- 296 - de s'assimiler le beau qui se trouYe parmi les œu nes des autres. - -Plus blâmables sont-ils alors. Comment, Yous connaissez qu'ils furent à des degrés divers doués dcla faculté la plus haute, et YOUSles excusez d"avoir failli it leur mission? Vous déclarez qu'ils auraient pu deYenir des artistes, non géniaux, peut être, à coup sùr estimables, et Yous partez de là pour les louer? lis n'ont pas craint, eux qui étaient destinés, dites-vous, par leurs aptitudes à de\·enir les servants d'idéal, ils n'ont pas craint de saluer pour maitre le monstre it mille têtes qui est l'ennemi, et Yous les voulez absoudre parce qu'ils auraient dù mieux faire t Vous acquitterez de vao-ues chroniqueurs ou d'ahurissants vaudevillistes, je Îe comprendrai : Yons plaideriez l'inconscience. Quant à ceux qui, sachant le mal, l'ont. choisi comme tel, et qui, pouvant le bien, le renièrent, quelle excus leur trnuverez-Yous ~ au nom de quel principe seront-ils laYés? S'ils préférèrent la mie banale à la voie royale, libre à eux, mais qu'il soit alors permis it ceux qui déchirèrent leurs pieds aux ronces, qui subirent les crachats et les insultes, qu'il leur soit permis de les chasser loin d'eux et de leur dire: nous ne Yous sommes pas frères. - - Vos paroles sont dures. - -Je les trouve légitimes. Ils ont leur part; ils la Youlurent. Ils désirèrent les acclamations, ils redoutèrent la misère : ils possèdent les unes, ils ont evité l'antre; que leur servirait ce qu'ils dédaignèrent, c'est-it-dire l'estime et le respect des générations, l'admiration douloureuse que nous avons pour Corneille mourant de faim, pour Cen·antés périssant de dénùme11q Tenez, prenons-les un à un, chacun de vos Pm·nassiens, et regardons leur œuHe. Le premier, Théodore deBanville, est le moins haïssable. il a toujours agi suivant sa norme, et contrairement à ce qne Yous disiez, il fut constamment lui-même, il n'y a pas de période où il se soit dilTérenciéde ce qu'il est maintenant. Il a Youlu être lyrique, l'exemple de Hugo l'arnit excité, son impuissance fut telle que YOU:n:;e me pourrez citer aucun vers de ses filandreuses compositions. Il bàtissai t des phrases sur le Yide, il se forçait, faible grenouilk, voulant enfler sa Yoix. Incapable de chanter.il se contcnl,L BibliotecaGino Bianco
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==