Homme - anno I - n.15 - 8 marzo 1854

Nom, sous la mort app~rente ~ui se présente aujourd'hui à nos regards, nous croyons voir s'agiter et s'or"'aniser les éléments réels de.la cause ~t de ,.l'ac~ion it~liennes; n°ous croyons qu'une génération a surg_iet s msp1re en silence des principes qui peuvent sauver notre patne, et nous parlons à ces jeunes âmes qui frémissent, et en leur racontant les douleurs qu'a traversées l'Italie nons ouvrons les voies de l'avenir, intimement convaincus qu~ dans le cercle de n_otre influence pas une parole généreuse ne tombe sur la mauv:u~e t~rre et que nous remplil!sons un devoir sacié en séparant_le prmc1pe pur de la démocratie et des vrais intérets du peuple italien, des ambages et des fausses tendances dont des hommes et des intérêts contrail'es l'ont entouré. II Il Ya quelques jours tombaient à Rome, sous la hache du bourreau po~tifical, les têtes de trois jeunes soldats qui avaient servi la République et par ordre de leur chef fusillé deux prêtres surpris en flagrant délit d'espionnage. Ces intrépides jeunes gens qui avaient, depuis 1849, été tortur_és de to_utemanière dans les prisons papales, ont, avant de quitter la vie et leurs plus chères espérances, jeté au milieu d'un peuple tremblant et consterné le cri sublime de Vive la République! Ce cri a été recueil~ et a parcouru toute la Péninsule; et en ce moment on le considère non comme une profession de foi mais co:nme u~e parole qui résume la pensée de tout un peuple et' l'his - to1re de cmq années d'oppression par un gouvernement féroce. . Voilà q_u'en janvier 18.54, sur un échafaud, devant une population opprimée, retentit pour trouver un écho clans tous les cœurs un cri qui éclata, fervent et enthousiaste dans la salle de la Cons~ titua,nt~, il y a 5 ans ; ce cri qui éclata comme un grand fait hum:imta1re et comme le retour de l'Italie à ce principe et à ce drapeau qui toujours furent Je sien : car ils répondent à son passé, à son caractère et à ses grandes destinées. ~oilà qu'après ci~q ans de la restauration pontificale, restauration obte_nueet mamtenue par les armées étrangères, les forces de la réaction sont encore comme au jour où les Autrichiens sont entrés à Ancône et les Franç11isà Rome. Et qu'est- ce que cela, si ce n'est puissance de la vérité et constance infatigable des peuples? III La série des martyrs italiens et des vengeances pontificales n'a pas été un seul jour interrompue. Après la restauration de Pie IX, Autrichiens, Espagnols, prêtres et Français, tous se sont unis pour l'œuvre d'extermination : les représentans du peuple chassés, les soldats dispocsés dans les camps, mourant dans les hôpitaux ou envoyés en exil, le peuple sans armes, la terreur organisée.,. dans tons les cœurs le souvenir récent d'un mort bien-aimé, et sous les murs glorieusement défendus, les os abandonnés des braves. Les hommes de Gaëte et l'immense phalange des parasites de l'église, une fois soutenus par des armées, ont voulu se venger ; tout leur füt permis et toutes les circonstances leur servirent à mettre en pratique le programme trouvé par les républicains dans un couvent de Spello, où on recommandait principalement d'exterminer les libéraux jusqu'à la quatrième génération. Non, le~ hommes de l'église n'ont pas failli à leur saint mandat. Quiconque écrira l'histoir des restaurations contemporaines pourra depuis la fusillade d'Ugo Rassi jusqu'à la décapitation récente des trois finanûeri, recueillir assez d'œuvres de férocité et de vengeance cléricales pour constituer uni:)accm:ation et attirer la condamnation la plus terrible même contre un gouvernement qui ne s'intitulerait pas celui de Jésus-Christ. On a signé des listes de proscription, violé l'amnistie, emprisonné des milliers de citoyens, reno11velé la torture contre des hommes, des enfants et des femmes, on a prononcé de barbares sentances après des procès mystérieux ; presque toutes les villes de ce malhenreux pays ont donné leur contingent an bourreau du pape. Des hommes sont tombés, huit, dix, 'Yingtà la fois, à Bologne, Faënza, Rimini, Ancône, au milieu d'une population consternée qui répond aujourd'hui, comme il y a cinq ans, à l'oppression clfricale par une haine infatigable et par le poignMd dont personne ne peut la désarmer. La statistique des condamnés dans les Etats du pape, pendant ces vingt ou trente derniers mois, a fait frémir l'Europe entière, et le bourreau autrichien e'nvii la copieuse besogne du bourrèau romain. A Jeurs sanglantes vengeances, les prêtres ont ajouté des soins incessants pour que la religion de nos aïeu.r refü,urisse et que la chaire de St-Pierre se relève, entourée de respect et d'amour. · ,Efforts ·audacie~ et misérables ! Le peuple -confon~.la foi avec les hommes qui la représentent-; ·Jepeuple n'est ni l ~clectique ni doctrinaire ; il aime et il maudit, mais ne peut comprendre comment une religion qui a, dit-on, apporté dans le monde des idées d'égalité et protesté contre l'arbitraire des forts au nom des humbles et des persécutés, pe.ut être en même temps la conseillère d'atroces vengeances et la source dn trafic et de l'orgueil. Le peuple maudit l'une et l'autre! En Italie, jl n'y a plus aujourd'hui la foi, mais l'hypocrisie de la foi, mais l'habitude d'anciennt!i traditions qui s'effaceraient si on ne les appropriait aux spectacles, à l'orgie et à l'ostentation. L'HO]I~IE. IV. Nous voulons, pâr IÀ, prouver qu'après cinq ans d'une rude restauration, les despotes et le pape encore moins que les autres n'on! pu parveni~ à ~ompter ou à_corrompre l'esprit du peuple '. la foi dans les prmc1pes démocratiques reste; elle éclate et brille dans la famille, dans la prü:on, dans l'exil, sur l'échafaud ! Au x1xe siècle, après 18 siècles de lutte, les rôles sont renversés :_le monde païen1 le monde des pompes de la chair, de la corruption et de la servitude est dans les palais, les cabinets les vestibules de ceux qui se disent les successeurs du Christ. c'ésar a trouvé un siége à côté de Pierre, le glaive du païen a fraternisé avec la boulotte du pasteur évangélique. Cette fois, le peuple représente un nouveau Christ dont le cœur a retrouvé et conserve l'esprit d'égalité, le sentiment de fa liberté et du sacrifice, la force de la résistance, l'amour du pauvre opprimé, qui n'accepte l'aumône de personne, et cette fraternité de races qui tend à reconstituer la grande famille de Dieu. L'idolâtrie, la religion du passé, cachée pendant de longues années, s'est réveillée d\\ns les hommes de l'Eglise. La religion de l~avenir est dans le peuple et avec le peuple qui se l~ve contre les idoles et aspire de la justice. En vain les hommes de l'Eglise luttent contre l'esprit nouveau et se trompent en croyant le fruit de la conviction ce qui n'est que l'effet de b violence et de l'hypocrisie. Les peuples catholiques ouvrent les yeux, et surtout cette partie de la population italienne qui a le malheur d'être doublement courbée sous le joug de Rome, parce qu'elle voit de plus près qu_',aucunpeuple le sang généreux qui teint la pourpre des princes pa1ens. V Et la population italienne sent la suprême nécessité cle secouer cette oppression qui surpasse toutes les autres. Et l'Europe qui frémit devant une telle série de victimes immolées à la vengeance des prêtres, reconnaît aujourd'hui que notre seul salut, à nous Italiens, c'est l'insurrection. ~ ous a~ons souve_ntréP,ét~ cette vérité, mais dans des temps moms agités qu'auJourd hm ; nos paroles ont semblê d'importunes provocations ou des déclarations sauvages. Laissons aujourd'hui parler le Times, ce prudent organe des marchands anglais. Nous lisons ce qui suit dans un rapport sur l'état actuel de l'Italie : " Les Italiens doivent ou se soumettre ou résister à leurs oppresseurs. S'ils résistent, il n'y a qu',m moyen, c'est une insurrection vaste et générale, une conspiration nationale qui éclaterait au premier moment que les complications de la guerre européenne rendrait opportun .. "Je ne puis vous donner une idlle plus juste de l'état de l'Italie qu'en vous disant (et je suis certain de ne pas exagérer) que dans les Etats pontificaux (où c'est pis qu'ailleurs) il serait difficile de trouver une famille bourgeoise ou même de la noblesse de province qui n'eût pas à pleurer un de ses membres jeté en prison ou envoyé en exil pour affaires politiques. Il faut se mêfor aux Italiens, avoir avec eux des relations intimes, pour pou'Yoir comprendre l'incertitude de leur liberté individuelle et l'état d'inquiétude et de tourment où vit chaque famille; alors seulement on peut juger de l'infamie d'un gouvernement qui emploie de pareils moyens. .................................................................... " L'opinion publique est républicaine en dépit du cruel despotisme qui pèse sur le peuple. La singulière bonne foi de Pie IX a beaucoup contribué à éelairer les masses sur leurs véritables intérêts politiques. ................................................................... " Il peut être vrai que les révolutions, les convul,ions politiques retardent les progrès de la civilisation, mais cependant elles sont souvent nécessaires à la liberté... En Italie, il est hors de conteste que la révolution est la seule voie qui puisse conduire à la li.berté, le seul moyen d'arriver à la civilisation! " L'insurrection italienne a ét!l désapprouvée comme troublant la paix européenne; mais le crime retombe -sur ceux qui ont rendu nécessaire et juste cette insurrection. " Seulement peut-on appeler crime la révolte des sujets qui se lèvent contre les gouvernements ?... •" Et lel!IItaliens peuvent-ils rester comme ils sont? La nature les appelle à être grands. Le despotisme clérical et la domination étrangère lei; dégraderont-ils donc au point d'en faire une nation de prêtres, de va-nu-pied!< et de brigands t " Si Louis Napoléon envahissait l'Angleterre, et si les Anglais .s_e_soulevai~ntcont:e lui e_tfes soldat~, pour~uoi n.e..~. _o:urraient-ils pas se serv1r·du po,1gnard sils n'avaient d~autres âone·s sous )a main ? L'usage du couteau de la part des populations désarmlles qui n'ont pas d':i.utre moyen de défense pourrait-il changer en cri:ne la résistance et l'insurrection? " (Tiines du 15 dêeembre.) VI Voilà donc que lès marchands et les doctrinaires anglaig euxmêmes justifient et reconnaissent nécessaire et unique l'insurrecti?n italienne, to~t m_oyenou instrument bon, tout moment propice, pourvu qu' 11soit opportun ! Et _sicette opinion se répand en Italie, parmi ceux mêmes qui maudirent le plus les dernières tentatives d'insurrection nous le devons aux infamies du despotisme, à la sainteté de notr; cause, à la force du peuple, et aux mémoires saintes de foi et d'amour que nous ont laissées nos martyrs. DERNIÈRES NOUVELLES. Les nouvelles d'Espagne sont contradictoires. Chose certaine, la monarchie espagnole a profité d': mouvement d~ ~arragosse pour frapper en meme temps les hberaux et la presse. Représentants, généraux et journalistes sont confondus au- ~ourd'hui dans les pris~ns d~ Madrid. Cette justice a la Bonaparte est bien digne de la fille de Ferdinand VII. -En Suisse, dans le canton de Neuchâtel une résol_11t~onimportante vient d'être prise : toute loi restrictive de la pensée a été abolie et une loi en un seul article _aété vo~ée. _Elle est ainsi conçue : L_ap,:esse est libre. Il n en faut pas plus pour faire bien. Une piè'~e émanant des proscrit~ français résidant à Londres nous parv1en! tr?p tard pour être. insérée. Cette pièce qui fait appel à la sohdauté pour venir en aide aux nécessiteux annonce en même temps une réunion générale des proscrits français :\ Lonclres pour le 15 courant, 148, Ho1born Bars. Le citoyen Jules Allix, proscrit français, licencié en droit, fondateur de l'Education nouvelle, et inventeur de la Lecture en 15 heures, nous a adressé la lettre suivante qne nous nous faisons un plaisir de publier. La première séance du cours qu'il annonce ayant eu lieu lundi dernier la seconde aura lieu aujourd'hui,· mercredi, et tout l; monde y étant admis gratuitement, les curieux ne peuvent pas manquer à 1m essai de ce genre. ÉDUCATION NOUVELLE-. ÉcoLE ALLIX. Cours public et gratuit de lecture en 15 heures. St.-Hélier, Temperance-Hall, Providence Street. Citoyen rédacteur, Jersey, 2 mars 1854. _J'~i l'bo~neur d~ vous prier de vouloir bien annoncer que j' ouvnra1 lundi_prochain 6 mars, à 7 h. l [2 du soir, dans TemperanceHall, _Providence.street, un cours pztblic et gratuit de lecture, qui aura heu tous les Jours, excepté le dimanche, et conduira les élèves à lire le français couramment, dans un livre quelconque en 16 heures, c'est-à-dire en 15 leçons d'une heure. ' Mon désir étant de rester à Jersey pendant un mois, je puis, si on le veut pendant ce temps, apprendre le français à tous les habitant~ de l'île (enfants ou adultes) qui ne le savent pas. Des cartes d'admission seront remises à toutes les personnes qui le dégireront, même à celles qui ne voudraient (}'Ilevérifier les résultats du cours. Il suffit pour les obtenir d'en faire la demande, soit chez moi Mount-·Aubin, ~on-Road, soit au bureau de la salle du cours o~ A 1 ' meme seu ernent de se présenter à l'heure du cours, à 7 heures et demie du soir. Veuillez agréer, citoyen redacteur, l'expression de mes sentiments distingués. Jules Auu. . P. S. Des places particulières seront réser!ées pour les dames• JEJI.SEY, IMPRIMERIEUNIVERSELLE,] 9, DORSETSTREET, EN VENTE A L'IMPRIMERIE UNIVERSELLE, 1 Les 19, DORSET STREET : Jeau. Biographies Bonapartistes par Ph. BerPrix : 3 francs. AVIS Il sera publié avec chaque numéro un supplément spécial po11rles ANNONCESdans l'intérêt du Commerce, de }'Industrie et de la Science. Les ..Annonces de , tous les pays seront acceptées à la condition d'être écrites en français, conformément au spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus jusqu'au vendredi à midi, à Londres, à la librairie et agence de !'Imprimerie Universelle, 50 122, Great Queen Street Lincoln's-Inn-Fields, et à l'office de l'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier du ma1di. Toute correspondances doit être affranchie et contenir 1m bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwIETOSLAWSKI, soit sur un des banquiers de Jersey ou de Londres. Le prix des \.n ,011cesest uniformément de six sous (trois pence) la ligne, pour les trois sortes de caractères courants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportion de la hauteur qu'elles occuperont, calculée sur le plus petit texte. ANNONCES. ABIACNHI proscrit politique vrir un cours d'Equitation à son manège, sur la a le triple avantage d'unir l'élégance, la légèreté et français, rédacteur Parade. la solidité. 1 . . , en chef pendant GUTEL PROSCRITDU 2 DÉCEMBRE, _Les semelles sont_fixé_esa;~c d~ laito!l _et, ne lrnit _ansdu,jo~rnal quotidien le Me~sager ?~ Nord, professeur de ~oupe l~1~sentaucune aspénté m à ,11;nténeur m _a1:xparaissant a Lille (France), donne a dom1c1le des Tailleur d' Habits -29 Belmont Road St -Hélier teneur. - On peut marcher al eau ~aus nuire a la Jeçons de langue française, d'arithmétique, d'his- Jersey. • ' ' • ' solidité de la chaussure. toire, de géographie, de littérature, etc. M IS D SION Il se charge également de toutes correspon- LUD, KORDECKI, A ON E COMJ{TS dance~, écritures coi:imerciales et a~tres, et des P~osc~r~ POLITIQUEPOLONAIS, No 3, SURLEPORTA, JERSEY. mémoires dont on lui confie la rédaction. Don.ne a_don:ic1ledes leç~ns de langue _Allemande V. Jleurteblse, Commissionnaire en marS'.adresser au professeur, 20, Don-street, St.- et Latine; 11demont:e ~~ss11~ Gymnastzqn~. . chandises, se charge de vendre et acheter to11te Hélier (Ile de Jersey). M. Lud. Kordeck1 ,desirera1t.trouver de 1emploi sorte de marchandises et C:~ faire de recouvrements Référ~nccs chez MM. Wellman, P. Asplet, comme professeur dans une pension.-61, Newman en France ou en AngÎeterre et en Amérique. Geo. V1ckery. . Street, Oxford Street.-Londres. Correspondants à Paris, Bordeaux, Lyon, Lille, 15, COLOMBERIESTREET, sT.-HÉLIER, JERSEY. 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