',;,. ~ontable _àl_'in~~rie_ur,elle thèrch~it~ l'extérieur ce qu'elle n'y pot1vait trouver, car..,.-ellteramait partout avec elle sa chaîne lou'rde du pouvoir des _tzars. La Russie sut garder sa commune, développer un état, former une armée, - mais .l'idée de l'h<;>mmelibre, mais J'a~tonomie de l'individu lui manquaient. A cûtê de la Russie égale dans l'oppression, se tenait la _Polpgne inégale. dans sa liberté. • L'individu dont la Jiberté étai~ reconnue par la Pologne, était investi dè tous les droits souverains de la dignité humaine. C'était là la COURONNeEt la rERTE du développe- :mint polonais. C'est un élément profondément slave, qui ii itait réalisé dans le " VE'l'O" si royal, et qui appartenait à chaque l~o~me·libre: .. • -Mais malheureusement d'autres individus n'étaient pas ·libres..... Et voilà l'antinomie que la Pologne ne pouvait vaincre. Les Slaves ne savent pas se contenir prudemment et pour longtemps dans le dualisme du servage populaire en bas et de la liberté aristocratique en haut. L'un des deux éléments déborde, envahit .... La Pologne perdit pour un temps l'intégrité de son terrij.ojre et sa signification politiq~e, en expiation de son aristocratisme occidental, de"son fanatisme catholique, de son éloignement pour ses consanguins. Elle devait - libre ou forcée - se rapprocher du monde slave, se rappeler son origine et se retremper dans sa race. La Pologne n'est pas uni.!Hongrie, elle n'est pas seule au monde, sans parenté; à droite et à gauche, au sucl et au ,1ord, elle est entourée de Slaves. . La Pologne a· héroîquement expié ses fautes par son courage indomptable, son inflexibilité dans l'exil, par ses martyrs qui tombent sans cesse sous la hache du bourreau, sous les coups du tzar..... . . Il ne manquait qu'un seul sacrifice, - ce sacrifice s'accomplit maintenant. . Les Polonais se rapprochent de plus en plus des Russes, . Nous parlons de la Pologne dl>mocratique, populaire, contemporains. • L'autre Pologne, celle de laquelle rêvent leurs oligarques et leurs généraux, lui devient étrangère comme la Russie de Pétersbourg, • avec cette différence que la der.11i.èrea pour ell~ la force, et que l'autre a contre elle son impuissance. - Nous avons toujours cherché cette intimité, et de notre part il n'y a pas de mérite à cela. Nous sommes les coupables, nous sommes les offenseurs. Nou:s avons le remords au cœur et la rougeur au front. . ...... Les Mourawieff, les Pestel étaient les premiers à tendre la main aux Polonais. Et tandis que que la diète prononçait la déchéance de la maison Romanoff, le peuple de Varsovie célébrait Ull enterrement solennel à la mémoire de Pestel, de Mourawieff, et les autres martyrs du 26 Décembre. • • Mais entre eux et nous il y a toute la sombre année de J 83 l. La Russie a encore une fois mérité la haine de la Pologne. Mickiewitz fut un des premiêrs, qui, après de longues années d'exaspération et de colère, fit entendre des paroles de conciliation en parlant de cette unité future des Slaves qui allait nécessairement absorber l'inimitié partielle des Polonais et des Russes. En, 1845 les démocrates Polonais, réunis à Londres, L'HOM~IE.' disaient aux Russes : " Une haine trop acharnée pour être durable, trop prolongée pour être naturelle nous sépare." Et ils ajoutaient qu'il était temps d'en finir avec cette haine " dont presque nul d'entre nous ne s'était rendu compte." Leur voix ne nous parvint pas. Mais déjà la jeunesse polonaise et la jeunesse russe fraternisaient dans toutes les universités. La vei.11ede la Révolution de Février, notre Bakounine se présente devant une assemblée de Polonais, pieusement rassemblés pour célébrer l'anniversaire de l'insurrection de 1831. Il demandait l'oubli du passé au nom de la jeune Russie, il proposait l'alliance dont nous parlons maintenant. Ses paroles furent accueillies avec des acclamations. Mais, disons-le, il n'y avait pas encore de véritable entente cordiale. Il était difficile pour les Polonais d'oublier les offenses récentes. Ils avaient le droit de nous détester; qui donc aime ses bourreaux qua\1d même leur cœur est contre les exécutions? Il fallait un long travail de la pensée, une nouvelle série de malheurs, il fallait un 1848, suivi de ses cinq années, pour pousser les Polonais non seulement à l'oubli de la discorde et des iniquités passées, mais à une alliance fraternelle. Voilà le nouveau sacrifice que les circonstances exigent de leur dévouement. Et ils le font, après tant d'amertumes, tant de pertes : après tant de sacrifices, ils sacrifient même leur haine ... Tandis que le monde attend en vain l'amnistie du tzar en faveur des Polonais, la Pologne donne une amnistie à la Russie. Le gran<l Polonais Konarski portant sa tête aux bourreaux, pour avoir voulu prêcher l'émancipation dans les provinces Russo-Polonaises, _et l'obscur officier russe Korowaeff qui périt voulant le sauver, -voilà le prototype de l'alliance dont nous parlons. La Pologne vou'l tend la ·main par l'organe de ses représentants. Hâtez-vous de serrer la main qui vous réveille, qui vous rappelle que votre heure s'approche, que le temps vient où vous devez conquérir votre liberté humaine ou l'abdiquer. Cette main, c'est aussi la main de Pestel, de Mourawieff.. V011s êtes pleins de belles tendances, mais vous êtes inexpérimentés comme des enfants; vous périssez sans fruit ou vous restez les bras croisés ; vous vous entraînez paœ des espérances impossibles ou vous vous abandonnez à un désespoir injustifiable. Tout ce que vous faites n'a ni unité ni but limité, et c'est à cause de cela que tous vos efforts s'exhalent sans laisser de traces, se perdent dans le vague infini. Et pourtant vous avez beaucoup de forces, votre· pensée est large et profonde, votre cœur est jeune et robuste, vous n'avez pas estropié votre esprit, vous n'avez pas émoussé votre instinct, ni épuisé vos forces dans un milieu de passions fausses et impures, d'un bavardage impuissant, de concupiscences envieuses, d'une corruption énervante. Mais avec tout cela vous restez oisifs. Le travail intérieur, l'étude de la contemplation vous ont· beaucoup donné. Mais la théorie sans application, si contraire au génie slave, dégénère en une indignationchronique, en d'inutiles disputes scholastiques, en un épicuréisme et un lyrisme révolutiohnaire parfaitement in- ... fructeux, et se bornant à de pieux désirs pareils à ces aspirations dévotes des chrétiens vers un meilleur monde, - qu'ils savent être irréalisables. La théorie ne vous donnera plus rien. La pensée abstraite a déjà immensément dévancé les événements. La pensée sans les actes devient stfaile et meurt comme la foi. Plus elle s'éloigne de la vie, plus elle devient vaine, aride, froide, inutile. L'Allemagne vous sert d'exemple et d'admonition menaçante. On vous dit que notre temps n'est pas venu; mais il ne viendra jamais si nous ne faisons rien. L'histoire se fait par la volonté humaine, et non ù'elle-mfüne. C'est nommément pour cela que l'histoire nous est si chère. Les événements de l'avenir sont couverts d'un nuage orageux. De quel côté l'ouragan éclatera-t-il, où tombera la foudre, où sévira la tempête? - qui peut le savoir? Mais si nous ue nons préparons pas, - cette tempête, comme les autres, passera stérile ... Nous avons dit, en parlant de l'imprimerie russe que nous avons fondée à Londres : "La porte vous est ouverte ; c'est à vous d'en profiter. Les trois quarts de la besogne sont faits par nos frères Polonâis, à vous de faire le reste." C'est à vous de trouver la main qui vous est ten<lue, d'entrer en relation avec nous. Où? Comment? ...... Tournez la tête ...... regardez derrière vos épaules ..... . - Mais les relations avec nous autres sont àangereuses. - Oui, sans le moindre doute, elles sont très clangereuses. -Celui qui fuit le danger n'a pas de place dans notre œuvre ... ...... Parmi les accusations qu'on adresse aux Russes, n'estpas celle de manquer de courage. L'activité révolutionnaire vous est peu familière et elle vous étonne. La moitié de notre jeunesse va d'ordinaire servir dans l'armée. Je n'ai jamais entendu parler que les militaires abandonnasse11t les rangs au commencement d'une campagne, et pourtant, la guerre est très dangereuse. Pourquoi ,lonc ces mêmes hommes qui exposent courageusemerit leurs poitrines aux balles des Circassien:s, qui montent sur les murs d'Ismaîl, qui bravent la peste et les Turcs, qui passent les Balkans,-pourquoi craindraient-ils de commencer dans le si,lence une sainte alliance, pour une cause plus sainte encore? • • De la part de la Pologne tou·t est. fait, l'offense est oubliée, la violence est pardonnée, la haine s'est évanouie. Elle, la DOLOROSAdes peuples, elle, la juste, vous doune la main et vo11sappelle encore une fois au combat "POUR VOTRELIIIRRTF.ET LA.LEUR." Honte à nous si JIOUS ne savons pas la saisir. Cela ne sera pas. Je le sens dans mon cœur, nous sommes dignes de la paix et de l'alliance, - c'est à vous de le prouver. ...... Et le péché de la Russie lui sera remis, et le 26 Décembre n'aura pas été en vain, et nous dirons encore émus, heureux et fiers : , "LA POLOGNEN'AURAITPAS PÉRI SANSNOUS~MATS NOUSLUIAVONSAIDÉDANSSAGRANDELUTTE." ALE)l.'.ANDRHEERZEN. Londres - 1853. JERSEY, lMPRlàIERIE UNIVERSELLE, 19, DORSE1' STREET. AVIS• Il sera publié avec chaque numéro un supplé1ment spécial pour les ANNONCESdans l'intérêt du Commerce, de }'Industrie et de la Science. Les Annonces de •. 1 tous les pays seront acceptées· à la condition'd'être écrites en français, conformément au spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus jusqu'au vendredi à midi, à L~ndres, à la librairie et agence de !'Imprimerie Universelle, 50 112, Great Queen Street Lincoln's-Inn-Fields, et à l'office ,de !'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier dù mardi. Toute co~respondance doit être affraRchie et contenir un bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéuo SwrnToSLAwsKr, Mit sur un des banquiers de Jersey ou de Londres. Le prix des Annonces est uniformément de six sous (trois pence) la ligne, pour les trois sortes de carnctères courants employés dans ce journal. Les lignes en capitales et en lettres de fantaisie, seront payées en proportion de la haQ.teur qu'elles occt~peront, calculêe sur le plus petit texte. HOTELDEL'EUROPE < DON STREET, No 11, TENUPARG.ROUSSEL. G. RoussEL a l'honneur de prévenir MM. les voyao-eursqui viennent visiter cette île, soit pour agréi':ient, soit pour affaires, aussi bien que les habitants <le cette localité, qu'ils trouveront dans ANNONCES. son Hôtel, bonne table, bo11svins, et tous les soins, a l'honneur de prévenir le public qu'il vient d1ou- chandises, se charge de vendre et acheter tonte ainsi que tous renseignements possibles. vrir un cours d'Equitation à son manège, sur la sorte de marchandises, et de faire de recouvrements fi" Table J'H8te à 10, l et 5 heures.-Repas il Parade. en France ou en Angleterre et en Amérique. t t h Il • ·11 Correspondants à Paris, Bordeaux, Lyon, Lille, ou e eure.- sert aussi en v1 e. MAISONDECOMMISSION FBONY PROFESSEUR D'ÉQUITATION, an- • • cien élève de l'école de Saumur, No3, SURLEPORTA, JERSEY. C. Heurtebbe, Commissionnaire en marLondres, Birmingham, Liverpool, New-York, etc. CATALOGUDEES OUVRAGESPOLITIQUESET-SCIENTIFIQUES EN VENTE A la Librairie .et Agence -de l'Imprimerie Universelle, 50 112, Great Q1J,eenStreet, Lincoln's-lnn-Fields, Londres, et à l'O.ffece de l'lmp1·irnerie Universelle, 19, Dorset~Street, Saint-Hélier, Jersey. VICTORSCHŒLCHER,représentant du peuple. Discoms prononcé à Jersey sur la tombe du pros- autres qui out pris part au Coup-d'Etat, 1 vol: GOLOVINE. La France et l'Angleterre comparées Histoire des Crimes du 2 Décembre, 1 vol. in-12. crit Jean Bousquet. in-32. ALEX. HERZEN, Du développement des idées réTraduction en anglais du m@me ouvrage, sous le Traduction en anglais, format in-8. . J. CAHAIG NE, ex-rédacteur. propriétaire du volutiounaires en Russie. titre: History of the Crimes cf the Second of Discoui·s prononcé sur la tombe de la citoyenne journal la Communede Paris.-la Couronneimpé- ROCH RUPNIEWSKI, Poésies politiques en poDecember, l vol. in-12. , . . Julien, etc. riale, satire en vers, dédille à Louis-Napoléon- lonais, I vol. in-12. • Le?o:w':rne_mentdu Deux pecembre, pou: faire smte JEANNE DEROIN. Almanach des Femmes, pour Werhuel dit Bonapartt,, 1 vol. in-l 2, HOLINSKI, La Californie et les routes interocéaa l Ht~toire du I!_eu:rD:ecembre, 1 volÎ m-. 12 • d 1853, 1 vol in-16. J. P. AHIER, Esq. Surintendant ii Jersey. - niques, l beau vol. Traduction du meme ouvrage sous e titre e ; Le même pour 1851 (so 1 sse) Tableaux historiques de la Civilisation cl Jersey, Government oif the Second of December, 1 vol. ' l 8 pre • • l vol. grand in-8. m-12. _ ~ . CH. RIBEYROLLES, ex-rédacteur en chef de · . . . , . PIERRE LEROU~, representant .~u p~upl.e. ]a Réfo-rme. _ Les Bagnes d'Afrique, précédés JOACH~M LELEWEL. Hutozre de Pologne, Invasion.Je l.Angleterie, _solis le titre: l'~mpire Cours de Phrénologie. les douze prem1eres hvra1- d'une dédicace ii Napoléon Bonaparte l vol. grand m-8, 2 vol. avec Atlas. français et les P~lona1s ( French empi1e and sons (ouvrage interrompu). in-12. ' Antiquités de Pologne, accompagné <le deux the Poles), 1 v-ol.rn-8. 1 ettre aux Etats de Jersey sur les moyens de quin- Traduction du même ouvrage l beau vol. in-8. planches. Relation de fa campagne de Sicile en 1849, 1 vol. t~pler les produits agricoles, 1 vol. in-12.. . ' Etudes nmnisrnatiques et archéologiques, avec Atlas. in-1~. . . VICTOR HUGO, représentant du peuple. - PH. BERJEA U, ex-rédacteur de la Praie Répu· Atlas du type Gaulois.' Recue!l de documents secrets. et mé~•~s, ponr Napoléon-le-Petit. l vol in-32. blique. - Biographies bonapartistes (en vente), Géographie du Moyen-Age, avec Atlas. servir à l'étude <l_el'H1st0Jre P?ht!qu~ de ('.MUiments, poésies politiques, ouvrage nouveau, contenant la vie <le Persigny, Saint - Arnaud, Pythias de Marseille et la. géographie de son temps, l'Europe dans la cnse actuelle, trms hvr:usons 1 vol. in-32. Morny, Magnan, Baroche, Achille Fould et accompagné de 3 planches. iu-8,
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