Qu'aura gagné la loi, qu'aura gagné le gouvernement, dites-le nous, qu'aura gagné r e."Ccmple à cette exécution qui n'a pas osé la grande place, publique et libre, qui par ses détails hideux rappelle à tous les tragédies de l'abattoir, et qu'nn formidable réquisitoire vient de dénoncer au monde'? Ces pages éloquentes, nous le savons, n'emporteront point la peine de mort et ne rendront ·pas à la vie le condamné que la justice vient d'abattre ; mais le gibet de Gnernesey sera vu de tous les points de la terre; mais la conscience humaine, qu'avaient peut-être endormie les succès <lu crime, sera de nouveau remuée dans toutes ses profondeurs, et tôt on tard. la corde de 'rapner cassera, comme au siècle dernier se brisa la roue, sous Calas ! Quant à nous, gens de la religion nouvelle, quels que puissent être l'avenir et les destinées, nous somm<'sheureux et fiers qne de tels actes et de si grandes paroles sortent de nos ranMs : c'est une espérancf;>,c'est une joie, c'est pour nous mae consolation suprême, puisque la patrie nous est fermée, de voir l'idée française rayonner ainsi sur nos tentes de l'exil : l'idée de France n'est-ce pas encore le soleil de France ! Et voyez; pour que l'enseignement, sans doute, soit entier et décisif, comme les rôles s'éclairent ! Liée par les textes, il font le reconnaître, la jus-tice condamne; souveraine et libre, la politique maintient, elle assure son cours à la loi de sang : apôtres de charité, missionnaires de miséricorde, les prêtres de toutes les religions se dérobent, ils n'arrivent que pour l'agonie : - et qui vient à la grâce? L'opinion publique; - et qui la dem,mùe? Un proscrit. Honneur à lui! Ainsi, d'une part, les .religions et les gouvernemens; de l'autre, les peuples et les idées : avec nous la vie, avec enx la mort.. . . . Les destins s'accompliront ! Ch. RIBEYROLLES. Les nouvelles de France tombent sur nous, tristes et glacées, comme les feuilles mortes en décembre. II n'en est pas une qui ne crie la faim ou qui ne porte la honte; c'est partout ]a misère, la guenille, le gémissement, et ça et là la révolte qui se lève, pour retomber bientôt sous les hayonnettes ! A Périgueux, chef-lieu d'un de nos plus riches départements agricoles, la cherté des grains a fait sortir les Jacques : ils ont trois fois commencé l'émeute désespérée de la faim, et si la résistance ne s'est pas échauffée jusqu'à la lutte implacable, c'e&tque sans organisation, sans chefs, sans armes, on ne pouvait tenir contre la ligue des forces administratives et militaires : le coup d'Etat a gagné à cela de nouvelles recrues pour ses colonies d'Algérie ou de Cayenne. Cinquante familles environ sont en deuil, et Bonaparte, qui n'avait pas trop dévasté ce département en décembre, a pris, cette fois, sa revanche, derrrière la faim ! Mêmes scènes dans cette pauvre Champagne qui souffrit tant du Cosaque, en 1815, du Cosaque amené par l'autre empereur : Epernay, Rheims et quelques bourgs-cantons ont eu leurs attroupements, et la police a pu jeter là ses filets, en pleine populace, comme dit ce grand COMTE de Persigny, naguères le talon rouge le plus pauvre et le plus éculé de Londres. Et les idées, où en sont-elles? - Au souvenir, à la haine, à la vengeance. Le système-Bonaparte greffé sur la réaction royaliste a porté ses fruits : quoique déjà profondément séparés, les deux sociétés, les deux mondes., il y a trois ans, pouvaient encore se tendre la main sur les urnes ; il est bioo à craindre, aujourd'hui, qu'ils ne se rencontrent plus que pour se détruire ! Ch. Rrn. CORRESPONDANCE DE LONDRES. Londres, 10 février 1854, .Ainsi que je vous l'annonçais - un peu prématurément, je l'avoue - les ambassade.s russes ont quitté Londres et Paris. Le comte de Clarendon a déclaré, à la chambre des Lords qu'il ne restait plus d'espoir pour la paix, et que les ambass;deurs de France et d'Angleterre à Saint-Pétersbourg allaient demander leurs passeports. Ce n'est pas encore la guerre, mais elle ne peut tarder à éclater. Un officier anglais négocie, avec les grandes compagnies maritimes de Southampton, le nolisement des steamers pour Je transport des troupes. Déjà il est question de 4 grands vapeurs engagés pour transporter 7,000 hommes-ce qui eût exigé, il y a un demisiècle, 80 b~timents ! En outre, le bruit court à Paris que Je préfet ùe police a reçu avis du prochain passage de 10,000 .Anglais qui traverseraient la France pour s'embarquer à Marseille et à . ' L'HO~iIIE. Toulon, à bord de la flotte de l'amiral Corry, en cc momcnf sur les côtes du Portugal. Un des bataillons des garcl, s a reçu ordre de partir le 18 de cc mois pour l'Orient; les bureaux de la guerre et de l'amirauté sont très occupés de recruter et o,gani 0 er l'armée et la marine. On va rap1,elcr au service actif 1,500 vHérans de marine pour garder les côtes, De ce côté-ci de la Mai,c"he, les préparatifs militaires sont poussés avec vigueur. • En France, on ne reste pas en arrière. On appelle sous les drapeaux les conscrits en congé; on arme les .côtes et on equipe les vaisseaux. La banque avance 60 millions sur hou-. ,\1 tiésor, en attendant la conclu.sion d'un emprunt de 200 rnilliu11sa, cc ltots-- chilù,-je vous donne les brnits de Paris pour cr qu'ils valent,- et elle va payer le semestre de rentes <lu 22 mars.-La flotte de l'amiral Brnat a qun.lé Brest Je 6, faisant voile vers l'Algérie, où elle embarquera l O,OGO hommes organisés par le général Pélissier: le "'énéral Féray, ce gendre du général nugeaud, dont le nom jouit d'~ne triste célébrité, comm:u dera la cavalerie. D'antres troupes •sont dirigées sur Toulon : le réglment de chasseur~ rn garnison à Compiè>gne allrait reçu l'ordre de_ se préparer à foin; partie de l'expédition d'Orient. Pendant cette agitation militaire, le Monitrur publie Jes dépêches diplomatiques concernant l'affaire d'On1:nt . .La presse anglaise fait remar,111crque, dès les mois de mars t.:! ,nai 18:i3, avant de savoir sil' Anglett:!rre se décider<1;t à défend· t' la Turquie, le gouver,1ement français avait prévu l'éventualité de l'invasion des p, inripautés, et se préparait à seconder le su!tw cuntrt Je tzë.r, se:ul, ou avec l'appui <lu cabinet anglais. Aujourd'hui <1uetout semble rendre la guerre inévitahle, que le comte: Odoff d vu repousser les propositions même adoucies de la Russie par la con - férencc de Vienne, Louis Bonaparte écrit une lettre rwtograplte à Nicolas, fais:int un dernier appel en favem de la paix .... Le comte Orloff était chargé de s'assurer <les <l,sr,o~itions de Vienne rt de Berlin. Il part, dit le télégraphe, <:mpcrt;mt l'assur:ince <le b neutralité de ces deux cours.-Cette nouvelle c(•ntrarie la presse anglaise qui en conteste l'authenticité. Les flottes sont rentrées à Constantinople : la po1,ufation a été très é~ue de cet acte inexpliqué; les ambassadeurs dt· !'rance et d'Angleterre ont même protesté, laissant aux amiraux· l,, respons:.ibilité de cette démarch•.:, contraire aux instructü,n~ rc-~·1·c<A;.ux dernières nouvelles, et d'après les avis apportt:s pm 1, vapeur français Prométhée venant de Varna, les flottes vont rl:i.trer dans la mer Noire. Un changement de ministres -non de mi11i~th1 - •. en lieu à Constanlinople. Méhémet-Pacha, beau-frère du sultan. ~el'askier (généralissime), est remplacé par Riza-Pacha. Le capudan pacha (minütre de la :narine) est également remplacé. Comme tous deux appartienMnt au parti <lela guerre, on .t prétell<lu que la Turquie allait traiter avec le tzar. l\lais tous <lem{étaient également les chefs de ce vieux p:nti turc, hostile aux réformes, à l'alliance européenne, et, par conséquent à Reschi<l-Pacha, qui a peut-être voulu profiter de l'influence des ambassadeurs pour se débarrasser de toute opposition dans le cabinet. Omer-Pacha a été malade, et s'est assez bien rétabli pour que le b:·uit se soit répandu qu'il avait passé le Danube, à Oltenitza, à la tête <le 50,000 hommes, et coupé en deux l'armée russe-qui n'a pas encore attaqué Kàlafat. Le général Schil<lers, officier de génie, inspecte l'armée russe : elle compte déjà 3,J,000 hommes de moins qu'à son entrée dans les principantés. Elle est encore forte de 150,000 hommes. L'armée d'Omer-Pacha en compte à peu près autant; mais les trois cinquièmefi sont des troupes irrégulières ou des milices, aguerries il est vrai par les combats successifs où les Tmcs ont toujours eu l'avantage. Un combat d'avantposte, à Guirgewo, vient, tout récemment encore, de prouver que les Turcs sont de force à battre leurs eunemis, à nombre égal. Il y a beaucoup d'officiers <111glaisf,rançais, suédois, améri- . cains, etc., dans le camp d'Omer-Pacha, comme volontaires, pour la plupart. Le général Guyon réorganise l'armée d'A~ie. ~lais un plus grand péril pour la Turquie que l'armée rm~e, c'est l'influence russe sur les poptrlations slaves et grecque8 de l'Empire Ottoman, et c'est là cc que l'alliance <les puissances occidentales peut être surtout utile au sultan. Le sultan a déjil, par leur conseil, confirmé, étendu même les droits et privilèges conféré~ à ses sujets chrétiens; il vient de faire promulguer, jnsque dans la principauté quasi indépendante de Servie, ces ~ortes de décrets qui doivent calmer les vieilles haines des Slaves et des Hellènes contre leurs dominateurs. Mais la police turque n'en a pas moins une rude besogne; et elle vient de découvrir une cofüpiration qui s'étend des îles do l' Archipel à la Bulgarie et préparait un massacre général des Turcs. Un officier russe, qui ~e faisait passer pour Jlroscrit, un ancien aide de camp de Botzaris, une quarantaine de Grecs sont arrêtés. On assure que l\,I. .M etaxa, l'emb:issadeur grec à Constantinople, n'est pas étranger à ce complot. Une insurrection a éclaté dans le district d'Ara ta (ancienne !<:pire) poar la croix it l'indi'penclance hellénique. Jusc1u'à pr(·sent, il ne s'agit que de 4 à 500 paysans; mais si ce mouvement se }Jl'Opageait; si les populations grecques n'ont pas l'abnégation <Ir ~acrifier en ce moment Jeurs haines nationalei. à l'intérêt <le la civilisation; si elles ne comprennent pas qu'en se révoltant, ellè~ ne foraient, en triomphant, <Ju'échanger la domination afüiiblie, adoucie des Turcs, contre le knout russe, la Turquie peut se trouver, comme b Hongrie en 181·9, entre les armées étrangères et une in~urrection nationale. La question d'Orient préoccupe, à juste titre, l'attention générale. Je ne dois pourtant pas onb!ier <levous dire qnc h mission de M. Brenier inquiète beaucoup les goùvernement,; italicus, que le roi de Naples laisse espérer une amnistie, même la constitution de 1848, que Radezki fait emprisonner et,juger ·1)a1· /es cours martiales tous ceux qui l'inquiètent, et le nombre s'en accioît tous les jours. L'abstention du cigarre, la réclusion des citoyens dans leurs maisons, tous les indices de résistance pas~ive qui annoncèrent l'insurrection de 1848, sont observés de nouveau par l.t police autrichienne en Lombardie. La Suisse donne plei11s pouvoirs au Conseil exécutif pour en finir avec ]'Autriche, en ce qni concerne l'affaire du Tessin; mais les conseils stipulent en même temps que l'on ne fera rien que ùe compatible avec J'énergiqut dignité qni convient à la 8uisse. En P:émont, on arme, et Je sénat vient <le sanction11er l'application de la conscription aux ecclésiastiques, sauf <1uclquesexceptions, en petit nombre (1 sur 20,000), laissés au choix dei; évêques. ... L:i marine française vient de prendre posse,sio11 cle la nouvelle Calédonie, grande île située près l'Australie, sous le tropique. ... Je remets chaque semaine à vous par]CT en détail des luttes engagèes en1re les ouvriers anglai~ et leurs patron~: l'importance même, la durée de cette lutte me font hésiter i't m'en occuper avant une étude plus approfondie. Pourtant, je ne r,cux pas~èr sous silence un fait nouveau: les patrons-chefs des grande~ manufactures de Preston-ont cru les ouvriers épuisés, vaincus, et ont, de concert, ouvert leurs ateliers ... Il ne s'y est JJrésenté presque personne; mais la fabrique de :M. Almond, qui a accepré les conditions des travaillcms, a repris son antilfle activité, aux applaudissements des ouvriers en grève. Tout à vous, Ph, FAU llF., P.S. On écrit de Paris que Lamennais, très malade C;t obsédé par des âmes timorées, a refusé toute concession au catholicisme; il a signifié à ses exécuteurs testamentaires qu'il entendait être enterré comme les pauvres, parmi les pauvres, "' .<a1•8 Nre porté ù l'iglise. Nous espérons que l'illustre philosophe :ne s,in pas en.. core de si!ôt enlevé à la Démocr,,tie; on nous annonce un pt u de mieux dans ~on état. Voici un incident qui s'est produ:t dans la cité de Londres. il y a dPux jours : Les titres de bourgeoibie ont été offerts par la ci:é de L1rndre, à M. Layarcl, clont les travaux ont mis à découvert les ruiut, ile Nini,e, et qni, dans le Parlement, soutient énergiquement la ca11,t turque. Le ChamlJellan de la cité, Sir J. Rey, en offrant le~ titrt, à M. Layard, a prononcé un discours qu'il a terminé par ce, paroles, très applaudies et très curieuses à noter: "N Nts comptons sur votre talent pour défendre nos droi1, et privilèges; convaincu connue vous devez l'être par l'expérie1m du pas8é, vous défendrez en même temps les droits <-t privili1w du peuple. Nous nous r,:ppelons le temps où un gouvernement tyranmque cherchait à s'emparer des membres du Parlement q11i avaier.t le courage de résister à ses mesures de~potiques: il~ trouvèrent un asîle sûr parmi les habitans de la Cité. Hien que Ir deux règne de notre bien aimée Reine ne 11ous fasse pas craindr, le reno,1Vellement de semblables scènes, pourtant l'e.rpfril'n,·,, 4, ce qtû .,,. pasSP sur le ( 011tine11pteut conduire ù la com1irtir111 q11'u, pareil temps 1ie11t revenir; et ~i cl'la dcrait malln11reu.w,,11r11t ,, rfoliser, lPs r•il/Jyrnsde Londrrs sout aussi dfridés que lwrs aNc1•/r,s i't s'opp s, r au.,· nnpi(te111e11cs,e la Courcnnc, et à maintt·11 ir IP• c!roi'fset Je;; libertés du Peuple. LA 11l'I8SXKCE DES IDÉES RÉVOLUTIO?·r~v .. unj ET L'ANGLETERRE. La démocratie triomphant partout après l 8+f: am une magnanimité sans exemple dans l'histoire, est au· jourd'hui partout vaincue, écrasée, dépouillée, décimée. L'emp~reur d'Autriche chassé de Vienne y est rentré arec le bonrrean et a rétracté tous ses engagevients ; le roi de Prusse a violé les serments solennels qu'il avait faits en saluant le~: funérailles des martyrs de la liberté; ~ l'exemple de res honnête::; potentats, tous les principiculcs d'AJlemagne ont mis en pièces les Constitutions qu'on leur avait arrachées ; le pape, restauré par nos armes sanilèges, a regagné plus qu'il n'avait perdu ; le roi Bom1. est redevenu maître de Naples et de Messine mitraillée~; la glorieuse Italie est de nouveau tout entière et vivanh couchée dans Ja tombe; l'héroïque Hongrie, terrassée 1iar le czar et la trahison, a perdu le fruit de ses victoircb; les duchés de Schleswig-Holstein que nous avons YU~ soulevés avec un admirable feu patriotique, ont été rivti1 une sccornle fois à la monarchie danoise, gràca aux soMaü austro-prussiens ; la France, surprise de nuit par des a~- sassins, ploie sous un joug tellement ignoble que :Nicola~ a cru Je momeut venu <l'assouvir les vieux projet. ru~rs sur Constantinople; la Belgique, r.oumise aux décemùriseurs avec une basse senilité, n'est plus une terre d'asile, et le iils de Marie-Louise d'Orléans pousse l'impudeur jusqn\t se faire le cicerone, d'un agent de l'homme <p1i r:i. dépouillé ( l) ; le Piémont emprisonne ses journali,;tcs, chasse ou i11sultelâchement les proscrits qui lui dem,m- <lent refuge ; la Suisse se ùégrade au point d'interdire la vente des livres où l'on publie les crimes bonapartiste~; l'Espag11e en est à faire un Deux Décembre comme :·'il était dit que tous les trônes dussent être occupés par des parjures; en un mot, l'Angleterre et la Hollande sont Jrs seuls pays encore libres et St respectant eu~-mêmes !... Ainsi, jamais idée ne parut plus abattue que ne srmlile l'être l'idée démocratique avec tous ses chefs proscrit, errant par le monde, et cependant que voit-011? L'Emopc gouvernementale menacée dans son tquilibre, outragfr par l'ambition d'un barbare qui n'ose remuer de peur que le moindre mouvement ne brise les chaines <lu lion rholutionnaire ! Lisez les journaux monarchiques, absolutillltou constitutionnels, tous le disent : Ils veulent éviter 1., guerr<.>,surtout parce qu'elle donne des chances aux pilrtageux, aux anarchistes, aux démagogues, aux eJ1J1cmis de la famille et de la propriété, etc., etc.; on sait tou~ ks noms }H,lisdonnés aux républicains par le bon goût pkiu de rage des modérés. L'attitude que cette crainte a fait prendre aux grandes puissances dans la question d'Orient est vraiment pitoyable. Nicolas, après avoir a1longé sa patte d'ours pour Vl}ler un peu de la Turquie, s'arrête intimidé, et, avec l~ dévotirn des " honnêtes gens," prend le ciel à. témoin qu'on l'attaque! La France et la Grande-Bretagne unies ensemble n'osent pas depuis six mois lui dire: Retirer, v111 troupes des principautés où leur présence nous inquiC:,teet viole les fameux traités de la Sainte-Alliance; l'Autriche voit le despotisme moscovite avancer sur le Danube, l'ar- (1) Le honteux scandale que la gente monarchiste' Yient enton <ledonr.er à Bruxelles mérite d'être noté en passant. - ::\J. Sapoléon Jérôme Bonaparte était représentant du peuple et aYait plusieurs fois spontanément juré de sa il.délité à la Républiqne. il se distinguait à l'Assemblée par l'exagération de son radicalismt, " et nul plug que lui n'attaquait son soi-disant cousin, le présidrnt. Quelques journaux s'obstinent même d'une manière asso ridi. à l'app( Ier "le prince de la Montagne," bien qu'il n'ait jamù fait partie de la. réunion de la Montagne d'où son nom seul l'an. rait exclu. Arrive le Deux Décembre. Si.:.L Napoléon Jérôme a1ait eu le moindre souci de rnn honneur et de sa parole, ~L Loui, Napoléon l'aurait exilé, et s'il s'était réfugié en Belgique. il y aurait subi les avanies qu'elle impose lâchement aux pro~<:rif,, sam doute mêf!1eelle l'aurait chassé. - Mais il a violé sa foi, il 1 pri~ un rôle dans la parade impériale d'un drôle qu'il a souvent déclar~ n'avoir pas m~me une goutte àe sang bonaparte cla11,I" veines; il n'en faut pas davantage pour que la cour et le mini,. tère de Bruxelles lui fasse une réception de "tête couro11nft'' lorsqu'il se présente. Ainsi, qu'il fût venu en honnête homme, c'e,rà-dire en exilé, le roi Léopold l'aurait traité comme un vagabonrl; il vient au contraire souillé d'un parjure, ayant renié avec cynisme toutes les obligations de la plus vulgaire probité, le roi Léopold, ce Nestor des monarques modernes, lui donne à dîner er grand gala et fait battre le tambour au champ quand il pa5;:t< ! Quelle profonde immoralité!! Voilà pourtant les actes de ch:1que jour de ce vilain monde couronné et brodé qui s'appelle " Ir~ honnête~ gens, et les amis de l'ordre!"
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