Homme - anno I - n.09 - 25 gennaio 1854

... - Donoso Cortès, de son côté, annoncait à Madrid la fin du monde, si on ne s'empressait de ;atholiciser l'Anglet~rre. Depuis la séparation du gouvernement russe d'avec le peuple, deux R nssies se posèrent en face l'une de l'autre. D'nn côté, la Russie gouvernementale, riche, armée nonseulemellt de la bayonnette, mais encore de toutes les ressources de la chiéane t!mpruntée anx chancelleries des états despotiques de l'Allemagne. De l'autre, • 1a Russie pauvre, agricole, laborieuse, communiste et démocratique, la Russie désarmée, conquise sans avoir été vaincue. Quoi 1846, l'agitation était grande dans la uohles~e, les journaux eux-mêmes s'tmhardissaient ,'t. publier des articles sur l'émancipation. Il eùt été alors bien facile au O'OUvernement d'aider un peu la noblesse, de prnndre en 1~ain l~ mouve;11ent.:. 1~ais la haine de tout ce qui s'appelle hberté, emanc-1pat1on, est tellement inYétérée dans cette famille d'autocrates incurables, que Xicolas se h,lta de jeter au feu tous ces projets ù la première uouvelle du 24 Février. Alexandre H r. RZ EN. A l'Editeur ùu Morning Arlrertiser, Londres, 28 décembre l85;J, d'étonnant si les empereurs ont donné, à leur Russie à eux, à la Russie courtisane, militaire, aux habits frani;ais, aux façons allemandes, - la Russie noire, barl>aré, barbue, moujik, incapable d'apprécier cette civilisation d'importation descendue sur eux par la grâce du trône et ~Ionsieur, pour laquelle le paysan ignorant professe le plus profonll o sagesse de l'Evangile que tu es grande! m&pris. Combien il est vrui qne nous voyons une paille daM l' œil de 1l n'y a. pas des majorats en Russie. Piene Ier avait notre voisin, et que nous ne sentons pas une pout,·e dans Je nôtre! essay~ de Jes implanter chez nous, mais les mœùrs s'v ::\I. Richards ne pardonne pas au citoyen Ledru-Rollin ~on livre refusent, et ù sa mort l'édit fnt révoqué. Nicolas, lui, ~ Declin of England, et lui, il ne fait autre chose dans sa Jettre qu'é: P ermis à deux ou trois familles de la plus hante aristocratie crirc (f The d~clin of the french Republic." Tout lni paraît bon pour nous démgrer. Je ne veux plus le comparer au Times, car je de se passer ce caprice, mais ce n'est là qn'une anomali,e, ne veux pas le blesser, toutefois je lui demande la permission ile une ahsurdité de plus. dire que le 1'inies nous a rarement traités pl11~mal qu'il ne le fait. La règle c'est l'égalité entre les fils dans le partage des Ecoutei-le encore : "Voyons cc qu'ont fait les nais Républib· 1 C' 'd "cains : A-t-on oublié que 1\1. Ledm-Rollfo expulsa de France 1ens paterne s. est une pente rapt e qui entraîne h "tous les ouvriers étrangets? Ne nou~ rappelons-nous pas les Annoblesse vers l'appauvrissement. Un seigneur qui possé~ "glai~ travaillant aux chemins de fer cle France, r,mvoyés chez <lait deux mille paysans avait clone une belle position ; "eux par cet acte libéral? Telle est la solidarité française des après le partage, ses deux fils n'ont chacun que la moitié "peuples quand elle a le pouvoir.'' .Tamaishomme al'euglé par un des revenus paternels, ils lègueront à leurs enfants trois sentiment hostile ne 11'estfait plus de tort à lui-même que 1\1. Ri- . chards dans ce passage. Son statemen est d'un bout it ]'autre une cents, cinq cents paysans. A coté de cela, le prix des misreprésentation difficile à excuser. Voici les faits vrais : choses monte bien plui;; vite que le revenu des biens et Le chemin de fer de Rouen appartenait en grande partie à une l'accroissement de la population. La civilisation amène à compagnie anglaise qui avait amené avec elle des ouvrier~ an1 l . l glais. Crnx-ci faisaient nécessairement une concunence redousa suite, tans es maisons sehrneuria es, un luxe et 'des bl 8 1 ~ ta e aux n tres; es nôtres, nn instant mal inspiré,, demandèrent besoins inconnus à nos grands parents, de telle sorte l'expulsion de leur~ rivaux. LI' mouvement se propageait ]o;·~que que le quart des biens ne laisse pas au petit-fils le di. le gouvernement provisoire, instruit de ces clameurs, publia lu xième des revenus disponibles de son aîeul. N'oubliez proclamation ijuivante rédigée pairle citoyen Louis Blanc : pas d'ai11eurs ce côté fort important des mœurs de la no. "LIBERT:f.:, ÉGALITÉ, FRATER:S'ITf.:. blesse : nul peuple, en Europe, n'est plus incapable AU NoMou PEUPLE ·rRANÇAis. d'ordre et d'économie que le Russe et le Polonais. 11 faut Sur la proposition tle la commission de gouveme~ent pour les l 1 1 Ù travailleurs ; voir comme < aus e cours < e eux ou trois générations Considérant que le pl'Ïncipe inauguré par la Rt:ipubliquetriomles fortunes grandes et petites se font, se défont et- pas- pliante est Je principe de la Fraternité ; sent de main en main. Les Russes sont avides, très avides Que nous venons de combattre, de v:iincre a11nom et pour Je d'argent, maif; bien moins propriétaires que leurs voisins. compte de l'humanité tout entière; L'argent, ils l'aiment pour le jeter par Ja fenêtre. On ne Que ce seul titre d'homme a quelque chose d'inviolable et h d'auguste que ne saurait etfncer la différence des patries; connaît pas l'économie c ez nous : il n'y a que iles ladres Que c'est d':ülleurs l'originalité glorieuse di! la France, son f't des dissipateurs. gfoie, son devoir, cle faire b!inir par to11sles peuple~ ses victoires Généralement Îa terre une fois partagée, les fils con- et, quand il le faut, ses douleurs même; ' tinuent le train de vie ùe leur père. L'un d'eux a~t-il besoin Considérant que, si elle nourrit en ce moment beaucoup d'étrangers, un nombre bien plus grand encore de nationaux vivent d'argent, il hypothèque son bien à la banque, l'argent est ne le\1r travail _enAngleterre, en Allemagne, en Suisse, en Améaussi.tôt dissipé, l'intérêt dévore le revenu, le bien -ne rique, sous les cieux les plui::éloignés ; • tarde pas à être vendu aux enchères, le surplus, s'il y en Que provoquer des représailles en repoussant loin de nous nos a, est remis à l'ex-seigneur; après l'avoir mangé, il s'a- . frère$ des autreti pays, serait une calamité en même temps qu'un déshonneur, p11rçoit de sa ruine. Le gouvernement provisoire place sous la sauve-garde des Tel, pour relever ses affaires, s'est adonné à un jeu travailleyrs français les tra•:ailleurs étrangers qu'emploie la effrené, un autre commence à boire de dilse~poir et p~rit France, et il confie l'honneur de la République à la générosité dans la crapule. Un troisième, mieux avisé, prend un àu peuple. • Paris, le 8 avril 1848." emploi et vole de toutes mains ; celui-ci prospère, mais 1 - Ce d~cret, aussi beau de fond que de foï•me, est inséré au Monic'est son fils qui se ruinera. une petite minorité a -essay~ te-11r, il est impossible d'élever le. moindre doute sur son authentirle faire exception entre 1812 et 1840, c'étaient des cité et jl no\lil appartient de le dire à l'honneur de la France : hommes pour la plupart élevés hors de la Russie, grands quoiqu'il ne portât ·aucune espèce de sanction pénale, il suffit pour admirateurs des économistes, des Say et des Malthus ; Ïls ramener la classe ouvrière à sa générosité naturelle, pour étouffer Ù • d • l fi b aussit6t de mauvais désirs que ne justifierait pas mais qn'cxpliqne evi'nrent m ustne s et se rent aux mœurs onrgeoises : jusqu'à un certain point l'état de di;tresse où se trouvait alors le exception peu nombreuse, peu suivie. peuple. Quelques ouvriers anglais quittèrent volontairement les Mais que d_evient la commune au milieu de cet. éternel chantiers, mais auctm n'y fut forcé, le plus grand nomlmi resta. va~et-vient de propriétaires, dans ce morcellement, ce Voilà, dis-je à mon tour et avecprgueil, comment les Républicains français au pouvoir pratiquent la solidariti:;des peuples ! changement continu ? Les mille serfs qu'un seig.neur C'est un véritable rt!quisitoire que le libeiral :Mr. füchards s'est possède sont quelquefois répandus sur trois ou quatre plu à prononcer contre nous, mais comme ton~ les accusateurs de communes inégales, ayant chacune son individualité, son parti pr~s, il n'a pas regardé de bien près à ses moyens. Voyons L un autre paragraphe : organisation et ses terres à part. e seigneur, lui, aura "200,000 pétitions pour naturalisatiun furent présentées au gounne gérance unique pour tous ses biens. Vienne un par- " vernem.entprovisoire <leFrance. 2,COO seulement furent accueiltage, on s'efforce de parfaire les lots par commune avec " lies par les Républicains français. Pourquoi cela? Lord Brougdes arrangements pécuniaires, des concessions de diverses " haro fut, je crois, parmi les rejetfa? ,, sortes. Cela peut se pratiquer, mais J·usqu'à un certain Mr. Richard<;écrit 5ans doute sur des renseignements qui ne· hü sont pas fournis en anglais. Il n'avait pasbien compri~ d'abord, point seulement. On arrive au partage de la commune il avait fait de ses 200,000 pHitionnaires des "montagnards .franelle-meme, souve11t deux, trois frères possèdent indivis çais" s'adressant au gouvernement provisoire de Rome, l't il deun village plus ou moins important. Mais ce partage peut mandait pourquoi ils avaient été repoussés, il s'est repris et c'est s'effectuer aussi en dehors d'eux. Si la portion de l'un maintenant le gouvernement provisoire de France qni a repougsé 200,000 ~trangers. L'un n'est pas plm vrai que l'antre et la sed'eux est saisie pour dettes, le nouveau propri&taire se coude version n'est pas moins ":.bsurde '' appliquée à la R!:pnsoumettra-t-il à l'indivisiou, au régime commun? Il blique française que la première ne l'était appli<1uée à h Répus'empressera le plus souvent d'y écha1lper. bliquc romaine. .T'emprunte l'cxpressicm "absurde " il mon adversaire. Le plus gros propriétaire cl'une commnne vexe et gène Voici encore une pièce officielle, indéniable, qui mou1re les faits les autres de vingt façons, et ti,mdis que les affaires de dans leur rfa1ité : ces portions cle seigneurs sont surchargées d'embarras, " Au No~1 ou PEUPLE rRA ~ç,Hs. de complications, de désordres inextricables, celles des Le Oouvérnement provisoire de la République, paysans se traitent en commun. Attendu que beaucoup tl'êtrangers ont pris une part active aux glorieux évlinements de Février ; Le parcellement cles communes, l'accroissement des Attendu que ces étrangers, quoique résidant en France ,lepuis biens enclavés et croisér-; les uns dans les autres en tous plusieurs années, n'ont pas accompli ou pu accomplir les condisens, a forcé l'attention du gouvernement, et il a ùü tions exigées par les lois, pour être admiR it jouir des droits de ciprendre des mesures pour empêcher la ruine complète du toyen français; • , fi Attendu que, s'il est urgent, tout en respectant les principes p·aysan. C'est ainsi qu il a été xé un minimum de serfs de la législation existante, de faciliter la naturalisation des au-dessous duquel il n'y a plus de: partage. Smvient ~trangers qui ont des titres certains à l'estime publique. il faut alo1s le gouvernement qui, moyennant indemnité, pro- en m@metemps éviter d'étendre cette me~ure il ceux dont la nonce l'expropriation. On le voit, les droi~s de la noblesse position n'est pas suffisamment établie; Décrète : ne paraissent ni si sacrés ni si sérieux au gouvernement Le ministre de la justice est provisoirement autorisé à accorder mis en demeure de se :prononcer, autrement comment le la.naturalisation à tous les étrangers qui la demanderont et qui droit s'affaiblirait-il avec le nombre des paysans ? justifieront par des actes ofüciels ou authentiques qu'ils résident E 8 l f l bl en France depuis 5 ans an moins et qui, en outre, produiront à ◄ n l 45, i ut permis à a no esse de Foula de se l'appui de leur demande, l'atte~tation par le maire de Paris on le réunir sous la pr~sidence du pr6fet et des maréchaux. Il préfet de police pour le département dr la Seine, et par les <·oms'agissait d'aviser aux moyens <l'émanciper les serfs de la missaires du gouvernement pour les autres départements, qu'ils province. sont dignes sous tous les rapports d'être admis à jouir des droits de citoyens français. Moscou attendait la. même autorisation, De 1842 à . Fait à Paris, en conseil du gouvernement, le 28 mars 1848.'' Je ne sais combien de lettres de natm111isationont été accorllées, rn~i~.ce que je puig affirmer, c'est qu'il y eut tout au plus 1,000 petihons de ce genre, et l'on Yoit comment les Rêpublie,dn~ y répondirent (1). Si .Mr. Richarcls voulait appliquer la ce!lt,ème partie de son intelligence à l'examen de tout ce qu'on lm rapporte contre nous, il aurait réfléchi qu'aucune législation du ~onde, pas même celle des Etats- UniB,ne permet pas d'improviser en matière de naturalisation, et il n'aurait pas donné cré:mce à la fable des 200,000pétitionnaires. _Pour_cequi est du gracioso lord Brougham, il eut peur de la Rcpubhque comme les ,:,nfants ont peur c1eCroquemitaine ; il non~fit l'honneur de croire que nous allions dépouiller le,- richrs ainsi qu'il avait été prédit dans tous les almanachs des modéré; et espérant protéger par lit les propriété~ qu'il a en France, il demanda, il est vrai, à devenir citoyen d'un pays qui, ~elon lui, "ne sera jamais libre." Mais il y mettait une condition, celle de eonserl'er son titre de "citoyen anglais.'' On répondit fort poliment à ce grand légiste que ses propriétés ne couraient aucun danger, que les naturalisations ne se bâclent pas ain~i, que ce genre de cosmopolitisme qui donnerait des droits dans plusieurs contrées à la fois n'était admil'lpar ancune nation, que nulle part on ne voyait de citoyens ubiquistes ou hybride~, qu'enfin il falbit être d'un pav~ ou cl' un autre. _ • Vous le voyez, i\lonsienr, votre correspondant n'a pa~ seulement mal apprécié certains faits, il a. parfois avancé des choses matériellement contraires à la vfaité. C'est ainsi qu'il a osé dire encore : " Quant à l'abolition de la peine de mort dPmandée par quclqucJ "Républicains, une telle loi aurait empêché larlt>rnii"rrlivolution " de dévorer ses propres enfants préci~ément de la même manière' '' qu'avait fait celle de 93... " Il nouBest difficile, on en conviendra, d'entendre avec calme de pareilleg assettions et de ne pas les qualifier de haineuses. Qui ne comprendra notre indignation à nous voir ainsi toujours odieusement représentés comme des tigres altérés de sang.. Je défie 1fr. Richards, je le défie i\ haute voix cleciter le nom d'un seul de ses enfans ou même d'un seul de ses ennemis que la Révolution de 1848 ait Mvoré. Je veux croire qu'il regrettera de s'être laissG tromper aussi cruellement. Cette évocation perpétuelle du spectre de 93 rst au moins 6trange de sa part. Il t:st loin en effet d'avoir l'horreur dn ~angmême le plus impur que l'étude de l'histoire, la vraie philosophie, le respect de l'espèce humaine ont donné aux hommes incriminés par lui. La masse des Républicains français, je ne crains pas d'être d~menti en le disant, sait que l'échafaud est 11nepure barbarie sans logique, nn monstrueux tonneau des Danaïdes. Pour témoignage, je n'en ai pas seulement le noble décret clugouvernement provisoire, mais aussi la proposition faite par desRépublicains pour l'abolition complète de la peine capitale, chaque fois soutenue par tous les organes de la presse démocratique, votée non pas par some, mais par l'unanimité des Rilpuhlicains du parlemrnt, et repoussée seulement par ceux là même qui usurpaient le titre de modér!is. 1\lr. Richards, au contraire, un vrai modéré, n'hésite pn~à déclarer qu'il veut encore 1111 peu de guillotine. "Quant à " l'abolition de la peine de mort, dans mon humble opinion, il y a " encore un petit nombre d'oppresseurs qui doivent souffrir avant "qu'une mesure aussi désirable puisse être prise sans <langerpour " l'humanité. La Hongrie, l'Italie, la Pologne n'ont-elles pas <lr~ " compensations à exiger. Hélas! celles de la dernière sont im- ,, possibles. Les oppresseurs sont morts de vieillesse, grâce à l'apa- " thie de l'Europe et de la France.'' Tel est le langage de M. Richards. Après avoir poussé ce sauguinait-e hélas, est-il bien venu il parler avec une insiotance si irritante de 1793, à propos de 1848? Je crois avoil' répondu à tou~ les points de son arte d' accusation. Puissé-je avoir convaincu lui et ceux de ses compatriotes auxquels je m'adresse. Je voudrais ardemment que les libéraux anglais nous vissent tel8 q11enous sommes, et non tels que l'absolutisme nous a dépeints, cela servirait à détruire des antipathie<; nationales funestes à la. sainte cause de la liberté défendut; par nous comme par eux avec sincérité. Recevez encore mes remerciements, ~1 onsieur. pour a1·oirbien voulu donner place à mon long plaidoyer, et agréez etc. V. ScumLCHl•:R. (1 J Dans une réplique à laquelle il n'y a pa, eu lien de répondre, M. Richards confesse que ses informations contre le gouvernement républicain lui ont été fournies par un l!trangcr, et que cet étranger n'est pa,; un Frauçai~. Je me 1éjouis d.o ce dernizr point. M. Richards ajoute tjUe son auteur maintient le chiffre de 200,000 pétitions adress~es au gouvernement provisohe pour naturalisation. J'avais dit que ce chiffre Hait une fable, je dis maintenant que c'est un mensonge. V. S. VARIÉTÉS. BFRKE ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE. Ce fut. le 6 mai 1791 qu'eut lieu u11des événements les plus mémorables, peut-être, qu'aient jamais présentés les ai1nales politiques de l'Angleterre, tant la sensation fut profonde ! tant 1es résultats furent importants ! Le bill de Québec était en discus~ion dans la chambre <les comnnmes, lorsque tout ù coup, et contre l'usage ordinaire, qui est qu'on parle debout et découvert mais sans quitter sa place·, Burke s'avança au milieu de la salle. Sa figure avait une expression lle simplicité calme, ses bras ét:iieut croisés sur sa poitrine, et lorsqu'il commença son discours, re fut d'une voix si faible, qu'à peine pouvait-on l'entendre. Mais bientôt, s'animant par llégrés, il peignit à grands traits l'esprit de vertige qui aveuglait Ja plupart des gouvernements de l'Europe ; il montra l'Espagne tombée en léthargie et devenue semblable à une haleine échouée sur le rivage ; il montra la Jfrance .... Ici, l'attention des auditeurs redoublant, l'orage intérieur que Burke portait dans son sein éclata avec une violence terrible.... La France! elle recevait maintenant le lJrix du fatal engouement avec lequel on y avait couru au-devant des doctrines nouvelles. Et il traçait le tableau de leurs horribles, de leurs scélérates conséquences-car ce furent ses expre.;;. sions.-Quand les cris de chair! chair! hear .1 hem· ! order / go on ! s'élevant à la fois de tous les, bancs, au milieu d'un indescriptible tumulte: "Voilà, dit-il avec un mélange de raiUerie et de tristesse, une scène semblable à celles dont la France donne aujourd'hui le spectacle ! " Puis, il reprit le cours de ses invectives. Interrompu de nouveau, il déclara d'un ton solennel qn'il ét~it de son de- •

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