Homme - anno I - n.06 - 4 gennaio 1854

-eCIENCE.- -SOLIDARITEJOURNADLELADEMOCRATIUENIVEESELLE. N° 6. - MERCREDI, 4 JANVIER 1854. 1 Ce .Journal parait une fol• par 1en1alne.1 LAPRESSE. La presse française n'~st plus qu'une ombre, un de ces fantômes de la nuit du Deux Décembre qui passent dans nos souvBnirs, sanglants, les yeux •éteints, comme la liberté, comme l'éloquence, comme l'honneur, comme tous les suppliciés du crime en cette nuit fatale. Les voleurs, amis des té~èbres, après avoir tout brisé, tout renversé, n'eurent garde de laisser bro.Ier les grandes lampes au sanctuaire profané de la civilisation ; ils les éteignirent, etc' est à pei~e s'il r~ste ·encore, en ces fo:y~rs sacrés, quelques pales veilleuses de la dermere heure dont la lueur faible et tremblante vacille à tous les soufflesde la force. Ces pauvres journaux qui n'ont pas voulu, qm n'ont pas su s'ensevelir sous les grandes ruines_de Décembre, a,1ec la Constitution, avec la République, avec la L~berté, ces feuilles _g~e la. police accable et que mene la peur font p1tie vraiment : elles n'osent ni vivre ni mourir, ni parler, ni se taire, ni discuter ni contredire : quand elles bégaient un peu de science ou de philosophie, elles passent des nuits affi:euses: le feu~lleton 1 leur ~st un danger, la chromque une embuche, l averttssement un cauchemar : un entre-filet peut les étrangler, comme une ~rête, ~t quand elle~ .vont en chasse, pour les brmts de ville, pour les sm1stres ou les-menus scandales du jour, elles trottent entl'e deux gendarmes, comme des Yoleuses de grand chemin: • Pauvres feuilles mourantes et aéshonorées ! Tout leur est interdit ou leur est suspect, depuis Je roman jusqu'à la chanson : - C~ prêtre a souillé la maison du voisin ? - Laissez la sainte débauche passer : il ne faut pas que la religion soit compromise: respect à Tartuffe ! - Ce magistrat a vendu la justice, insulté le malheur, livré l'innocence à la force et le droit au crime? - Respect à J effries, à Persil, à Laubardemont : au point de vue de l'autorité, la Justice ne peut faillir, et, sous le Deux Décembre, il n'y a que des Malesherbes! - Un préfet, par un simple arrêté, ruine, entre deux orgies, vingt familles _deprolétaires, en fermant auberges et cafés ; il fait fouiller vos domiciles, de nuit ou de jour; et, si tel est son bon plaisir, y tient garnissaires, ainsi qu'aux villes prises d'assaut; il interne celui-ci, transporte celui-là~met cet autre en geôleou en snrveillance?--Laissezpasser les justices folles et sauvages du Ch~puis-Montlaville ou du Pastoureau : L'infaillibilité du crime qui règne en hauts' étend à toutes les fureurs imbéciles qui gouvernent ou fonctionnent en bas et les couvre: qui porte la livrée de César est sacré, s'appelerait-ilTeste-le vol, Martin-la débauche ou Lacenaire-le sang, et malheur au journal qui has·arderait même une timidecensure contre une des gloires en service! Les grotesquesde cet Olympe sont inviolables, comme les furieux. C'est la caverne et toutes ses fantaisies, en société d'actionnaires-unis sous le patronage de la Couronne ! • Il n'y a donc aucune dignité à tenir une plume dans ce pays, où le caprice des maîtres et des serviteurs, jusqu'au dernier laquais, vous mesure l'indépendance; aussi la presse française est-elle morte, bien morte : les grands caractères, les intelligences sérieu~es ont quitté la brèche envahie par les bandes du crime, et se tiennent à l'écart, ou dans l'exil, ne voulant point jouer à la.phrase sur le cadavre de la liberté morte. Quelques-uns, nous l'avons déjà dit, ont eu le triste courage de relever bannière ou de garder leurs postes <l'avant ~écembre : ils avaient, assure-t-on, des nécessités de caisse, et les voilà qui brouettent maintenant _lesdécrets de l'empire, ses bulletins, ses fêtes, ses excellences, eux qui devaient mourir aux chaises curules où le peupl~-enfant les avait fait asseoir, comme ses derniers Romains! ON s' ABONNE : PRIX DE L'ABONNE:.IENT : Toutes lettres et correspondances doivent être affranchies et adressées au bureau de l' Imprime_rie Universelle à SaintHélier (Jersey), 19, Dorset Street. -Les manuscrits déposés ne seront pas rendus. A Jersey, 19, Dorset st. à l'Im- Un an, 8 shillings ou 10 francs. primerie universelle. A Londres, 50½, Great Queen st. Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Lincoln's-Inn-Fields, à la Li- Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. brairie universelle. conseil, du prudent avis, de la, supplication mélancolique et dolente; ils balbutient, à petite voix, les anciens mots : liberté, clémence, intérêts et droits des opprimés ou des pauvres-... mais tout cela se • perd au bruit des verres, sous la chanson des corps-de-garde, et dans les tourbillons de la noce, comme disent les Fastalff du Deux Décembre : - en sorte que cette pâle pensée, qui se traîne aujourd'hui, voilée, boiteuse, entre les policiers et les soudards, n'est encore, au fond, qu'une dernière et sanglante insulte à la liberté morte. • Mieux cent fois aurait valu sacrifier la caisse et garder l'honneur, le dernier honn~ur, celui du silence : car cette parodie de la libre discussion, au milieu des crimes et sous la force, est non seulement un scandale inutile, une dégradation, mais elle est encore, et surtout, une. complicité. L'opinion publique, en·effet, ne ·peut-elle pas se laisser· entraîner à c'es formes extérieures, à ces semblants de débats, à ces contrôles menteurs et vains, à toute cette gymnastique de mots, de . chiffres, de commentaires qui ne disent rien, mais qui rappellent, comme attirail, la presse sérieuse des anciens jours et peuvent tromper les intérêts toujours si faciles au sommeil des servitudes? Donc, ~ieux valait se taire que de parler sans dignité, sans con~cience libre : il faut aux empires le grand silence, comme la nuit aux caravanes : c'est leu; élément. D'ailleurs,. éventer les mines , c'est trahir. • CHAR~ES RIBEYROLLES. L'HIVER. Le gouvernement du silence ·et de la nuit cherche en vain à masquer -sous les fêtes la terrible situation de la France, notre patrie bien-aimée : la vérité hideuse nous arrive avec les larmes du foyer désolé, et, cela, malgré le guet aux cent polices, malgré la violation du secret des lettres, malgré la force, l'embauchage, la peur. Nous mourons de froid et de faim, disent les lettres du' nord : nos fabriques se ferment, nos bras raidissent, oisifs, nos enfans pleurent, et rrous serons bientôt forcés d'aller, comme les autres, ceux de la grande route, marauder le fusil au pomg. . Avec cela, l'on nous arrête .sous le moindre prétexte, on nous emprisonn·e, ·on nous tourmente, par le· :fisc, par le juge, par la po~ice, et nos femmes sont hébétées ou folles : il y en a qui ne reg-ardent plus leurs enfans ! Nos métairies, nos granges, les pauvres étables que nous habitons avec les bœufs de nos maitres ont disparu sons les neiges, disent' les lettres du midi : la pomme de terre est malade ou gelée ; il n'y a plus ni blé-noir, ni seigle, et la chataigne manque! l'hiver est terrible ... qu'allons-nous devenir? l\'Iais ce n'est pas l'ouragan des vents et des neiges qui seul nous tourmente : il y a aussi les; vents de Paris qui sifflent dans nos villages, passent sous nos portes et nous enlèvent un frère, un père, un fils : les internés, les grâciés ont presque tous disparu, et chaque jour d'autres les suivent! Ce beau ciel que vous connaissez, cette terre qul fleurit si bien au printemps, c'est la Sibérie, et nous n'avons pas de travail, pas d'espérance, pas de pain. On nous dit, pourtant, qu'ils font grande chère, là-bas, à Paris, et qu'ils mangent les millions par centaines ... Ah! quand viendra la guerre! quand viendra la guerre ... la campagne, aujourd'hui, se lèverait tout entière au cri de Lyon : _ Vivre en travaillant, ou mourir en combattant ! V oil à le résumé de nos correspondances, dont nous taisons, et pour cause, les noms et les lieux : mais la situation est terrible, nous en sommes certains, et. bientôt l'on pourrait bien voir se lever les Dans tous les pays où la discussion est encore ouverte, la presse libre a rendu compte des lettres politiques signées : An En_qlislonan. Cet ouvrage est, en effet,· le plus remarquable, le• plus indigné, le pins éloquent qu'ait produit la polémique anglaise, depuis les Lettres de_Junius : il y a là· 1a verve d'un grand publiciste, l'ironie ardente, passionnée d'un Alceste, la log·ique et la loyauté d'un esprit puissant; aussi, croyons-nous devoir citer le passage suivant qui venge noblement les proscrits et qui nous paraît de circonstance, s'il. est vrai que lord Aberdeen songe encore à nous donner nos passeports. LES PROSCRITS. Héros s'ils réussissent, assassins ~'ils succombent. LE DROIT D'INSURRECTION est une de ces questions élémentaires et brûlantes que les casuistes politiques se:- ront toujours impuissants à trancher. C'est une de. ces • questions qui remuent le cœur humain ju~ques dans ses abîmes, et qui chevauchent sur l'orage de ses pai,isions. Antérieur à toute loi, ce droit survivra à tous les codes, car la loi est la formule dn contrat artificiel des société~, et ce droit constitue son principe impérissable~ Quand Guillaume Tell tua Gessler, avec sa bonne arbalète, que les conspirateurs prirent d'assaut les forte!es_ses, passèrent les garnisons au fil de l'épée, et d~barra~.s.ère!}t les cantons suisses des Autrichiens, ils étaient, -suiv.ant le "bon" Aberdeen et la Chambre des Pairs,. non .'d~s p.a.- triotes dans la véritable acception du mot, 111aisdes _as~assins. C'est qu'ils avaient prêté de n9ct11rnes segue\ltîi, qu'ils se cachaient comme des " vagabonds '' dan~ . ·de.s "lieux déserts et dans des bois " qu'ils tombaient sur les " sentinelles '' et les "postes détachés" qu'ils s'attaquaient aux "pouvoirs établis " qu'ils débutaient comrµ:e des " insensés " et des traîtres ; mais ils ont fini, voilà le malheur, comme les champions victorieux de l'indépendance de leur Patrie ! L'Histoire, on ne sait comment, est tout-à-fait en désaccord avec lord Aberdeen et ses collèguel?. Ce qu'ils traitent de trahison et de brigandage, elle \e qualifie de bravoure et de patriotisme. Les Muses c_on~- pirent, aussi, contre 111. Chambre iles Lords. Les pin~eau;,c de mille artistes, les chants de mille poètes, la plume ~e Schiller, les magiques accords de Rossini, ont fait de Gn~llaume Tell une glorieuse figure dramatique, une traditio_n du foyer, le mot de passe des peuples qui luttent. Lorsque les Espagnols se soulevèrent contre les Français, que les maréchaux de Napoléon forent chassés de la Péninsule, les " patriotes", comme ils s'appelaient euxmêmes, étaient aussi, non pa.s des patriotes, mais ~es _assassins. C'étaient des traîtres vis-à-vis de l'autorité ; ils poignardaient les sentinelles ; ils dépécha,ient les trainards; ils surprenaient les postes avancés ; ils tuaient tout ce qni portait l'uniforme français et défendait la cause de !'Empereur. La guerre au couteau, tel était leur cri de ralliement ; tel est aussi le code du brigand. Et, pourtant, ils étaient nos bons alliés ; nos armées les soutenaient ; notre or les soudoyait; et la Presse et le Parlement et le peuple anglais patronaient et subventionnaient comme une ·vertu " patriotique " tout ce système " d'assassinats." Il est vrai qu'alors lord Aberdeen n'était pas président du conseil des ministres et que Brougham, Lyndhurst et la coalition n'avaient pas encore précisé au point de vue moral la loi et les droits des nations!. .......... . Parfois ils essaient bien, à dire vrai, du timide spectres de .Buzançais. C. R. ... Les réfugiés, paraltrait-il, seraient des " vAGAB-oN:i!;,"s Des vagabonds ! l'histoire en est remplie! Ils ont commencé avec Adam ! Ils étaient le peuple même de Dieu ! Ils ont peuplé l'Afrique! Ils ont rempli l'Europe! Ce sont eux qui ont fomlé, puis, renversé l'Empire romain! Le Franc et le Germain ont été des vagabonds de race. L'Anglais est d'une race c.roiséE:qui descend d'eux ; l'Amérique est leur terre batarde. L'histoire n'a pas seulement sa·tourbe de vagabonds d'élite!, Thémistocle, Aristide, Démosthênes et Alcibiade . sont les vagabonds d'Athènes! Les Tarquins, (nos seigneurs, pour les~uels le bon Aberdeen aura quelque sympathie sans doute), Coriolan, Marius, Pompée, Caton, Brutus, Cicéron et Ovide étaient des " vagabonds " romains! Annibal était un" vagabond" carthaginois! Mithridate un " vagabond" du Pont! Mahomet un "vagabond " prophête ! Le. Christ lui-même, n'était qu'un "vagabond " de bas étage, car le fils de l'homme est né dans une étable et " ne savait où reposer sa tête ! "-Avignon a servi de refuge aux papes " vagabonds. " Notre Saxon Alfred était un " traître vagabond. " Le droit divin est un droit " vagabond, " car les Bourbons et les Sbuarts ent vécu et sont morts ea

Bohémiens. La maison d'Orléans est -une maison de "vagabonds. " Napoléon-le-Grand était un grand "vagabond," Napoléon-le-Petit, un petit "vagabond." Donc si Kossuth, Ledru-Rollin, Mazzini sont il.es" vagabonds, " ils sont en bonne compagnie ............................................... . L'Angleterre pourrait, par aventure, discuter les définitions des despotes, leurs bourreaux et leurs valets. Elle pourrait sympathiser même avec les efforts " désespéré~" des nationalités violées. Elle ne réserve pas ses sympathies pour les despotes, son indignation pour leurs victimes! Nos pères ont combattu pour la liberté. Nos sympathies appartiennent à ceux qui combattent pour elle. Notre Parlement et notre monarchie sont d'origine révolutionnaire. Ili existent de par la révolte " et l'assassinat." La " trahison " de 1688 a chassé les Stuarts et la Papauté. Cette trahison était aussi un effort " désespéré ; " - quelle eut été la destinée du parti whig, de la liberté, de l'anglicanisme, sans l'ir1tervention de Guillaume d'Orange et de ses dragons ? Et pourtant les fils de ces traîtres heureux et de ces assassins déguisés sont invités à stigmatiser comme des lâches et des assassins, des hommes qui, ayant à venger des injures dix fois plus intolérables, s'efforcent, avec deschances dix fois plus contraires, de marcher sur leurs traces! Que l'Angleterre soit la scène, la France l'acteur dans cette sanglante tragédie. Supposons que le premier Napoléon a abordé nos rivages avec sa flottille d'invasion, qu'il nous a vaincus, réduits à l'esclavage, délégué ses proconsuls pour nous gouverner avec la baïonnette et le bâton ! Un Haynau ou un Radetsky a pris ses quartiers dans le Palais. Des Rata.poils fanfarons, des Casmajous ivres ont fait de Strafford et de Devonshire-House des casernes, de nos clubs des cantines. Que l'industrie et la propriété soient impunément confisquées pour assouvir des vengeances personnelles ou remplir les caisses de l'armée. Que le commerce soient étranglé, les relations sociales annihilées, la voix de la rel_igionmême étouffée. Que la terreur et la délation s'affichent dans toutes les rues et se glissent auprès de tous les foyers ! Que des coquins à schakos nous poussent dans le ruisseau, insultent nos femmes et nous brutalisent nous-mêmes !. Que la bastonnade soit la répression de tout regard " subversif," l'écho de tout sifflet" subversif." Que le fouet déchire le dos des femmes et impose silence à leur langue " s11bversive ! " Que les hommes soient traînés devant des tribunaux militaires, avec un soldat pour juge et des mouchards pour témoins ! Que l'enquête soit une dérision, la défense une impossibilité, le jugement une vengeance ! Que le gibet soit en permanence, le nœnd coulant toujours disposé, que le bourreau et le confesseur soient les deux colonnes de l'Etat ! Que l'adolescence et la vieillesse se balancent côte à côte à la potence, l'enfant auprès de l'octogénaire imbécile ! Que les prisons soient débarrassées des débiteurs et des criminels pour faire place aux victimes politiques! Qu'une " moralité irréprochable, " " l'inexpérience du jeune âge " ou " un défaut d'intelligence " soient les seuls titres qui procurent à leurs heureux possesseurs d@scommutations en 12 on 14 années de donjon avec doubles fers ! Que des lieutenants impériaux et leurs bandes sauvages nous excitent jusqu'à la folie furieuse et l'insurrection par de telles atroçités, ou d'autres pires encore ; et, alors que quelque conclave de Dalmatie, quelque noble Croate, quelque Lloyd de Vienne nous stigmatise comme des vagabonds·qui, sous le masque du patriotisme, ne sont que des brigands et des assas11ins ! ... Un Anglais courberait-il la tête sons une si brutale sentence ? Jamais ! Il en appellerait devant sa conscience à la civilisation, aux traditions de la liberté, à ses espérances immortelles, aux droits de l'homme et aux lois dè la nature ! "UN ANGLAIS," CORRESPONDANCE DE LONDRES. Londres, 30 Décembre 1853. Lord Palmerston est rentré au ministère, la Reine n'ayant pas accepté sa démis~ion. L'abandon ou l'ajournement de la Réforme électorale, telle est la première conséquence de ce triomphe de Lord Palmerston, On assure qu'une politique plus forme à l'extérieur servira de compensation. La conférence de Vienne (France, Angleterre, Autriche, Prusee) a offert au Czar et :rn Sultan de nommer deux négociateurs pom établir, avec le concours et sous la garantie des quatre puissances, la position des sujets Chrétiens de l'Empire Ottoman. - Le Sultan autorise Reschid Pacha à uégocier; cette nouvelle a fait monter le 4 et demi français à 10) Mais ... (- il y a un mais qui frappe d'avance de stérilité cette négociation-) le Sultan met trois conditions à l'ouverture de cette conférence : 1 ° La conférence ne se tiendra pas à Vienne; la neutl"alité de l'Autriche n'inspire aucune confiance. 2o Les quatre puissances garantiront l'évacuation des Principautés par les Russes. 30 Les traités anciens ne seront pas renouvelés et demeureront ·ammlés. La Russie, peu disposée sans doute à céder aux vœux de la Conférence de Vienne, n'acceptera pas les conditions du Sultan. Les feuilles anglaises prétendent que le ministère Palmerstoncet homme d'état semble, de fait, Je maître de la situation-déclarera la guerre à la Russie. Les flottes ne_sont pas entrées dans la Mer Noire. Selim Pacha, en Asie, comme Omer Pacha sur le Danube, prend ses quartiers d'hiver et suspend les opérations militaires. Sur le Danube, un steamer russe a incendié deux villages turcs. Le capitaine du Taïf-seul bâtiment turc échappé au désastre du Synope,-est renvoyé devant un Conseil de guerre; it ne devait pas s'échapper: L'HOli ME; . . Lord Dudley Stuart,membre d_uParlement, est .à Constarttirtople; il va, dit-on, presser le Sultan d'orgànis'er uüe L'égion polonaise. -Le général espagnol Prii11;avant de quitter ·constantinople, a écrit une lettre très élogieuse pour l'armée turque et ses chefs •.. Le prince Rudowitz, favori du roi de Pru~se, vient de mourir. On prétend qu'un homme armé d'un poignard, est entré pa~ l:i, fenêtre, dans le cabinet du Prince Frédéric de Bade; celm-c1, saisissant un pistolet suspendu à la muraille, à forcé l'assassin à repartir par le même chemin. On n'a pu le retrouver. Le Shah de Perse est parti à la tête de 30,000 hommes, vers les frontières turques. Les chefa Afghans, partagés entre leur haîne pour les Anglais et leur $ympathie po•r les Turcs, menacent, diton, le Shah de Perse de l'attaquer s'il se joint aux Russes. Une armée russe serait entrée à Khiva, en Tartarie. Le père du roi mineur de Portugal a ouvert les Cortès et prêté serment à la Constitution,_:._En Espagne, les sénateurs et les députés libéraux se sont réunis pour essayer d'obtenir du ministère moins de persécution contre la presse. Ils ne réussiront certainement pas. . L'ambassadeur de!\Etats-Unis à Madrid, M. Soulé, s'est battu en duel avec M. de Tnrgot, ambassadeur de Louis Bonaparte et son ancien ministre des affaires étrangères, M. de Turgot a été blessé. Un duel, sans résultat, avait eu lieu précédemment, entre M. Soulé fils et le duc "tl' Albe, un des gendres de Mme de Montijo. Une dépêche-annonce que M. Soulé père aurait succombé, dans une rencpntrl! postérieure, avec ce même duc d' Albe. Le Sénat des Etats- Unis a fait acte d'opposition contre le général Pierce, ·il a choisi pour imprimeur le candidat de l'opposition M. Beverley Tucker, Je général Cass a voté pour le candidat du ministère, le général Arrpstrong, du journal l' Union. TouT A vous, PH. FAURE. P.S.-Le P:ulement anglais est convoqué pour Je 31 janvier. Ce travail a pour but d'affranchir l'Etat, et ce qui est plus que l'Etat, la vie sociale, la conscience humaine, de l'autorité-principe qui 11'appelle Dieu, dans toutes les langues et toutes les religions : c'est l'expropriation du ciel plein d'orages et plein de foudres, au profit de la science et de la liberté sur terre. Révolutionnaire, qui n'avons pas peur des conséquences, nous publions ce travail portant sur la question la plus générale, mais la plus grave, la plus difficile de la philosophie, et nous n~ ferons que deux réserves : ~l'une pour les morts du dix-huitième siècle et de la Révolution française ; l'autre sur le caractère et le rôle qui conviennent à l'avenir. Les hommes de }'Encyclopédie et ceux de la Convention ont pu se tromper et devaient se tromper parfois, puisqu'ils ouvraient à la fois toutes les grandes guerres de l'esprit humain. Il n'en· faut donc jamais parler qu'avec le respect attendri des jeunes âmes qui vont visiter les grands caractères et les grands tombeaux. Quant à la conduite à suivre dans les guerres de l'avenir, il ne s'agit pas d'être impies ; l'impiété n'est pas une solution. Il s'agit de voir, d'étudier, d'apprendre; il s'agit de connaître.'ïa science seule déchristianisera le monde. LE PASSÉ. Labourez profond. (Duport, à la Cons. tituante.) - Ceux qui font les révolutions à demi ne font que creuser leurs tombeaux. (Saint-Just.) V Otisn'arriverez à rien si vous ne déehristiauisez la Révolution. ( Mi- ,·abeau.) Ton nom ? - Religion. - Ton meurtrier?-Le prêtre.-Vous, vos noms? -Probité, pudeur, raison, vertu. Et qtÙ vous égorgea? _'..L'Eglise. ( Victgr Huga). Rousseau dit quelque part dans le Co,ttrat Social : La liberté et la protection publique n'appartiennent qu'au culte qui s'accommode avec b Constitution _<lel'Etat, ou du moins qui ne la rejette pas; car il est absurde de tolérer ceux qui ~e tolèrent pas la société elle-même. Contradiction étrange! qui accuse contre son auteur l'ignorance complète de la tradition, de l'histoire; et qui n'a témoigné, dans sa douloureuse expérience, qu'au bénéfice du despotisme contre les élans et les luttes de l'esprit de liberté ! Où donc, dans le monde, a-t-on jamais trouvé 1me Constitution subordonnant l'idée religieuse, et ne lui empruntant pas au contraire toute sa force, toute son autorité? Or, un culte s'accommodant avec une Constitution, c'est la religion se pliant aux exigenct?S politiques, c'est Dieu subalternisé par l'homme, au nom de ce 'qui seul peut expliquer sans les légitimer, toute Constitution, toute loi, toute initiative gouvernementale, l'autorité enfin. - DsI?uis. quand donc la logique humaine permet-elle _impuném_en.t ..iv~ èonséqµences _de nier J"antériorité, la paternité inflexible du pr,incipe ! Pacte menteur, qui n'expl'.ime <pie le scepticisme, qui dépouille l'autorité de son principe, tout en la consacrant dans son action désordonnée, et qui ne voit pa$ que le culte, la religion, Dieu, chassés de la Constitution comme principes, c'est la Constitution niée, détruite, c'est l'humanité restituée clans ses droits, c'est l'homme retrouvant contre l'homme, prêtre, roi, Loi-Constitution, son titre absolu à l'égalité. Voilà }0urtant le sophisme qui courut à travus la bourgeoisie française du 18e Siècle, avec l'énergie de la vérité; qui trouva dans la Révolution des in_carnations diverses et persévérantes, et qui, dirigé en apparence contre la prépondérance sociale et politique du fanati~J.nereligieux, lui donna des armes, un champ de bataille, et enfii'Pla victoire. Nous la subissons encore cette erreur monstrueuse, mirage cruel aux yeux de tous les hommes qui consacrèrent au triomphe de ce qu'ils croyaient être la liberté, ce prodigieux holocauste de dévouements, de vertus, de génies, de caractères. Hypocrite et perfide, elle a glissé à travers toutes les étreintes révolutiounaires; et accueillie par l'esprit humain avec la pieuse reconnaissance qui s'attache aux œuvres de salut et d'6mancipation, elle a pesé sur lui depuis soixante ans, exprimée par toutes les allures du despotisme. Affirmer la Constitution, c'est affirmer l'autorité, affirmer l'autorité, c'est affirmer la religion et son culte, c'est affirmer Dieu, principe exclusif et unique de toute autorité contre l'absolutisme de la conscience et d~ l~ ljbert~ individuelle, Appeler par une Constitution le peuple en compte à demi, clans cc rapport de Dieu et de la politique, ce fut la conséquence du sophisme de Rousseau : ce compte à demi, ce fut la guerre, ce fut la Révolution française; à Dieu de vaincre ou de mourir, - il a vaincu! Le témoignage de cette •ictoire cle l'idée anti-sociale des temps modernes, le témoignage des défaites et de l'ajournement de la liberté, nous les retrouvons dans les éphémérides politiques depuis 1789 ; suivons-les: Constitution de 1791. - Préambule : En présence et sous les auspices de l'Etre Suprême. ART. 10. Nul ne doit être inquiété dans ses opinions m~me re. Iigieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble point l'ordre public établi par la loi. TITRE V. -ART. 2. Le traitement des ministres du culte catholique, pensionnés, conservés, élus 011nommés, en vertu des décrets de l'assemblée nationale constituante, fait partie de la dette nationale. - Nous sommes à la Législative : le parti clérical enflamme le midi, y fait couler le sang, et chauffe l'Ouest : - La Constitution civile du clergé, tel est l'irréductible grief qui va faire égorger la. nat10n. Ecoutez ce député du Var, jeune, ardent, éclairé parfois du génie et de la pénétration de l'avenir, Isnard : il est à la tribune, le 13 novembre 1791, il appuie le projet de poursuites contre les prêtres réfractaires, et il dit : Il faut à la Révolution française un dénouement.. ....... je ne suis d'auc·un parti......... .MonDieu,-c'est la loi; je_ n'en· com1ais pas d'autres ......... La Religion doit être regardée comme. un instrument avec lequel on peut faire beaucoup plus de mal qu'avec tout autre, et c'est pour cela qu'il faut réprimer beaucoup plus sévèrement ceux qui s'en i;ervent, de même que la loi punit plus sévèrement l'incendiaire qne le voleur ......... Ignorez-vous qi1'u1i prêtre aeul peut vous faire plus de mal que tous vos ennemis ........ Il faut séparer le Pe1tple du p1·étre qui l'égare. Sur ce, décret du 29 novembre 91, où se trouve, en terminant, cet appel à la raison publique, à la plus haute revendication : L'assemblée regarde comme un bienfait les bons ouvrages qui peuvent ~clairer les campagnes sur les questions prétendues religieuses ; elle les fera imprimer et récompensera les auteurs. Le 27 mai 1791, la Gironde fait porter un décret contre les prêtres réfractaires. - Le roi oppose son Veto. . Le 20 juin 1791, le pe11pleirrité de l'oppo,ition de Louis XVI aux mesure8 prises par l'Assemblée contre les prêtres factieux écrit lui-même dans sa pétition à]' Assemblée nationale : ' " La Patrie, la seule divinité qu'il nous soit permis d' adore,·, " trouverait-elle jusque dans son temple des réfractaires à. son " culte? Qu'ils se nomment, les amis du pouvoir arbitraire! -Le "véritable souverain, le Peuple, est là pour les juger.'' Convention de 1793. - Initiative prise par un grand nombre de communes d'offrir 'à la Convention 1es objets et dépouilles du culte.-Abolition du culte catholique par la Commune de Paris.- Serment fait à la Convention par l'évêque de Paris et son clergé de ne reconnaître que le culte de la Raison et de la Liberté. 10 Novembre 1793. - Inauguration du culte de la Raison à Notre-Dame,· par la Commune de Paris et la Convention. L' Allemand Anacharsis Clootz, naturalisé français et représentant du peuple, disait ainei sa formule religieuse : notre Seigneur genre humain. 16 Novembre 1793, la Convention décrète, sur la proposition de Cambon, qu'en principe tous les bâtiments qui ,ervaient au culte et au logement de ses ministres, devaient servir d'asile aux pauvres et d'établissement pour l'instruction publiq1.1e. . . C'est implicitement la. déchéance solennelle du catholicisme comme culte public. Le 17 novembre, la Convention assure des secours aux· enfants des Girondins qui viennent de périr. Saint-Just, son président, formule ainsi la condamnation du dogme chrétien, le péché originel: Les fautes so11tpersonuelles; le supplice mérité du père n'empêche pas la nation de recueillir les enfants. Robespierre préconise aux Jacobins le dogme de la Providence. Il réagit énergiquement contre le culte de la Raison. Dans une adresse à l'Europe, du 14 décembre 1793, contre le philosophisme, Robespierre, excusant la Révolution, disait : nous ne somme.ipas des impies. Le 16 décembre, il empêche que les prêtres so_ie_nt rayés de la société des Jacobins. Discours sur la. reconnaissance de l'Etre suprême. - Robes. pierre y représente la Religion comme utile et recommandable pour l'avantage qu'y trouve la Législation. . Il faut uu prêtre à la loi ; Dieu est Je patron nécessaire de l'autorité. Constitution du 24 juin 1793. - Préambule : En présence de l' Etre Juprême, etc. ART. 122. La Constitution garantit à tous les Français le libre exercice des cultes. Constitution del' An III. - Préambule : En présence de l'Etre suprême, etc. ART. 354. Nul ne peut être empêché d'exercer, en se conformant aux lois, le culte qu'il a choisi. - Nul ne peut être forcé de contribuer aux dépenses d'aucun culte. La République n'en salarie aucun. 18 Brumaire. - Constitution de l'An VIU. - Concordat de l'An IX: Le gouvernement de la République française reconnaît que la religion catholique, apostolique et romaine est la religion de b. grande majorité des citoyens français. Articles organiques des cultes protestants. 17 Mars 1809, lois d'organisation du culte hébraïquP.. 30 Décembre 1,809,loi~ d'organisation religieuse (culte catholiyue ). . _ Notons ici la sollicitude avec laquelle la Religion cherche à s'accommoder avec la Constitution, - Idéal parfait du philosophe d11 Genève. ~ L'avenir fera. mieux encore. Charte de 1814. - Louis, par la Grâce de DiPlt, etc. AnT. 6. La religion catholique, apostolique et romaine est la religion de l'Etat. Charte de 1830. - ART. 6. Les ministres de la religion cathoIïiue, apostolique el ,·omaine, profossé_epar la majorité des Français, et ceux des autres Cttltes chrétiens, reçoivent des traitements du trésor public. Constitution <lu 4 novembre 1848.-Préa.mbule : En présence de Dieu, etc. ART. Chacun professe librement sa religion, et reçoit de l'Etat, pour l'exercice de son culte, une égale protection. - Les ministres, mit des cultes actuellement reconnus par la l~i, 80it de ceux qui seraient recon1111s à l'avenir, ont le droit de recevoir un traitrnient de l'Etat. 13 .T uin : Expédition de Rome. Crimes du 2 décembrn (18.51 et 1852): L'empereur par la Grdce de Dieu, - te Dettrn de l'archevêque Sibour, et autres, - concours puissant du clergé catholique, - prédication contre le Socialisme et la République, - persécution des protestants. Voilà l'histoire abrégée, austère, dans les faits rigoureux, dans les actes officiels de tous les pouvoirs, de t1>11tela campagne révolutionnaire jusqu'à cette heure; voilà la pensée appliquée de Roussei!;U;yoilà l'Etat, ~e quelque chose d'absnrde 1 de fatl\lemeut

contradictoire et arvitraire, voilà l'Etat dans ses prédilectiôns iia_~ pricieuses pour tel on tel culte, pour telle ou telle religion, pour telle ou telle conception de Dieu, décrétant, au nom de la llberté, la métaphysique et jalouse donnée sur laquelle se Mnt assis tous lf's établi8sements politiques que la civilisation a vu passer sur l'œuvre de son génie. . , . Eh! bien, à travers toutes ces phases diverses, opposées, 1 espnt sérieux doit arriver à cette conclusion : un même principe, la nécessitl!de subordonner à je ne sais quelle suprématie, mystique, inexpliquée, inconnue, la conscience indiv~duelle et c~ll.ective,le droit humain, la liberté sociale, économique et politique; un même principe, l'intervention obstinée. d\me Idée-être,. sous les noms d' Etre suprême, de grâce de Dieu, deprésenct de Dieu, etc., domine l'œuvre humaine de constitution sociale sous la forme et sous la pression coactive des Constitutions politiques. Oui, toutes les crises terribles qui ont tourmenté le monde depuis 1789, ont eu pour origin~ excl~sive les intrigues d'u~ pa~'li, Je clergé, la propagande fanat.1q_udeun,do~ble n;iensonge: ~ actto.n <Pùnetyrannie morale, la religion ; 1 action dune tyrann1e pobtique, le gouvernement. . . , . . Cet ennemi redoutable a triomphé sans cesse: 11 n est Jamais sorti de la place d'où l'illusion des plus intelligents, des plus généreux révolutionnaires croyaient l'avoir banni. U était en action, m, nom du Roi, dans les massacres inexorables du midi, dans les •• guerreR atroces de la Vendée-; il était actif, expectant, en observation aux Jacobins, au nom.de l'autorité qui y présidait; car de là partait ce mot terribl_e,menaça~t pour_la c_om1~un.ede Paris, menaçant pour la Convention elle-meme, s1plcm d espoir pour la contre-Révolution: Nous NE SOMMESPAS DES IMPIES. La Constitution de 1791 non plus n'était pas une Impie: elle parlait au peuple enprésenc! et sous l~s a~spices de.l'E~ supr~me. La Constitution du 24 janvier 1793 n était pas moms pieuse; elle ~ecouvrait, comme celle de l'an 3, de la présence de !'Etre suprême, jusqu'à ce que nous revint la ~râ~e de Dieu, plu~ carrée, moins timide, sous la forme des Constitutions de l'Empire, de la Charte de 1814, etc. Mais c'est parce qu'elles n'étaient point impies, ces Constitutions, qu'elles n'étaient point hwna_ines: . . C'est parce qu'elles n'étaient pomt impies qu'elles nè pouvaient réaliser leur programme, la Liberté.. . . . L' Impiété, c'est la vertu révolutionnaire, qut a manqué à nos pères; c'est la vertu que doit vulgariser, sous peine de périr encore, la Révolution. Etre impie pour être humain, être impie pour être libre, être impie pour être digne de l'égalité sociale, être impie pour être Fraternel, pour connaître et pratiquer la Solidarité, dans l'amour, pour effacer à jamais la .sol_i~arité d_:1ns!a g~erre, po~r ~réer la paix des nations et des md1v1dus; etre. m1p1e po_ur reahser, les droits, le développement moral: éc~nom19ue et. umversel de 1 ~umanité sur les ruines de cette negat1on pnmord1ale de toute vénté, de tout~justice, de tout progrès, l'idée complexe et uue à la fois, Religion-Gouvernement. Voilà l'antithèse dressée par le préjugé contre la vérité, par l'arbitraire contre le droit. Nous sommes impies comme les victimes révoltées du duc d' Albe qui s'appelaient gueu,i;. . ·. Nous sommes impies parce que nous h,fissons la Religion et le Pouvoir, parce qu'avec eux l'homme est condamné à n'être, ni moral, ni intelligent, ni jus!e, ni aimant, .ni homme en~n. La Piété, nous l'avons appn~e dans ses affreuses conquetes, dans ses implacables triomphes, elle a sa logique immuable. Cette logique, elle est inscrite dans la. tradition des âges: gouverner les hommes. Pour gouverner les hommes, pour dire à l'individu t~ sémeras et je recueillerai ; tu auras tous les labeurs, tous les déla1s~ementi;, toutes les privations, et moi je moii;so1111ertaoius les produits de ta déchéance active et féconde ; il fallait l'autorité d'un génie, d'une puissance dont l'homme eut PEUR, d'une fiction qui violentât sa faiblesse jusqu'à faire subir à sa .conscience demeurée ou rendue ténébreuse la RÉSIGNATIONc',est-à-dire, l'abdication du droit corrélatif de l'accomplissement du devoir. LA RÉSIGNATION, elle est vieille comme la religion, comme le despotisme; cherchez son.origine: ~lie ~st dans la terreur dont l'inconnu écrase le sauvage, cet homme qui n'a pas su trouver encore sa forceet sa liberté dans la collectivité sociale. La nature fermée pour lui pèse sur sa vie de tout le ~oids ~e ses saints mystères et il l'adore dans ses brutales ma11•1festattonsd,ans ses harmonieuses colères, dans le désordre apparent de son action formidable: c'est le Fétichisme. . Elles est dans cet âge moim dur, où l'homme rassuré déjà par la pénétration des phénomènes naturels, cherche les. forèes cachées qui se révèleut à lui par ces phénomènes,. et réalisant les vagues instincts de sa conscience, prend l'offensive de la guerre, et se multiplie pour s'adorer dans les puissances, daHs les divinités qui ne sont qu'un reflet immense et supérieur de sa propre nature morale; c'est le Polythéisme, c'est l'homme se donn~nt.po~r c~ef à la nature, gouvernant l'inconnu, se gouvernant_ ams1 lu.1-meme, élevant plus haut la guerre, faisant au nom des dieux, .ses mcarnations exclusives et égoïstes, deux parts du genre humam : l'anthropophage et la victime, le vainqueur et le vainc~, le maître et. l'esclave le.producteur et le consommateur; jusqu à ce que la sc1e11ctJ dévet'oppantsa sphère et conquérant l'ho,mme lui-~.ê~e, le vérifi~, le discute, l'explique, et mette en question ·la lég1t1m1tédu droit du maître et de la chaîne de l'esclave. Sous la Divinité dès lors, l'esclne, l'humanité ont vu l'homme; ils ont eu horreur. L'autorité n'a plus·de base: la science vient à son secours, car elle a entrevu l'wiité du plan des choses; l'au-. torité va s'y retremper. - Le Monotliéisme continuera la tâche; il relève la RésignalioR. Si la terre, si le monde est une vallée de larmes, c'est que l'homme a déchu, c'est que dans l'origine des choses , l'homme a voulu connaître, aimer par l'intelligence la grande cause, Dieu; et Dieu l'a maudit, l'a condamné. - Cette condamnation, il l'a subie dès lors dans toute la succession des siècles accomplis; et il ne saurait avoir en lui l'énergie nécessaire à sa réhabilitation. C'est la fatalité de la colère, c'est-àdire, la chose indiscutable par excellence, brutale et aveugle comme la foi. . LA RÉSIGNATION, c'est alors le Christianisme, le Christianisme qui se souvient du génie du polythéisme, et qui n'effacepas la guerre : il l'élève plus haut encore : ce sera la lutte d, la conscience contre les tyrannies• divines : ce sera le sang, le fer et le feu sur la terre pour la plus grande gloire de Dieu! Mais dans le ciel se révélera le type de ce qui sera pratiqué dans ce monde; dans le ciel, n'y a-t-il pas les élus et les rép~onvés? n'J aur~-t--il pas demain, de par St. Augustin et les conc1les, la Grace qmapparaît à l'humanité le bandeau sur les· yeux, et qui donne la main au fatalisme de Mahomet? La liberté humaine, c'est le mal ; l'hômme dans sa plus sainte puissance est damné, et l'~glise seule, mini~tre. e~bénéficia~re du Christ, du Rédempteur implacable, organe 111fa1llibledu Dieu d'amour et de paix, de prédilection et de guerre, va dispenser.sa loi aux sociétés de la terre. Cette loi, elle sera le Pouvoir; l'Eglise catholique le dit, saparole est un glaive, et cc glaive, Grégoire VII l'a sacré: à lui la succession et la tâche du fétichisme, du polythéisme, la guerre; à lui, les homÏnes à conquérir, à lui la conscience, à lui lïntelligence. à lui l'amour, à lui _l'humanité. Il la. dispensera, cette autorité : - les grands parcages de L'HOlIME. J:i,:U,Plesle,.s couronnes, les sce;tres, seront ~es bénéfic~8. - La forée, Tës1rfrèhcts, les guerres sanglantes, rédmront les résistances; les préjugés iinprègneront profondément la conscience, - et <JUandla liberté émancipée par la science aura triomphé de ces artifices, et ouvert plus large la route dü progrès, l'autorité laissera encore dans l'âme humaine révoltée et victorieuse ces préjugés terribles, comme dans le pied qui récrase le reptile a laissé son empreinte de mort. Ainsi se présente la Révolution : atteinte au cœur, sous son action énergique, elle dit fatalement aux peuples : Résignez-vous, adorez Dieu, !'Etre suprême, la Raison, puis Dieu encore; ayez un culte, car il faut m'adorer, moi qui gouverne, et comment m'adoreriez-vous, si je n'ai point une divine origine? Ecoutez, je suis la Constitution de 1791.- Ayez foi, obéissez. C'est sous les Aus,,ices de l'Etre 1mprême que je vous mesure vos droits et la liberté. Je suis la Constitution de 1793. et c'est en présence de l'Etre suprême que je décrète et que j'organise l'action de votre conscience, que je mesure votre liberté. Je suis la Constitution de l'an III, et en présen,ie de l' Etre suprême, dont j'ai guillotiné le restaurateur et l'ap8tre, je vous dispense vos droits et les règles nouvelles de votre libre action. Je suis la Constitution de l'an 8, le Concordat de l'an 9, etje vous ramène au culte organisé, je votts rends la religion : le gouvenement vous ménagera ce qu'il est.obon·de vous offrir de droits et de liberté. • ·' • . ,. • • Je suis la Charte de 1814; ta: Chàrté• de 1830; et1a Grâce de Dieu, les cultes chrétiens, vous rc1idroht la pratique humaine des réprouvés et des élus, de ceux qui ·ont et de ceux qui n'ont pas, des races retrouvées, des droits et·des libertés mesurés aux titres, aux bordereaux de caisse, aux cadastres de propriété. - nfaut une religion pour le peuple. - Le travail est un frein. Je suis la Constitution de 1848, je suis la République, mais je descends en ligne directe de mes aînées. - J'ai la vénération de la religion, de la famille, de la propriété-Dieu, qui m'assiste dans mon œuvre, est mon patron, ma légitimité ;- adorez-le chrétiennement, jusqu'à nouvel ordre, carir me faut votre culte : Je gouverne, donc résignez- vous. . Enfin, la nuit, le parjure,. la violation de la parole publique, l'escalade à main armée du pouvoir par le pouvoir insnr.:;é, se tuant, comme Je scorpion, au centrc·du cercle de feu embrasé par lui-même; la trahison de la conscience et de la bonne foi d'un grand peuple, par un bandit qui, En présence de Dieu, le 20 décembre 1848, avait juré fidélité à la République, la complicité des ministres des cultes, la sanction du pape, la reconnaissance de tous les despotismes ; la Grace de l!Jieu patr8nant cette œuvre de sang et d'infamie, les principes ·de 89 rendus à la France par celui que les pl'êtras appellent l'élu de la Providenc~, le sauveur de la société; voilà la dernière campagne, h dernière incarnation de l'autorité, plus audacieuse, plus cynique, mais non pins usurpatrice que les autres. - Elle décrète, gouverne seule. - Au peuple souverain sa p:i.rt traditionnelle ; Rési~nation. Ainsi, le peuple~ combattu sans ces~e pour laJ1be~té, et dans sa naïve confiance 11 a cru que l'autorité pourrait lm assurer sa conquête, lui escompter Je prix du sang. Et l'autorit6 a ressaisi sa proie, et la liberté, elle n~ l'a donnée au ~onde ~u.e da~s sa contradiction constante : l'obéissance au po11vo1rl,a. res1gnatton; c'est la liberté de la mort. • Voilà l'histoire. - La pensée de délivrance s'est-elle levée dans le génie humain, a-t-elle parlé dans les grandes tourmentes révolutionnaires! Le Messie du genre humain s'est-il révélé, a-t-il proclamé la loi d'affranchissement, et signifié au passé son arrêt de mort, le principe organique de Pavenir? , • . , Ecoutez Mirabeau, la grande • et· c<>mplete idée de la Revo- • lution moderne, brisant l'étreinte étroite et négative du calculateur politi']ue : "Vous n'arriverez à rien, si vous ne déchristianisez la Révolution.'' Et Camille Desmoulins avait beau dire, en 93, au procureur de la Commune de Paris : " Mon cher Manuel, les rois sont mûrs, il est vrai mais le bon Dieu ne l'est pas encore "; il avait beau dire, dans s~n inscience de la Révolution qui l'emporta, parcequ' il l'avait méconnue; il avait beau dire, en soutenant l'utilité des processions catholiques : "Il faut amuser le peuple'', le ~euple répondit:- il faut respecter Je peuple, honorer la conscience, sauver la vérité ! Et le peuple l'a rejeté, lui aussi, ~u châtim~nt des ~randes i)l1:strations, des cœurs généreux, qm ne savaient pomt son 1dee. L' Immortel Sphinx fut impitoyable : il portait en son va1,te esprit, enveloppé de mystère, sa loi, sa vie; malhe.ur à ce_ux que la sublime énigme n'a pas conquis à sa Révélation : 11 les dévorera. - Il les a dévorés. Déchristianiser la Révolution. Voilà le grand appel jeté du haut _dela tribune française ~ ~~us les peuples, à toùs ceux qui personmfient les peuples, aux m1hateurs du genre humain, aux profonds penseurs. . Kant, frappé de cette con~ession so]enn~lle. de la Raison p1;1re, Kant, mort au monde exténeur, où ne v1va1tplus que son unmortel génie; Kant brisant ]'uniformité de ses jours, s'en allait sur les routes, comme une femme, dit Michelet, le grand interprète de la Révolution française, attendre 'le courrier de France, chercher les nouvelles. Fichte, du haut de s:i. chaire, ardent foyer de l'idée moderne, disait, quand la Révolution se déchirait les entrailles dans l'exaltation suprême de son génie : " N 011 1 ce sang n'est pas du sang, non, la mort n ·est pas la mort. Quoique puissent faire la France. et la Révolution, c'est bien.'' . Oui la France, oui la Révolution ont bien fait. Elles ont posé dès ce temps le dogme de l'avenir, et ·ëommepour enseigner l'exécration du passé, elles se sont mises à le résumer dans ces s~nt~èses à jamais condamnées qui portent le nofi1.de tant d~ Constitutions, depuis l 789 jusqu'à la nuit qui couvre' àujourd'hm le monde. Pourquoi faut-il déchristianiser la Révolution? Parce que les jours si laborieux de·la Liberté se sont levés; - parce que la systématique minorité du genre humain a cessé et qu'il a enfin arraché des mains de la Religion et du Prêtre le titre, qu'ils croyaient prescrit,.de sa dignité et de ses droits. Qu'est-ce que la Religion, au point de vue absolu et universel, sinon l'indignité de la nature humaine, son impuissance fatale pour Je bien, et à c8té ce principe infâme de la Re~ponsabil ité du mal qu'il ne lui a pas été donné de ne pas accomplir. L'inévitable perversité de la conscience humaine et la non moins inévitable expicition, voilà la Religion. Et si nous prenons sa forme dernière, le Christianisme, cette révélation prétendue universelle d'une pensée antérieure à JésusChrist (la démonstration de cette vérité serait ici superflue), qu'y trouvons-nous ? - Même principe, mêmes consfquences : déchéance de l'homme, par conséquent sa perversité uative, l'impuissance du salut par l'éneràie de la conscience humaine, la part arbitraire des justes et des réprouvés, délibérée, déterminée de toute éternité, par cc pouvoir absurde ( comme dit Saint-Augustin), la Grâce de Dieu. Où donc es-tu, sainte Liberté humaine, toi qui as fait à la civilisation ses plus impérissables monuments de gloire, toi qui as confessé par tes actes, aux yeux des générations accomplies, la touchante espéra.nce de l'avenir, où donc es-tu dans ce système odieux? Tu es l'image du damné qui ne trouve dans ses efforts nécessaires pour s'affranchir qu'un aliment nouveau à ses douleurs, à ses angoisses; tu es le mal, Augustin l'a dit, jusqu'à ce que la Conscience révoltée dans sa lumière lui ait rejeté, à ce prêtre, son Dieu-Monstre, son Dieu-Contradiction, son DieuAntinomique, ennemi de l'homme, ennemi du genre humain. Pourquoi ce dogme ? Pourquoi la Religion, qui est un lien, son nom l'indique, n'est-elle que le lien qui unit les forçats, le lien 1ui unissait les esclaves de la société antique, les serfs du moyenilge, qui unit encore les innombrables prolétaires des temps modernes ? - Parce que l'homme est mauvais. Mais qui donc a prononcé ce jugement qui écrase, depuis tant de siècles, la société humaine? Cherchez, et vous ne trouverez que le Prêtre. Qui donc a formulé cet anathême, qui l'a délibéré? Le Prêtre répond, c'est Dieu. Mais quel est-il ce Dieu qui me condamne, qui condamne tous mes frères et les générations de l'inépuisable avenir ? - Ecoutez le Prêtre, écoutez certaine philosophie : Dieu est l'absolu, l'infini, l'immuable, ]' Eternel. - Il est souverainement bon, souverainement juste, souverainement vrai, dit le Christianisme; et en son nom, l'homme qui a voulu l,e connaître, qui a voullt savoir, est par cela même déchu; et ce Dieu, il a un enfer terrible dont quelques élus seulement échapperont, etc. Je ne discute pas, je résume, je cite. Et voilà la base où s'est assise l'Eglise, voilà la pierre qui sup- ·porte l'édifice élevé, réparé, badigeonné par Saint-Aug.m,ti.n, par Luther, par Calvin, par Henri VIII d'Angleterre, par Cathe'rine de Russie, par Mâhomet même, qui connaît comme sa s.œur, la légende chrétienne, et qui n'a fait que l'orientaliser davantage. Qu'est-ce que les sociétés modernes? La réalisation de c,~i1 principes : c'est:à-dire, l'autorité, qui n'existe qu'à l::t conditioIJ. de se réclamer de Dieu (toutes les Constitutions le proclament); ceux qui l'appliquent et qui en vivent dans une condition toujours hiérarchiquement absolue, les prêtres politiques, le gouvernement; puis les élus du gouvernement, les privilégiés, dont le titre est dans le bon plaisir du Roi ou de la loi, ce qui revient au même; et les réprouvés, ceux qui n'ont que l'enfer en ce monde, qui n'ont reçu que ce que la nature, dans son égalité inviolable, donne à tous, la vie. Mais la lumière, cette vraie vie, la vie de l'âme, cette lumière qui a trois rayons, comme l'cmblême de notre drapeau social et révolutionnaire, science, art, morale ; cette lumière, elle ne pénètre point dans la région formidable des réprouvés de la société chrétienne. - Ils ne doivent pas savoir.· Il n'y a que la foi du peuple qui sauve les prêtres et les tyrans. Oui, car l'esclave qui sait, c'est l'énergie désespérée de l'homme libre, il a horreur de sa chaîne, il est pour elle sans pitié ni miséricorde, il suit contr'elle la loi de conservation et il dit, par la bouche aristocratique de Mirabeau, que la Révolution a choisi :i.vecune prédilection singulière : " Il faut déchristianiser la Révolution. " Or, le Christianisme étant la raison d'être de l'autorité, décluistianiser la Révolution, c'est lui donner pour arme, pour drapeau, pour présent,_pour a.venir, le contraire de l'autorité, la liberté. La liberté, qui arme chacun contre tous, et tous contre chacun; qui force par l'intérêt universel de sa vie, l'individu à instruire, à 'moraliser, à aimer l'individu suivant la loi infaillible de réciprocit~. Voilà le Culte, le seul vrai, le seul digne, le seul qui n':i.it point, comme le Christianisme, par exemple, conservé pour abrutir et dégrader la conscience humaine les pratiques du fétichisme et du polythéisme. La loi mystérieuse qui domine toute conscience individuelle, ' c'est la loi qui s'appelle l'Humanité; la révélation permanente de cette loi, à laquelle tout homme libre doit son culte, c'est l'œuvre aux mille fac~ttes, à l'incommensurable amour, à l'infatigable fécondité, la Civilisation. Or, quel est l'homme qui puisse se dire sacré par la loi l'lumumité, par sa révélation, la civilisation, de telle sorte qu'il légitime une supériorité quelconque de pouvoir sur son semblable? La souveraineté du peuple ne réside que dans la pratique de la liberté, telle que nous l'avons formulée; or, cette souveraineté, c'est l'égalité nécesi.aire dans les attributions politiques, c'est la négation de l'autorité, puissance excentrique à la personne civile, comme Dien est excentrique, nécessairement excentrique à l'âme humaine. Dieu, conception de notre intelligence, exprimée de la donnéè nécessaire, la causalité; Dieu, dans la formule même où l'ont emprisonné toutes les religions, Dieu n'est plus un obstacle, du jour où l'homme lui a rendu le~p]us grand hommage qui ait jamais été, la restitution de son indépendance, sa délivrance de la tyrannie de la religion et du prêtre, et le rC11pectde la loi qui est son essence.• Infini, absolu, Dieu! je te salue, comme je salue le soleil qui éclaire le monde sans l'arrêter et sans être arrêté par lui.•Je·saii; que tu n'es pas moi, je sais que j'ai ma loi qui ne saurait être la tienne; en élevant au genre humain ma libre conscience, je proclame, comme néeessaire condition de la mienne, TA liberté. Ainsi, pour déchristianiser la Révolution, il faut l'humaniserainsi, pour fonder la liberté collective, il faut a.ssurer la liberté ihdividuelle; ainsi, pour affranchir le monde, il faut qu'il ne soit plus . la chose de tels ou tels hommes.-Il faut respecter, aimer en chacun, ce que nous chérissons en nous .mêmes ; il faut tuer. toutes les formules. d'égoïsme, de mensonge, de tyrannie, de mort, qu'on appelle Religion, Constitution; il faut réaliser Je mot touchant d Anacharsis Clootz, dernier adieu de son âme ~ la postérité: "France, guéris des individus.'' COLFAVRU. Jersey, 30 décembre 1853. BIOGRAPHIE]SONAPARTISTES. LES SUBALTERNES. M. ACHILLEFOULD: SOMMAIRE:Les banquiers Juifs.-Les heureuses infortunes commerciales de M. Fould père.-Débuts de M. Achille :Foul 1 dans la carrière politique.-Il pose sa candidature à Tarbes et se trouve assez riche pour acheter et payer argent comptant les votes des électeurs censitaires.-Le banquier Juif à la Chambre des députés.- En Février 48, il conseille la banqueroute à M. Goudchaux, tandis que M. Delamarre propose un emprunt forcé au citoyen Ledru-Rollin.-Le dessous des cartes.-M. Fould représentant de la Seine.-Le comité de la rue de Poitiers.-Le ministre des finances clucoup d'Etat.-L'organisation du crédit mobilier au ·profit de la maison Fould. 1\LAcmLLE FOULD est né à Paris en 1799. Il appartient à cette race de banquiers Juifs qui exploitent et pressurent l'Europe tout entière sans se caser dans aucune nationalité. Son père, après avoir eu des malheura àLono '

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