HOMME - anno I n.01 - 30 novembre 1853

potisme le plus hideux, le plus d~gradant. Mœurs, commerce, administratjou, rapports de famille, tout est ganO'rené <lans ce pays ; il faudrait une longue histoire pour l'énumération, même incomplète, des énormités qui chargent ces peuplades avilies par le1,trs maitres. Nous ne la ferons point ici ; les tortures inouïes de la Pologne ne se dérouleront pas davantage sous vos yeux; nous ne repéterons pas le cri lamentable des mères auxquelles on arrache leurs enfans pour les envoyer se flétrir au contact des barbares qui s'efforcent d'effacer même les innocentes traditions du jeune âge ; nous n'évoquerons pas les ombres '1es victimes innombrables tombées de place en place sur la route, plus de trois cents lieues, qui conduit de Varsovie aux mines de l'Oural; non, nous ne le ferons 1ias ; ces tableaux seront exposés plus tard. Bornons-nous ici à constater l'œnvre du despotisme en Russie et d'abord esquissons le tzar Nicolas. . C'est un homme de race Allemande, très porté, par suite de son origine, à préférer les Allemands aux régnicoles. Vaniteux comme un écolier de quinze ans, toute C'ontradiction, même latente, le blesse ; il est comme toutes les organisations de oe genre, toujours en quête de l'approbation extérieure et très sensible à la critique, même des étrangers. Cette i~firmité lui occasionne parfois un amer chagrin ; aussi a-t-il soin de répandre à grands frais dans tous les pays, une nuée d' agens confidentiels chargés 'de colliger les feuilles et les ouvrages dans lesquels on parle de lui;· il n'est pas même besoin d'écrire pour être exposé à sa colère si l'on tou_che le sol de la ~ussie ; un simple colloque, une conversation dans une hôtellerie suffisent pour faire jeter en Sibérie l'~~prudent causeur. C'est ce qui faillit arriver, ce qui serait certainement arrivé à Pernet de la Revue indépendante, pour une opinion émise sur le paquebot. Le dénonciateur était un soi-disant général Italien qui, à peine débarqué, avait l'endu compte au mattre du jùgement porté sur lui par le français. L'intervention de M. de Custine auprès de l'embassadeur pr~serva notre compatriote de l'envoi en SiMrie, mais ne fut pai. assez puissante pour qu'il fot permis au voyageur de terminer ses affaires ; un passeport lµi fut délivré incontinent avec l'ordre de sortir sur le champ des états Russes. Le despotisme ue voit que lui. Impérieux et cruel commé un tyran, vaniteux comro.e une coquette., hypocrite comme un pape, soupçonneux comme un. despote, il est dévoré du besoin de connaitre tout ce qu'on pense, tout ce qu'on dit, tout ce qu'on fait autour de lui. A cet éffet les innombrables agents de police . secrète sillonnent en tous sens ses vastes états; rien de sacré pour le despot~ : ni les confidences de l'amitié, ni les épanchements du foyer, ni les joies ou les plaintes du cœur, ni la pensée, ni la personne, ni les bi1,ms. La police secrête, institution sombre et terrible, bien pire que l'épée de Damoclès, est toujours susp~due sur la tête de tous et de chacun, du plu's infime comme du plus haut placé. Sm la dénonciation clandestine d'un mouchard, des individus, des familles peuvent être enlevés et ensevelis, dans les mines, sans qu'une seule voix s'élève pour dénoncer cet exécrable attentat contre la vie humaine. Q.ui l'oserait? "Il n'es,t pas rare," écrit ~A résident Anglais, Révélations .mr la R1,ssie, " il n'est pas rare de voir " des familles décimées par suite du rapport d'un des "leurs attaché à la police secrète." - Aussi Je Russe garde-t•il le silence; il n'ignore pas que certaines choses dites à l'abri du foyer peuvent amener )a ruine de l'imprudent qui les révèle. Vit-on jamais pat·eil outrage à la morale, à l'humanité ! C'est à l'aide de ces moyens criminels et infâmes, corl'obôrés par le système ds ses prédécesseurs, que le tzar Nicolas est arrivé à dégrad~r ses sujets· plus qu'on ne le voit chez aucun peuple dli monde. Tels sont les fruits du despotisme ; immoral et criminel au premier chef, il a besoin de semer autour de lui Je crime et l'immoralité. Les serfs déchus supportent le joug; les âmes libres le brisent. • Marine, guerre, finauces, tout ce qui est administration se trouve livré en Russie au pillage le plus effréné ; jamais, dit l'auteur déjà cité, on ne vit en aucun pays du monde une pareille audace dans le vol. L'empereur sait le mal, mais il n'ose appliquer le remède; ce serait la décapitation de l'Etat. • On peut a priori, et en toute süreté de conscience, poser cet axiôme : " Le 'despotisme est Je plus exécrable " des crimes ; tout despote est un scélérat." - Assurément, la peste noire et le choléra-morbus sont des fléaux terribles, mais ils ne tuent que l'homme physique en laissant, toutefois, aux survivants le culte des souvenirs pour ceux qui·ne sont plus. Le despotisme est bien autrement désastreux ; c'est le bourreau perfide ou brutal, latent ou découvert, de l'innocer1ce, de la candeur, de la loyauté, du courage, de la dignité, de la foi; c'est le corrupteur de toute vertu, le destr-ucteur du sens moral; c'est enfin l'agent infernal jeté sur la terre pour donner pàture à toutes les ambitions, à tous les cl'imes humains. J. CAHAIONF .. CORRESPONDANCPEARISIENNE. Paris, 26 novembre 1853. Vous me demandez, mon cher ami, de détacher quelques petits feuillets de mes tablettes impériales, et de vous les expédier chaque semaine : il faut, me dites-vous, q~e la coniicience ' humaine soft saisie -d•l~eureen hellre et que la niôrale publiqite, un moment égarée, se relève, devant les scandales du crime. Quelque triste que soit cet.te besogne de chroniqueur, par les , misères qui courent, je souscris, volontiers, à votre désir, et je vous tiendrai de mon mieux au courant des choses. 1 Voulez-vous, d'abord, aller à la cour, à la grande cour de nos ancïens·Bohêmes? elle ôtait hier à Compiègne, elle couche ce soir. à Fontainebleau, nous l'aurons demain à Saint-Cloud, et, de résidence en résidence, elle aura bient8t vu tous ses domaines. Que voulez-vbus? tous ces gens là, maîtres et valets, ont le vertige de la richesse; ils se mirent dans les broderies, heureux et fringants, comme cles laquais : ils ont des nœuds, des glands, des plnaches, de la dentelle jusqu'à lems éperons: c'est Franconi roi rle France, et rien ne serait plus plaisant que ce carnaval d'empire, s'il n'y allait point de l'honneur du pays en toutes ces mascarades. Sérieusement, le cieux décembre est seul, isolé, comdamné, comme le premier jour. Vous savez combien la France est facile à l'oubli : les plus abominables tragédies ne l'émeuvent pas longtemps, et dès qu'on a lavé le sang, le souvenir s'éteint. Eh bien, ce gouvernement-ci depuis de•x ans n'a rien gagné, ni du c8té des intérêts, ni dans les opinions : au lieu de le fortifier, le temps le tue, et, da jour en jour, l'armée, sa seule force, se détache : les hauts grades sont travaillés par l'influence des généraux et des princes absents, tanrlis que les sous-officiers portent le deuil de la République qui leur ouvrait ses longues perspectives et qu'ils ont égorgée misérablement, pour quelques cigarres ! L'armée se sent dégradée, mal commandée, perdue dans l'estime publique : troupe solide, instruite, disciplinée, elle tiendra toujours contre l'ennemi, mais au p~mier échec, avec les généraux de cet homme, il y aurait débandade ..... En ce moment, les officiers sont tristes: ils voient que leur em- •pereur n'a relevé le tr8ne que pour s'y vautrer, et que toute sa politique, au fond, n'est que de la débauche. Ils craignent, d'un autre c8té, qu'on ne leur fasse faire une nouvelle campagne à l'intérieur, quand se lèveront les grandes bandes de la famine, et, ils trouvent qu'ils ont assez de sang, de sang français aux mains: en un mot, tenez pour tlertaïn, que l'armée n'est pas à César- Vitellius, que les conspirations la travaillent et, qu'on la décime en vain, par des razzias de caserne : à chaque nouvelle fauchée les,rangs se ressèrent, et quand la lutte s'c,ngagera, les colonelsnè serontpas tranquille$ ...... Autre question: vous savez qu'il n'y a pins de comptabilité sérieuse. M. Bonaparte fait encaisser lei; millions, les mange, et se donne quittance à lui-mfflle: la cour r!:gulatrice enregistre et paraphe le tout: Bartha, à cette cour des Comptes, fait comme d' Argout il. le banque, il s'incline... que ces vieillards sont tristes! -toujours est,il que le 7aspillage va croissant et que tous ces hobereaux de décembre ·s engraissent à lard, dans leur maiion. Les plus habiles font épargne et placent sur les caisses étrangères. Et pourquoi pas 'l L• maison peut tomber et, certains savent, le Persigny, par exemple, qu'il ne fait pas taujonrs bon li Londres ... - Madame Eugénie veut être sacrée: l' Arbal~te ae lui suffit plus, il lui faut le Sibour et les chevaux-bai: quand cette farc~ à plusieurs milliens anra été jouée, que rester:i-t-il au répertoire 'l Sous toutes ces bouffonneries, il y a pourtant un cllté sérieux: c'est que la liberté Humaine est au fond de cette expérience monstreuse, et qus l'autorité s'en va; personnifiée dans le plus hideux des gouver11ement.s La police contipue ses chasses, comme la cour, mais elle est effarée: les fils se croisent et-M, Pietri se sw-veille lui-même ... Le peuple est triste, car voilà l'hiver et la faim. - Les prolétaires regardent lelil soldats, de cette façon sérieuse que vous savez. - Bonne espérance! • A vous, S... L'admirablrt poésie qui suit fait partie du volume nouveau que vient de publier l'auteur de Napaléon-le:.Petit. Ce livre a parn sous ce titre de haute et sévère -justice : Châtimens. Nous en l'endrons compte dans notre procliain numél'o. LE PARTI DU CRIME. " Amis et Frères! en prés.ence de ce gouvemement infime, né- " gation de toute morale, obstacle à tout progrès social, en pré- " sence de ce gouvernement meurtrier du peuple et violateur dei " lois, de ce gouvernement né de la force, de ce gouvemement " élevé par le crime et qui doit être terr:issé par le droit, le Fran- " çais digne du nom de citoyen ne r.ait pas, ne veut pas savoir " s'il y a quelq•e part des semblants de scrutin, des comédies de "suffrage universel et des parodies d'appel à la nation; il ne s'in- " forme pas s'il y a des hommes qui votent et d~s hommes qui font " voter, s'il y a un troupeau qu'on appelle le sénat et qui délibère " et un antre troupeau qu'on appelle le peuple et qui obéit; il ne " s'informe pas si le pa,Pe va sacrer au maître-autel de Notre- ,, Dame l'homme qui-n en cloutezpas, ceci est l'avenir inévitable, " -sera ferré au poteau par le bourreau ; - en pr!!sence de M. " Bo,naparte et de son gouvernement, le citoyen, digne de ce nom, "ne fait qn'une chose et n'a qu'une chose il faire: charger s.on " fosil et attendre l'heure. '• " Jersey; 31 octobre. 1852. (Déclaration des proscrits républicains de -Jersey, il propos de l'empire, }>Ubliéepar le Moniteur, signée pour copie conforme ; V IcToR lluao, F AURI:, Fo¾EERTf.AUX.) " Nous flétrissons de l'énergie la plus' vigoureuse de notre "âme les ignobles et coupables manifestes du PARTI ou CRIME." (RIANCEY.Journal l' Un-ion, 22 novembre 1852.) " Le PARTI DU CRIMErelève la tête. " ( Tous les journaux élyséens en chœur.) Ainsi ce gouvernant dont l'ongle est nne griffe, Ce masque impêrial, Bonaparte apocryphe, A coup sûr Beauharnais, peut-être Verhuel, Qui, pour la mettre en croix, livra, sbhe cruel, Rome républicaine à Rome catholique, Cet homme, l'assassin de la chose publique, Ce parvenu, choisi par le destin sans yeux, Ainsi, lui, ce glouton singeant l'ambitieux, Cette altesse quelconque habile aux catastrophes, Ce loup sur qui je lâche une meute dt! strophes, Ainsi ce boucanier, ainsi ce chourineur A fait d'un jour d'orgueil un jour de deshonneur, Mis sur la gloire un crime et souillé la victoire ; Il a volé, l'infâme, Austerlitz à l'histoire; Brigand, dans ce trophée il a pris un poignard ; Il a broyé bourgeois, ouvrier, campainarcl; Il a fait de corps morts nne horrible étagère Derrière les barreaux de la cité Bergère ; Il s'est, le sabre en main, rué sur son Sirment; I_l a tué les lois et le gouvernement, La justiée, 1'110.hneurt,ot\t, jusqu'à l'espê.r.alié~;- •:,ih, ;· Il a rougi rie sang, de ton sang,pur,;8,France, _ ·r l' J.:. Tous nos fleuve~,depùis 13: Seine jus,qulau,,Var; ._,,,.. H V Il a conquis Je Louvre en mêritatj,t:-Clamar,, : • .0 Et maintenant il règne, appuyant, 8 p.atrie, , : , • ,~ ,. , Son vil talon fangeux sur ta bouche meurtrje 1, , , ,nr.,', Voilàcequ'ilafait;jen'exagèrerien; .1,r,,. ,._,,,,.,:: Et quand, nous indignant de ce gallirien ., J,r J .. ,'-) ·:. Et rle tous les escrocs de cette dictature, , , u., ,-1, Croyant rêver devant cette affreuse aventure,_ Nous disons, de dégoût et d'horreur soulevés: - Citoyens, m;nchons ! Peuple, aux armes, aux pavés ! A bas ce sabre abject qui n'est pas même un glaive! Que le jour reparaisse et que le droit se lève ! -= • C'est nous, proscrits, frappés par. ces coquins hardis, Nous, les assassinés, qui sommes·les bandits! .Nous qui voulons le meurtre et les guerres civiles ! Nous qui mettons la torche aux quatœ coins des villes! ])one, trôner par la mort, fouler aux pieds le droit; Etre fourbe, impudent, cynique, atroce, adroit; Dire : je suis César, et n'être qu'un marouflle; Étouffer la pensée et la vie et le souffle ; Forcer quatre-vingt-neuf qui marche à reculer; Supprimer lois, tribune et presse; museler La grande nation comme une bête fauve : Régner par la caserne et du fond d'une alcllve; Restaurer les abus an profit des félons ; Livrer ce pauvre peuple aux voraces Troplongs, Sous prétexte, qu'il fut, loin des temps où nous sommeii, Dévoré par les rois et par les gentilshommes ; Faire manger aux chiens ce reste des lions; Prendre gaîment pour soi palais et millions, S'afficher tout crûment satrape, et, sans sourdinea, Mener joyeuse vie avec des gourgandines; Torturer des héros dans le bagne exécré ; Bannir quiconque est ferme et fier ; vivre entouré J?e Grecs, comme à Byzance autrefois le despote ; Etre le bras qui tue et la main qui tripote; J Ceci, c'est la justice, ô peuple, et la vertu ! Et confesser le droit par le meurtre abattu ; Dans l'exil, à travers l'encens et les f~!:es, Dire en face aux tyrans, dire en face aux armées : - Violence, injustice et force sont vos noms; Vous êtes les soldats, vous êtes les canons ; La terre est squs vos pieds comme votre royaume ; Vous êtes le colosse et.nous sommes l'at8me ; Eh bien! guerre! et luttons, c'est notre volonté, Vous, pour l'oppression, nous, pour la liberté!- .Montrer les noirs pontons, montrer les catacombes, Et s'écrier, debout sur la pierre des tombes: -Français! craignez d'avoir un jour pour repentirlil__ Les pleurs rles innocents et les os des martyrs! Brise l'homme-sépulcre, 8 France! ressuscite ! Arrache de ton flanc ce Néron parasite! Sors de terre sanglante et belle, et dresse-toi Dans une main le glaive et dans l'autre la loi!- Jeter ce cri du fond de son âme proscrite, . Attaquer le forban, démasq,uer l'hypocrite Parce 1ue l'honneur parle et parce.qu'il le faut, C'est le crime, cela !-Tu l'entends, .toi, là.haut! Oui, voilà ce qu'on dit, mon Dieu, devant ta face! Témoin toujours présent qu'aucune ombre n'efface, Voilà ce qu'on étale .l tes yeux éternels! Quoi! Îe sang.fume aux mains de tous ces criminels! Quoi! les morts, vierge, enfant, vieillards Ü femmes gro_aHs, Ont à peine eu le temps de pourrir dans leurs fosses r Quoi ! Paris saigne encor! quoi, devant tous les yeux, Son faux serment est lit qui plane clans les cieux.! Et voilà comme parle un tas d'êtres immondes! 0 noir bouillonnement des colères profondes !. Et. maint vivant, gavé, triomphant et vermeil, Reprend :-Ce bruit qu'on fait dérange mon sommeil. Tout va bien. Les marchands tl'iplent leurs clientellea ; Et nos femmes ne sont que fleurs et que dentelles! -De quoi donc se plaint-on? crie un autre quidam. En flânant snr l'asphalte et sur le macadam, • Je gagne tous les jours trois cents francs à la Bourse. L'argent coule aujourd'hui comme l'eau d'une source; Les ouvriers maçons ont trois livres dix sous ; C'est superbe. Paris est sens dessus dessous. Il paraît qu'on a mis dehors les démagogues. Tant mieux. Moi j'applaudis les bals et les églogue. Du prince qu':iutrefois à tort je reniais. Que m'importe qu'on ait chassé quelques_niais? Quant aux morts, ils sont morts! paix à ce.s imbécile~! Vivent les gens d'esprit! vivent ces temps faciles • Où l'on peut il son choix prendre pour nourricier, Le crédit mobilier ou le crédit foncier ! La république rouge aboie en ses cavernes, C'est affreux! liberté, droits, progrès, balivernes! Hier encor j'empochais une prime d'un franc ; Et moi, je sens fort peu, j'en conviens, je suis franc, Le.s d!!clamatiomim'Hant indifférentes, La baisse de l'honneur dans la hausse des rentes.- 0 langage Mdeux ! on le tient i on l'entend! Eh bien, sachez-le done, repus au cœur content, Que nous vous le disions bien une fois pour toutes, Oui, nous, les vagabonds dispersés sur les routes, Errant sans passeport, sans nom et sans foyer, Nous autres, les proscrits qu'on ne fait pas ployer, Nous qui n'acceptons point qu'un peuple s'abrutisse, Qui d'ailleurs, ne voulons, tout en voulant justice, D'aucune représaille et d'aucun échafaud, Non~, dis-je, les vaincus sur qui Mandrin prévaut, Pour que la liberté revive, et que la honte Meure, et qu'à tous les fronts l'honneur serein remonte, Pour affranchir Romains, Lombards, Germains, Hongroie, Pour faire rayonner, soleil de tous les droits, La République mère au centre clel'Europe, Pour réconcilier le palais et l'échoppe, Pour faire refleurir la fleur Fraternité, Pour fonder du travail le droit incontesté, Pour tirer les martyrs de ces bagnes infâmes, Pour rendre aux fils le père et les maris aux femmes,, Pour qu'enfin ce grand siècle et cette nation Sortent du Bonaparte et de l'abjection,' Pour atteindre à ce but où notre âme s'élance, , Nous nous ceignons les reins dans l'ombre et le silence! Nous nous déclarons prêts,-prêts, entendez-vous bien? .... Le sacrifice est tout, fa souffrance n'est rien,- Prêts, qu:md Dieu fera signe, à donner notre vie, Car, à voir ce qui vit, la mort nous fait envie ! Car nous sommes tous mal sous ce drôle effi-onté Vivant, nous sans patrie, et vous sans liberté! \; •t J

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