·, Un espion a été poignardé, d'~11coup porté comme c~lui qui a frappé M. Rossi en 1848, et qui a depu1$frappé plus d un agent du Pape. . A Perugia, il y a eu des troubles à cause de la diset_te. A R~- venlile, les troupes pontificales :iyan~ relevé la garnison_ autri: chienne, ont été reçues avec enthousiasme par la population. qui saluait en elles des troupes nationales. De nombreuses arrestat10ns ont été faites à Faenza. Le gouvernement français déclare. a~jour~•hui que la missio_n confiée à M. Brenier concerne l'admm1strat10n des postes; mais on y croit peu, en Italie ; et on s'attend s~bien à_voir écl_at~rla guerre dans Je:.Apennins, que la compagme anglaise so11m1s~~onnaire du chemin de fer toscan, a refusé de verser la deux1eme moitié de son cautionnement, "à raison des graves événements "qui menacent l'Europe et :fftout l'Itali~ centrale." . C'est donc une guerre gé"' •rale qui va commencer : pourquoi n'est-ce pas une guerre r' olutionnaire ! Nous n'aurions pas à en redouter le dénouement. Tout à vous, Ph. FAURE. Un captif irland,,; •. M. Mitchel, échappé aux fers del' Angleterre, ·. repris à New-York sa tâche interrompue pour la !.·>érationde son pays. Le Citizen a paru, et dès le second numéro, les amis de l'Humanité, les promoteurs de l'indépendance des peuples, ont éprouvé un cruel désappointement: l'avocat d'un peuple si longtemps tenu à l'étatd'ilotisme, prêche le maintien de l'esclavage. La scandaleuse déclaration des principes professés par M. Mitchel sur cette plaie sociale des Etat-Unis, a provoqué l'excellente lettre qu'on va lire. Nous lui avons donné place, bien que nous n'approuvions pas la voie où se sont engagés les abolitionnistes de ce pays. Pourquoi discuter, quand le parti de l'esclavage refuse la discussion et charge ses armes? Pourquoi invoquer ces alitorités philosophiques, religieuses, etc., avoir recours à un immense appareil de dialectique, afin de démontrer une vérité aussi simple, aussi élémentaire que le droit à la liberté de tous les hommes? C'est assez de paroles, assez d'érudition; il n'est pas besoin d'étudier cette question pour la connaître. Préparez-vous, pour les moments opportuns, à l'ac_- tion légii.lative efficace : des résolutions énergiques avanceront plus les intérêts de l'Humanité que tous les trésors des bibliothèques. Voici la lettre adressée à M. Mitchel : MONSIEUR, L'Europe démocratiq-veaimait à vous mettre au premier rang des champions de sa liberté._ Défenseur des droit,s méconnus de l'Irlande, tous les peuples, toutes les races opprimées voyaient en vous leur logique défenseur. Apr-ès votre discours à San-Francisco, après la déclaration formelle que le républicanisme est la tendance générale du. vieux continent, la république universelle a cru pouvoir compter sur vous. Martyr si longtemps vous-même d'une cause inséparable et solidaire de la cause de l'Hamanité entière, comment n'aurait-on pas espéré que votre sympathie était à jamais acquise aux martyrs de toutes les tyrannies? Cette espérance, je dirai presque cette certitude, vient d'être étrangement anéantie par votre second numéro du Citizen. R~pondant à un de vos compatriotes, M. Haugthon, qui vous exhortait à vous montrer conséquent dans vos principes, et à prendre fait et cause pour les malheureux esclaves des Etats-Unis, vous dites : " Nous ne sommes pas abolitionnistes-pas plus abolitionnistes que Moïse, Socrate ou Jésus-Christ.- Nous nions que ce soit un crime, un tort, ou même une peccadile d'acheter des esclaves, de vendre des esclaves, d'astreindre les esclaves au travail par le fouet ou toute autre corttrainte nécessaire. " Par votre silence, dit M. Haugthon, vous participez aux injustices qui leur sont infligées." Nous ne serons pas silencieux quand l'occasion de parler se présentera; et, quant à participer aux inj11stices commises à leur égard, nous, pour notre part, nous désirerions avoir une bonne plantation, bien fournie de nègres vigoureux, dans l'Alabama." Quel langage, monsieur, et quel vœu ! Un captif, qui vient de rompre des fers comparativement légers, et qui déclare qu'il n'est pas abolitionniste, c'est-à-dire, en d'autres termes, qu'il veut maintenir les fers si lourds portés par les esclaves! Un homme qui met la reine Victoria et ses ministres au ban de l'Humanité pour le traitement dévolu à, lui et aux siens, et qui proclame légitimes les tortures cent fois plus dégradantes, plus poignantes, plus douloureuses de plusieurs millions de ses semblables ! Vendre ces malheureux, les acheter, les astreindre au travail par le fouet ou autre châtiment ; tout cela obtient votre approbation, ardent réprobateur de l'oppression des Irlaudais ! Vos compatriotes pourtant ne sont ni achetés, ni vendus comme autant de têtes de bétail, et jamais on n'a songé à les guérir de la paresse au moyen de la fustiga•on. Non! le cuir sanglant du commandeur ne déchire pas les épaules de vos toncitoyens, ils ne sont pas offerts aux marchés publics, à tant la pièce, hommes, femmes, enfants, ensemble ou séparément. L'ile d'Emeraude doit s'estimer heureuse de n'être pas soumise à un gouvernement assez osé pour réaliser l'assiDlilationque vous faites, dans le même article, entre les L'HO~ill E. Irlandais et les esclaves d'Alabama, ces esclaves dont vous convoitez uij.ebonne part. Alors, monsieur, plus d'agitation pénible, plus d'espérance d'obtenir le redressement de griefs religieux ou politiques, plus d'émigration même! Ceux qui voudraient aller chercher la liberté en Amérique seraient affichés, pourchassés, renfermés dans des cachots, et, sur la décision arbitraire du moindre juge, livrés à leurs propriétaires. Ils seraient, suivant vous, dans ce cas, mieux logés et mieux nourris qu'ils ne le sont actuellement. J'admets ce prétendu avantage, qu'on peut contester, et je demande à vos frères d'Irlande déguenillés et affamés, s'ils voudraient acheter des habits ou du pain aa prix de la possession de leurs propres personnes. Mille fois non! me répondraient tous ces hommes, dignes d'un sort meilleur, par cela seul q'J'ils aspirent, non pas à l'aisance des brutes dans la domesticité, mais au bien-être, avec la liberté pour première condition. Si vos paroles pôuvaient être prises au sérieux ; si demain, je le répète, le cabinet britannique, convaincu à votre exemple de la supériorité de condition des nègres esclaves sur celle des Irlandais, voulait traduire en fait votre opinion, qu'adviendrait-il? C'est que les plus gueux de vos compatriotes se soulèveraient, pour mourir indigents - mais du moins exempts du honteux stigmate d'une abjecte servitude, dût cette servitude les mieux couvrir H les mieux vêtir ! ... Un homme de votre talent, monsieur, ne devrait pas émettre de ces parallèles imaginaires, qissipés au souffle du plus léger examen. C'est aussi, permettez-moi de vous le dire, malgré le respect dû. à votre belle intelligence - une grande présomption de vous être assimilé à hloïse, à Socrate, à Jésus-Christ, en rompant des lances en faveur de l'esclavage. Jamais Moïse, jamais Socrate, jamais Jésus-Christ ne sont venus, comme vous, sanctionner la possession de l'homme par l'homme. Le sage législateur des Hébreux était éminemment abolitionniste pour son époque. Il trouva l'esclavage en Egypte et ne l'admit qu'à terme. Or, l'esclavage à terme devait naturellement être dépouillé de son caractère le plus odieux; c'était comme une tutelle ou un apprentissage. A ce sujet, vous pouvez consulter avec fruit l'excellent livre de M. Ba.mes. Socrate, dont la vie était un effort perpétuel à réprimer tous les mauvais penchants, n'a jamais, que je sache, souhaité devenir riche possesseur d'esclaves. La pauvreté était une vertu à ses yeux, et ce sentiment ne devait pas lui fairtl envier les oisifs, vivant au sein du luxe, de la sueur et du sang d'autrui, Vous m'obligeréz beaucoup de m'indiquer quelque passage dans Xénophon et Platon, où l'àomme le plus juste de la Grèce excuse et vante la Clipidité - cette première et misérable source de la tyrannie sous toutes ses formes. Si ce passage existe, il m'a échappé. Quant au fondateur du christianisme, on l'a jusqu'ici p_rocl~mé,à juste droit, le plus ~ra~d de tous les abolit10nmstes. Afin de le prouver, il n est pas nécessaire de citer beaucoup de textes.-Agissez envers les autres comme vous voulez qite les autres agissent envers vous. - Aimez votre prochain comme vous-même, Est-il une oppression sur la terre-qu'elle s'appelle despotisme ou esclavage-qui puisse exister sans une violation flagrante de ces deux admirables préceptes, résumé du christianisme et de la philosophie chrétienne? Le Crucifié est-il venu vous dire à l'oreille que le noir ou le mulâtre ne sont pas votre prochain. ? Ou bien vous a-t-il autorisé à acheter, à 'îendre, à lacérer les chairs palpitantes des esclaves, tandis qu'il vous semblerait révoltant d'être acheté, vendu et rnumis à d'ignobles châtiments ? Le Christ, cet ami de ;ous les pauvres, de tous les malheureux, de tous les souffrants, non abolitionniste ! Excusez le terme, monsieur, mais c'est un blasphème contre la vérité. Si vous êtes chrétien, vous ne pouvez pas tirer une conséquence aussi fausse des Evangiles, Si vous n'êtes que catholique, vous commettez une hérésie ; vous êtes en opposition avec les papes. Il importe certainement fort peu à la plus criante des iniquités sociales d'avoir été désapprouvée et condamnée par les pontifes de Rome, Ils l'auraient sanctionnée tous, depuis le porte-clefs du paradis jusqu'à Pie IX, que cette iniquité n'au:ait pas été transfor~ée en justice. Supposez une bulle qui encourage à fouler 1Irlande aux:pieds ; vous n'en tiendriez pas compte, ni moi non plus. Cependant, comme des lecteurs catholiques pourraient être curieux d'.a~prendre de la chaire romaine si elle partage votre opimon sur l'esclavage tel qu'il existe aux :itats-Unis, je crois nécessaires les citations suivantes : Avant la découverte de l'Amérique, en l'an 1462, Pie II envoya un évêque en Guinée, pour empêcher les Portugais de faire un objet de commerce des- néophites africains (Gregorii XVI; Litterœ Apostolicœ de Nigritarum commercio non exercendo, 1840). Ensuite, Léon X déclare que non seulement la religion chrétienne, mais la nature elle-même proteste contre l'état d'esclavage. Paul III et Urbain VIII, en condamnant les méfaits des Espagnols dans le Nouveau-Monde, vilipenJent le trafic des hommes, et réprouvent ceux qui y sont intéressés directement, comme ceux qui y contribuent in:directement par leurs conseils P.t leurs prédications. Benoît XIV renouvelle et confirme les ordonnances de ses prédécesseurs. Pie VII use de toute son inftuencœ auprès des souverains, vainqueurs de Napoléon Ier, pour amener, au moyen d'une clause spéciale, l'abolition de la traite. Grégoire XVI, en. fin, marque d'un acte louable son règne barbare, en élevant, à son tour, sa voix contre le commerce des Nègres. " Nous avertissons et nous conjurons, dit-il dans la lettre encyclique déj~ ~itée, _tous les fidè!e~ chrétiens de ne plus se permettre, a 1avenir, de vexer lilJUstement les Indiens et les Nègres, de leu~ enlever leur avoir, de les réduire en servitude ... on d'exercer un commerce inhumain, par lequel les Nègres, comme s'ils n'étaient pas des hommes mais de simples brutes, sont vendus, achetés et soumi; aux plus durs travaux contre les lois de la justice et dè l'humanité." Donc la participation à l'asservissement, soit des Indiens, soit des Nègres, a toujours paru hautement coupable à la papauté. Eftt-elle été aussi invariable, aussi persévérante à flétrir l'esclavage, si elle n'avait vu dans cette insti~ut~on ni u_n~ri7:1-e, ni un tort, ni même une pécadille? Am_s1le_ chnsti~msme, à travers même la corruption du catholicisme rolilam, conserve son caractère abolitionniste C'est le répudier, par conséquent, dans son essence qu; d'acc~ser le Christ _d'être ~artisan de l'esclavage. ' , ~uisque vo~s aviez besom de mettre votre opinion sous 1égide de trois grands noms, il faut avouer .que votre choix, sans doute fait au hasard, a été malheureux. Il ne l'aurait pas été plus, peut-être, si, à Moïse, à Socrate, à Jésus-Christ, vous aviez s11bstitué hardiment Kossuth, Mazzini, et V. Hugo. Mais les vivants protestent mieux que les morts. Kossuth, malgré ses prudentes réticences aux EtatsUnis, aurait pu vous défier de produire une seule ligne un seul mot _favorable à votr7 étrange doctrine. L'espri~ de tous ses discours a été celui de l'acte indélébile de sa glorieus~ ~icta~ure : l'abolition du servage en Hongrie. Mazzmi, lm, le dévouement personnifié, a donné des preuves de sa sympathie pour toutes les souffrances de sa haine de toutes les tyrannies. Il a attaqué direct~ment avec sa verve brftlante, l'esclavage des Etats-Unis dan; un article publié à Boston en 1846. ' V. Hugo, -outre une admirable lettre où il témoigne une ferme confiance de voir la libre Amérique se purifier de la_ pl_ushonteuse de toutes les souillures, aurait pli. vous md1quer ce passage de ses Châtiments où L'Europe, en rougissant, dit : Quoi) j'avais de~ rois! Et l'Amérique dit : Quoi! j'avais des esclaves! _Tels so~t, monsieur, le~ vrais précurseurs de la République Umverselle. Elle R en reconaaît pas d'autres. Quiconque.~pprouve l'oppression sous n'importe quelle forme et de n importe quelle race, est l'ennemi de la République Universelle. Et s'il ne s'agit plus pour vous de République Universelle, si l'Irlande vous intéresse à elle seule c'est mal . ' servir sa cause, croyez-le bien, que de la détacher de celle des autres victimes de la tyrannie, c'est mal établir ses droi~s que de nier les droits d'une vaste portion de l'Humamté. La joie de l'Irlande, heureuse de votre délivrance, sera mêlée d'amertume de vous savoir d'ailleurs en contradiction ouverte avec son plus illustre patriote. J'entends la voix indignée d'O'Connel, qui vous crie, du fond de son sépulcre, ces belles paroles, prononcées en 1837: I' Nous sommes tous les enfants d'un même créateur les hér!tiers de la même promesse, rachetés par le san; d'u même rédempteur; et n'importe à quelle caste, à qnelle couleur, à quelle croyance nous puissions appartenir ! " Lorsque votre profession de foi, au sujet de l'esclavage aura traversé l'Atlantique, douloureux sera le dé-sappoin~ tement de vos amis, comme l'a été le nôtre, démocrates de dive~ses nations à.New York. Au lieu d'une feuille qui devait, nous en étions persuadés, être l'antidote d'wie autre feuille, également irlandaise, dévouée au despotisme, vous nous en donnez comme une seconde édition. Pourquoi doue le Citizen fait-il concurrence au Freeman's Journal? Est-ce parce qu'il faut deux journaux, l'un pour vanter les cruautés de l'odieux Pie IX et des rois, bénis de sa main sanglante ; l'autre pour approuver les cruautés des planteurs américains; celui-ci pour river les fers des noirs, celui-là pour river les fers des blancs? Le Freeman's Journal suffisait, ce me semble, à cette double tâche. . Si le débit du Citizen vo11s permet d'acheter bientbt une plantation bien fournie de nègres dans l'Alabama, nous regretterons, dans votre propre intérêt, de vous voir vivre de l'esclavage, vous, ex-martyr de la liberté. Nous regret. terons aussi le sort de vos infortunés ilotes, déjà d'avance promis au fouet. Je suis fâché, Monsieur, de ne po11voirpas signer cette lettre d_'un nom plus connu. Mais en l'absence des chefs, c'est aux soldats obscurs de la République Universelle d'accomplir leur devoir. Alexandre HouNsxr. • (Républicain de New-York.) De tous les hommes de la Révolution il n'en est pas un seul que les calomnies royalistes aient plus traqué que Robespierre. Depuis cinquante ans il est le crucifié de tous les égoïsmes et de toutes les dynasties : mais l'implacable fureur des modérés n'a pu prévaloir contre sa mémoire, et pour défendre le vieux chef de la .Montagne, il suffira toujours d~ le citer : voici sa pensée politique'énoncée
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