Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 3 - 1 giugno 1890

-101 - Valmiki, est empreint d'un bout à l'autre de ce souffle de justice universelle. Les travaux des sciences biologiques, les théories des Darwin, des Lamarck, des Geoffroy Saint-Hilaire viennent donner à l'idée de la solidarité des êtres une base et une affirmation scientifiques. La férocité envers les animaux n'est après tout que le résultat d'une fausse notion de la justice, et, quoi qu'on en puisse dirn, l'homme qui la met en pratique, même en admettant (ce qui n'existe pas en réalité) qu'il soit bon avec ses semblables, n'est pas juste au seul absolu du mot. Certes, les nécessités de notre vie, soit pour notre sûreté, soit pour notre alimeution, 11ousforcent à mettre à mort cetains animaux, mais il est de notre devoir de leur infliger le minimum possible de douleur. Que dire, lorsqu'on Yoit au contraire la souffrance devenir un spectacle; lorsque la vue des convulsions de l'agonie devient une jouissance? Parmi ces dilettantes de la douleur, y en a-t-il beaucoup qui, au sortir de ce spectacle, se sentiront le cœnr clispo::;é ù être ému ù la nie d'une infortume? Le st1·11ooze (01· llf'e anrait-il pour eorollaire la lutte pour le plaisir~ .\ux jeunes messieurs, Yides cle cœur et de cervelle, <1uinous rnillent agréablement sur ce quïls nomment notre sentimentalisme, 1tous pourrions répondre en les accusant de sensiblerie, eux, qui poussent des cris d'horrelll' à la Yued'un travailleur blessé, ou d'une plaie ~,ociale ,;aignante; cette sensiblerie-hl est sœu r de l'égoïsme, elle ne ressemble pas à la sensibilité du médecin on du philosophe qui regarde le mal en face pour le guérir, et qui n'exige pas des gardénias ù la boutonnière et des plastrons empesés it la place du cœur . .\gréez, etc. E. RENOULT 18, rue de Belfort ~Yot1·eégli::;ee,i ruine esi pleine cle coulewrres; L'herbe y c,·oit. (Ruy-Blas). Les promeneurs peuvent constater le fait à }'.église B1bliotecaGino Bianco

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