LE CONTRAT SOCIAL le COMJ?il f()(Jjf ,,.,,,, l,istori4ur d crÎIÎIJHJrrs f,ûts d tirs iJlts Rédaction -Administration : 199, boulevard Saint-Germain, Paris 1• LITtré 12-81 A la fin du premier trimestre de 1968, il nous avait fallu faire face à des difficultés accrues, matérielles et autres, pour continuer la publication de cette revue au rythme antérieur, et nous avons dû nous en expliquer avec nos lecteurs, dans le n° 1 de notre douzième année (p. 92). La décision prise alors, « sans illusion aucune quant à l'avenir prévisible », d'espacer la périodicité tout en augmentant le nombre de pages pour que les abonnés ne soient pas lésés, c'est-à-dire de devenir revue trimestrielle paraissant sur 96 pages environ au lieu de 64 en moyenne, cette décision a été déjouée par les « événements » de mai 1968, la « révolution introuvable » commentée par Raymond Aron que commente à son tour Léon Emery dans le présent numéro de la revue. Après la paralysie des mois de mai et Jum, puis les séquelles des mois d'été suivants, nous n'avons pu sortir qu'a l'automne un n° 2-3 de 94 pages, daté d'avrilseptembre, tout en reconnaissant « notre incertitude croissante quant à l'avenir» et, limitant désormais notre ambition à terminer convenablement l'année en cours, nous avons renoncé à recueillir les abonnements, nouveaux ou renouvelés : tous les chèques et mandats reçus depuis septembre dernier ont été renvoyés aux expéditeurs, malgré le « défaut de pécune » qui allait faire obstacle à l'achèvement de notre publication sous la forme de ce n° 4 du vol. XII et dernier. La date à laquelle sort ce numéro final dit assez quel mal nous avons eu à tenir notre dernière promesse. Le plus étonnant, surtout pour nous, est d'avoir réalisé contre vent d'Est et marée noire cet ultime numéro de 116 pages. S1nous nous abstenons de relater en détail les épreuves traversées pour y parvenir, c'est que nous risquerions de paraître exhaler des plaintes, alors que notre attitude se conforme en réalité au conseil d'un grand philosophe : ni rire, ni pleurer, mais comprendre. Sur la morale de notre histoire, voir l'article Suite et fin en tête de ce numéro final. Alors que ne manquent pas les causes de pessimisme, nous avons eu la surprise émouvante d'un nombre mattendu de lettres réclamant ce n° 4 que personne n'avait reçu et dont nul ne pouvait savoir qu'il était encore à paraître. Ces lettres témoignent de l'intérêt porté à notre publication et à nos idées, de l'attention avec laquelle nos correspondants suivaient notre effort : qu'ils en soient remerciés ici collectivement. Au chapitre des remerciements confraternels doit figurer d'abord la revue Problems of Communism à laquelle nous sommes redevables de nombre d'articles très appréciés des lecteurs ; Mr. A. Brumberg, son directeur, nous a toujours aidés de la meilleure grâce. Nous remercions aussi le New Leader et la National Review, qui nous ont permis des emprunts, ainsi que l'ex-Congrès pour la Liberté de Ja Culture, qui nous avait accordé une autorisation d'emprunter dont nous n'avons presque pas usé, faute seulement des moyens nécessaires. Quand nous aurons mentionné le Bulletin de Biblioteca Gino Bianco 299 Paris et Est et Ouest, ainsi que le Bulletin de l'Institut pour l'étude de !'U.R.S.S., nous pensons n'avoir oublié personne. Après les remerciements, les excuses : dans notre n° 6 de 1967, nous avons dit que l'insuffisance de nos moyens s'est fait particulièrement sentir dans la revue des livres nouveaux, à propos de laquelle rubrique nous éprouvons d'amers regrets vis-à-vis des auteurs défavorisés. Parmi ces derniers, nous citions Raymond Aron, Charles Tatu, Roger Lévy, Charles Corbet, Claude Pichois, et d'autres auxquels la revue a rendu justice entre-temps. Dans le présent numéro paraissent quatorze comptes-rendus : il aurait fallu en donner au moins autant chaque fois, ce qui impliquerait un noyau stable de collaborateurs disponibles et une périodicité plus fréquente ou un nombre double de pages. Ces conditions n'étaient pas remplies et se sont avérées irréalisables. D'autre part, les matériaux s'accumulaient pour d'autres articles, d'autres rubriques d'égale importance, et souvent c'est d'abord l'actualité qui commande. Bref, reconnaissons que des moyens essentiels nous ont fait défaut et qu'en notre monde en détresse, il ne suffit pas, comme dit une épître aux Corinthiens, d'avoir « la foi jusqu'à transporter des montagnes». Le sentiment du devoir et l'ardeur au travail ne suffisent décidément pas à porter plus longtemps le poids d'une revue aussi exigeante et si peu soutenue de son audience. Notre regret est grand de décevoir des amis qui en attendaient des textes promis sur Simone Weil, sur Isaac Babel, sur Panaït Istrati et d'autres. Mais « mieux vaut la fin d'une chose que son commencement », dit aussi !'Ecriture, qui, une fois de plus, nous aide à conclure. - ARKADIGAIEV, ancien collaborateur de la Pravda et des Izvestia jusqu'à la dernière guerre, a pu se réfugier à Munich. Il contribue aux publications de l'Institut pour l'étude de !'U.R.S.S. pour les rubriques traitant de la presse et de la littérature. - TIBORSzAMUELYq,ui enseigne la science politique à l'Université de Reading, apparentée à celle d'Oxford, écrit pour le Spectator de Londres et pour d'autres revues anglaises des articles qui pourraient tous paraître dans le Contrat social. D'origine hongroise, comme ses nom et prénom l'indiquent, il a vécu et s'est instruit en Angleterre, en Russie soviétique, en Hongrie, en Afrique, avant de se fixer à Londres, plein d'expérience et mûri par des épreuves de toutes sortes. Son oncle, Tibor Szamuely aussi, Commissaire du peuple dans la Commune hongroise de 1918, avait succombé lors de la contre-révolution de l'amiral Horthy, et son père a péri sous la terreur de Staline. (Voir l'article de N. Boukharine sur Tibor Szamuely l'aîné dans le Bulletin communiste, n° 6, du 22 avril 1920). Le neveu a fait ses études à l'Université de Moscou avant de devenir professeur d'histoire moderne à l'Université de Reading (comté de Berskhire). - IouRI KROTKOVd, ont nous avons déjà donné un récit dans notre n° 2, vol. XI, de mars 1967, est né à Koutaïs (Géorgie) en 1917, l'an Ide la Révolution russe. Ayant travaillé pour diverses agences d'information soviétiques et voyagé dans plusieurs pays, il a obtenu le droit d'asile à Londres en 1963. Un livre de lui, The Angry Exile, a été publié en 1967 à Londres. Ses souvenirs sur Pasternak ont paru en russe dans Grani, à Francfort. Nous sommes redevables de ses pages sur les derniers jours de Pasternak à l'Institut pour l'étude de !'U.R.S.S., sis à Munich.
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