Homme - anno I - n.10 - 1 febbraio 1854

que lui ont conseillé tous les grands hommes du passé, en l'invitant à réformer son Eglise. Ce moyen est de rompre son lien spirituel avec la nef de saint Pierre, qui en s'engouffrant l'entraîne dans l'abîme. Il est temps de couper le câble ......................................................... . Donner à la France, dans la politique étrangère, le rôle d'une puissance papiste, c'est premièrement contredire la ,Constitution, qui a aboli la religion d'Etitt ; secondement, c'est ravaler l'autorité de notre pays. Depuis trois siècles, toutes les fois que la .France a été puissante, elle a agi sans esprit de secte, dans le génie conciliant de la civili .. sation. Aujourd'hui, au milieu de .ces explosions de races d'hommes qui toutes se sont soustraites à l'Eglise romaine, ramener la France à une politique ùe sectaire, c'est abandonner toute influence sur la race germanique et sur la race slave, c'est renoncer à agir comme membre de l'humanité, c'est prendre le chemin ae l'Espagne, et se retirer des grandes affaires. La France, revenant au droit barbare, est-elle une de ces tonsurées de grande race que l'on envoie abdiquer dans le cloître ? Qui donc a fait tomber ses cheveux sous le ciseau ?,................................. . Après la leçon clonnée d'en haut le 24 février à des hommes q1li, ce jour-là même, ne voyaient pas ce qui s'accomplissait sous leurs yeux, je croyais qu'ils auraient puisé le sentiment loyal d'une certaine humilité dans l'expérience de leur défaite et de leur misère : c'eftt été la marque d'une vraie supériorité que de profiter d'un tel enseignement. Quand je vois ces •êmes aveugles de cœur et cl'esprit se donner de nouveau pour le,s chefs de cette société, je me demande à quel abîme nous sommes condamnés de prendre pour guides ceux qui ont été eonvaincus de n'avoir eu pendant dix-huit ans ni yeux ni oreilles. Savez-vous ce qu'ils ne pardonneront jamais au 24 féurier? Le voici. C'est de leur avoir montré à eux-mêmes, dans le secret de la conscience, leur mesure et leur inanité. La r~volution a fait bien pis que les alarmer sur leurs propriétés ; elle les a en effet dépouillés et appauvris sans retour, en mettant à nu et dispersant les haillons de leur génie. Si l'on avait pillé leur or, ils pourraient le retrouver ; mais cette démonstration éclatante de leur aveuglement et de leur néant, ces intelligences si sftres d'ellesmêmes, si rusées, si subtiles, et tout à coup si misérables, briséet en une heure et renversées de leur petit piédestal par l'évidence : comment pardonner une si monstrueuse chute, et si éclatante, à la face du monde dont on se prétendait les conseillers et les sauveurs ? .,Pour un homme qui se donne la peine de penser au milieu du tumulte des partis, le signe le plus frappant que la révolution continue, c'est de voir le désordre moral établi par ceux-là même qui s'imaginent le combattre : l'esprit révolutionnaire est si peu abattu, qu'il ne se montre nulle part avec plus d'audace que chez ses ennemis ......... Triste augure qu'une société qui frappe et renverse dans 1•HO}l)IE. un aveuglement de parti tous les principes sur lesquels elle repose et qu'elle prétend défendre ! N'est-ce pas dans une nuit pareille de l'intelligence et de la conscience, que lady Macbeth a tué ses enfants ? Dans un temps où il est convenu d'appeler du nom de socialisme tout ce que l'on veut outrager, montrez-moi une utopie qui renverse mieux que ne fait notre croisade impie les principes et les lois de la civilisation moderne. La liberté de conscience ! où est-elle cette liberté, sur laquelle tout repose, quand de tous les points de l'horizon éclatent des épées, non pas dans le fourreau, mais des épées nues, pour trancher uM question de conscienoe ? La famille ! où est le respect cle la famille privée, si l'idée de la patrie, qui est la grande famille, est extirpée par Je fer et par le feu ? La religion ! que devient-elle, si ceux qui ne l'ont pas se fient à la mitraille du soin de l'enseigner? La propriété ! laquelle respectera-t-on, si un peuple n'a plus la propriétl:! de sa conscience? Dites-moi ce que possède l'homme, s'il ne possède pas sa croyance. Toutes les fois que celle-ci a été violentée, on a violenté la propriété ; la confiscation des biens des protestants n'était que la conséquence nécessaire et logique de la confiscation de leur doctrine. En interveuant par la violence dans les chosl'!s spirituelles, vous en- ' levez à un peuple entier ce qni lui appartient par-dessus tout, et sans quoi il ne peut rien posséder, la liberté de croire et de ne pas croire. Comment ne voyez-vous pas que si la conscience, c'est-à-dire l'âme humaine, n'est plus une propriété respectée, il n'y a plus de propriété dans le monde? ...... Demain, les passions se tairont ; l'histoire dira : La France, en 1848, avait jeté un cri pour appeler les peuples à la liberté. L'Italie entendit ce cri rédempteur, elle se leva à demi cle sa tombe. Mais un peuple s'approcha froidement de cette nation qui ressuscitait, et il égorgea le cadavre : ce peuple, c'est la France. Qui prend la responsabilité du meurtre de la nation par laquelle toutelil les autres ont été engendrées à la vie civile? Est-ce une classe seule ? Est-ce la bourgeoisie ? Est-ce la France 1 Qu'on le dise. Je ne sais ce que pensent à eet égard mes compatriotes, ni ce qu'ils font pour amuser leur conscience. Pour ma part, je voudrais me laver de ce sang, et voilà pourquoi j'écr\s ces lignes, Mais il n'est pas si aisé d'échapper par des paroles à la solidarité d'un homicide social. Je sens sur ma poitrine le poids d'un meurtre ; dans mon sommeil une voix me crie : Caïn, qu'as-tu fait de ton frère? Quelle est la peine sociale du fratricide social? Quel sera le châtiment du nouveau crime de Caïn ? Affranrl1ie seulement du remords, verrn-t-on la France, portant au front un stigmate ineffaçable, toujours agitée, jamais satisfaite, errer d'une extrémitG de la servitude à l'autrn extrémité, sans pouvoir s'arrêter dans la liberté et dans le droit? Travaillera-t-elle sans produire? S'agitera-t-elle sans avancer ? Sêmera-t-elle sans moissonner ? Servira-t-elle de ferment, de foyer, d'aiguillou, de brandon au monde, sans pouvoir elle-même profiter de ses œuvres? Maudite entre les peuples, son travail aussi sera-t-il maudit? Nous traînons encore aujourd'hui après nous la. solidarité ilu premier partage de la Pologne. Jusqu'à quelle génération s'étendra la solidarité du meurtre <le l'Italie? Combien de temps la voix de ce sang criera-t-elle contre nous ? Belles questions vraiment pour nos hommer d'Etat ! Le }Jl'emier châtiment <leceux que ces questions font sourire est l'aveu que leur conscience est morte, l'extinction de la conscience étant le vrai signe d'un ordre de choses qui finit. C'est, <lu reste, une vue bien misérable de s'imaginer qu'un peuple échappe à ce que la Providence veut faire de lui; on croit que tout se débat dans <lesurnes, et l'on ne voit pas qu'une force supérieure au_xfantaisies des peuples fait souve11tsortir de l'urne le contraire de ce qu'ils y ont déposé. Depuis Louis XVI, que d'efforts la ];'rance n'a. t-elle pa3 faits pour se soustraire à la République! Deux fois elle s'est refaite de ses mains une dynastie pour tromper l'avenir; elle a cru il'abord s'arrêter dans la gloire avec la dynastie de Napoléon. Cette dynastie lui ayant manqué, elle a accepté la Charte ile la brancl1e aînée. Cette brancl1e rompue, elle s'est rattachée au trône des d'Orléans; et malgré tant d'efforts pour s'abuser, se tromper, s'arrêter sur la pente, une heure a suffi pour la lier à la République. La journée du 24 février 1848 est grande, parce que dans ce moment la France entière a eu conscience d'un fait déjà consommé chez elle depuis un demi-siècle, à savoir, que la monarchie est morte depuis la mort de Louis XVI. Elle a reconnu distinctement ce jour-là, que ceux qu'elle avait salués du nom du roi depnis cinquante ans n'avaient eu qu'un règne d'emprunt; en sorte que tous ses efforts pour se rattacher à ln monarchie n'ont . servi qu'à la précipiter vers la République. Plus que jamais on peut donner à l'histoire c1PFrance le titre de l'ancienne chronique : Gesla Dei per Francos, les actions de Dieu par la main des Français. La main aveugle travaille et ne connaît pas son œuvrl! ; le plus souvent elle fait le contraire de ce qu'elle croit faire. Ce peuple peut bien se frapper lui-même et donner un jour la direction de ses affaires à tous ses ennemis ; il peut éhaucher la servitude, mais c'est la liberté qui sortira de l'ébauche. Encore une fois la main aveugle touchera un but qu'elle ne connaissait pas : Gesta Dei per Francos. Au 24 février ils croyaient saisir la monarchie, ils ont rPncontré la République; aujourd'hui ils croient embastiller le XIXe siècle, ils le précipitent dans l'inconnu. Eo. QurNET. JERSEY, IMPRIMERIE UNIVERSELLE, 19, DOHSET STREET. Av . IS Il sera publié avec chaque mtmét·o un supplément spécial po111"les ANNONCES dans l'intérêt du Commerce, de !'Industrie et de la Science. Les A11nonces <le , tous les pays seront acceptées à la condition d'être écrites en français, conformément au spécimen ci-ap rès, Les Avis et Annonces sont reçus jusqu'au vendredi à midi, à Londres, à la librairie et agence de !'Imprimerie Universelle, 50 lt2, Great Queen Street Lincoln's-Inn-Fiel<ls, et à l'office de !'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hêlier, jusqu'à l'arrivée du courrier du mai di. Toute correspondance doit être affranchie et contenir 1mbon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwrnT03LAwsKI, soit sur un des banquiers de Jersey ou de Londres. Le prix des Annonces est uniformément de six sous (tr ois pence) la ligne, pour les trois sortes de caractères coui·ants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportion de la hauteur qu'elles occuperont, calculée sur le plus petit texte. ANNONCES. A. BIAncHI proscr~t polîtique vrir un cours d'Equitation à son manège, sur h a le triple avantaged'unir l'élégance, la légèreté et français, rédacteur Parade; la solidiU!. f en chef pendant -----------------~ Les semelles sont fixéesavec du laiton et ne lmit ans du journal quotidien le Messagerdu Nord, LE QR J, PHILIPPE, laissent aucune aspérité ni à l'intérieur ni à l'ex- paraissant à Lille (France), donne à domicile des térienr. - On peul marcher à l'eau sans nuire à la leçons de langue française, d'arithmétique, d'his- DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE ~oliditéde la cha11ssure. toire, de glfographie,de littérature, etc. ' DE PARIS, _M_A_J_S_O_N D E_C O_M_M_I_S_S_l_O_N_ Il se charge également de toutes correspon- D . . . -~ é 't merciales et autres et des onne de1:1 consultationsgratuites tous les soirs, No 3 SURLEPORT-AJERSEY uance~, en ures ~Of!! • ' de 6 à 10 heures - à la PHARMACIE FRANCAISE ' , ' · · · • m6moiresdonton lui confiela rédaction. 28 G k Str t S h S à L d ' V. Heurtebi8e, Comm1ss1onnauenmar- S'adresser au professeur, 20, Don-street, St.- N ;e p dee_t \ 0 q., t' on restÎ 1 chandises, se charge de vendre et acheter tonte Hélier (Ile de Jersey). • t ·; • 1 \ 0 ~ 1 s P arma~eu~ques, enrs, P an- sortedemarchandises,et de faire de recouvrements Références chez MM. Wellman, P. Asplet, es. e c., _e ou provenant e •rance. en France ou en Angleterre et en Amérique. Geo. Vickery. 15, COLOMIIERIE STREET, ST.-HÉLIE.R, JERSEY. Correspo~da)1ts à Pariij!Bordeallx1Lyon, Lille, , , Londres, B1rmmgham,Liverpool,New-York, etc. F BONY PROPESSEU!t. D'ÉQUITATION, an- GUAY proscrit du 2 Décembre, faiseur 1 cien élève de l'école de Saumur, ,de BOTTES sans couture, pour ALDHONSE mouleur·en plâtre, se charge a!l'honneur de prévenir le public qu'il vient d'ou- hommeset pour dames.- Ce genre de chaussure .[ , de toute espèce de moulage en pHHre,en cire, en mastic et en gélatine sm nature morte ou vivante. Il mouie aussi les ornements, le~ i;tatues et fournit des épreuvt1s à un prix modéré.--20, Do11street, St.-Hélier. HOTELDE L'EUROPE DON STREET, No 11, TENUPARG.ROUSSEL. G. RoussEL a ]'honneur de prévenir MM. les voyageur5qui viennent visiter cette île, soit pour agrément, soit pour affaires,aussi bien que les habitants de cette localité, qu'ils trouveront dans son Hôtel, bonne table, bons vins, et tous les soins, ainsi que tous renseignementspossibles. ~ Table <l'Hôte à 10, 1 et 5 heures.-Repas à toute heure.-Il sert aussi en ville. CATALDDUEDES OUVRAGESPOLITIQUESET SCIENTIFIQUES EN VENTE A la Librairie et Agence de l'Imprimerie Universelle, 50 I22, Great Queen Street, Lincoln's-Inn-Fields, Lond1es, et à l'Office de l'lmprimerie Universelle, 19, Dorset-Street, Saint-Hélier, Jerse.1/, VICTOR SCHŒLCHER,représentant ùupeuple. d'une dédicace ~ Napoléon Bonaparte, l vol. AUçisdu type Gaulois. Notice historique <leBenjamin de Tolède. Histoiredes Crimesdu 2 Décembre, 1 vol. in-12. in-12. Géographiedu Moyen-Age, avec Atla~. Tavola di navicari di Nicoli et Antonio Zeni, et '.I'raductiondu même ouvrage sons le titre de : Traduction du mêmeouvrage, 1 beau vol. in-8. Pythiasde !J,farseille et la géographiede son temps, les cartes des régions septentrionales. Historyof theCrimesof theSecondof Decembe1·, PH. BERJEAU, ex-rédacteur de la Yraie Rép11- accompagnéde 3 planches. De l'Autorité, brochure. l vol. in-12. • blique. - Biograplli,esbonapartistes (en vente), ALEX. HERZEN, Du développementdesidéesréDu Souverain brochure. LeGouvernementdiiDe11xDécembre, pour faire suite conten311tla vie de Persigny, Saint• Arnaud, volutiomzairesen Russie. Question turq~e, par Colovinc, brochure. à l'Histoire du DeuxDécembre, l vol. in-12. Morny, 1\_'fagnan,.Baroche, Achill~ Fould et ROC}~RUPN~EWSKI, Poésiespolitiques en po- Les Réfugiés à Londres, brochure PIERRE LEROU?C, représentant _du p~upl_e. ~utres qm out pns part au Coup-d Etat, 1 vol. lona1s, 1 vol. m-12. L'Occupation de Constantinople, brochure. Coursde Phré11olog1e. les douze premièreslivrai- m-32. HOLIN SKI, La Californiet les rontes i11terocéaLord Aberdeen,the nuns of Minsk Nicholas, and sons (ouvrage interrompu). - J. CAHAIGNE, ex-rédacteur- propriétaire du niques, 1 beau vol. the Russian, state church. By V. O Zienkiewicz. Lettre ami:Etats de Jersey sur les moyens de quin- journal la Commu11e d Paris.-la CouronneimpéHowdo the Czars of St. Peter~boura educate the tupler les produits agricoles, 1 vol. in-12. riale, satire en vers, dédiée à Louis-Napoléon- Poles. By the same. "' VICTOR HUGO, représentant du peuple.- Werhuel dit Bonaparte, 1 vol. in-12. Invasionde l'Angleterre, sous le titre: l'Empire ZasadyReligji Chrzeséja11skicj . • N<~poléon-le-Pe~it. l v~l.in-32. J. P. AHIE~, ~sq. Sul'Ïntei:d~1:1t ~ Jersey. - français et les P~lonais ( French empire and Czartory~zczyna w obec Emigracji Polskiej we 01dt1ments, polis1espolitiques, ouvrage nouveau, Tableaux.Justoriquesde la C1111l1sailon cl Jersey, the Poles ), l vol. 111-8. Francji. 1 vol. in-32. l vol, grandin-8. Ri•lationde la campagnede Sicile en 1849, 1 vol. JEANNE DEROIN. AlmanachdesFemmes, pour JOACHIM LEL;EWEL. Histoire de Pologne, in-12. Sous presse: 1853, l vol in-16. grand in-8, 2 vol. avec Atlas. Recueil de documents secrets et inédits, pour Le mêmepour 1854, l vol. in-16. A11tiquitésde _Pologne, accompagné de deux servir à l'étnde de !'Histoire politique de Lud Polski w Emigracji, 1835-1840. CH. RIBEYROLLES, ex-rédacteur en chef de planches. • , ' l'Europe dans )a crise actuelle, trois lirraisons Poezje Karola Balinskiego. b. Réfwme, roo /.f~ iJflg11ei d' '1/rique1 pr~c~dh.B'1Hle8 11u111iim<1tiquef et arçM9/pgique& 1 avecA.tlas. in-8. :Poezje L\ldomila ~ordeckiego.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==