regret d'abandonner une aussi haute position. Le frère adultérin de Bonaparte fut d'abord nommé sénateur, avec une subvention annuelle <le30,000 francs, puis président du conseil d'administration du Grand-Central et autres chemins de fer anglais, coastruits ou à construire en France; enfin, en vendant, de compte à demi avec M. Véron, le Constitutionnet, qui ne leur appartenait pas, M. de Morny s'est fait, en 1852, payer .548,000 francs cc qui ne lui avait coûté que l 00,000 francs en 184 7. En outre, dans la sag() prévision de quelque nouvelle révolntion, il a fait vendre ses tableaux, que les employés des Musées nationaux se sont empressés d'acquérir fort cher, pour faire leur cour au frère <leBonaparte. Enfin, M. <le l\Iorny, retiré momentauémcnt des affaires politiques, n'a songé qu'iLprofiter de ta haute position de ses amis pour refaire sa position financière de toutes mains et clc toutes façons. En attendant que son frère utérin canonne à lioulets rouges les côtes et les ports d'Angleterre, M. de Mcirny s'est re11duà Lornlres pour tirer, si faire se pouvait, sur la bourse des S)léculateurs anglais. Le Times du 13 juillet 185:3 a publié nn magnifique prospectus annonçant la formation tl'nne comp:lgnic anonyme pour l'expoitation des houillères et forges <l' Aubin (Ji.veyron). Malheureusement pour IïI. de .Morr,y et les monteurs de cette affaire, les houillères et forges d'Aubin possédaient dans leur voisinage une concurrence puissante, la compagnie clcs forges de Decazeville, dont l'administrateur, l\L F. Cabrol, ancien député, s'empressa ,l'éventer le piège tendu aux capitalistes anglais dans une lettre adressée par politesse à M.•de Morny lui-même, et publiée dans le Siècle du 22 juillet. Nous nous contenterons d'en extraire, pour l'édification de nos lectenrs, les passages suivant : "il y a de par le monde des réclames "bien hasardeuses, mais de ma vie je n'ai vu, en fait d'au- " dace et de cynisime, rien de comparable à celle que je " viens signaler à votre attention. Votre nom :;e trouve à " la tête de ce factum et je me hâte de vous dire que je " suis convaincu qu'on l'a mis à votre insu ou, dans le " cas contraire, si vons avez consenti à patronner une pa- " reille tentative contre la bourse de nos voisins, c'e1;;t " qu'on vous a trompé grossièrement sur les moyens et le " but. Je dis grossièrement parce que les erreurs (je ne "veux pas dire mensonges) sont grosses comme des mon- " tagnes. Quand vous connaîtrez la vérité, vous serez in- " <ligné du rôle qu'on vous fait jouer.'.' • Suit la démonstration irréfutable que toute l'affaire est une immense piperie, laborieusement édiffiée pour faire au- . tant de dupes qu'il se trouverait de souscripteurs. M. F. Cabrol terminait ainsi sa lettre : " Tout en remplissant un " devoir impérieux au nom de l'industrie métallurgique dé " mon pays, je crois, Monsieur et ancien collègue, vous " rendre un service signalé en éclairant votre religion sur " une manœu vre à laquell on a attaché votre nom, qui a " eu ùéjà on peut avoir le surcès de faire des dupes, mais " que la triste et INÉVITABLE réalité ne tardera pas à " frapper d'une éclatante lumière, à la honte de ceux qui • " l'ont tramée en connaissance de cause. " Après un scandale si éclatant, que pouvait faire M. de Morny? 11 réfléchit trois jours, et comme un gouvernement qui désavoue un subalterne maladroit, il finit par renier ses associés et la responsabilité de cette escroquerie, en maudissant la faiblesse de son digne frère, qui laissait vivre un journal assez indépendant pour oser publier la lettre de l\L Cabrol. Cependant, quelques jours !après, il .se ravisa de nouveau, accepta la responsabilité du prospectns que M. de Cabrol trouvait audacieux et cynique, et porta plainte en diffamation contre ce dernier. Mais le tribunal de la Seine, par deux jugements en date des 21 janvier et 30 jui1i 1853, a déclaré l\L de Morny non recevable en sa demande, laissant subsister la flétrissure imprimée aux opérations commerciales de. l'ex-ministere du Bas-Empire. La dernière affaire commerciale de M. de Morny qui ait fait un certain scandale, malgré la censure impériale, est le procès Aguadu, inteuté a M. Véron, son co-gérant AVIISMPORTANT. L'HO~11E1. du Constitutionnel. Il résulte de ce procès et du mémoire publié par son accolyte, que éelui-ci a vendu à son profit particulier et à celui de M. de Morny la propriété du Constitutionnel, qui ne leur appartenait pas. M. de Morny a touché 548,000 fr. (1) et M. Véron, le pauvre homme! 776,000 fr., tant pour le prix de la gérance du journal que de 36 actions sur 180 qui constituaient la propriété du Constitutionnel. Malheureusement, la poule que l'on plumait a jeté les hauts cris : MM. Aguado, propriétaires spoliés, sans s'effrayer de la haute position de M. de Morny, out cru devoir mettre des entraves à cette ']10nnête opération, et faire valoir leurs droits devant les tribunaux : "Adhue sub judiee lis est." M. VIEYRA, CHEF D'tTAT-MAJOR DE LA GARDE NATIONALE. En 1827, M. Henry Vieyra Molina, juif portugais naturalisé, dirigea des poursuites correctionnelles contre un 110mmé Jaffa, Juif français, qui avait été longtemps son associé. Celui-ci fit publier, clans l'intérêt de sa défense, di,;ers mémoires, dont les exemplaires sont entre nos mains, et produisit devant le tribunal de première instance de la Seine, entre autres pièces établissant que M. Vieyra tenait une maison de tolérance, rue Rameau, la note suivante, entièrement écrite de la main de ce dernier : 11 2,200 francs dûs à M. Henry ...... 8,000 francs de " meubles. Les six femmes rapportent, au minimum, " 1,500 fr. toits les trois mois. " Si M. Henri paie les 3,000 fr. de Gérard ou prenne " (sic) avec ce tapissier les arrangements qu'il trouvera " convenables, on lui garantit la recette des six femmes, " 1,5000 fr. par trois mois, et l'on fera le transport des " meubles de ces six chambres à M. Henry ...... " Supposons qu'aux femmes il y ait 1,500 fr. d'arriéré " que l'on ne touche même pas, il trouvera toujour's " 7,500 fr. qui seront rentrées dans une année. "Si M._ Henry, pour les fonds qu'il avancerait jusqu'à "la vente des meubles, etc., ci-dessus, désirait une ga- " rantie plus solide, moi, Henry Vieyra, lui ferais le trans- " fert de l'hypothèque de 10,000 fr." Au bas de cette pièce curieuse est écrit : " Enregistré "le 9 juin 1827. -Timbré le 9 juin 1827. -Déposé en " minute chez un notaire, le 11 juin. " Jaffa fut acquitté de la plainte portée contre lui par une ordonnance de non-lieu, rendue à Paris, le 31 mars 1S27, visée par M. de Belleyme, alors procureur du roi, enregistrée le 6 avril 1827, et dont nous extrayons ce passage biographique : • " Henry Vicyra Molina, fils légitime de Moyse Vieyra " Molina, aujourd'hui décédé, contracta, en mai 1822, un " mariage qui lui assurait une belle fortune. Il avait alors ." 18 ans et 10 mois. Son contrat de mariage constant " le fait' d'émancipation, lui donnait, à tort ou à raison, la ",qnalité de négociant. " Ce jeune homme de 19 ans, qui, mn,rié et à fa tête d'une belle fortune, donnait à loger à des filles me Rameau, n° 6, et vendait d'avance la recette de ces femmes, est le chef de batillon de la ganle n:a,tionale à qui M. Léon Faucher ( 1) " Je reconnais avoir reçu de M. Jules Mirès. la soînme de cinq cent mille francs, représentant mes droits à la gérance du journ:il le Constitutionnel, droit~ résultant des traités passés lçs 28 août 1848, 17 octobre 1846, et 20 janvier 1817, pour libération complète de tous engagements et de tout compte de M. Véron avec moi. Par suite, M. Véron peut, sans réserve, vendre, céder ou transporter tous ses droits. " Paris, le 18 novembre 1852. Signé: "A. cleMORNY.'' Mémoire de M. Véron, Siècle du 14 avril 1853. spécimen ci-après. Les Avis et Annonces sont reçus à l'Office de !'Imprimerie Universelle, 19, Dorset Street, à , Jersey, S-Hélier, jusqu'à l'arrivée du courrier ,du ma1di. Dans l'intérêt du Commerce, de !'Industrie et de la • Toute correspondances doit être affranchie et contenir 1rn Science, les Annonces <letous les pays seront acceptées 1· bon, soit sur la poste anglaise, au nom de M. Zéno à la condition d'être écrites en français, conformément au SwIET03LAWSKI, soit sur un des banquiers de Jersey ou confiait, le 13 juin 1849, le pillage des imprimeries Proux et Boulé; c'est, enfin, le colonel chef d'état-major que M. P. Mayer met en scène dans la nuit du 1er au 2 décembre comme un des héros du coup d'état bonapartiste : " A l'Elysée, dit l'écrivain mercenaire, la foule affluait " au point qu'il fallut ouvrir les salles de danse du rez- " de-chussée. Nul pourtant _neseupçonnait encore. Vers " dix heures, Louis-Napoléon s'étant adossé à une che- " minée, appela d'un signe le colonel Vieyra, nommé la " veille chef d'état-major de la garde nationale. " Colonel, lui dit-il en souriant, êtes-vous assez maître " de votre visage pour n'y rien laisser paraître d'une- " grande émotion ? " - Je le crois, mon prince, répondit M. Vieyra; " - Fort bien, alors. " Et avec un sourire plus. "épanoui : " C'est pour cette nuit, dit-il à demi-voix. Vous n'avez "pas bougé; c'est bien, vous êtes fort. Pouvez-vous me- " répondre que demain le rappel ne sera battu nulle part. " qu'aucune convocation n'aura lieu? " - Très facilement, pourvu que j'aie- assez d'ordon- •" nances à ma disposition. " - Voyez pour cela le ministre de la guerre. " - Partez maintenant, mais pas. de suite ; on croirait " que je vous ai donné un ordre. " "Et, prenant le bras de l'ambassadeur d'Espagne qui " s'avançait, le prince quitta la cheminée, pendant que M. " Vieyra, pour dérouter tout soupçon, allait échanger " quelques banalités dans un groupe de dames. '' Cet honnête conspirateur décembriste, ce protecteur de la famille et de la propriété était toujours chef d'étatmajor de la garde nationale, quand il fut poursuivi comme stellionataire, pour avoir vendu deux fois la même créance. Mais comme cette escroquerie ne constituait pas, à proprement parler, un stellionat, les époux Vieyra, toùs. deux poursuivis dans fette affaire, furent déchargés de la peine prononcée contre eux par un arrêt de la Cour d'appel de Paris, du ] 0 juin 1852, qui flétrit cependant des épithètes de mensongère et de frauduleuse leur conduite dans cette négociation. Un talle général s'éleva dès lors contre M. Vieyra, à qui Bonaparte fut obligé de retirer son, commandement, mais non sans le récompenser pécunièrcment de son concours au 2 décembre. Il lui a donné l'en- • trepôt des tabacs de la Chaussée-cl' Antin, riche sinécurequi paie la trahison du colonel de la garde nationale. • Pn. BERJEAU. (2) (2) Extrait des Biographiesbonapartistes, par Ph. B<'rjeau, exréclactenr-gérant de la rraie Rf,pabliquc. JERSEY, IMPRHlCRIE UNIVERSELLE,19, DOR~ETSTREEI!'. Une tleu1oiselle an~laise~ parlant français, désire se placer soit dans un magasin, soit <lans un restaurant français ou anglais. Adresse: E. 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RousSEL a ]'honneur de prévenir MM. les voyageurs qui viennent visiter cette île, soit pour agrément, soit pour affaires, aussi bien que les habitants cle cette localité, qu'ils trouveront dans son Hôtel, bonne table, bons vins, et tous les soin~► 1 ainsi que tous renseignements possibles. ~- Table d'Hôtc à 10, l et 5 heurcs.-Rcpas à; toute heure.-Il sert aussi en "illc.
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