Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 23 - febbraio 1892

- 67 mystère, l'énorme paysage qui,mornement s'étalait devant nous; moi, à plat ventre penché sur le bord do ces surplombantes murailles en désastre, je regardais, plus avec mon âme qu'avec mes yeux et j'écoutais les échos railleurs de ce qu' Eu:,: m'avaient dit. Quel prodige tous ces monuments admirable'> au milieu de la désolation de la plaine romaine : le Colisée avec sa masse déconcertante et ses pierres qui paraissent avoir été baignées dans du sang et les arcades cle l' Aqua Claudia qui partant sous moi, rompues un peu plus loin, fragmentairement infinies, réapparaissent dans la campagne et les arcardes d'autres aqueducs peut-être, il semble qu'on en voit fant, ruinées et fières aujourd'hui de leur hautaine inuLilité; et quelques modernes ou à peu près églises viennent choquer, mais si vite oubliées! On finit par ne plus les voir : elles semblent des simples masures de manouvriers destructeurs inconscients do quelque prodigieuse carrière à monuments et même là-bas, St-Jean de Latran et St-Paul hors les murs, et les autres enfin, quoi, sinon les hangars où sont remisés de glorieux débris? Mais plus loin à la masse formidable des Thermes de Caracalla, d'une majesté dominatrice et invincible, et puis des tours et des murs, et la ridicule petite pyramide du bon Cestius, un monsieur qui avait tous les droits au plus strict incognito et dont on se souvient parce qu'il fut somptueusement enfoui, sans qu'on s'inquiète eependanL de savoir qui il put hien être! Ah, elle dresse au milieu des splendeurs orgueilleuses et farouches de la dévastation Yoisine les sottes prétentions fastueuses et parvenues du financier que Cestius fut, vraisemblablement. Enfin je sais que derrière moi St-Pierre dresse bêtement Yers un ciel-qui si dédaigneusement s'incurve qu'il semble dès toujours la mépriser, sa laide coupole, cette mesquine coupole aux proportions colossales, étrange tumeur, bizarre melon poussé sur l'amas de hideurs qu'est cette pseudo-basilique. Belle, oui, peut-être au jour, sculptée par les plus terribles obus. Non, je préfère regarder le tombeau de Cecilia Metella qui érige son fortin un peu encombrant sur cette évocative Via Appia, la conductrice vers les souvenirs des catacombes, vers le berceau de Rome. Cette _\.Jba longa, qui n'exista sans doute jamais, vers BibliotecaGino Bianco

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