Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 9 - 1 dicembre 1890

- 303 - et charmantes, parmi les arbres de ces forêts que les mèmes conservateurs ont mission de protéger, d'Nagucr pour en farnriser les actives poussées et les épanouissements, pour un jour - les couper. )) Pourtant, il est difficile de foire accroire - même à un ftre crédule et respectueux des nécessités pécuniaires actuelles - que cc meurtre régulier et périodique a pour but unique de procurer de rargcnt aux caisses de l"Etat. Nous savons tous que mille ressources sont U pour sup- })léer à cc genre de reYenus et que la dextérité gou,·crncmentale n·a pour YCnir à bout d'un problème de cc genre qu'il adonner les pratiques imaginations de ses membres au jeu illimité et productif des taxes et des surtaxes. Quand, par un ordre émané du centre des villes rt plus particulièrement de quelque vert cabinet administratif, .des Bnc-herons, guidés par ces mêmes Conscrrnteurs - qui doiYent en de telles occasions sourire ùe leur nom par trop contradictoire et dont le peu d'à propos rn jusqu'à ètre dérisoire - se meltent ù entamer du tranchant de leurs claires hâches ces arbres - que ces mêmes messieurs ont soigneusement marqués à leurs coups - il est él-ident que ce n'est pas seulement contre des planes, des hêtres ou des bouleaux que cette mesure est dirigée. Quand d'une forêt belle de sèves, de vivaces essences, d"écorces di ,·erses, de poussées admirables et gracieuses, de Yieux chênes qui dressent, sous des feuillage:- d'émail et de bronzes, leurs troncs analogues aux antiques métaux, de bouleaux qui semblent effeuiller de leurs branches un peu de clair de lune et font penser ft d'anciens gines Yégétaux, de mousses terrestres où croissent en la sécurité mystl·1·ieusc cles sous-bois, les oronges, les agarics monstrueux, les bolets, cl'une futaie où le Yen1circule parmi !"élagage fuselé ou palpite aux cimes, d'un lieu mythologique et sacré, une mesure aclministratiYe fait un espace nu, piétiné, saccagé qui porte de honteuse 1races c1·ayeugledestruction comme si une horde barbare y amit passé en y lai santseshultesquesemhlentêtrcles meules à charbon qui fument çà et là; quand on remplace ce qui poussait pa1·ce qui rapporte, les branches par des fagots, les troncs par des planches, il y a U quelque chose de BibliotecaGinoBianco

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