Homme - anno I - n.08 - 18 gennaio 1854

la science de l'homme ne pouvait se fonder Je plein saut; que, loin d'être la première dans l'ordre ùes temps et la série des développements, elle ne pouvait venir qu'après beaucoup d'autres. L'homme ne pouvait se connaître, comme i'l ne connaît réellement toute chose, q1i'à posteriori. Il lui fallait d'ahord étudier et connaître le monde extérieur, déterminer les lois générales du grand monde (macrocosme), pour en venir à s'étudier avec fruit; lui, ce microcosme, qui n'est qu'un résumé, comme disaient les ancierrs, un produit, pour ainsi dire, de ce monde extérieur dont i I procède, et qui sollicitait le premier son étude et ses méditations. A la l1auteur où nous sommes aujourd'hui parvenus dans la spirale infinie du progrès, nous voyons llistinctement l'ench·1înement des sciences successives qui se sont engendrées mutuellement par une série d'évolutions fatales et inéluctables : la mathématique et l'astronomie ont dü précé<ler la physique, qui a précédé la chimie, laquelle, jointe à l'histoire naturelle, est aujourd'lllli la vraie base, le seul fondement solide de la biologie, de la biologie par qui seule se formulera la science sociale, qui n'est que la science des rapports des êtres vivants. Ce n'est pas ici le lieu de développer cette thèse féconde, admirablement exposée d'ailleurs dans les écrits de l'école d'Auguste Comte, et particulièrement d,ms les travaux si savans et si clairs du docteur Littré. Nous avons voulu rappeler simplement ces vérités pour y trouver la justification de cette assertion, que le socialisme ne pouvait se formuler qu'à la condition de la création préalable des sciences diverses où il puise sa raison d'être et qui lui fournissent son point d'appui. Nous appelions tout-à-l'heure Socrate un précurseur; et qu'elle est la vérité, même relative, qui 11-'aiteu les siens ? Saint Jean, pour ne pas remonter au-delà des Ecritures, fut le précurseur du révolutionnaire auleur du christianisme primitif, et le christianisme, à son tour, fut sans contredit, dans une certaine mesure, le précurseur du socialisme; et d'un point de vue plus abstrait, n'est-il pas certain que toujours et partout la science a eu pour précurseur le sentiment ou la foi? L'humanité qui, selon Pascal, est comme un homme qui passe à travers les âges, toujours ajoutant à la somme de ses connaissances, et qui ne connaît pas de décrépitude, l'humanité est comme l'individu, elle passe par la phase 1lu sentiment avant d'arriver à la connaissance. De même que la première manifestation de l'être humain est le battement du cœur de l'embrion, comme on l'-a si bien dit déjà dans ce journal, ainsi l'hum,mité, à son état embrionnaire, se manifeste par des croyances religieuses qui sont ses premières aspirations; puis, les voiles se dégageant par dégrés, apparaît la psychologie, pleine de mystère encore, mais r1ui s'illumine déjà de vives clartés; enfin se montre au grand jour, radieuse, la science apportant avec elle la démonstration et la certitude ; la science que l'on connaît ou que l'on ignore, la science qui se discute, mais qui s'impose pnr voie d'adhésion forcée à quiconque l'étudie et sait la comprendre, comme le soleil impose, à qui a des yeux pour voir, ses bienfaisantes clartés. Le socialisme a procédé comme procède toutes chose ; il a eu, lui aussi, ses génies précurseurs _q11oi nt répandu sur le monde en aspirations ardentes ces effluves du cœur que le progrès, dans son cours incessant, a fécondées. Campanella, Thomas Morus, Saint-Simon, Fourier et tant d'autres, qu'est-ce autre chose que le socialisme à son premier rayon, à son aurore si l'on veut; le socialîsme à l'état d'intuition, mais pas encore à l'état de démonstration, de connaissance ? De là ces discussions sans fin, ces sectes sans nombre, ces formules mystiqu&s, trop élevées ou trop profondes pour être à la portée du commun des esprits ; formules d'ailleurs qui, dans leur contradiction ..a. pparente, procèdent toutes d'une origine commune, le sentirnen't de la fraternité, de la fraternité dont on a voulu faire, à tort croyons-nous, le fondement de l'édifice social, mais fraternité qui, grâce à la science par qui.la loi de réciprocité sera arpl'iquée, en deviendra le splendide couronnement. En procédant ainsi, pourquoi ne pas le dire en passant, nous arrivons à notre tour à le reconnaître, nos pères de la grande Révolution, ces géants de la géante Montagne étaient des socialistes et des socialistes ar,leuts ; mais ils ne pouvaient posséder une science qui ne s'est formée qu'après eux et ils dürent, et cela suffit à leur gloire devant laquelle nous nous inclinons en fils respectueux, ils dürent forcément rester des socialistes instinctifs et de sentiment qui auraient, si le dévouement le plus absolu pouvait suffire à une pareille tâche, réalisé pour leurs ne- ~eux cet idéal encol'e confus qui fut le tourment de leur noble vie et consola leur mort sublime. Eternel enseignement qu'il nous appartie11t de méditer et qui nous apprend que vouloir c'est pouvofr sans doute, mais à la condition préalable et absolue de savoir. De telle sorte, que, d'accord en cela avec la thiéorie du progrès, nous pouvons dire que, quelque grands que fussent nos pères et ne fussions-nous, nous-mêmes, que des pygmées, il nous ef! donné de voir encor: plus loin qu'eux, portés que nous sommes sur leurs pmssantes é1paules ; car l'humanité dans sa marche ascensionnelle vers le progrès est pareille à ces géants qui escaladaient le Ciel en montant sur les épaules les uns des autres. Et maintenant, si nous avons su rendre clairement notre pensée, trop longuement exposée peut-être, iT. ressort de ce qui précède ceci : savoir et pour cela faire, l>tudier : telle est la tâche de notre génération, sans préjudi,ce, bien entendu, du grand devoir d'action que la 1·évolilltion ne saurait tarder longtemps à réclamerde 110us. De rêveur et utopiste qu'il était, que le socialisme tende de plus en plus à acquérir la précision d'une vérité démontrée ; sentiment fécondé par la connaissance, le temps est venu pour lui, sous peine d'avortement, de se constituer à l'état de science positive ; et qui d'entre nous oserait dire que la moitié au moins cle cette tfiche n'est pas cléjà remplie? et si enfin, après ta\1t d'autres, il nous était permis de hasarder une définition, nous dirions, sans nous abuser sur la portée des définitions en général et de celle-ci en particulier : "l;e socialisme est la science de la fraternité." BoNNET-DuvERDIER. Comme la boussole est le guide du navigateur sur l'immensité des mers, notre grande tradition Révolutionnaire est, pour la Démocratie, le Phare indicateur des vraies voies du Progrès social. Hors de cette sainte tradition, il n'y a que faux erremens. La lumière qui ne procède pas d'elle n'est qu'une lueur incertaine destinée à briller un instant pour disparaître à l'horizon. L'idée qui n_'estpas une déduction rigoureuse de son inflexible logique, une bouture, pour ainsi dire, de ce tronc vigoureux et participant de sa sève féconde; cette idée, quels que soient son éclat et la séduction de son absolu, ne réalisera jamais un progrès durable dans le monde. C'est qu'indépendamment des impérissables leçons de sa glorieuse et terrible lutte contre les ennemis du dehors et les factions du dedans, l!otre grande époque Révolutionnaire a laissé au genre humain des enseignements non moins impérissables : dans l'ordre purement philosophique, moral, ils sont une école, une méthode, dont il est tont aussi nécessaire que les vrais partisans de !'Egalité humaine apprennent et pratiquent les rudimens, qu'il est strictement logique, dans la poésie, par exemple, d'étudier les règles de l'art épique da1is l' lliade. MARTIN BERNARD. CORRESPONDANCE DE LONDRES. Londres, 13 janvier 1854. Des nouvelles contradictoires ont été données toute cette semaine, snr leil opérations militaires en Valachie. D'après la dépêche la plus récente (de Trieste), les Turcs vainqueurs dans quatre escarmouches, et repoussés clans un combat d'avant-postes, ont enfin remporté une grande victoire, le 6 janvier, à Citali (je ne garantis ni les noms, ni les positions, la carte de ces contrées, trop peu connues dans l'Europe occidentale, n'étant pas très exacte, et les renseignements donnés par les journaux ne l'étant guères plus). Les Turcs auraient pris la ville d'assaut ; les Russes ont perdu 2,500 hommes; 18,000 Russes, en marche sur Kalafat, ont été repoussés. - On va jnsqu'il dire que ces différents combats, livrés sur toute la ligue du Danube, auraient obligé l'année russe à repasser l'Aluta. On assure, en outre, que les hôpitaux contiennent 11,000 malades du corps d'Osten-Sacken. Les Turcs maintiennent donc leurs avantages sur le Danube. En Asie, Kurschid Pacha (le général Guyon, 1m des chefs des armées hongroises en 1849) est arrivé pour prendre le commandement des troupes : on compte s11r lui pour rétablir l'état des affaires. Des envoyés de Schamyl, Je célèbre Circassien, sont arrivés à Constantinople, annonçant une victoire de Schamyl qui a enfin reçu les munitions que lui envoyaient les Turcs et dont il avait grand besoin·; il avait ordonné à ses tirailleurs de ménager leur poudre et de ne tirer qu'aux officiers. Il se préparait à appuyer les opérations d'Abdi-Pacha, lorsqu'ayant appris sa défaite, il est rentré dans le Caucase. • Le 3 janvier, la flotte anglo-françaisie est entrée dans la Mer Noire en même temps qu'un convoi turc portant un renfort de 15,000 hommes à l'armée d'Asie. Quelques bâtiments sont restés dans le Bo~phore, pour protéger Constantino.pie. Cet acte d'agression coutre la Russie ira-t-il jusqu'à bloquer les escadres russes dans leurs ports ? On ne l'espère pas ; et, pour en venir là, on attendra ians doute que la flotte russe ait incendié de nouveau quelque ville ou quelques bâtiments turcs. Avec un gouvernement ,•igoureux, a11dacieux et rusé comme le gouvernement russe, ces demi-mesures ne conduisent qu'à des catastrophes. Le désastre de Sinope devrait prouver à l'Europe occi .. dentale qu'il faudrait, pour obliger le czar à écouter les diplomates, une attitude autrement belliqueuse que celle de l' Angleterre et de la France. Les ministères conservateurs n'ont point ]'énergie, l'esprit entreprenant, la décision nécessaires pour lutter contre le czar; aussi, jusqu'ici, la Turquie ne doit-elle compter que snr ses propres forcee. Pourtant, la circuhire de M. Drouin de l' Huys - annonçant aux ambassadeurs l'orrlre donné aux flottes d'entrer dans la Mer Noire, - a fait baisser l1ts fonds à la bourse de Vienne. Les gouvernements de Suède et de Danemarck ont signé un traité pour défendre leur indépendance et garantir la neutralité de la Baltique; ils voudraient que la Prusse se joignit à eux; les Anglais croient pouvoir compter sur la Prusse en cas de guerre eontre la Russie. - Les événements de 1848 et de 1849 ne sont une leçon pour personne, à ce qu'il paraît, autrement personne ne douterait de l'allianc-, intime du roi t!e Prusse avec l'empereur de toutes les Russies ... Les Anglais se sont beaucoup étonnés de lire, dans l'Homme, le bruit relatif aux mesures à prendre contre les réfugiés. " Le caractère national, le5 lois, les mœ11rs,l'opinion publique, tout garantit aux réfugiés qu'ils n'ont rien à craindre." Je viens de lire, pourtant, dans l'Iferald, un article assez violent contre les complots de certains réfugiés; ce journal compte que le ministère ou le Parlement agiront à cet égard pour prévenir les plaintes de L. Bonaparte. Voici du nouveau: Le roi Léopold (un prince saxon, vous le savez) a pr~té son château de Claremont à la famille d'Orléans; on annonce que Henri V va venir y visiter ses cousins. Or, Claremont est une résidence royale, et le Herald compte que le gouvernement anglais saura empêcher les Bourbons de conspirer, en Angleterre, dans un château royal; et il en prend occasion pour attaquer la politique astucieuse clu roi de Belgique, et faire entrevoir l'absortion de la Belgique par la France comme une conséquence des grands évènements amenés par la guerre d'Orient. Le Herald rappelle enfin qu'il est défendu, par les lois, aux habitants de l'Angleterre - citoyens ou étrangers - de conspirer contre les gouvernements étrangers ... Une vive polémique a eu lieu, ces jours derniers, au sujet de l'interventlon llu prince Albert dans la politique; sa pr~sence constante dans les conseils des ministres, son influence, ses actes, tout a été attaqué, violemment attaqné, comme une immixtion pernicieuse du prince consort dans les :iffaires de l'Etat. Je crois qu'il n'y a pas grand intérêt, pour nous du moins, à ré!Jétcr, même en l'adoucissant, ce qui a été dit à ce sujet, mais il est nécessaire de l'annoncer, car M. Roebuck doit, dit-on, en faire l'objet d'interpellations dans le Parlement; et l'opinion a été très agitée par cette question, depuis la retraite subite et la rentrée inexpliquée de Lord Palmerton au ministère. Je pense qne vous parlerez des débats du procès de !'Opéra~ Comique; vous les connais~ez sans doute mieux que moi. Tout à vou~, Ph. FAURE. Les débats de }'Opéra-Comique? - en trois mots, les voici : M. le Président, à Wattean : "Vous étiez à Lille en rebtion avec des hommes politique~ : "Ainsi, on vous a vu un jour donner une poignée de main à ,m "nommé Fémy que vous ne connaissiez pas." Quel monstre, que ce citoyen Watteau ! Donner une poignée de main à un 11omme... et dans la rue; ceLi vaut bien de trois à quatre ans de prison, de par les j nges ; et puis, de par l'administration, un voyage à Cayenne. L'accusé Lux : - J'ai une observation à faire. M. le président : -Taisez-vous Lux, vous avez dit que vous ne reconnaissiez pas le gouvernement ni la justice instituée par lui : taisez-vous! Lux insiste. Un autre accusé, Mazille, intervient, ù son tour, à propos d'un faux témoin : on l'expulse, et l'on juge en paix. Quelle besogne! quel antre ! Voilà des prévenus acquittés une première fois par le jury : la police correctionnelle les reprend en sous-œuvre, en vertu, sans doute, du célèbre adage non bis in idem, et quand ils auront fini leur })eine, le gouvemement les enverra sur ses ga1ères lointaines! A l'Editeur du Mm·ning Advertiser, Londres, 27 décembre 1853. Monsieur, En reprenant ma lettre d'hier en réponse à M. Richards, je re .. viens sur un point non épuisé. Je n'accuse pas M. Richards d'une malveillance de mauvaise foi pour les Français, mais comment ne serais-je pas en droit de lui reprocher dei sentiments tout opposés à ceux de la bienveillance. Ecoutez-le : "Si je 11'aime pas un Français ce n'est certainement pas parce qu'il est républicain." Et autre part: "Je rends cette justice au corps entier des Républicains français, c'est qu'ils adorent la France et que ptw conséque11t ils haïssent l'Angleterre.'' (I beliève them to be essentially lowers of France, and, tlte1·cùy haters of England.) Si nous devons absolument haïr les Anglais parce que nous sommes de bons Français, ne peut-on pas supposer que M. Richards qui se vante avec raison d'être bon Anglais déteste par conséquent (thcreby) la France. Mais ce "par conséquent" je ne l'accepte pas, il appartient aux temps barbares, je le repousse de toutes les forces <le ma raison, je ne juge mon antagoniste que sur ses dires. Eh bien, s'il n'a pas de préjugés contre nous, pourquoi vient-il sans motif déclarer " qu'il ne croit pas un mot de notre sympathie pour les autres "nations, sauf quand nous sommes nous-mêmes dans le malheur.'' Et quelles raisons donne-t-il de son incrédulité? "La demon~- " tration polonaise de 1848 mise à ba~ par Ledru Rollin, l'inaction "de l'armée des .Alpes vis-à-vis de Charles-Albert." La rlémonstration polonaise de 1848 est celle du 15 mai qui servit de }ll'étexte à M. Hubert, depuis grâcié par M. Bonaparte, pour cüssoudre l'assemblée constituante. Les Républicains "au pouvoir " n'ont pas du tout" mis à bas" une manifestation en faveur de la Pologne; ils empêchèrent seulement que la légi~lature de la République installée le Ier mai ne fut mise à bas le 15. Il y a une certaine différence entre ces deux choses. En second lieu, M. Richards n'aurait pas reproché à l'armée des Alpes de 1848 de n'avoir point aidé Charlee-Albert, s'il avait voulu se souvenir du refus <leCharles-Albert ainsi formulé: " Italia fara dase.'' Charles-Albert était roi. J'arrive maintenant il. l'opinion de M. Richards sur le rôle des Républicains. A son avis, ils se montrèrent aux affaires d'une incrnpacité honteuse, ils n'euœnt "aucune grandeur politique. " C'est là un simple jugement et je puis le laisser pour ce qu'il est. Je me contenterai de dire qu'il n'est gu~re cle vaincus auxquel<; on n'ait adressés de pareils complimens; la défaite trouve rarement des flatteurs, même parmi les hautes âmes les _plusrésistantes à la victoire. Le snccès a de telles fascinations! si criminel qu'il soit, si infâmes que soient ses voies, peu d'hommrs savent se défendre de le trouver habile. Pour mon compte, je reste persuadé que sauf le volume des décrets de la Constitua11te romaine et de ses triumvirs. il n'en est point où l'on trouvera une l)olitique plus réellement grande, c'est-à-dire plus pure, plus droite, plus humanitaire que dans le livre des décrets clu gouvernement provisoire. Mr. Richards demande si "Je le soupçonne d'~tre un agent de M. Napoléon III; a~surément je n'ai pas cette absurde idée, mai~ je n'en voudrais pas moins savoir pourquoi Mr. Richards a trouvé nécessaire de nous attaquer à propos de l'Italie ? Pour'luoi, par exemple, il tient tant à publier que les proscrits français sont divi~és ? De quelle manière cette constatation peut-elle ttre utile à la cause italienne? Quel intérêt, quelle nécessité y a t-il à le faire pour nous seuls ? Voilà ce que je ne puis deviner. Hélas ! oni, il n'est que trop vrai, non~ sommes divisés, mais ces divisions ne tiennent ni à notre caractère national, ni à nos principl's socialistes, elles tiennent à la faiblesse humaine, elles existent dans tous les partis, surtout dans Jee p::irtis aigris par la mauvaise fortune, exaspérés par les douleurs et les mi~ères de l'exil. Dante ou Machiavel nous parle des divisions des bannis de Florence. Je ne veux pas en dire d'avantage. J'aime mieux constater, moi, que ces divisions ne pl'(fjugent rien, absolument rien, contre la bont6 de notre cause. Parmi les Anglais qui veulent comme Mr. Richards la délivrance des peuples opprimés, il y a aussi des divisions, les uns la veulent autrement que lui, les antres Je trouvent trop ou pas assez avancé, mais le but ne les en honore pas moins tous au même dégré. Il n'y a que les exagérés i=:ystématiques, 11011 convaincu 0 , auxquels on puisse refuser son estime. Certes, au point de vue d'un triomphe plus immédiat, afin d'entraîner plus vite la m:isse des esprits flottants, je voudrais ne voir aucun dissentiment entre les Républicains ; mais puisque ces dissentiments existent, je trouve une certaine consolation à penser qu'ils attestent du moins des convictions fortes et donnent la preuve qu'au milieu de tant d'.intrigants, il y a encore des hommes qui se respectent. Les Républicain'> ne sont ni des spéculateurs, ni des ambitieux ; ils sont les amants de la vérité et ne peuvent la trahir dans aucune intérêt. Personne d'entre nous ne veut tromper Je pays en faisant des sacrifices de conscience qui laisseraient croire à une unité feinte, personne ne veut tire1· sur Ja victoire prochaine un

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