Le Contrat Social - anno XI - n. 3 - mag.-giu. 1967

192 la politique extérieure soviétique. Une guerre locale d'extermination eût été évitable, à condition d'y voir clair, de dire la vérité bien haut et d'agir en conséquence. Au point où en sont les choses, céder au chantage soviétoarabe, ce ne serait que partie remise. Les nazis soviéto-arabes contre Israël Au MOMENT où notre revue doit aller sous presse, une agression générale des pays arabes contre Israël fait rage, inspirée, machinée, armée par l'Union soviétique. Il nous reste juste le temps et un peu de place pour éclairer l'affaire en citant l'éditorial du Bulletin de Paris, daté du 2 juin, qui dit parfaitement l'essentiel, en attendant notre prochain commentaire. Le Bulletin de Paris est une des meilleures feuilles d'information et d'analyse des événements du jour. * * * « Nasser est, contre les juifs, le successeur direct d'Adolf Hitler. Il a annoncé que son but était l'anéantissement d'Israël (...). « Des deux golfes qui terminent la mer Rouge vers le nord, l'un conduit au canal de Suez, l'autre conduit au port d'Eilath, port israélien, seul débouché d'Israël sur la mer Rouge où arrivent les pétroliers venue d'Arabie et d'Iran. Les eaux du golfe sont considérées comme eaux internationales : la France, l'Angleterre et les États-Unis ont signé ce traité de garantie. Depuis 1956, des soldats de l'O.N.U. occupaient les débouchés du golfe et assuraient le respect de la convention. Comme ces rives sont égyptiennes, l'étrange et suspect U Thant les a retirés à la demande de Nasser, sans consultation du Comité de sécurité. Les Egyptiens ont occupé leurs positions, interdit le golfe aux navires israéliens ou se rendant en Israël, et décrété un blocus perpétuel. « L'attitude du Birman U Thant est celle d'un complice. Les casques bleus avaient été placés là, après l'expédition franco-anglaise de ·1956, pour sauver Nasser d'un désastre irrémédiable. Quand le Raïs, surarmé par les Soviets, se sent ou se croit assez fort pour anéantir Israël, le Birman fait disparaître les détachements internationaux afin de lui faciliter la besogne. A quoi sert l'O.N.U., à quoi servent les casques bleus, si ceux-ci s'en vont au moment même où leur présence est nécessaire? Créés pour faire régn~r la paix, pour empêcher les adv.ersaires d'e~ venir aux mains, ils décampent, sans hésitation ni murmure, a lapremière demande de l'agresseur! Si la malfaisance de l'O.N.U. avait besoin d'être· démontrée, cette démonstration serait décisive. S'il était encore besoin de prouver B"iblioteca Gino Biarico LE CONTRAT SOCIAL qu'U Thant n'est pas un fonctionnaire international honnête et impartial, mais un fanatique ennemi de l'Occident, ce serait également fait. Comme le dit très justement M. Raymond Aron (Figaro, 29-5-67), en remettant à l'Ëgypte l'enfj eu même de la crise, il rejetait sur Israël le rôle de l'agresseur éventuel en l'obligeant à une action militairement offensive, bien qu'elle ne fût politiquement qu'une réplique. Cela sent à plein nez le complot et la complicité. Le rapport d'U Thant à l'O.N.U. n'est d'ailleurs qu'une sommation à Israël d'accepter la volonté de Nasser. « Une autre question se pose. Les gouvernements américain et anglais ont rappelé publiquement qu'ils étaient signataires de la convention de 1956. Le gouvernement de Paris s'en est bien gardé, ce dont Nasser l'a loué. Laissons sur ce point la parole à M. Pascal Pia (Journal du Parlement, 24-5-67) : Du 8 au 11 mai, M.-Hervé Alphand avait présidé à Beyrouth une réunion des diplomates français en poste dans les différentes capitales du. MoyenOrient. Qu'était-il venu leur dire ? Sans être dans le secret des dieux, on peut présumer qu'une des directives qu'il était chargé de leur transmettre était de ne prononcer aucune parole et de ne faire aucun geste impliquant la moindre sympathie pour Israël. De Beyrouth, le secrétaire général du Quai d'Orsay est parti ensuite pour Le Caire, où il devait faire non pas une brève escale, mais une visite officielle dont la durée - quatre jours - montre bien qu'il ne s'agissait pas d'une simple visite de politesse. A l'issue de ses conversations avec M. Nasser et les collaborateurs immédiats de celui-ci, M. Hervé Alphand, dans une déclaration à laquelle était aussitôt donnée une large diffusion, disait textuellement : « La France et la R.A.U. s::>nt proches l'une de l'autre par la même façon dont elles conçoivent, toutes deux, l'indépendance des peuples, la non-ingérence dans les affaires des autres Etats et leur coopération désintéressée. » (. ..) Si l'on se rappelle l'appui accordé naguère au F.L.N. par le gouvernement du Caire, on ne peut que trouver assez piquant d'un officiel français, parlant ès qualités, proclame qu'en matière· de rapports internationaux les conceptions de la• France et de la R.A.U. sont identiques. Mais, en ce moment, une telle affirmation se trouve avoir encore plus de poids. Comment n'y pas voir l'appro- . bation, par la France, de la politique agressive que plusieurs Etats mènent contre Israël ? . « Un sénateur a demandé des explications : il ne les aura pas. Mais plusieurs choses sont évidentes : « 1. Loin dè se libéraliser, de renoncer à sa politique agressive,' l'U .R.S.S., reprise en main par Brejnev, multiplie par le monde les foyers d'incendie. C'est elle qui a armé Nasser et Nasser lui doit, de ce fait, des sonimes gigant~sques. Il y a en Egypte, avec bon nombre de nazis, une quantité de techniciens sov.iétiques, plusieurs milliers, dit-on. Nasser, entièrement dépendant de Moscou, agit à l'instigation du Kremlin. Tout comme le Vietcong ne dure que par l'assistance soviétique. Tout comme les guérillas boliviennes et vénézuéliennes n'existent et ne durent que par. l'armèment soviétique, via Cuba

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