233 Etant donné que ces affaires en instance ont été dûment étudiées, le Comité central a résolu, approuvé en cela par le XIIe Congrès du Parti, que tous les faits se rapportant à la période 1949-54 devraient, dans l'intérêt de la vérité historique, être de nouveau examinés avec le plus grand soin. C'est ainsi que le camarade Antonin Novotny parvenait à des conclusions fondamentales dans son rapport à la session de novembre 1961 du Comité central. En même temps qu'il soulignait l'importance du nouveau programme du parti communiste soviétique pour les perspectives d'avenir de notre pays, il parla de l'influence et des conséquences du culte de la personnalité en tant qu'elles affectent notre vie. La tâche consistant à revérifier la matérialité des poursuites politiques fut confiée à une commission spéciale du Comité central du P.C. de Tchécoslovaquie, laquelle étudia tous les matériaux disponibles se rapportant à la période en question dans les archives du Comité central, des ministères de l'Intérieur, de la Défense nationale et de la Justice, ainsi que du ministère public. De plus, cette commission interrogea un certain nombre de membres du Parti et de fonctionnaires mêlés aux faits et qui pouvaient les éclair~r. En accord avec les résolutions du XIIe Congrès, la commission remit au Comité central un rapport d'ensemble avec des conclusions générales et des propositions concernant les cas individuels 4 • Au cours de sa session des 3 et 4 avril, le Comité central a approuvé le discours du camarade Novotny et le rapport sur la violation des principes du Parti et du droit socialiste pendant la période du culte de la personnalité. En même temps, il a décidé que le· Parti serait informé par des voies intérieures et par le moyen de ce communiqué confidentiel. En l'occurrence, la position du Comité central est que le Parti doit savoir toute la vérité, afin que pareils phénomènes. ne pui~sent jamais se répéter et que ne subsiste la moindre tache sur l'histoire du parti communiste de Tchécoslovaquie et ses glorieuses traditions 5 • 4. Le document ne révèle pas les noms des membres Je cette commission spéciale. Des communistes slovaques, parmi lesquels l'actuel premier ministre .T. Lenart, prirent une part importante à ses travaux, étant donné que l'objectif essentiel était d'établir si oui ou non les prétendus • nationalistes bour,eois • slovaques (Clementis, Husak, Holdos et nombre d autres) étaient effectivement coupables. La commission travallla plusieurs mois dans un isolement presque total au clottre de l'ordre des Barnabites à Prague. Elle eut accès à une masse de documents et matériaux demeurés Jusque-là secrets, la plupart provenant des archives du Parti. Des témoins furent entendus. Lorsque les travaux se terminèrent en mars 1963, plusieurs membres de la comml11lon, quoique tenus à la discrétion, ne cachèrent pas leur • horreur • devant ce qu'ils avalent découvert. Ils affirmèrent que la culpablllté du bureau roUtlque tout entier ne faltmlt aucun doute. Le rapport nna établi par la commission fut considéré comme • inacceptable • par plusieurs membres du secrétariat du Comité central. Biblioteca Gino Bianco DOCUMENTS Au COURS des enquêtes menées en 1962 et 1963, les faits suivants ont été établis. Sous l'effet du culte de Staline, et en raison des graves erreurs commises par lui, le mouvement communiste international, notamment dans les années qui ont suivi la guerre, s'est trouvé affecté par un nombre croissant d'attitudes· malsaines et de mots d'ordre, de méthodes et de procédés erronés; et cette situation s'est reflétée dans le travail de chacun des partis communistes. Un rôle particulièrement négatif a été joué par la thèse de Staline suivant laquelle la lutte des classes ne fait que s'aggraver après la victoire de la classe ouvrière et au cours de l'édification d'une société socialiste. La conséquence de cet état de choses s'est traduite sur le plan international par une violation des principes léninistes sur les relations entre les partis communistes et les pays socialistes, violation qui doit être imputée à l'immixtion péremptoire de Staline et à l'activité provocatrice de Béria et de ses complices. Comme on le sait, Béria s'engagea sur la voie de la provocation politique; en lTnion soviétique, il machina artificiellement de graves accusations et ordonna des poursuites injustifiées contre certains dirigeants du Parti et de l'Etat en employant des méthodes d'enquête criminelles pour lèur arracher des aveux mensongers de trahison, de sabotage, d'espionnage. Dans notre pays, les effets du culte de la personnalité ne furent pas moins désastreux. Alors qu'après février 1948 nous commencions à nous développer à un rythme très rapide et que notre peuple, sous la direction du parti communiste de Tchécoslovaquie, remportait de grands succès dans le domaine de la production socialiste, quelques phénomènes négatifs faisaient d'autre part leur apparition : ces phénomènes étaient étrangers à l'essence même de la démocratie populaire. Dans les conditions complexes de la guerre des classes contre les résidus de la réaction vaincue, soutenue par des milieux impérialistes occidentaux, il y a eu plusieurs cas de violation du droit socialiste et d'ingérence injustifiée à l'encontre de cadres communistes. 5. Le secrétariat du Comité central établit un nouveau rapport à partir des découvertes de la commission spéciale, rapport lu par Novotny à une session à huis clos du Comité central le 3 avril 1963. Ce rapport lui-m~me, d'environ cent pages dactylographiées, fut considéré comme trop explosif, donc nuisible au Parti. Deux rapports plus courts furent rédigés pour informer les militants. Mais ce texte. abrégé lut-même, comme il ressort du document, devait être considéré comme confidentiel et les militants de base devaient être informés • par les canaux intern.-s •· Les membres du Comité central et d'autres hauts ronclionnnlres du Parti ne furent pns autorisés à distribuer le texte, mals voyagrrcnt par le pays et en donnèrent connaissance ù des réunions t\ huis clos. Les extraits présentés Ici sont tirés dl' ce texte.
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