Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 3 - 1 giugno 1890

A PROPODSU f' ~IAI La journée du jeudi, premier mai 1890, revêtit selon les villes et les peuples d'Europe des caractères divers; il est it peu près impossible de présumer quelles en seront les conséquences; cette entente significatiw d'une forte proportion des populations ouvrières doit faire réfléchir, bien qu'elle n·ait été parfaite que pour accepter la date conYenue et prendre l'engagement de manifester publiquement de façon quelconque : mais cette journée est inquiétante parce qu'elle est le signe et la menace d'une anarchie déjà créée,e1wahissante, et qui peut bouleYerscr les conditions sociales si les gouYernants ne se décident :1 intcnenir aYec des intentions de justice et de loyauté. La crise est due aux gom·ernants. aYidcs, pour euxmêmes ou pour leurs états. d'argent. de situations, de force militaire, ou de prééminence politique. ll n'est pas nn état d'Europe qui ne soit ù la limite exlt'ême (quand il ne l'a pas dépassée, comme l' llalie) de son équilibre économiquc,au point Jù <;etéquilibre qui doit être stable,et qui l'est naturellement, deYient instable. clans le sens math{•- matique, et entraîne l'effondrement. Les gouYernants ignorent ce que peut être l'hygiène des grands organismes it eux conliés; ils ressemblent aux entraîneurs poussant leurs chevaux jusqu'ù rétat où le moindre effort supplémentaire fait claquer quelque membre ou rompre quelque organe, quand ces désordres ne se produisent même par le fait seul de l'entraînement intensif. Mais il est infiniment veu probable que les souverains, les cabinets ou les chambres se décident à prendre en BibliotecaGinoBianco

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