Le Contrat Social - anno XII - n. 4 - dicembre 1968

B. SOUVARJNE La prospérité de ces compères devait leur susciter des émules et désormais ils n'ont plus de monopole. Deux de leurs imitateurs, I. Iakouchov et V. Skorodoumov, ont «eu» le Figaro qui a passé leur papier : « J'étais le confident de Malenkov», signé Ilj a Molin (22 avril et suiv.), déjà publié dans llluslrierle Zeilung en Allemagne. Le plus remarquable dans ce papier, c'est son vide absolu : le confident n'a pas la moindre confidence à divulguer et pas une ligne de son verbiage n'offre le moindre intérêt. Ce fut donc écrit pour make money tandis que l'équipe Bessedovski-Kossiakov et consorts travaillaient en outre pour faire de la désinformation et de l'intoxication favorisant le jeu soviétique. Sans prétendre recenser tous les faux qui pullulent dans la presse à des fins diverses, ce qui devrait être la tâche du ministère de l'Information, signalons encore le prétendu « document» sur M. Thorez que le Figaro du 3 août 1948 tenait de la « Page internationale». Et aussi les fausses « précisions» d'un capitaine Silov, cousin germain de Kalinov et de Krylov (même source). La correspondance Staline-Tito, dans Carrefour du 30 juin nal de Genève, etc. M. Cahen-Salvador, dans France-Illustration de septembre 1953, a osé publier un papier << sensationnel >>de ce suppôt des nazis prédisant que !'U.R.S.S. allait gagner contre les U.S.A. << la bataille des calories >> (sic), c'est-à-dire produire à bref délai de quoi combler d'aliments sa population et nourrir les sous-alimentés du monde entier (cf. B.E.I.P.I., n° 96). 14. M. René Payot n'a pas seulement considéré comme << un précieux document >>les imbécillités du faux Budu (Journal de Genève, 23 avril 1953), et par charité nous ne citerons rien de son commentaire délirant, il avait publié du 27 juin au 12 juillet 1949 le faux Journal du faux Krylov, tissé de mensonges qui donnent la nausée. Mis en garde par quelqu'un de qualifié, il prit l'air entendu de celui qui en sait long sur l'auteur. Le faux était copyright << La page internationale >>, c'est-àdire Bessedovski, l'homme qui écrivait << pour les idiots >>c, e qui n'est guère aimable pour ses clients du Figaro, du Journal de Genève et tant d'autres. (Cf. l'article de R. Wraga rapportant sa conversation avec Bessedovski et les propos cyniques, mais très pertinents, du faussaire, in B.E.I.P.1., n° 139). Autre invention du même gaillard : un pseudo-neveu de Béria, échappé de son pays juste pour faire des << révélations >> à Bessedovski (cf. B.E.I.P.l., n° 106 : Memento). 15. Le mémorandum omettait de mentionner l' Intelligence Digest de l(enneth de Courcy : lacune regrettable, car ce fricoteur mondain a trompé toutes sortes de gens, par exemple M. Jacques Bardoux (cf. << Voici les BibliotecaGino Bianco 271 1948, est entièrement fausse. De même, les « Instructions secrètes du parti communiste allemand à ses troupes de choc», dans ~e Figaro du 6 juillet 1948. Tout cela a permis au journal con1munisle Action d'étaler sur une page entière des fac-similés de ces faux, le 14 juillet 1948, sous le titre« Un faux par jour», avec les commentaires appropriés que l'on devine. Un tout récent nu1néro du B.E.I.P. l. (le 133) a mis en pièces le livre du faux neveu Budu sur Malenkov ainsi que la pseudobiographie de l'auteur malencontreusement imprimée sur la couverture (et illustrée d'un portrait, par surcroît). Il faut espérer que M. René Payot, du Journal de Genève, qui prend au sérieux les élucubrations rocambolesques du sieur Bessedovski 14 ; que le P. du Passage, dont un compte rendu de Svanidzé a paru dans les Eludes de la Société de Jésus; que tant d'autres commentateurs et publicistes, éditeurs et directeurs de publications, si longtemps abusés par des faussaires voudront bien prêter attention désormais aux réfutations bien motivées, aux avertissements que des critiques sincères et compétents écrivent à l'intention des honnêtes gens 15 • instructions secrètes de Khrouchtchev >>,dans Carrefour, 14 décembre 1955). Ce journal présentait M. Bardoux comme << l'un des spécialistes français les plus avertis des problèmes de politique étrangère (!) dont mieux que personne il connaît les dessous (!) ... Chef de cabinet du maréchal Joffre, délégué de la France à de nombreuses conférences internationales, puis à partir de 1946 président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale (!), il a eu l'occasion d'approcher les personnalités les plus importantes et de se renseigner aux meilleures sources (!). Cela donne encore plus d'autorité aux documents... dont il garantit l'authenticité (!) et dont il prend l'entière responsabilité (1) >>.Comme de bien entendu, les pseudo-documents sortaient de l'encrier de Bessedovski, l'un des fournisseurs de I<. de Courcy. Le faux en question, paru dans l' Intelligence Digest de juillet 1955, publié sous la caution de M. Bardoux dans Carre( our en décembre, fut reproduit à Rome dans l l Popolo et imperturbablement cité par le Figaro du 3 janvier 1956. Cf. Est el Ouest, n° 144, du 16 janvier 1956, qui non seulement démasque K. de Courcy, mais dénonce un autre faux << qui sent le Bessedovski à plein nez», annoncé par un article démentiel sur six colonnes de Carrefour (30 novembre 1955) : << I<.apitza, père de la bombe atomique », par un faux A. N. Biew, << chef des gardes du corps de Staline>>(Pierre Horay, éd.). Rien d'étonnant si le B.E.I.P.I. rappelle une fois de plus le n1ot de Bessedovski à R. ,vraga : << l\iloi j'écris des livres pour les idiots >>L. e Soir, de Bruxelles. à égale1nent fait ses choux gras, du « l\1lystè-re Kapitzn »

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