Homme - anno I - n.06 - 4 gennaio 1854

I dres e't à Paris, se trouva, par suite de ses infortunes commerciales, à la tête d'une des plus belles fortunes de ~a banque israélite et fonda la maison Fould et Fozild Oppenheim dont les associés, MM. ~enoit et Achille Fould, sont devenus tous deux députés conservateurs sous LouisPhilippe et représentants réactionnaires sous la Ré1ublique. • •Quand M. Açhille Fould eu~pris la résolution de· débuter dans la carrière politique, il sentit que présenter sa candidatnrè dans' une grande ville ou parmi des populations éclairées, c'était courir infailliblement à un échec. Il ihercha donc un d~s arrondissem~nts les' plus pauvres de la France méridionale, s'y fit précéder par des agents, qui -firent briller aux yeux 'des pauvres montagnards des -Hautes-Pyrénées l'or g11gné dans les' jeux de.bourse, et fut élu député par les censitai~es de Tarbei. • • • Parfaitement au fait de toutes les questio11s d'agio\aie, de finances, de douanes, que for.t peu de députés étaient à :même de résoudre, il dépensa 'dans la Chambre et dans les bureaux une immense activité,qui tournait toujou_rs direc- .tement ou indirectement à favoriser.l~s intérêts ~e sa caste et par conséquent de la maison de banque qu'il dirigeait, Conservateur des·abus dont lui et les s_iensfaisaient leur profit, il soutenait ,et encourageait le roùverne~ent ~e -Louis-Philippe dans sa marche retrograd~ yers. un· passé que la ,révolution -semblait avoir fermé sans retour. M. ·Fould avàit deux ennemis intimes : la révolution, qui •dans l'avenir menaçait l'1;1sure,et la maison Rotscli.ild, qui, dans le présent, faisait. échoµer ses COl}P.S de bourse ,les mieux ·combinés. An moment de la ré-volution de Février, M. Fould courut chez M. Goudchaux, q~'il ne connai~sait' même pà~ .personnell~ment, et' lui cons.eilla carr~ment une banqut::- route publique poq.r faire face aux difficultés financières que rencontrait.le nouveau gouvernement en èet instant de 1 •cr~se suprême. , ' • · Voici en quels termes fut faite _c_ette I proposition,. au moins fort singulière dans la bouc4e de M.-Fould. c•e~t ~e.citoy.en Goudèhaux <JUpi arle : ' _",M. F<?uldvoulait me parler.finances; je ne m'en ~ou- " ciais pas beaucoup, parce que je savais ·ce qu'il_avait été , " là veille et que j'ignorais si l'on pouvait compter sur lui ". comme·aujourd'hui (hilarité). Non seulen1erit M. Fould ·" m'a dit qu'il ne"fal~ait"plus amortir; mais il a ajouté ·" qu'il fallait suspen~re le..pa_iemel},tdes semestres des ,, 22 mars et 22 septemqre. Il me l'a dit en toutes lettres." 8.ur la dénégation de M. Fould, devenu bonapartîste et ·.inil!istre,en perspe'ctive des ~nances dµ BasJEmpire, le ,témoignage de M. Marrast, président de l'Assembl~e, vint · confirmer la déclaration si formelle du citoyen Goudchaux. . •.Du-reste, M·. Fould n'était pas le seul qui eut consêillé • la b'à.nque~pute. . . . • Le citoyen Ledru-Rollin rendit compte, dans la même séance, d'uné proposition analogue, mais plus révolution- ' :tJ.àireencore, gui lui avait été fàîte p~r M. Delamarre, pro-, .prîétaire du journal Le, Patt·ie et banquier du comte de ' Chambord, aµj~urd'hui rallié à :Bonaparte. Voici en-effet, ce que pr_opos11:Mit . Delamarre : " J'ai appartenu,• dit-il,' " à un étàblissément considérable de finances. Je connais " la fortune de la plupart des capitalistes de Paris ; je " crois qu'il faut ,30 million·s en numéraire, à l'heure 4!1'il' " est, pour continuer la situation de la banque,'pour qu'elle " puisse continuer ses escomptes. Il faudrait-faire appeler ., . . ' ' '· ici, au ministère de l'intérieur, la plupart de ces capita- " listes, leur faire soÙscrire un engagement, ne l~s laisser " sortir qu'apres l'engagement som1crit; je resterai der- " rière le voile, et au besoin je dirigerai l'exécution." M. Fould et M. Delamarre étaient-ils donc conver.tis tons deux à la révolution pour proposer des mesures d'un tel radicalisme ? Nullement! M. Delamarre jouait là l'honnête rôle d'agent provocateur pour le compte àe M. de Chambord, ou peut-être de Bonaparte, et Fould, en poussant :I.egouvernement provisoire à la banqueroute, espérait atteindre mortellement la ·maison de Rotschild, qui possédait une énorme quantité de rentes sur l'état et s'était rendue to11t récemment adjudicataire d'un emprunt dont les titres n'étaient pas encore placés. Aux élections d'avril 1848, M. A. Fould, comme tous les monarchiens que la mansuétude du gouvernement provisoire et les mi~vreries de M. Lamartine avaient déjà rassurés, ent l'audace de présenter sa candidature aux suffrages des électeurs de Paris. Mais le flot de la réaction n'avait pas encore noyé le 'républicanisme vacillant de la bo1irgeoisie tt M. Fould en fut pour ses. frais d'affiches et de démonstrations hypocrites. Les uns et les autres ne furent acceptés que lorsque la sanglante insurrection de ! uin eut jeté la classe moyenne dans des terreurs et des aberrations infinies. Ce ne.fut d'ail1eurs qu'en ~emant l'or à profusion ·_et_ens'abritant déjà sous le patro,1~agede· Bonap~1te•qu.e M. A. Fould, fut nommé représentant du :peuple aux électiofls de la Seine du 17 septembre 1848 ; e·ocorene pas_sa-t-il que le dernier sur la lis_te,immédiatement après Louis Bonaparte, et n'eui-il !]Ue-1198 voix de ' plus que le citoyen Raspail, candidat de la révolution. Aux élections suivantes, M. ·Fould passa d'èmblée sur )a liste de la rue de Poitiers. Il n'avait p!lS • ét~ S<?urdà l'appel de la circulaire qu'il avait signée en compagnie de MM. Thiers, Molé, :Berryer, de :Broglie, de . Remusat 1 Persigny, .etc., etc., et qui de,:nandait aux " amis de " l'ordre beaucoup ~e zèle et un peu d'argent. 11 . D'ailleurs, le comité bonapartiste pur,îorll_lé ~e généraux inèonnus, tels· que MM. Sourd, Lamàrre et Piré, et d'hommes de letttes plus obscùrs encore, tels que MM. Mouillard, Jubinal et Belmontet, avait reç'u l'ord!e·d~appuyer la candidature de l'unique banquier israélite franchement dévoué au prétendant impérial. ·, • M. Fould ne pouvait .donc manquer de s'a~seoir sur les bancs de la Légüsiative. après avoir trôné sur ce~x de la Constituante. Mais déjà des intérêts et des soins _bienplus graves que les soucis d'une élection, l'honneur d'un siége •au parlement· ou l'ambition· d'un portefetiille constitutionnel préoccupaieut l'ancien associé tle la'malson_·Fould, Fùuld-Openl1eim. La p.eur p.e'la révolutiçm, le manque de ·éonfü:.nce dans 1'étôile des princes d'Orléans lui. avaient •fait placer ·sa forturte tout entièrn sur la carte biza~tée du Bonapartisme. J)es f1,Vancesimportantes ~ngloutie's ayec . une effrayante rapidité par un prétendant prodigue et dfobauché ; des conps·de bourse malheureux, malgré la possession du télégr.aphe, avaient 'mis la maison-Fould à deux doigts de sa perts et ne lui per~nettaient pas de traverser 1852, s'il ne se présentait pas d'ici là guelq_11oeccasion' sûre· de pêcher eï1·eau trouble· et de conjurer, per Jas et' nefas, un désastre· imminent. C'est là. ce . qui explique comment un ancien député . conservateur, dont le parlemm~tarisme avait fait et maintenu Ja fortune, s'est trouvé &ssociéle 2 Décembre à des • 1 aventuriers çomme MM. Saint-Arnaud et-Morny, ou à des· nullités telles que MM. Rouher, ]\fagne et Fortoul dans le ministère dù coup d'état, Cependant, il faut être juste, ce n'est pas.M. Fould '<J.Ui a volé les 2.5 millions ·pris à la Banque et les 7 millïons de la loterie des lingots d'or dont :Bonaparte s'est servi pour acheter et solder les prétoriens du 2 Décembre et les assassinats du 4 Déce)ll.bre; mais c'est- lui qui, conn~îssant parfaitement l'origine de ces fonds, leur a fait suivre leur infâme destination. Nous ne suivrons pas M. Fould dans sa carrière de ministre et de spéculateur heureux .depuis le 2 Décembre : cela rentre dans la chronique spéciale dü :Bas-Empire, qui dira sa participation aux béné"fices du coup d'état, l'organisati~n du crédit mobilier au pr\lfit d.esa maiscin de banque, et les lllotifs de son passage au .ministère d'.~tat, en attendant qu'il reprenne- la direction des finances aux; ac. clamations des agioteurs et des filous de -la coulisse .. PH. _BERJEA U. (1 )° (1) Extrait des Biog,-aphiesBonapartistes, par Ph. Berjeau, exrédacteur-gérant de la Vraie République. _• . LES CHRÉTIENS LIVRÉS AUX BtTES. SOUVENIR DE JUIN 1848. L'heure a sonné pour tous les vils sectaires, Les gens de rien, les gueu.x intelligents, • Les novatenrs et les égalitaires : La, terre enfin re~te-aux honnêtes gens! Plus de prêcheurs, de saiiits énergumènes; César au cirque ajourne ces vauriens.- • Parfumez vous; allez, dames romaines : Vos bêtes vont déchirer les chrétiens. Pour ces héros.de la démagogie Hurlant du fond de terriers· à renards, Nos doux festins ne sentaient que l'orgie, Nos frais bqudoirs n'étaient que lupanars. Mais le Sénat dans nos riches domaines A restauré le culte des païens.- Parfumez vous; allez, dames romaines : Vos bê_tesvont déchirer les chrétions. Gloire à Jnpin ! plus de censeurs austères Montrant à vivre; encore mieux, à mourir. Du dieu de l'or, de Vénus les mystères, Grâce au Sénat; chez nous vont refleurir. Secte d'un jour, vainement tu.promènes Ta pâle hostie et tes Esséniens.- .Allez au cirque, allez, dames romaines ; Vos bêtes vont déchirer les chrétiens. Le cirque alors montre une foule immense D'hommes, d'enfants, de vierges aux doux. yeux. ' Le clairon i;onne et la fête commence : Cent-mille voix poussent des cris joyeux! Bient(>taprès ces beaux prolégomènes . Vapeur de sang énivre les païens. 0 doux parfum! nobles âmes romaines! Vos bêtes ·ont déchiré les chrétiei1s. . Puis, par dégrés, le bruit s'éteint; l'arêne N'offre plus rien qu'un pêle-mêle affreux. • , Plus d'une bouche, une heure avan.t,'sere-ine, _Tremble, frémit devant ces malheureux.· Ce n'é~aient plus des figures humaines, , Mais des lambeaux comnie en traîneilf les chiens.- . Noble spectacle!' ârnes vrainient romaines!' • • Vos bêtes ont décniré les chrétiens. • .• Lors un martyr à demi se soU:!ève; . Il dit : '.' Voyez, beaux ;Romains, nous voilà ! " Mais songez-y, le siècle qui se I ève " Sur vos enfant~ doit, vomir Attila. "Oui! de ses Hum: les .bandes-inhumaines " Se-baigneront dans _lesang des. païens! "Nos fils vous sauveront ;-allez, Romaines, " Vos bêtes ont déchiré le·schrétiens." ·, J. CAHATGNE, -·AVIS Il sera publié avec chaque numéro un suppléme~t spécial pour les ANNONCESdans l'intérêt du Commérce., de l'Irn;lustr_ie.et de la Sciénce. Les Annc:mces de , tous les pays seront acceptées à la c,6ndition d'être écrites en français, conformém~nt au spécimen ci-après. L.esAvis et Annonce_isont reçus jusqu'au vendredi à IJ?idi,à Londres, à la librairie et agence deî'Imprimerie Universelle,_ 50 1 z 2, Great' Queen Street Linèo1n's-Inn-Fields, et à l'office de l'Imprimerie Universelle, 19, Dar.set Street, • à Jersey~ S-HéUer, jusqu'à l'arrivée· du courrier du mardi. Toute correspondance doit être affranchie et conte11ir 1111 bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno SwI.ET03LA WSKI, -soit sur un des banquiers de Jersey ou de Londres. Le prix des Annonces est uniformément de six sous (trois pence) la ligne, pour les trois 'sor~es de caractères courant.s employés dans c~ journal. Les lignes en ca~itales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportion de la hauteur qu'elles occuperont, calculé~ sur le plus, petit texte. • LE DR J. PHILIPPE, -DE LA FACULTÉ DE. MÉDECIN'E DE PARJS, Donne des -consultation8gratuites tous' les soirs, de 6 à 10 heures, - à lit PHARMACIE FllANCAISE, 28. Gre'ek Street, Soho Sq" â Londres, , : N.-B. Produits pharmaceutiques, fleurs, plantes. etc., le tout provenant de-France. ~L\.ISONDE COMMISSION N° 3, SURLEPORTA, JERSEY. C.- Hetu•teblse, Commissionnaire en marchandises, se charge de vei1dre et à.chetèr to,tte sorte de marchandises, et de faire de recouvrements en France ou en Angleterre et en Amérique. Correspondants à Paris, Bordeaux, Lyon, Lille, Londres, Bin~ingham, Liverpool, New-York, etc. HOTELDEL'EUROPE ' DON STREET, N,o 11, TENUPARO.ROUSSEL. G. 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