breuses arrestations de députés et de journalistes, la plupart ro,vafütesn,odérés, ont eu lieu il. Ma~rid. Le Times persis,teà s_outenir que le Coqp d'Etat de la r;1~e Is~belle pe_utd,etc;n_imer l'expulsion des Bourbons et la crcation cl un Empire cl !bene en faveurdes Bra"'ance.D'autres parlent de République ..... . Lord J. Rus~ell a prdsent/Sun large projet de Réforme électorale; ce projet, assez bien accueilli pD.rl'opinion _publi'lue,1(a pourtant excité nul enthousiasme; les préoccupations sont ailleurs. On en a profité pour engager le ministère à l' ajo~tmer,et 1 hier, lord J. Ru~sell a annoncé qu'en effet, le vote du p:oJet de 101 ue serait pas pousséaussi vivement, amsi proi_npte:nentqu'on l'avait dit d'abord. Le Chronicle, organe des \Vh1gs,tout en approuvant l'hésitation du ministère :. hitter contre certain~de ses partisans, craint que cette reculade ne dé~affectionn~l_espopulatio~s en leur montrant la guerre comme un 1,10yend aJourner la Reforme; le Times fait uu appel ironique à l'opinion publique, qui peut seuleenlever d'enthousiasme une Réforme peu agréable aux membresdes Communes. 11aintenant,revenons à la question d'Orient. Les cabinets de Patie et de Londres ont envoyé au Czar une dernièresommation d'avoir, dans les six jours, à déclarer s'il veut, oui ou non, évacuerles Principautés avant le 30 avril. On approuve peu, ici et à Paris, ce nouveaudélai ; on aurait préféré une déclaration de guerre immédiate. La flotte de la Baltique va partir pour bloquer les ports russes aussitôt la fontedes glaces, et empêcher les escadres ru~sesde se réunir. Le Danemark a étéprié <lelaisser le port deKiel ouvert aux vaisseauxanglais et français; la Suède redoute les flottes russes, les ports de Riga et de Kronstadt étant près d'être ouverts par suite de l'adoucissement inaccoutuné de la température. Le maréchal St.-Arnaud est nommé gJnéral en chef de l'expéclitiond'Orient. Les généraux Canrobert, Bousquet, Espin~sse, etc., l'accompagnent. Parmi les régimens dés;gnés, le ~0ede.h~ne et le 7e léger ont été surtout connus pour leurs votesrepubhcams en 1849. • Le Parlement français (où on ne parle guères) a été ouvert en grandepompe hier ;Je discours impérial roule sur la disette et s~r la guerre, sans offrir rien de remarquable que la confiance placee dansl'alliance des Puissances gern~aniques. Les opérntions militaires sont suspendues, en Orient, par les tempêteset les pluies torrentielles. Néanmoins, u~e esi;:adreescorte un convoi de troupes destiné à l'armée d'Asie, et des renforts, surtout des officiers européens, arrivent constamment à Omer Pacha. Des combats d'avant-poste ont eu lieu tous les jours sur tout le Bas Danube. Trois escadrons de Cosaques chrétiens (tribus réfugiées chez les Turcs par suite des défaites de Charles XII et des insurrections du dernier siècle) ont été organisés par le Sultan et armés par Louis Bonaparte. Ces Cosaques portent réunis sur leurs drapeaux la Croix et le Croissant, ~yrnbole de l'extinction des fanatismes religieuxdominéspar l'idée humanitaire.-D'autre part, une princcs~e kurde, à la façondes antiques amazones dont elle occupe presquele territoire, a.mèneelle-même au Sultan les guerriers de sa horde: protestation• contre la réclusion des harems! L'Islamismee·enva so11sle choc des événements; il acce~te le concours des Chrétiens, leurs officiers, leurs armes, et ne s effraie pas de voirune femme, une princesse sans voile et les armès à la main ! Ainsi tombent les anciens cultes, les ancienspouvoirs ; à quand les vieillessociétés ? Tout à vous, Ph. FAURE. LONDRES. Il y a en Angleterre de grands préjugés contre la Révolution française. A tous les degrés de l'échelle sociale, vous entendez nombre de gens maudire les grands hommes ttui, par des efforts surhumains, sauvèrent en 93, les idées de 89 prêtes à sombrer sous la ·coalition de l'Euro.Pe absolutiste. On rend responsables des maux de la guerre sociale ceux qui furent les plus vaillants soldats de la vérité, ceux qui donnèrent jusqu'à leur vie pour assurer la victoire du droit moderne sur le passé. Nous voyons des Anglais, professant d'ailleurs des opinions fort libérales, aller jusqu'à dire que la Révolution a été plus füneste que profitable à la liberté et à l'émancipation de l'esprit lmmain. Il nous paraît instructif de rapprocher de ce jugement celui d'un duc et pair, l'un des chefs du parti conservateur en France. Ce que nous donnons ici à méditer aux lecteurs anglais est extrait d'un article sur " Othello et la littérature moderne ". (Revue française, janvier 1830.) " •. . . . • En faisant, avec diligence, toutes les perquisitions convenables, on trouverait aussi sur la rive gauche cle la Seine, un CJrtain nombre de salons où se rassemblent chaq11esoir de irès bonnes âmes, lesquelles déplorent, <le très bonne foi, la corruption de nos mœurs. A les entendre, le feu du ciel ne peut manquer de descendre sur nous tôt ou tard ; notre pauvre pays se trouve en pire état que Soclôme et Gomorrhe ; la Révolution française a profondément gangrené tous les cœurs ; et cette Révolution maudite, à qui la devons-nous? Aux encyclopédistes, à M. Turgot et à ses réformes, à la publication du Compterendu de M. Necker, et que sait.on ? peut-être à la substitution des gilets aux vestes, et à l'introduction des cabriolets. " Les argumens sont de la m~me force. Jeter feu et flamme contre la corruption des mœurs, jeter les hauts cris sur la décadence du goüt, s'en prendre à tel ou tel événement, en accuser tels ou tels écrivains, l'1m vaut l'autre, en vérité ; il y a là parité de bon sens, de justice et de discernement ..... . " Ce ne sont point les philosophes du dernier siècle qui ont produit le grand et glorieux mouvement de 1789 ; tant d'honneur n'est pas le11r partage. Ce sont les causes générales qui préparaient de loin et dès long-tempi. 1789, ce sont ces causes dont le premier enfantement a donné naissance aux philaiophes d_udernier siècle. " Ce ne sont pas non plus les grands écrivains de nos jours qui ont transformé le goût du public ; ce sont les causes générales, destinées à opérer ~tte métamorphose, qui ont susciM et inspiré, lorsque le moment eD est ·yenu, les gr~nds écrivains de nos jours. L'HOlU~IE. " Quelles ont été les causes de la Révo~ution française? "Cc n'est, à coup sûr, ici ni le lieu ni l'instant de s'en enquérir ; mais tout hom111e de bon sens et de bonne foi conviendra, sans peine, que les causes d'un tel événement ont dü être et ont été en effet très nombreuses, très profondes, trts diverses ; des causes actives et p'.lissantes ; de ces causes qui échappent, en raison de leur nombre, de leur profondeur et de leur diversité même, à tout contrôle extérieur, et contre lesquelles est bien enfant qui se dépite et bien absurde qui se mutine ..... . "Durant le cours des deux derniers siècles, le peuple français offrait au monde un singulier spectacle ; il marchait dès lors à la tête de la civilisation ; c'est dire assez qu'au fond il en était cligne; mais pour qui se serait arrêté à l'extérieur, il semblait avoir à peu près résolu le problème d'être à la fois le plus frivole et le plus sérieux de tous les peuples, le plus frivole dans les choses importantes, le plus léger en ce qui touche aux grands intérêts de la société et de l'humanité, et le plus grave, le plus pédant dans les puérilités et les bagatelles. Divisé hiérarchiquement en classes, cette dassification ne correspondait plus à rien d'utile ni même de réel ;- elle n'avait plus d'autre but qu'elle-même, c'est-à-dire qu'elle n'existait plus que pour exister, pour exciter l'orgueil, la vanité dans les rangs élevés, et l'en\"ie dans les rangs inférieurs. Du reste, toutes les conditions sociales avaient ceci 11e commun qu'elles étaient également dépouillées de tous droits politiques, également étrangères à toute existence publique, également dépourvues de toute participation aux affaires de l'état, de toute vocation active au civique. " La noblesse de cour tenait le premier rang. " Cette noblesse, si vous en exceptez quelques mois en temps de campagne, en temps de guerre, était oisive par droit de naissance, et s'en faisait' gloire. " La nobles!>e de province figurait au second. " Celle-ci imitait de son mieux, dans son petit cercle, la noblesse de cour. Elle se calquait, en le détestant, sur ce brillant modèle, sans qu'il tombât dans la pensée de chacun de ses membres de chercher, dans ses rapports avec le peuple, un crédit, une importance qu'il ne tint pas de ses ayeux ou des bienfaits du prince. " La robe avait des fonctions ; force était bien que la bourgeoisie embrassât des professions diverses ; mais les fonctions de la magistrature étaient souvent un objet de ridicule ou de dédain ; dans les grandes familles parlementaires, c'était à qui déposerait la robe pour revêtir l'habit brodé. Les professions de la vie civile imprimaient le sceau de la roture sur ceux qui s'y linaient ; dans les bonnes familles de la bourgeoisie, c'était à qui s'en décrasserait en achetant une charge de sécrétaire du roi. " Les artisans dans les villes, les paysans dans les campagnes, dignes héritiers de Jacques Bonhomme, gent taillable et corvéable à merci et miséricorde, ne comptaient pas et n'étaient de rien. • " Quelles pouvaiont être les préoccupations d'une société ainsi faite ? " Trois choses ; tro.is sans plus, en vérité. L'.ambition, la galant~rie, Ja dissipation. L'ambition, c'est-à-dire, la volonté de se pousser auprès du maître, d'obtenir les grâces, les dignités, les postes éminents, .les pensions, de lès obtenir par la faveur et Je d~n de plaire, par les intrigues et les sollicitations. La galantirie, affaire d'amourpropre ou de sensualité. La dissipation, enfin, ]a dissipation sous toutes les formes, parties de chasse ou de jeu, de plaisir ou de débauche, bals, soupers, spectacles ; la <lissipation, objet définitif de l'existence, dernier but des des antres buts, la vie n'ayant apparemment été donnée à l'homme que pour en jouir, èt le temps que pour le gaspiller et 's'en défaire. " Nous parlons de la société en général, et sana méconnaître ce que les j11gemens absolus, par cela seul qu'ils sont absolus, ont toujours d'injuste et d'exagéré ..... . "La Révolution française a jeté bas tout cet édifice _social ; elle l'a, pour ainsi parler, rasé jusqu'au sol. ".Si c'est là un mal ou un bien, chacun en pent juger selon qu'il l'entend. Ce qui est certain, c'est que cette révolution a remis les hommes à leur rang, et les choses à leur place; c'est qu'elle a rendu aux objets leur nom véritable. Désormais le sérieux est le sérieux, le frivole est le frivole. Les conventions ont fait retraite devant les réalités. " Les Français sont égaux entre eux ; ils ont des· droits à exercer en leur propre nom ; ils ont des devoirs à remplir envers l'état. Tontes les professions honorable:s sont honorées ; toutes mènent à tout. Plus de distinctions légales qui n'aient leur source dans la diversité des droits et des fonctions ; plus de distinctions sociales qui n'aient la leur dans la supériorité de mérite, d'éducation et de lumières. L'ambition est obligée d'exhiber ses titres, et de se produire au grand jour ; la dépravation des mœ11rs de se cacher ; les fautes de chercher des excuses. " En présence d'un état si nouveau cles choses et des esprits, ce qu'on nommait jadis le grand monde a baissé pavi11on. " Il a fini comme la monarchie du grand roi ; il a abdiqué comme l'empereur Napoléon, lequel nommait le grand roi son pré~écesseur, et n'avait rien négligé pour le ressusciter. Nous l'avons vu disparaitre ce grand ·monde, avec ses prohibitions fantasques et ses licences immorales, avtta ses convenances futiles et ses scrupules de commande, avec ses conq1:1érants à bonne fortune et ses juridictions de vieilles femmes. Notre cour n'est plus qu'une coterie, si tant est même que c'en ~oit une ........... . " A <l'autres mœurs, des goüts différens. " La vie en général est devenue simple et active, laborieuse et animée. Chacun est en train, chacnn vise à quelque chose, et à quelque chose qui en vaut la peine. Les discussions publiques et la presse libre nous entretiennent sans relâche des plus grands intérêts de l'homme. et du pays ...... " Sa\·ez-vous quel est le révolutionnaire, l'anarchiste, Je. démagogue, le lmveur de sang qui a éc:it tout cela? JJf onseigneur le duc de Broglie. V. S. ANl'IJVERSAIRE DE LA RÉVOLUTION ITALIENNE. (9 DÉCEMBRE.) Bien que voilée aujourd'hui sous les crêpes du deuil, la. noble Italie ne manque jamais <le trouver chez ses enfans des voix généreuses s'élevant, malgré les oppresseurs, pour consacrer une fois de plus les dates suprêmes de sa gloire et de ses malheurs, memorandurn des pouples mutilés. C'est ainsi que l'Italie jette à la vieille Europe, égoïste et flétrie, la commémoration du cinquième anniversaire de la République romaine assassinée par Bonaparte, au profit d'un·pape hypocrite et sans foi, asshté d'un Antonelli, fils d'un bandit de la montagne, et menant de frout, à son profit, en accaparant les gi;ains, la famine du peuple et la torture des soutiens de la liberté. Les patriotes Italiens ~onsacrent le nom de leurs martyrs, devoir pieux et touèhant ! oui, vraiment, touchant et pieux, car la reconnaissance est un sentiment digne et saint, un sentiment qu'il importe bien plus de conserver dans la conscience populaire que dans la mémoire de l'individu. Les noms des trois jeunes soldats du régiment des Financiers, l'un des plus braves de l'armée romaine, exécutés après quatre années de prison, et jetant, au moment de mourir, ce cri suprême : vive la République! comme, il y a trente ans, les glorieux sergens de la Rochelle·; ces noms, <lisons-nous, et cc cri resteront gravés dans la mémoire des peuples, de même qu'y resta le souvenir des quatre sergens. Et pourtant, on dansait aux Tuileries lorsque la hache du bourreau tombait sur la tae de ces nobles victimes ; mais huit ans plus tard? - Oh ! huit ans plus tard, la loge des Amis de la Vérité rendait un solennel hommage à leur mémoire et chassait l'échafaud de la place de Grève,. où, depuis, il n'a jamais reparu, et, ce même jour, les amis, les comp:ices des quatre sergens envoyaient à la législature du temps une pétition pour l'abolition de la peine de mort. . · L'Europe a gardé religieusement les noms de nos martyrs ; elle fera de même pour ceux des trois nobles romains morts en criant : vive la République! J. CAHAIGNE. Voici la relation donnée par l' ltalia è Popolo du cinquième anniversaire de la République romaine : I Nous nous sommes imposé le devoir d'enregistrer avec tin soin religieux tontes les Jates qui, dans les annales des peuples, font éclater la gloire clel'Italie. Ceci est pour nous un culte ; c'est un hommage aux malheurs de la patrie. D'autres adorent le présent et jettent de l'encens à ceux que l'imbécilité _deshommes et_d_emalheureuses illusions maintiennent au pouvoir : nous, nous v1s1tonsle champ des morts et des opprimés, nous interrogeo~s les prisons et les tombes, E;tle cri que nous jette la nature du sem de la terre, et l_cslamentations de nos frères invincibles qui souffrent, font retentir en notre âme la sublime parole d'un passé qui est un enseignement pour les futures batailles... Des captifs et des morts il ne peut nous venir que des douleurs et des excitations aux sacrifices, des voix d'espérance et la conscience d3 nouveaux devoirs. Et nous, nous acceptons avec orgueil cette triste mission de publicistes officiels des opprimés, mission à laquelle de loin s'associent les hommes, parce que dans ce champ sem6 de giùets et de sép~lcres, on ~e recue~lle,au~jours de l'attente, ni des récompenses, m des ovations, mais le blame et la calomnie, mais m1eimmense défiance, une guerre sourdeet des persécutions _avouées.. . . , Mais aussi, cette lustoire des aflhgés et cette etnd~ que nous consacrons à écrire les pa.,.es des malheurs de l' Itahe, presque dans le mystère, seuls et c~chés, ont une sublime poésie et des moments d'un pur et saint enthousiasme, de chères aspirations et des espérances plus chères encore. Et, pleine d'amour pour la sainteté de notre cause, pour la vertu des héros italiens, notre· âme na"e dans la lumière et dans la joie, et nous trouvons belle, légère ;t sainte la destinée des journalistes organes des mendiants, des forqats, des agitateurs et des_ Barrabas. . . Que nous importe à nous, s1nous entendons la ra1llene des vendus et le cri des révolutionnairesen g,mts jaunes? Que nous importe, si la corruption si avant_dans Ie_sâ~es qu'à la fin toqt ce qui n'est pas trafic, tout cc qui ce qm n est pas vente ou achat (vente ou achat de conscience,peu importe) est un mal bien plus terrible que l'exagération des limes exaltées? . Nous ne parlons ni aux vendus, ni à ceux qui, par fol orgueil, se sont complu à désorganiser ce que d'autres avaient préparé par d'immenses sacrifices. Les faits le prouveront dans l'avenir, tous ceux-là sont hors ; d'action : ils ne seront plus utiles ni il eux-mêmes ni à la causei de l'Italie. Les adulations, les apo:.tasies, les incertitudes: sont' utiles aujourù'hui, mais ne le seront plu~ a11_jour du co?1bat. Alors il n'y aura pas de poste pour ceux qm Ms1tent et trahissent en hésitant ; il y a des barricades d des tentes que ne peuvent occuper ni défendre les orgueilleux qui veulent être tous généraux, pas plus q'fieles hommes sans foi et sans loyauté qui préfèrent la.. fumée de l'encens à celle des combats.
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