Le Contrat Social - anno XI - n. 4 - lug.-ago. 1967

252 · la part de Saint-Simon est fort mince, et qui trouveraient mieux leur place dans la section A, consacrée au contexte historique. Cette section A confirme amplement que ce qui intéresse l' aute~r, ce sont les aspects tardifs du· saint-simonisme, à l'exclusion de sa· genèse et de sa floraison. Faisant une liste des ouvrages généraux, il mentionne d'abord les tomes VII et VIII de !'Histoire de France contemporaine de Lavisse : ces tomes couvrent la période qui va de 1859 à 1914. Ensuite vient Georges Duv~au, à qui l'auteur attribue le tome III de !'Histoire du peuple français (qui est de Pierre Lafue) aussi bien que le tome IV, sans doute parce que seule la partie rédigée par Duveau ( « de 1848 à nos jours ») l'a intéressé.· Le numéro suivant est le Second Empire de Marcel Blanchard, puis vient le Second Empire d'Albert Thomas dans !'Histoire socialiste de Jaurès. Un peu plus loin, l'auteur cite Démocratie et Capitalisme de Ch. H. Pouthas (qui fait partie de la collection « Peuples et civilisations » et couvre la période 1848-1860), mais non le volume ~ Georges Weill qui le précède dans la même collection. Dans les ouvrages collectifs qu'on vient de citer (Lavisse, Histoire socialiste, << Peuples et civilisations »), il suffit de se reporter aux index pour voir que J. Walch .a pris soin d'éviter les volumes où se trouvent les pages sur Saint-Simon et sur le saint-simonisme. Il y a là de sa part un parti pris curieux, qu'éclaire la lecture des autres ouvrages relatifs au « contexte historique » : ils concernent à peu près tous la vie économique et financière. C'est donc cet aspect du saint-simonisme qui sera privilégié. Attitude admissible dans une étude particulière. Mais une bibliographie devrait être neutre, et servir aussi bien à ceux qui sont attirés par la genèse philosophique ou par la floraison mystique du mouv-ement qu'à ceux que retient l'influence du ~àint-simonisme sur l'industrie et la banque. r . * * * Venons-en au saint-simonisme lui-même. La section B s'intitule « Histoire du mouvement saint-simonien ». Il y a là onze grandes pages sur les archives saint-simoniennes de l'Arsenal, de la Bibliothèque nationale, des Archives nationales, etc., puis une liste des œuvres de Saint-Simon, une analyse des quarante-sept volumes de l'édition Dentu (Œuvres. de SaintSimon et . d'Enfantin ), une liste de « Textes choisis et rééditions », une page sur « les journaux des saint-simoniens », un paragraphe sur lâ correspondance, un autre· concernant « les renseignements biographiques ». Tout cela est ·Bibl.iotecaGino Bianco LE CONTRAT SOCIAL bâclé ~t inutilisable. A quoi bon résumer les titres des articles du Cata/,ogue général des manuscrits des bibliothèques publiques en France relatives au fonds Enfantin? Cela ne dispense pas de lire le catalogue si l'on veut savoir ce que contient chaque article. Cette observation vaut pour le reste des archives. Il suffisait d'indiquer où elles sont déposées, et sous quels numéros elles figurent. D'autre part, était-il nécessaire de consacrer une page au fonds La Sicotière, puisqu'il a été vendu sans que la modicité des prix ait incité nos bibliothèques publiques à user de leur droit de préemption ? Saut erreur, il n'y avait à l'hôtel Drouot, ce jour-là, aucun représentant de la Bibliothèque nationale : notre institution nationale s'est bornée à classer le catalogue de la vente. Il suffisait donc de renvoyer à ce catalogue les débutants à qui s'adresse notre auteur4. Qll:ant à !a « collection Charavay », firme commerciale, 1auteur fourvoiera les débutants en se bornant à écrire qu'elle « ne possède, actuellement (c'est. lui qui souligne), aucun manuscrit saint-simonien ». Si Henri Gouhier me~t~onne cette maison dans l'ouvrage qu'on a cite (tome II, p. 372), c'est - il le dit - parce que ses catalogues anciens font état de 90 pièces plus ou moins décrites avec résumés . . ' et citations, comme il est d'usage dans le commerce des autographes. A défaut des pièces originales, les fiches de catalogues peuvent être de quelque utilité. Pour les œuvres de Saint-Simon, il existe on l'a. dit, une bibliographie à peu prè~ exhaustive : celle des Mazzone. Jean Walch s'est ~ardé de la consulter. Il se home à copier Gouhier. Mot pour mot? Non : ici et là il lui faut modifier la forme d'une phrase et d'autre part il ajoute deux lapsus l'un dans une. date (n° 91), l'autre dans un ti~re (n° 98). Mais il laisse l'abréviation « R.O. » (n° 92) qui parfaitement claire pour les lecteurs d'un livr~ f~ndamental su,r Auguste Comte, risque de derouter les debutants en études saint-simoniennes à qui s'adresse notre auteur. Enfin il oublie, malgré l'indication donnée par Gouhier (au tome III, 1941, p. 420) d'ajouter les pièces de la polé~ique ~vec Re_dern. L'ouvrage des Mazzone lui aurait permis d'être encore plus complet, et (par exemple) de mentionner la première édition de la Parabole avec sa date e~ac!e. D'~~tre part~ on remarquera que Walch negli~e d aJouter a la liste de Gouhier le premier opuscule que Saint-Simon ait fait im4. Il était en outre superflu de renvoyer (p 43) à fonds La . Sicotière disparu pour y consulter d·es I tt ce devenues maccessibles. e res

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