10 petite clique de ses amis, son refus de tenir compte, comme catholique fanatique, des sentiments des bouddhistes et de ceux des libres penseurs, l'isolèrent et le firent entrer en conflit avec une grande partie du corps des officiers. Les plans en vue d'assainir systématiquement les villages et de les protéger contre le terrorisme des Vietcongs ne pouvaient réussir, faute de moyens, bien qu'ils fussent justes dans leur conception et qu'ils aient été couronnés de succès en Malaisie. Il est vrai que là d'importantes troupes anglaises avaient participé aux opérations de nettoyage, alors qu'à cette époque les troupes américaines n'étaient pas intervenues au Vietnam. Les Américains n'envisageaient pas de fournir des troupes et ils étaient de surcroît mal informés, par des conseillers incapables, de la situation dans le pays. Ils soutinrent, au moins moralement, une révolte des officiers contre Diem, dans l'espoir que sa chute permettrait un large appui bouddhiste au nouveau régime, en même temps qu'une action plus efficace contre le terrorisme du Vietcong. Le 2 novembre 1963, Diem fut· assassiné par une clique militaire. La conséquence de ce coup de force ne fut pas une consolidation du pays et du gouvernement, une libéralisation du régime, un effort militaire plus poussé de l'armée et du peuple, comme l'avaient espéré les Américains. N'importe quel conseiller ayant quelque expérience politique aurait pu le prévoir, ce ne fur~nt que chaos complet, disputes sans fin entre cliques militaires, réduction des activités de l'armée, suppression de l'appui des catholiques, intervention toujours plus audacieuse des agitateurs bouddhistes et des conseillers communistes dissimulés dans leur ombre. En même temps, ce fut l'intensification du terrorisme vietcong renforcé par des effectifs nord-vietnamiens toujours plus nombreux. · Ainsi, la position du Sud comme Etat indépendant devint pratiquement désespérée. C'est dans ces circonstances que les Américains durent se résoudre à augmenter d'abord le nombre qe leurs « .conseillers militaires », puis, très rapidement, à faire intervenir des troupes. Il s~mblait alors que Vietcongs et Nord-Vietnamiens allaient conquérir tous les centres administratifs et occuper le pays. L'intervention des forces américaines para à ce danger. A nouveau, le Vietcong fut contraint à la défensive. Un gouvernement militaire put ·se constituer sous la direction d'un « baroudeur », le maréchal Nguyen. Cao Ky, énergique BibliotecaGino Bianco LE CONTRAT SOCIAL mais -dépourvu d'expérience politique (que l'on songe à son éloge d'Hitler; ..), lequel, en coopération avec les Américains, parvint en un temps relativement court (il. arriva au pouvoir le 12 juin 1965) à remporter des succès marquants dans les domaines militaire, politique et social. be tous_.ces succès, le plus important fut sans doute d'avoir· inis fin à _l'agitation bouddhi~te en· démontra.nt que les agitateurs ne parlaient nullement au nom de la· grande majorité de la pqpulation et ne représentaie11:t· que dè petites sectes fanatiques. ··· . . . . Par la suite, il parvint à regrouper l~s· génér~ux sous une direction unique et à . déjouer leurs tentatives de constituer des poµvoirs. politiques dans des régions _isolées.Des m_ouvements de. sécession_dans le nord . du· Sud-Vietnam échouèrent. . . Mais surtout il réussit à· organiser ·des élections auxquelles par.tidpèrent., le 11 septembre 1966, plus de 5 millions des quelque 8. millions d'électeurs, cela en dépit du terrorisme et. des mots d'ordre d'abstention lancés par la -plus grande communa.uté.bo~ddhiste~ · . . . De tels.. faits prouvent que l'affirmation- du Vietcong suivant laquelle·· il n'occupe pas ·seulement la plus grande partie :du pays, mais domine également la majeure partie de la population, est un bluff. Près de 80 % des électeurs inscrits -prirent part aux élections, · 2 %· seulement d'entre eux détruisirent leur bulletin de vote; ·ils élirent un parlement composé de 120 députés parmi 500 candidats de toutes -tendances, à l'exception des partis communiste et neutraliste interdits. Les électeurs purent exprimer sincèrement leurs suffrages et le secret du scrutin fut respecté ; des milliers d'observateurs, notamment des journalistes, ont pu s'en assurer. Aussi bien ceux--qui· critiquaient le gouvernement que ceux qui étaient en faveur d'un gou- .vernement civil purent se présenter libr.ement. Dans quel pays du monde communiste, dans quelle dictature du tiers- monde peut-on ..se targuer· de pareil état de choses ? Au· surplus d'autres faits; nombreux, sont venus confirmer que la grande majorité du peuple sud-vietnamien,. y compris -les bouddhistes, ne tient nullement au Vietcong· ni ne souhaite une union avec le Nord. Faut-il jeter dans les bras du Vietcong , et du Nord-Vietnam un pays qui ré~git de la sort_e ? Sur le plan soci~l, de nombreuses réalisation~ ont pu être menées à bien avec l'aide américaine. Une ·grande partie de la popuJation venue de territoires terrorisés par le Vietcong. a été transplantée dans des régions policées· pa-r le
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==