Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 23 - febbraio 1892

- 82 -- illustrés, ouïr une partie de concert. L'exposition-salle de lecture et de conférences! Je m'étonne qu'aucun directeur de revue n'ait songé à cet excellent moyen de propagande. Les peintres attirant la foule, en revanche, les ecri vains expliquent les recherches picturaires; l'intérêt dans l'altmisme, voilà, j'imagine, pour n'effaroucher personne. Le public qu'il nous (aut avoi1· affluerait mal dans une froide bibliothèque, il fréquentera un salon de lecture élégamment orné d'œuvres d'art; et qu'il parcoure ou qu'il lise, au moins entre son moi et la feuille imprimée ne se glissera plus le critique aux perfides conseils. Venus en curieux, les gens resteront en curieux pour entendre la conférence, ils resteront, c'est ce qui importe. Peut-être tant de lecteurs ne sont-ils indéhiscents que parce qu'in- ~ultes; que produit l'arbre fruitier sans la greffe? et la terre injachérée? Pou,,quoi n'éYeillerait-on pas en beau- ~oup le sentiment du Beau? pourquoi ne les rendrait-on favorables aux travaux délicats? l'expérience vaut bien qu'on la tente. Qni sait si bientôt les esprits ne demanderont pas l'oubli du prosaïsme chaque jour plus phagédénique de la vie moderne à un art les enlernnt it toutes nrntérialités, à toutes réalités. Les forces de la jeunesse littéraire se gaspillent en de vaines polémiques entre convertis, combien le prosélytisme satisferait plus intelligemment ce furieux besoin d'action. Il se dépense en une soirée de cénacle plus d'esprit, d'éloquence et d'argumentations qu'il n'en faudrait pour désinopsiser deux départements. Et quand on ne saLFerait qu'une âme! S'abstenir de militer, rôle de dupe, c'est donner la part trop belle aux médiocres et aux commerçants ; s'abstraire ou bouder en sa tour, signe de faiblesse excusable chez les seuls sénescents. Si l'écri min ne communie pas avec ses contemporains, qu'il tente leur initiation. On évangélise bien des saurnges; ne se trouvera-t-il pas quelques mis~ionnaires des Lettres pour prêcher l'Esthétique nouvelle? qu'importe la croyance à un principe, si l'on ne ne s'efforce de l'imposer? L' .Ariste ne sera jamais compris que par une élite, qu'il ue néglige donc rien pour l'accroissement de cette élite, et ce, dans l'intérêt de l' Art si le sien l'indiffère. 11perd 81bliotecaGino Bianco

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