QUELQUES LIVRES terre, et d'entente cordiale avec les Etats soumis aux partis communistes. L'auteur rappelle ce que les Américains ont fait pour la France, ce que les Soviétiques ont fait contre la France, et souligne l'importance de la morale internationale, en ces termes : « Les Français croient à la valeur de l'amitié dans les relations internationales. Ils pensent que les alliances sont plus solides entre peuples liés par une même civilisation et attachés aux institutions démocratiques. Ils ont le sentiment confus que la France ne joue pas franc jeu avec son principal allié, les Etats-Unis, que ce faisant elle n'agit pas selon son propre intérêt, que le chef de l'Etat les engage dans une aventure. » Après cette prémisse morale, M. Guy de Carmoy expose méthodiquement les faits dont la connaissance est nécessaire pour nourrir une conviction politique bien motivée : conclusion du traité de l'Atlantique-Nord en 1949, organisation concertée pour l'application du dit traité, rapports de forces dans l'Alliance et entre l'Ouest et l'Est, stratégie de l'Alliance, crises entre l'Est et l'Ouest, succès et échecs de l'Alliance, proposition d'un directoire à Trois par de ·Gaulle, force francaise de dissuasion, itinéraire de l'Est à l'Ouest, retrait de l'O.T.A.N. par la France, motifs et conséquences. Au terme de cette analyse, la brochure invite chacun à « mesurer l'écart entre le rêve gaulliste et la réalité géostratégique », pour conclure que la sécurité, la prospérité et la réputation de la France sont en cause. On souhaiterait que cette réfutation des thèses officielles soit plus largement répandue dans l'opinion publique, tout en regrettant son mutisme sur le fait essentiel qui a retenu la présente revue depuis sa fondation : la guerre politique et psychologique menée avec tant de succès depuis vingt ans par le pouvoir soviétique et ses alliés, satellites et auxiliaires contre la civilisation occidentale. HENRI DE MONTFORT : Le Massacre de Katyn. Paris 1966, la Table ronde, in-8 de 198 pp. RAPPELONSce dont il s'agit : environ 12.000 militaires polonais, la plupart officiers, prisonniers des Russes soviétiques pendant la guerre de 1939, internés dans les camps de Kozielsk, Starobielsk et Ostachkov, ont été BibliotecaGino Bianco 293 exterininés froidement, méthodiquement, au printemps de 1940. Par qui? A cette date, l'armée soviétique occupait les lieux. On était sans nouvelles des disparus. En avril 1943, la présence des troupes allemandes permit aux nazis de découvrir à Katyn, dans la région de Smolensk, des fosses communes contenant 4.14 3 cadavres de Polonais (chiffre porté ultérieurement à 4.253 ). Gœbbels fit grand cas de cette découverte affreuse, accusant les communistes de ce crime particulièrement odieux, le massacre de prisonniers sans défense, tous tués d'une ou deux balles dans la nuque (procédé classique du Guépéou). Radio-Moscou répliqua aussitôt en accusant réciproquement les Allemands, contre toute évidence. Le gouvernement polonais en exil à Londres demanda une enquête impartiale, celle de la Croix-Rouge internationale, insoupçonnable de parti pris. Staline eut le cynisme non seulement de s'y opposer, mais d'en prendre prétexte pour rompre avec le gouvernement polonais de Londres. Churchill et Roosevelt, qui ne comprenaient rien à la mentalité de Staline et croyaient l'amadouer en lui faisant des politesses, regrettèrent l'initiative polonaise de Londres. Les Allemands qui, pour une fois, tenaient le bon bout, proposèrent de créer une commission d'enquête internationale de médecins légistes et de criminologistes éminents qui, effectivement, se constitua, formée de personnalités de douze pays où figurait, pour la Suisse, le Dr François Naville dont l'autorité morale et la réputation scientifique sont au-dessus de toute atteinte. Cette commission se rendit sur place, enquêta librement, ne subit aucune pression, procéda aux investigations, autopsies et analyses nécessaires, conclut unanime à la culpabilité soviétique. (C'est-à-dire de Staline, car seul Staline a pu ordonner une tuerie pareille.) Aux conclusions objectives, parfaitement motivées de la commission d'enquête, les communistes répondirent par leurs injures, imprécations et vociférations habituelles : on sait ce qu'elles valent. Une sinistre comédie se livra en 1946 au procès de Nuremberg où le procureur soviétique eut l'impudence inouïe d'imputer aux Alle111andsle massacre de Katyn, à l'aide de faux témoins dérisoires, tandis que la démonstration contraire ne pouvait se produire ; néanmoins, le jugen1ent du tribunal ne mentionne absolu1nent pas Katyn, ce qui exonère les Allemands de ce crime. Après la mort de Roosevelt, la Chambre des représentants à Washington décida sur le tard, en 1951, de nommer à son tour une commission d'enquête qui, ayant accompli un travail minutieux et approfondi,
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