons de la .reproduire : Monsieur, L'article <le voire numéro c:e samerli (25 mRrs) sur la ql'e~tion itali<'nne est basé snr une mépri~e fondamcnt;Île· Les lignes publiées µar la Pres3e, a11xqurlle-; vous faitOi allu•ion et qui bl.îment le coni:til Mg,adant et imu1oral que lord Juhn Hussell offre aux µatriote,; italien~, rtf' sont pas de moi. Elles sont de Ma11in, <JllÎ commandait à Venise durnnt l'hé:-oïqne cléf,mse de 1848-49. En tout cr.qui concerne notre po.,llion \'i,,à-viR de l'Autriche, je le sig-ne-ais volontiers: autanr en feraient tous mes cumpa• triotes. Nous ne coml,attons 1,as pour nn progrè~ nalio• na 1, po11rune fo, m,, adr11ini trative, i;onr de,, doses homéo1arhiqnes de libertés qui nouo; se· aient adminis1ré,·~ 1,ar des mujon, autn<'hiens érigés en cloct<.:nrs. Nons comlJ,,ttons pour la vi<' et ~es droit~ sacrés. Nous voulons être. Kou-; voul:rns q1.e notre pnys soit le nôtre. Nous voulons une Italie, , 011 11neAu:rn·he, 11ndrapeau qui flotte sur nos berceau:-- tt i,.ur nos tomb1 ~ ; , vlf8 vou. lons une liberté con11uise par nos propn·s main~, d .. ~ lois fdtes par nous-mêmes, d<.:salliance,1 de Il< tre propre choix, No s voulons respirer, peuse:r, parler, érrire, agir, aimer li. brem,,nt, ;,,01Jsune commune ai..sociu1io11,tous urnt que nous i;ommes, entre nos 1.iropres Alpes et notre propre 111,,r. Hien moins que cela ne peut 11ous satisf,d:e. Et nous poursnivrons ce but à at1ei11<lre,qui est 1~01redroit, par la parole et par l',1(•1ion,à travers la paix ou lag,ierre, avec ou sans 11, 11 concour~. J'ai u11e Vt\·e 1econ11a,s,ance à mon nuule c.omµa11·iotcr.JarlÏn pour aroir exp,i11,é de la sorte mes pro• pres i.t-nliment~. De tout cœur j'e11do~se sa lettre>. Mais Ct'pendant elle est de lui 11011 de moi. A chacun Ir sien. Mais ee n'est pas là le principal objet de ma lettre, Mon olijel est <le protester contre nne étrange confmion, non pas des noms, mnis des idées, qui, j'ai le chagrin dt! le dire, traverse l'article, et qu'il 11ou:; i111por1e de dissip.;r parce qu'il vient d'un hardi défenseur de la liberté imr le conti. 11e11t,comme vous l'êtt·:1. D'uprès cet article, on pourrait, être induit à croire que nous, le pl\rti uational, nous sommes encore dévonts ·\ la papauté, qu~ nous sommes ~e11lement des politiques (7Joliticai113) et non pas des hommes pensants et religieux; et que négligeant la suprême irnportance de la liberté de l'âme, nous ne tenons comple que d11 , orps,• du problème exté,ieur (ex/ernal)- l'iudépeudancc nationale à la base, avec l'auto,llé illimitée et la tyrannie spirituelle, toujours suspendue au couronne111cnt de l'édilit!e. " M. Mauini et tous ses braves compatriotes, dites-vous, travailleront en vain à l'indépendance d<' leur 1,atrie, tant qu'ils adhéreront au papisme et qu'ils ne tendront pas à en ai;surer l'expulsion hors de leur p11ys." - Que peut s·gnifier cela? Est-ce adressé à Manin ou à moi-même? Si à Manin, que savez-vous de ses opiniona religieuses? Sa lettre n'est pas un programme, mais une simple répome aux paroles de lord John Russdl touchant la question a11s1ro-italiennc. Si à moi, je clé~ire vous apprendre ou vous rappeler que l'abolit,on de la papauté a été, depuis 1821, et à travers toute ma vie politique, mon Dele11da Carthago; que rarement il s'est écoulé un mois de ma ..-:esans que je n'aie prêché cela à mes compatriotes comme la question aine quâ non de leur indépendance; et que ici, en Angleterrr,je n'aie jamais assisté à 11n lieu! meeting puulic s;ws déclarer ma pensée sm le mensonge qui trône maintenant à Rome, et sur la nécessité de le précipirer dans la pous~ière et le néant, quand nous voudrons nous renure capables de gouverner nos propres affc1ires. Et c-ette pensée qui est la mienne, monsieur, e&t partagée par l'immense majorité de notre parti national. Nous mulons que l'Italie soit une, et comment pOUl'• rions-nons atteindre ce but sans chasser le pape hors de sa domination romaine, sans nous révolrer contre ms ordres, braver si>s exco111111umcatio11s, en appeler rl e lui ù. Dieu et décla,er qu'il n'est pas le délégué de Dien s11rla terre, 111ai,un pauvre misérable impo,te11r, indig1.e <l'être él'OUté et ol>éi. Nous voulons la liùerté. Et comment pourrion:,1 nous la conquérir sans émanciJJer l'in1ellige11ce, san~ effnccr Je do6me dégrada ni et qm enchaîne le, âmes, le dogme d'une autorité ~ans bornes et sans contrô:e, p1ofc bé par Rome papale, comme source de tout pou,o;r et loi morale de la VIC ? Nous vonloni;:, par dcss11s toutes choses, l'éducation. Et comment I ourrions-no11s rêver une <'Ùuc,1tion progre~si I e, 1110 ai<' el populairP, i,;ans liLerté de conscience, de peu~le, d'e11,e1g11emeutet d'ex1Hnen? E11 1530, sur le cad,1vre < 1e la liberté flo1cntine, Clément V li et Cha les Quint- un pape et un empe eur-firent u11 111«·:eo enn1 l co1111etout lib:e dévelop1 ement de notre élénit n1 po1,u!ai re nation;,l. Soyez sûr, morn,ieur, q11equand l'ltal c déchin,ra ce pacie en prèc(s, ce sera ,i la fois contre le pnpc et J'empe1eur. Mais comme,~t I ouvons-nous faire cela? Au moyen de la distritrntion des bibles? A qtii? Anx jurnes ho,nme,, de 110s villes? lis en ont moins bc~oin, je puis 1·ous l'assurer, mon- ~ em, '}UC Dublin et aulres endroits de ms îles lmtann:- ques. A nos paysans! ils ne ~avent pns li,e. Ils i-eraie11tmis en prirnn ,'ils ne reme1taient pas à leur prêtre ou à leur gendarme le livre défendu. Vous-mêmes, Anglais, ne ,,ouvez p'ls, en ce moment-ci, inscrire un ve,set de la b1b1e i;ur les tombeaux de , os propres compatriotes à Rome, et
vous ne devriez pas oulilier qnc, pour une simple brochure donnée à quelqu'un, une femme anglai-e a été, il n'y a pas longtemp~, jetée dans une prison de To,cane et relâ.cht>eseulc111ent. g1 ûce à la clémence du grand-duc-à la condition de quitte·· le pays. Nous arions fait cela. Rome était libre. Le cauchemar s'était évanoui. L'excon1unication de Guëte avait été placartiée cla1,::Roine et on en avait ri. Le drap;,au - " Dieu et le peuple" - qui n'est ras un interprèt~ tyrannique, arbitraire et exclusif de la loi, s'interposant entre Dif'u et ses créature.;, brillait, universellement salué, sur le Capitole. Le pape était disparu, et pour toujours. Un concla\'e aurait pu être convoqué à Avignon, à Séville, ,\ Dublin, quelr:1c part, mais certainement pas à Rome, et nou:1 n'a• vions pas de force par nous-mêmes, pas d'appui, si ce n'est ,tu peuple. Mais il n'y avait pas un homme dans toute l'Italie qui se tourmentât du vieux pape et de ses priviléges décrépits. Pas une voix ne s'élern pour dire: Respect il l'oint du Seigneur. Un mini~t•e piémonh,i1=,Gioberti, qni avait projeté je ne sais qncl plan de restamation de Pie IX, an moyen des armées piémontaises, succomba sous l'universelle rép· obation. Un corps d'armée napolitain qui avait été réuni par le dr&potisme pour ;,011tenir le fantôme, s'i-nfuyait tout honteux èernn t nos jeunes soldats imp1ovisés. L'ensemble de l'Iralie" cathol.q11<·,l>:l!ote, servile, supersLitieuse" regard.lit 1mmouile, indiffé,ente, dans le calme, saus lm11t, l'~loigncrnent du grn11dtyran de l'.1.me. Ce fut é1lorsque l'Autriche el la France vol1:iiriennP. et arhée envoyè:ent leurs légions pour opprimer ;\ la fois la liber!~ n·ilgieuse et politi'tne de l'Itnlie. Un h.,mme d'Etat anglais er protestant approuva le fait et éc1ivit ce mot à son amÙlts,,..dcur à Pans: " Lt! pape v,1être ,e~tauré." L' Anglderre n'a pas bougé; Exeter-Hall, po11rmieux clire, n'a p11s hougé. Ils 11'011t pas 1ï1 le nouveau p101.Jlê,1.ereJigieu~que nous étions en :ra:n de réso11Ire à Rome. lL, n'om vu là que le dra1 ea 1 1 :•puhlicm11 qu'ils n'aim~nt pas. Le drapeau de 1'L1ho11.c: e;,;t 11n < 1nipeau monard1iquc· On peut combat11e pour lui; mais t1u1 peut ou veut com battre pour l'indépc1111ance ùe Rome 1ép11bliraine, 111ê111e quauc!" la liber té de com,c1e11ce" serait le mot ü'ordre du combat? JoSCPII MAZZINI. LondrE-s, 27 mars. L'armée française entre, aujourd'hui, dans les grandes lnttes. Quels sont ses chefs et que valentils? Ils s'appellent Saiut-Arnaud, Magnan, Canrobert, Espinasse et de Cotte : dire leurs noms suffit. Pour l'étranger, qui ne les connaît pas, vo1c1 deux esquisses nettement dessinées : nous les empruntous au Pilori, publication nouvelle d'un. des plus arJeus et plus actifs propagandistes qu'il y eut dans l'exil : DE COTTE, Ci~NÉRAt, AIDE-D~-CAldP DU DEUX DÉCEHBRE. De Cotte est un aristocrate à particule, et d'une statue effilée ; son regard est oblique ; de ses lèvres amincies sort un sourire facile et froid; il touche à sa 48e année. Ignorant, il affecte de dédaigner la science ; à défaut de jugement, il exerce, à tout propos, sa médisance envieuse ; il est jaloux de tout et de tous. Joueur effréné, débauché sans rett:nue, il se hâta de gagner l'Afrique, afin d'échapper à ses créanciers qui le :harcelaient. Chef d'escadron en 1842, lieutenant-colonel eu 1845 il devint colonel deux ans après. Il dut ce rapide avancement à son hypocrisie politique et religieuse : légitimiste de mauvais ton, il qualifiait grossièrement la dynastie de Juillet; mais, quand il s'approchait des princes de cette dynastie, il les courtisait assidûment. Sachant que Marie-Amélie était dévote, il se fit dévot afin d'avoir cette reine })OUrprotectrice. On le voyait manger l'hostie catholique, et faire tournoyer sa prunelle en tous sens à la façon du jésuite et clucapucin. Il spéculait sur ces momeries ridicules; et, au sortir de confesse, où il avait édifié son directeur par sa componction, il courait an lansquenet, où il ravissait les joueurs par son intrépidité. Cc papelard dépravé atteignait son but : l'évêque Dnpuch exaltait, dans ses lettres à la reine, la ferveur du pieu:l' colonel. Louis-PhiE ppe tomba ; De Cotte apprit, à Marseille, que h Re publique était proclamée; il se déclara républicain, et insulta le monarque déchu. Charras voyageait', par hasard, avec cet histrio1) ; quel conttaste entre ces deux colonels! L'un, fourbe, vicieux, intlÎJ,lllt, égoïste, ennemi du progrès et du Peuple; - l'autre, fra11c, <lésintéres~C-, loyal, répnhlicain 1l'instinct et d· c Pur, De Cotte, avec raison, 1iensa que son compagnon de route allait devenir puiss ·nt; il lui fit la cour, et lui tint ,m l mg,ige révolutionnaire. }Lis, Charras n'est pas un de ces hommes que de vains mots abusent, - et De Cotte se masqua, sans profit, dérnnt notre ami. Aussi, dès que la faiblesse tlu gouvernement eut enfanté la l,ideuse réaction, De Cotte reprit-il ses alrnres légitimistes d'autrefois. L.HO~1~IE. Au 10 DécPmbrc 1848, il engagea ses soldats à voter pour Bonaparte qu'il nommait "le Crétin." Dès ce moment, sa constante préoccupation fut d'inspirer au soldat la haine de l'ouvrier. A Niort, au mois <le juillet 1849, il sabra le peuple, et insulta le préfet à p10pos d'une légère émotion populaire. Les recruteurs au service de l'Elysée devinèrent que De Cotte leur appartenait, Ses vioes, son ambition, ses dettes garantissaient au bandit la complicité de ce cafard. Aux immondes revues de Satory, De Cotte enivra ses soldats, et leur fit crier : Vive l' Empereur! En même temps, il emprunta six mille francs à Bonaparte. Le marché fut conclu. De plus, on le nomma génliral de brigade. Le 2 décembre, Persigny lui remit cent mille francs, et l'envoya protéger l'arrest:.ition du général Changarnier et celle du colonel Charras. Le 4 décembre, De Cotte massacra les défenseurs de la loi. Il remplit si merveilleusement ses fonctions d'argousin et de bourreau, qu'on le gratifia d'nn nouveau donatif de 200,000 francs et d'un emploi d'aide-de-camp avec 30,000 francs d'appointements. C'était le prix du sang versé. Ce sang versé crie vengeance : et l'heure de la justice, tôt ou tard, sonne aux o,eilles clu crimi11el. Alors, malheur au traître et à l'assassin ! CHA.hLES ESPINASSR, GÉNÉRAL, AIDE-DE-CAHP DU DEUX n{ CE~fBB.E. Voyez ce militaire à la tournure vt.lgaire, aux yeux rapproché;;, au regard fame et louche : c'est M. Charles Espinasse. Il doit la vie au duc cl' Aumnle r1ui l'arracha au sabre des Kabyles, le nomma chef de bataillon au régiment des Zouaves, malgré les notes régimentaires qui s'opposaient à cet avancement. L'hypocrite chef de bataillon témoignait à son sauveur et son protecteur une reconnaissance dont la bavarde expression allait jusqu'au plus ridicule enthousiaime. La république arrirn. Espinasse flatta le général Cavaign.1c; sa notoire incapacité ne permettait pas au chef ùu pouvoir exécutif de promouvoir l'éhon~é solliciteur au grade plus élevé qu'il réclamait. Espinasse devint lieutenant-colonel, la veille de l'expédition de Rome, et il s'en alla rétablir sur le trône sanglant de la moderne Sodôme le chef des prêtres et des moines. Après cette honteu~e campagne, il retourna en Afrique, et, M. Bonaparte, l'ayant cmbaaché par l'intermédiaire de Fleury, le mit à la tête du 42e è.c ligne, où, à son tour, il embaucha ses subordonnés, pour le compte du parjure qui méditait, depuis longtemps, l'assassinat de la République et de la liberté. Cependant, il continuait à écrire au <lue d' Aumale des lettres où se manifestaient un inaltérable dévouement à ce jeune prince et un profond mépris pour le bâtard d'Hortensc. Mais l'heure du crime sonne : le 2 d~cembre, à trois heures du matin, Fialin le réveille en lui clisant : " de- " main, général de brigade, aide-de-camp du prince à '· trente mille francs par an; aujourd'hui, cent mille francs " que voici en billets de banque et, bientôt, tout autant. " A vous <l'aller fermer les portes de l'Assemblée, et " prêter main-forte à l'arrestation des questeurs." Espinasse, obéissant à un soupçon cupide, compte les billets, revêt son 11niforme, boit six verres d'eau-de-vie, donne ses ordres à son adjudant-major quï reçoit de Fialin dix mille francs et la promesse d'être nommé chef de balai lion. A cinq heures, la diane fait descendre le 42e de 1igne dans la cour; chaque sou~-officier reçoit vingt francs, chaque solrlat dix francs. La colonne s'ébranle; Espinasse, Fialin, et un agent de l\Iaupas marchent à sa tête. Dès que la porte di l' Assembl6c est ouverte par la trahison, Espinasse s'introduit, comme un voleur, dans la cli1mhre du colonel Niel, lui gaute à la gorge, saisit son ép6c, et le menace cle mort s'il fait un mouvement; puis, il arrête le général LcflO dont il se disait l'ami, l'insulte, (l recompte ses billets de banque pendant que ses soldats s'enivrent. C'est ainsi qu' Espinasse gagna ses épaulettes de général. Bonaparte. aYait bien jugé cc cond:ittieri traître à la foi comme solrlat, comme citoyen, comme ami; il lui donn'l la mission de p1rcourir 'es département ùu l\Iidi, afin <l'examiner comment les cours prévôtales avaient d]- peuplé la Irance. Ce commissaire des grêces injuria, menaça les victimes de la terreur bonapartiste, et en désigna <le nouvelles ; il insulta les épouses et les mères des généreux citoyens exil(>s ou déportés par le héros du parjure et du meurtre. En Algérie, il remplit une bE:sogne pareille. Torturant les transportés, menai;ant les uns, provoquant les autres, il s'efforce cle les a\·ilir <>n leur proposant des actes de soumission et de repentir. Il envoie à Cayenne ceux dont la fière rési,-tance méprise le mieux ses propositions hon. teuses. Enfin, ce lâche proconsul osa calomnier les hommes qui préfèrent leur honneur et leurs nobles souffrances à la dégradation, à l'apostasie. Une riche et belle jeune fille dont il convoitait la fortune et la main l'a ignominieusement chassé de s:.imaison, le lendemain du crime de décembre. La fille d'un négoriant de Bordeaux n'a point reculé devant les épaulettes de cet homicide, séduite par un or souillé de bouc et de vm. Ajoutons que le frère du général Espinasse fut condamné, en 18-1-5,par la cour d' Assises de la Seine, à 20 ans de taaYaux forcés pour abus de confiance avec récidive; il se suicida en prison. " Quelle famille !-répèterais-je avec ur, biographe de ce généréll,-quellc famille! un forçat, et un traitre que le bagne ~ttcnd ! " CORRESPONDANCE DE LONDRES. Lcn,lres, li anil 185·t. Je me suis trompé en vou~ annonçant (d'après le A,[orning Chronicle, auquel on attribue des relations intimes av'c lord Palmerston) l'e:1trée de:; Autrichiens en Servie : la rcconuaissanca poussé!' par l~s Rt1~ses au-delà <luDanube n'a eu aucun résultat, les Rus;cs o:~t mê:nc reculé de devant Kalafat, et les Autrichiens n'ont point franchi le Daaulw. Quant au traité <l'alliance offensive et cléfensi1'e <le l'Autriche et de la Prusse, il a été signé après bien cl.es hésitations de la. part du roi de Prusse. Il a été signé en même temps, à Vienne, un protocole entre les quatre puissances, dans le but d'établir que la guerre entreprise contre la Russie par la France et l' Analcterre, pour l'intégrité de l'Empire ottoman, avait toutes les sympathies des Eta-ts allcma11ds. Mais, tandis que la Prusse s'engageait ainsi doublement contre la Ru!sic, elle rappelait de Londres son ambassadeur, M. de Bun~Pn, devenu rc!ieux aux partisans de la Rusi,ie. Cette défaite cle l'influence anglaise, ce départ suhit de l'aml: •.r.~adcm pru;sie.1, ont agité la place de Londres pendaut toute la sem11ine; un envoyé extraordinaire ( :VC. de Tolly) va continuer les relations cliplomatiques, mais on ne Slit encore dans quel sen~ la Pru-se va se prononcer. L'Autriche affecte une grande ardeur contre le Czar : timeo danaos ... Depuis l'occupation de la Dabrudja, il n'y a eu que de~ combats sans importance et sans résultats, soit vers le mur de Trajan, soit devant Kalafat. Ordre, dit-on, a été donné à Omer Pacha d'attendre l'arrivée des 1rm6es alliées avant de rien entreprendre. Les troupes anglaises et françaises partent chaque jour de Toulon et de Malte pour Constantinople; Je prince Napoléon (accompagné jusqu'à son embarquement par l'ambassadeur turc Vély. Pacha, et par M. Emile de Girardin) vogue vers l'Orient p~utêtre avec l'espoir d'en revenir gra11à comme le mo11de. Lem 11échal Saint-Arnaud (accompagné par sa femme dont les soin~ ui sont indispensables, tant il est souffrant) se dirige vers Mar,:·•· .,c. L:.! duc de Cambridge et Lord Raglan, reçus à Paris par . ..!, fête~ officielles les plus amic:ilcs, les revues les plus étiuc~ ..111tes,et l'aecueil pop1ùaire le plus fraternel, ne t11rderont pas à prendre aussi la route de la Méditerrannée. Dans quelques jours, les généraux et leurs armées seront débarqués; mais les ma~ses ainoncelées par le Cza1·sous les ordres du vieux Paskewitch sont telles que lord Raglan croit, dit-on, impossible de les déloger cette annie. On est très in•1uiet, en Turquie; on redoute un désastre avant l'arrivée des années alliées et une insnrrection générale dea Chrétiens. Le général Grivas a ét6 défait, en Epire, par les troupes turques, et, jusqu'ici, les Hellènes par!lis11ent ne pournir faire qu'une guerre de corps francs, désastreuse pour le pays et très fatigante p-0ur les garnisons turques. Quelques batimens anglofrançais croisent sur les côtes pour saisir les renforts et les munitions expédiés aux insurg6s par leurs frè.-es de la Grèce ou de11 îles Ioniennes. Les flottca de la mer N aire ont paru devant Odessa (dont le Siècle annonce même la prise); ou croit qu'elles vont bloquer Sébastopol. - La flotte de la Baltique, après avoir quitté Copenhague, s'est dirigée vers le Nord oil.les glaces s'ouvrent enfin et s'est emparée déjà, au dire du 1'ime., de cinq navires russes et d'un grand nombre de prisonniers. Le contingent sera, cette annét!, en France, de 140,000 hommes au lieu de 80,000 hommes; le nombre de jeunes gens de la classe de 1853 est de 301,000.-Cette aggravation à la conscription sera cruellement sentie, dès le dé:iut de la guerre, de cette guerre il la 1uelle on ne prévoit aucun résultat pour la première campagne, selon le gJnéral anglais, et qui exigerait un au de prépar:ition de plus en .France, selon le maréchal Vaillant, ministre de la guerre! L'Espagne, inqciétée par les Et:its-Unis a•1sujet de la saisie d'un v:ipeur par la douane de Cuba, s'est hâtée de donner toutes les rl!parations cxig6es; le Frère Jonatlum n'en est que plus décidé à saisir une bonne occasion pour prendre Cuba! Frère Jonatha11, du reste, convoite en même temps les possessions de Joh11 B11ll; et J 011'1 Mitchell, ce révolutionnaire Irlandais apoloO'istc de l'cgclavagc, excite en cc moment ses compatriotes émigr&s en Amérique, à s'armer pour conquérir le Canada; il est appu;é dans cdte étrange po!émi<1uepar ... lcs <ibolitio,mistes ! -Vous vous rappelez peut-être la cléillission inexpliquée et la rentrée suhitc au nnnistère de Lord Palmerston? Le 1'imes amit attribué cette brus(}ue retraite à l'antipathie du noble Lord contre la Réforme électorale proposée par Lord John Russell: d'autre~ avaient accusé le prince Alb,•r, ... Voici b dénouement: après un ajournement, la loi sur la Réforme électorale a été tri5tement retirée de l'ordre <lu jour par Lord John Russell" pour ne pls exposer le ministère à une dCfaitc dans le Parlement 0•1 à uue di1,solution des Communes, au moment 01:1 la guerre exig<' ~c •,wucentration de toutes les forces nationales. " Salut fraternel. Ph. F.t.\lRE,
VARIETES. DICTIONNADIR'AEGRICULTURE PRATIQUE, PAR LES CITOYENS JOIGNEAUX ET MOREAU, proscrits du 2 Décembre. Quel plus granù fait que celui dP la terre féconde? De ce fait primordial et providentiel sont sorties les populations avec leurs lois, leurs langues, leur commerce, leurs antipathies et leurs guerres. L'homme n'est venu que lorsqu'il a été assuré de ne point périr. Il a été le dernier effort, le couronnement ,le l'édifice, le :Messie qu'attendait la terre et qui devait l'arroser de ses sueurs douloureuses et féconùes. Saluez donc cette grande nature, la sœur ainée de l'Histoire, qui a pris les devants, qui prophétisait l'homme, qui l'attendait patiemment, les mains pleines de fruits sauvages et de fleurs. L'agriculture naquit de cette rencohtre de l'Homme et ùe la terre. Quel tableau plus émouvant que celui de l'activité humaine s'app1iquant à la culture, que le spectacle ùe cette harmonie et de ce combat l Les animaux domptés, les métaux appropriés à son usage, les marais assainis, les es1Jèces transformées comme par miracle, tels sont les travaux ùe l'Ilercule-étincelle. Un nouveau chaos est débrouillé. Une nouvelle création s'est faite. Toutes les faces de la machine convexe et tourbillonnante ont subi je ne sais quelle _suave métamorphose. La terre, couronnée d'épis, chante un cantique nouveau vers les étoiles. ,Qn~lque cho~e d~ns le passé maniua-t-!:, a l'agriculture? Des 1 abord, elie se confond aves ia re1io-ion elle-même, Le"" •• ····-~ da11sleu1 • d · 0 d c .,.~ ·,.,f"'Y"" 0 , --- _.. ~ sens haut et rolt, fout e érès une êi.éesse et l'ador~':'1t. Le christianisme, à son tour, présente comme ~,mbole de sa communion mystérieuse le pain, cette su.bstance sacrée qui se cliange en la chair de l'Homme. Les grands hommes de la Révolution Française ont promené par les rues la herse, divin triangle enguirlandé de i}eurs. L' Agriculture l mais la Poésie elle-même lui a dérobé des images et des grandeurs; 1e Caprice, comme un enfant, s'est suspendu à ses fécondes mamelles. Virgile lui a consacré des vers frappants et impérissables. C'est pour elle que travailfaient Puck et Ariel, lts gnômes familieu et les hopgoblins du Moye11-âge. Et aujourd'hui que l11imanque-t-il? Tons les arts sont ses tributaires; elle reçoit les eaux de toutes les sciences. Botanique, chimie, zoologie, géologie, médecine, entomologie, physio1ogie, elle est le ·soleil de tontes ces planètes, la couronne de tous ces fleurons, la fin de ces aspirations et de ces essais, le but marqaé à toutes ces coureuses surhumaines. Elle est le fruit par excellence, l'ananas de mystère qu'auront formé toutes ces Heurs soudées entre elles. Et cependant je ne sais dans quelle infériorité, dans quel éloignement 011 s'obsti11e à la reter1ir, je ne sais quel vagne abandon l'attriste et pèse sur elle, je ue tais quel"e humiliante et indéfinie quarantaine lui impose h frivolité des mondains et des penseurs. On lui reproche la simplicité de son costume. C'est la Cendrillo1,. C'est la barbouillée que l'on cachr et qu'on sait faire rougir d'c;le-mêmc. E8til bien certain même qn'on s'aperçoive toujours Ù<' sa 11résence? I:1 gent officielle et galonnée est bien trop occupée d'intri,;ucs et de 11oircéurs : ù!le seule phnte lui rapporte, le mensonge. L':,rtiste, braYc cœur, a les recueillements inatteutil's et les mille dissipations de sa pensée fuyarde. Le père de fami lie a ses souris et ses <kvoirs; l'amoureux, les yeux de sa maitresse. Le patriote .i sa tâche sublime et son sang à répanàrc comme un trésor. L'homme <les camps, les joue3 sangiécs par son hausseL'HOM 11E. col, ne poursuit que les rêves meurtriers de son audace automatique, n'aime du sol que la poussière du combat, ne connaît du métier qne les membres fauchés et les larges fumures humaines. D'où vient donc cette froideur de l'h8mme pour la terre ? Pourquoi cette méconnaissance de bienfaits évidents et infatigables ? qu'est-ce ? Orgueil ? distraction? fausse politesse de mœurs et de pensées ? Ou bien est-ce que les écrivains spéciaux n'ont pas sn se faire lisibles, et la plume aurait-elle ttahi la charrue ? C'est contre cette indifférence inique qu'en serviteurs fidèles du progrès, les citoyens Moreau et Joigneaux: viennent à leur t0ur s'élever et se raidir. Personne, pensousnous, n'est plus apte qu'eux à la forcer dans ses retranchements extrèmes. Ils ont cru qu'il leur convenait de délier une à une les bandelettes sous lesquelles on s'est toujours plu à momifier la science, et de la présenter à l'ignorant et au pauvre dans toute sa nudité rassurante. Le coup de serpE;tte fine a émondé le bois inutile. Place donc à la lumière dans tous les vieux buissons ! Nous arnns lu avec mie attention scrupuleuse les trois premières livraison3 de ce grand ouvrage qni doit en c?rnpter douz~.- Parmi les plus importants et les plus cuneux, nous avons surtout remarqué les articles : Affermage, Agriculture, Alcalis, Animaux nuisibles, Arbres fr'.iit~ers (plantation des), Arrosage, Assolement, Beurre, Bibho,r;raphie a,r;ricole, Bœuf, Botanique, Bouture, Capital d'exploitation, Cend1·es, Chancre des arbres. Nous en passons nécessairement. Il suffit de dire que rien n'est négligé de ce qui se rapporte indirectement à l'agriculture. Le to~t enfin est complété par tle savants articles sur la ;I3otarnque2 l'art vétérinaireet même la médecine lmmaine . ' ùue pour la plupart à la plume compétente de .M. le docteur i,Ioreau. C'est donc là un livre encyclopédique quoique modeste, où la science est tempérée à propos par le bon sens, livre plein de sagès conseils, d'utiles réflexions de documents et de faits inappréciables, et que chacun sera jaloux de posséder, nous en sommes sûrs. Nous voudrions pouvoir en détacher plusieurs citations, mais nous craignons d'avoir bien abusé déjà <lela patience de nos lecteur!! et nous ne voudrions pas usurper nne trop grande place dnns ce journal. Voici néanmoins quelques observations tellement fondées et d'une si réelle importance que nous ne résistons pas au désir de les reproduire. Elles sont extraites de l'.article Botanique : • " Cette science est malheureusement presque inconnue dans nos campagnes, et cependant quelles ressources ne pourrait-on pas eu tirer l Une foule de plantes possédent des vertus médidnales, et l'on trouve dans les haies, les bois, les champs, les prés, des médicamens qui nous sont donnés par la nature et qui remplaceraient avantageusement ùans beaucoup de cas ceux que l'on achète à granù prix chE:zles pharmaciens.... Il serait à désirer aussi que dans les écoles on pût donner les premiers éléments de la botfmique aux enfants." Il y a là matière à réflexion. L'enfant est curieux surtout des chos~s naturelles. L'acti\·ité de son c:,prit se porte in·iclement sur l'explication des phénomène:; qni l'en'.ourent. Au lieu <le lui venir en aide, on trouve aimable et spirituel de l'écraser sous la meule dn pédantisme. On lui ouvre toutes les cryptes. On hi fait la danse <les ombres....... Cambyse, Hircan, Louis XIV, Idoménée l ... Il sait par cœur les ravageurs nébuleux 11es ères mortes, et ne sait rien de la fleur qui l'enivre, de lfl pierre qui le biesse, du pain qu'il nunge, de i'air qu'il respire à rleins poumons!. Il y à là surtout 1111 doigt ]José sur une plaie très réelle. Il y a le \·œu ù'hornmes <le bien, d'amis sincères de l'humanité. Il est intéressant de suivre en quelque sorte à la piste, dans le livre qui fixe en ce moment nctre pensée, ce~t~ noble sollicitude pour les intérêts publics. Ainsi, voici deux hommes, de ceux qu'un exécrable systême de calomnie s'est plu à présenter comme d'aveugles destructeurs,. comme, d~s v~ndales sans esprit et sans âme, qui, <l~ sem de 1 exil qm les honore, mûrissant une pensée u~1le, présentent aux esprits sérieux, tourmentés; du désir d ~p~rendre, un vaste ouvrage, résultat d'observations precie~se~ et ile _laborieuses recherches. Ils ont senti que Proscription oblige, et c'est là leur cadeau de bannis Honneur à eux ! C. C. ~a troisième séance des Grandes séancespubliques de :'.l,f. Jules Alh~, sur l'~ducatio~ nouvelle dont il est le fondateur, aura lieu lunch proc.ham 24 avnl, à 8 heures p_récises du soir dans Temperanee-Hall. ' ~Ile aura pom texte : Complément et application de la classificat.on naturelle des idées et des mots. On sera admis sans lettre d'invitation. , JERS!!Y, HIPRDIBRIE tJNIVERSELLE, 19, DORS!i:T STREET, EM VEffi"TE A L'TMPRI:hfERIE UNIVERSELLE$ 19, DORSET STREEII' : Les Biog'raplties Banapartistes par Ph. BerJeau. Prix : 3 fraues. LESBAGNDE'SAFRIQ HISTOIRE Dil LA TRANSPORTATION DE DÉCEMBRE, Par CHARLES RIBEYROLLES. 1 volume in-8. FuLBE.R:r MARTIN, avocat français, proscrit, donne des leçons de langue française et italienne, de littérature· et de musique. Il donne également des leçons et des consultations sur toutes les matières de la législation française. S'adresser au professeur, lfoseville-strett, Anglesea Cottege. Réjér,rnces : chez l\BI. W elmann, P. Asplct et docteur Barbier. Proscrit français, ancien élècc de la faculté de Paris, Dun:1e r1eR lccons de fran~ais, de latiu, cl"histoire, de , ' ... géogra;lhie, de littératu: <', ttc. II Pnstigne aus,.i les éléments des scieBC<'Sma1h(·rna1iqnes, 1 hy,,1ques et 11aturelles. S'adres~er au profésscm, 38, Rosevi!lc-Street. Références: chci MM. Welman, Ph. Asplet et docteur B:trbier. A'TIS Il sera publié avec chaque numéro un supplément spécial po11r les .AN:-.o NCES dans l'intérêt du Commerce, de l'Industrie et de la Science. Les Annonces de \ • tous les pays seront acceptées à la condition d'être écrites en français, conformément au spécimen ci-après. Les A. vis et Annonces sont reçus jusqu'au venclredi à midi, à Londres, à la librairie et agence de !'Imprimerie Universelle, 50 122, Great Queen Street Lincoln's-Inn-Fields, et à l'office de !'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrierùu ma1di. Toute correspondances ùoit être affranchie et contenir 111b1on, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwIET03LAWSKr, soit sur un des banquiers de Jersey ou de Londrei-:. Le prix des ·,. n 1onces est uniformément de six sous ( trois pence) la ligne, pour les trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportion de la hauteur qu'elles occuperont, calculée sur le plus petit texte. AB. I ÂNCHI J~roscr!t ~olitique nir .un eours d'Equitation à son manège, sur la a le ti:i~l: :ivantage d'unir. l'élégance, la Jégerté et tnnçais, redacteur Parade. la sohdrte. 1 , en chef pendant GUTEL PROSCRIT nu 2 DÉCJ::MDRF. Les semelles sont fixéei; avec ùu biton et ne huit _ans dn jo1:1rnal<]nilticlicn le Messager ~1! Nord, l•~nfesmeur de ~cuii~e lai~sc1Jtaucune aspérité ni à ,l'i,ntérieur ni _à l':xpara1ss;int à Lill~ (Frar'.c<>),l~on_neà <l_omicile,~es Tailleur d'llabits.-'29, Belmont Road, St.-Hélicr, téne1_1r-: On peut marcher a I eau sa11snuire a la en plâtre, en cire, en mastic et en gélatine sur nature morte ou vivante. Il mon le aussi les ornements, les statuea et fournit des épreuves il un prix mo<lérê.---20, Donstreet, St.-Hêlier. ]e.çons de l_:rngucf:ançq1s~, _danthmét1quc, d h1s- Jersey. solr_t_l1·_,c_r_lc_' la_ l_rn_,1_s_su_r_e_. ---,--------- toü·c, de gcograph1e, de httcrnlure, etc. ~,fAISOND.E CQ"llfl\.![TSSrONHOTELDJ7L'EUROPE Il se charge 6gale111ent de toutes correspon- LUI),KOR~DCKI, lÙ. 1 i 111.1\ 1 ' ~ _ J _ ~ ◄ • 1 dancc8, écritures co:nmcrcialcs et autres, et des PROSCRITroL!TIQUc POL0~'<AIS, No 35 SURLEPORTA, JERSEY, DON STREET, No Il, méi1ioires dont on lui confie la rédaction. Don_ne il.do1~icile des lcç~ns ùc langue .Allermwde Q:.:. H.eu11.•,ehhie, Commissic.nnaire en mar- TENU PARG, ROUSSEL S'adresser an profes,eur, 20, Don-street, St.- et Latme; 11demontre a-.:ss1 la Gym11asti.7ne. chandiges se charge de vendre et acheter to11te G 1 , . l'h . d , . ' "I'·' éJ" (T' l J ) 11:I L· l K ·d •k· dé • • ·t t • cl \' ' • ' . • • "ouss11:La onncm e prevenu -" .vi. les lI n\e;: ,c ! e ·,ersey,[•.,.,,. ~:v li ' p • •plet co1nn.'"'J,Ji1'":ocs· ose1uercd. '.1· :'mce1a11s·o1onuve6r l Nt>1~p,.~1 sorte de marchandises, et de faire de~ r;c.ouvrement I voyageurs qui viennent .,-isiter cette île, ~oit pour ~'-"'Jen'nr r·s cacz -" J•L. • e mai., • -"'-s • , • ,ç '' n, 5 t.n pci 1 •• - , ewm,.n en France ou en Angleterre et en Ameriqne. .- · ffi · · b" Geo. Vick'.-y. St!·ect, Oxford Street-Londres. Correspondans à Paris Borùe·mx Lyon Lille I ab1pemendts,oit poulr a 1~1;es, a~sl1n zen que les ha- , , . ' : : ' ·; ~ ' ' ltants e cette oca 1te, qu' 1 s trouveront dans 15. COLOMB~'.RJESTR.l:lJ;:TS,T.-HELIER, JERSEY. Londres, TI1rmmgham, L1verpool, New-York, etc. son Hôtel, bonne table, bom; vi.is, et tous les soins, fi ~fit.NYPROFESSIHJR D'ÉQUITATIONa, n- GUAY proscrit du 2 D~cembre, faiseur -------------- -- ainsi que tous renseignements possibles. if 1 ~~ cicn t'.:lèvene l'école de Saumur, . , ·le J~OTTES sans couture, pour A J () }[ ONi SV mouleur en plâtre, se ch:irge ~ Table J'Hôte à 10,'l et 6 hcureB.-Repas à a fho1!f!-:-'-,Jd"e prGvrnir le puùli~ ~u• il vient d'on- hemmei;et pour d?.mos. - Ce geure èe ehaussQ:e J 1 ~ J1i, de toute espèce de monla~e toute heure. -I-1 sert aus11i en .,-ille.
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