revue ltistorÎtJUeet critique JeJ faits et Je1 iJée1 Juillet-Août 1967 Vol. XI, N° 4 DÉFAITE SOVIÉTO-ARABE par B. Souvarine POINT N'ÉTAIT BESOIN d'être prophète pour s'attendre à une nouvelle guerre au Proche-Orient, tandis que politiciens et diplomates occidentaux se berçaient de fables sur une fallacieuse « détente » internationale et sur une prétendue « coexistence pacifique ». Dans la présente revue, et sans remonter plus haut que l'année dernière, l'article Mipaix, mi-guerre (n° 2 de 1966) disait entre autres : « Le sang coule en abondance et sans cesse au Proche-Orient depuis que Moscou prodigue des armes aux clans et aux cliques arabes. L'Egypte envahit le Yémen, intervient en Syrie, menace l'Arabie et harcèle Israël par la seule vertu de ses armements soviétiques. L'Algérie économiquement faible déploie (contre qui ? ) un militarisme insolent grâce aux chars et aux avions de même origine. En Ethiopie, en Somalie, en maints pays africains primitifs, Moscou envoie de quoi mettre à feu et à sang de vastes contrées jadis très calmes, comme en Birmanie, au Cambodge et autres pays asiatiques naguère paisibles. Inutile de rappeler comment Cuba est devenu un arsenal au titre de la coexistence pacifique. » Notre article sur la Troisième guerre mondiale ( n ° 6 de 1966) concluait en ces termes : « Il semble probable qu'à défaut de guerre au Vietnam, les états-majors communistes en feront surgir une autre ailleurs, ne serait-ce qu'au Proche-Orient où elle sévit déjà, limitée. au Yémen, non sans l'appui de Moscou à Nasser, et où s'accumule en Egypte, en Syrie, en Iraq, en Somalie, un formidable arsenal d'armements soviétiques ... Il faut pourtant re~arder la réalité en face et comprendre que le programme communiste, à Moscou comme à Pékin, est Biblioteca Gino Bianco une déclaration de guerre au monde libre tout entier, non aux seuls Etats-Unis, guerre sui generis, sporadique, sur le fond habituel d'inlassables hostilités politiques, et dont les péripéties ne cesseront de surprendre les dupes incorrigibles de la coexistence pacifique inventée par Staline. » L'article Polémiques sur le Vietnam (n° 1 de 196 7) insistait encore : « Il faut être aveugle et sourd pour ne pas voir et entendre que la Russie soviétique prépare au Proche-Orient la guerre suivante. Aux deux extrémités de la mer Rouge, tant en Egypte qu'en Somalie, les armements s'accumulent, d'origine soviétique, ainsi qu'en Syrie plus au nord, en Algérie plus à l'ouest. Une guerre fait rage au Yémen, aussi exécrable qu'au Vietnam, et l'agression égyptienne contre les frères arabes n'est pas moins caractérisée que celle des Nord-Vietnamiens contre leurs frères du Sud, ni plus imaginable sans l'aide matérielle soviétique. Les « intellectuels » qui se dénomment de gauche donnent la mesure de leur sincérité en gardant un silence complice sur les atrocités commises par Nasser au Yémen et sur les préparatifs de guerre contre l'Etat d'Israël. Sans doute sontils trop occupés à diversifier et à multiplier leurs manœuvres cousues de fil écarlate au service de l'impérialisme communiste. » Encore dans notre dernier Contrat social, quelques jours avant la troisième guerre chaude des Arabes contre Israël, il nous fallait démontrer (à propos du Vietnam) que l'Union soviétique et « tous les régimes communistes ont intérêt à une défaite américaine » ainsi que « ceux de leurs alliés, ceux de Nasser, de Boumediene et de leurs pareils ». Et que rien n'empêche les successeurs de Staline « d'alimenter
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