Le Contrat Social - anno XI - n. 4 - lug.-ago. 1967

DOCUMENTS quels, lors des poursuites contre les« ennemis à l'intérieur du Parti», outrepassaient grossièrement les bornes de la loi et transmettaient des accusations injustifiées. En portant un jugement sur le travail de Gottwald pendant cette période, nous devons également prendre en considération son grave état de santé qui, de temps à autre, lui interdisait de travailler 12 • Il serait cependant injuste de ne blâmer que le seul Gott,vald pour les erreurs et les fautes commises pendant la période en question, car la responsabilité en incombe à l'ensemble de la direction du Parti entre les membres de laquelle il n'existait pas de relations saines, loyales et fraternelles. Nous devons également répondre à la question de savoir si les principaux responsables du Parti étaient conscients du fait que des poursuites étaient déclenchées contre des personnes qui n'avaient commis aucun acte criminel. On répondra tout simplement qu'ils n'en étaient pas conscients. La direction du Parti recevait des informations fausses et non vérifiées. Et surtout la grande confiance que Gottwald inspirait au peuple avait créé une situation dans laquelle ses vues et ses suggestions étaient acceptées sans susciter de réserves 241 direction collégiale, s'ils avaient soumis à une discussion critique fondée sur les principes les questions liées aux procès politiques. Or il n'en fut pas ainsi, étant donné que notre Parti lui aussi était, dans une large mesure, infecté par les effets du culte de la personnalité et ses manifestations négatives. Une responsabilité particulièrement lourde dans le mépris de toute loi pendant cette période incombe à Ladislav Kopriva. Le Parti l'avait nommé ministre de la Sécurité nationale dans une situation complexe, en tant que membre du présidium du Comité central et fonctionnaire du Parti depuis de longues années. Il ne remplit pas sa tâche dans le rôle qui lui avait été confié. Il poursuivit de plus belle la néfaste politique contre les prétendus ennemis à l'intérieur du Parti et appliqua lui-même activement des méthodes illégales dans les enquêtes sur des fonctionnaires du Parti et de l'Etat. Pour cette raison, le Comité central a décidé de l'exclure du Parti. Un rôle important a été joué par Alexis Cepicka, bien connu pour sa mégalomanie et ses goûts autoritaires. Il s'insinua dans les bonnes grâces de Gottwald et abusa de sa confiance. En cela il fut guidé par l'ambition, l'arrivisme et la soif de pouvoir qui sont à la ni de doutes. A l'origine de cet état de choses réside le fait qu'une attitude dénuée de critique se manifestait envers la direction du Parti et envers la personne de Klement Gottwald en particulier et que le principe léniniste d'une discussion collective approfondie de toutes les questions importantes n'était pas .- source de ses initiatives extraordinaires pour débusquer de prétendus ennemis à l'intérieur du Parti. Pour ses erreurs, il fut révoqué de son poste de ministre de la Sécurité nationale res_pecté. : · 1 1 ,; . ~;-.._ ; ,, ,:, .... Le Comité central entend répondre avec la même franchise sur le point de savoir si les événements en question auraient pu être prévenus. Malgré la complexité des conditions existantes et l'atmosphère générale qui régnait .t pendant le culte de la personnalité, nous devons dire qu'ils auraient pu l'être. Les principaux fonctionnaires du Parti se connaissaient les uns les autres de longue date pour avoir travaillé ensemble et ils auraient dû émettre au moins des doutes sur l'authenticité des crimes dont on suspectait les accusés. Cela aurait pu être évité s'ils s'étaient conformés strictement aux principes léninistes de la vie du Parti, de la démocratie interne et de la • 12. Ni les faits ni les matériaux publiés ne supportent 1a·ver1ion qui fait de Gottwald un être chétif. Au contraire, parmi les dirigeants du Parti, Gottwald fut le seul à l'époque à résister à la pression soviétique et à ne pas croire aux accusations portées contre des communistes tchèques et slovaques qui lut étalent communiquées par les services de sécurité. Finalement, lorsqu'il dut céder aux ordres de Staline et approuver, avant même la sentence du tribunal, une liste de onze camarades destinés à être condamnés à mort, 11prit sur lui de barrer les noms de deux victimes (Margelius et Frabk). Les fonctionnaires de la Sécurité soviétique rétablirent les deux noms, le plan prévoyant l'esécutlon de onze victimes aélecUonnéea devant être mené à bien. Biblioteca Gino Bianco et perdit son titre de membre du Bureau politique; des enquêtes ultérieures ont d'ailleurs révélé que sa culpabilité était bien plus grande qu'on ne le supposait en 1956. Pour ces raisons, le Comité central a décidé de l'exclure du Parti. Les enquêtes menées en 1962-63 ont montré qu'une responsabilité majeure dans les infractions commises à l'encontre de la légalité incombe aux ministres adjoints de la Sécurité publique de l'époque, A. Prchal et K. Kostal, ainsi qu'à d'autres fonctionnaires de rang élevé; à leur sujet, les mesures appropriées ont déjà été prises. Après la révocation de Kopriva, le camarade K. Bacilek a été nommé ministre de la Sécurité publique, mais, en fait, il n'en a pas assuré la direction. Ce qui ne saurait diminuer sa responsabilité pour les mesures prises contre des responsables du Parti sur la base d'accusations ridicules obtenues au cours d'enquêtes poursuivies après son arrivée au ministère. C'est également alors qu'il était ministre qu'a eu lieu le procès illégal du prétendu réseau de conspiration contre l'Etat. Il a aussi pris part aux fausses accusations contre G. Husak, L. Novomesky et d'autres. Le Comité central a, dans ces conditions, accepté sa demande de

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