LE·CONTRAT SOCIAL un homme étaient impliquées dans l'affaire et que sous tous les rapports cela comportait de la· cruauté ... » (cf. National Review, rubrique « On the Left », 5 décembre 1967, et Herald Tribune, Paris, 17 novembre 1967). On voit que ce type aussi dégoûtant au moral qu'au physique et qu'en politique ne veut.pas se laver, mais prête la main au lavage des cerveaux, et qu'il bat sa femme tout en s'indignant qu'on batte des_agresseurs communistes. Le Monde, décidément, sait ,choisir les parangons de vertu qu'il propose inlassablement à l'admiration de ses lecteurs. . La lugubre mise en scène du « tribunal Russell » n'est qu'un des mille épisodes de la campagne universelle menée, non pas pour la paix ·au Vietnam, mais pour la prolongation de la guerre jusqu'à défaite américaine et victoire du communisme. Les conquérants sans scrupules qui ·ont soumis le Tonkin et en partie l' Annam convertis en termitières sous une terreur stalino-tchékiste impitoyable veulent mater le reste de l' Annam et la Cochinchine par le terrorisme, puis envahir le Laos et le Cambodge où, déjà, leurs agents sont à l'œuvre pour frayer les voies. Seuls les Américains font obstacle, et c'est pourquoi une entreprise pseudo-pacifiste de mensonge et de haine télécommandée de Moscou se déploie partout dans le monde pour dénoncer les Etats-Unis comme agresseurs et impérialistes jusqu'à ce que le dégoût et la lassitude gagnent la classe politique américaine et l'incitent à se replier dans son isolationnisme naguère traditionnel. En vérité cette entreprise est· une intense « guerre froide » qui, parallèle à la guerre sanglante du Vietnam, entraîne dans le sillage de l'action communiste une multitude de gens sincères, horrifiés par les horreurs que le journalisme américain, le cinéma américain, la télévision américaine leur prodiguent à l'appui des hostilités politiques déchaînées contre l'Amérique. Alors que tant d'inconscients et de bavards floués par des sophistes et des cyniques affirment que la « guerre froide » appartient au passé, elle s'intensifie au contraire, et surtout dans les pays où le régime bourgeois cherche à complaire aux pouvoirs communistes. Ainsi notamment en France, dont le gouvernement fait cause commune avec Moscou et Pékin, avec · Belgrade et La Havane, avec Le Caire et New Delhi, en accusant Washin~on d'agression, en mettant la radio et la télévision d'Etat au service des thèses communistes. Ainsi également en Suède, où le gouvernement se prête aux démonstrations publiques fomentées par le parti soviétique auquel l'Etat accorde ouvertement une subvention annuelle, et où l'Académie du Septentrion pourri décerne systématiquement les pri:, Nobel à des médiocres et à des dévoyés Biblioteca Gino Bianco 89 qui passent le plus clair de ·leur temps à ·signer des déclarations, des pétitions, des manifestes en faveur des suppôts de Staline notoirement coupables de massacrer des prisonniers, de mutiler des innocents, d'enterrer vivants des captifs, d'éventrer des femmes enceintes,- -de tuer froidement des fillettes. Le State Department a enfin (8 mars) rappelé« pour consultation·» son ambassadeur à Stockholm, mais bien tard, et -apparemment sans comprendre que cela ne suffit pas à endiguer le raz ·de marée diffamatoire qui suscite contre les Etats-Unis une pression politique et morale croissante, « suprême espoir et ·suprême pensée» des ennemis mortels de notre civilisation débile. Aucune nation d'ailleurs n'a de politique extérieure ·possible, qui soit logique, cohérente et donc efficace, tant qu'elle craint une guerre mondiale comme conséquence du moindre de ses actes. Depuis bientôt un quart de siècle, Staline et ses continuateurs font peur aux ·peuples trompés et même à leurs dirigeants obtus en évoquant une guerre mondiale dans l' éventualité où que1qu'un s'avîserait de contrecarrer un mauvais coup de l'impérialisme communiste. Inévitablement la multitude des humanitaires ignares et des pacifistes bêlants fait chorus, non sans excuse puisque pas une voix influente, ayant audience universelle, ne s'élève pour rassurer les gens qu'inquiète la perspective de voir la guerre du Vietnam dégénérer en guerre mondiale. S'il existait un semblant de « leadership » américain, pour ne pas parler d'une « hégémonie » américaine, il ferait aisément justice de cette fable inventée par les maîtres chanteurs de Moscou et répétée _par feurs complices et leurs dupes (nous avons réfuté sans succès ladite fable depuis vingt ans dans !'Observateurdes Deux Mondes, puis dans Ie Contrat social). De même, s'il existait un semblant de« leadership» américain, il ne laisserait pas s'accréditer le mensonge suivant lequel la guerre du Vietnam serait le seul empêchement à une entente internationale, comme si une telle entente florissait avant la guerre du Vietnam, comme si Moscou et Pékin, Le Caire et La Havane, se gênaient pour créer, entretenir et attiser d'autres foyers de guerre ou de guérilla en divers lieux du globe. Loin de hâter l'heure de la paix, les grandes et petites manœuvres communistes et apparentées, sous quelque déguisement démocratique, pacifiste ou religieux qu'elles se camouflent, ne font que la retarder indéfiniment, car elles ne sauraient convaincre Washington et ne peuvent qu'encourager Hanoï à persévérer dans son agression infâme en escomptant une victoire par compromis final. On ne doit pas dissimuler que toute paix de compromis, toute solution équivoque telle que la prévision d'une « table des négociations » ou celle d'un « gouvernement de coalition » à constituer dans le Sud implique~ en définitive l'abandon de la
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