16 il faudrait passer à un socialisme « relatif », sans prétentions messianiques. Ce socialisme relatif ne suppose pas nécessairement l'acceptation de la révélation judéo-chrétienne, mais seulement un accord sur l'idée que « les sociétés historiques ne résolvent pas le problème de l'homme ». Leur rôle est plu~ modeste. Il faut « désacraliser le temporel », déclare J. Laloy. Les uns l'accuseront de verser dans le réformisme, et pourtant la distance est infinie, comme il le remarque, entre « la réalité du monde actuel : guerres, famines, fanatismes, violence, révolte, aveuglement, vanité, mensonge, sottise » et les réalisations du socialisme relatif, mais actif, qu'il envisage. D'autres le taxeront d'utopisme parce qu'il s'efforce, dans ses trois· ou quatre dernières pages, de donner un aperçu de ce qui pourrait se passer dans la perspective qu'il souhaite, et cependant il se rend parfai- . BibliotecaGino Bianco LE CONTRAT SOCIAL tement compte que « tout cela, qui est immense »·, ne peut se faire « sans.introduire dans le tissu social et international l'idée d'une amiti~ entre les hommes au-dessus des Etats et des régimes ». D'autres encore lui reprocheront de s'inspirer de la philosophie de l'histoire de Jacques Maritain et des encycliques des papes, et cependant qui dira jamais ce que Lénine et sa révolution ont perdu à rejeter le concours des inépuisables potentialités du christianisme ? Sans que Jean Laloy ait voulu donner un portrait de Lénine ni une histoire de la révolution d'Octobre, il a écrit dans ces trois cents pages où pas un mot n'est de trop, où chaque phrase a été pensée, la plus intelligente explication et de l'homme et des sept années dont il a été le plus efficace acteur. PIERRE PASCAL. ,
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