172 comme jusqu'à présent, sur l'actif disponible après satisfaction de toutes les autres créances. Des crédits à court terme. et d'autres pouvant aller jusqu'à cinq ans seront accordés aux kolkhozes à qui les ressources courantes ne permettent pas d'assurer le paiement de leurs . ouvriers. Quant au coût probable qu'entraînera le verse1nent d'un salaire garanti aux kolkhoziens, il ne peut être estimé qu'approximativement, l'administration centrale de la Statistique n'ayant fourni que peu de données précises sur les bénéfices des kolkhozes. Ceux-ci emploient actuellement quelque 16 millions de travailleurs sur une base annuelle ; d'autre part, la rémunération d'un sovkhozien en 1965 s'est élevée en moyenne à 883 roubles 8 • Les aptitudes et les qualifications des kolkhoziens étant, en général, très inférieures à celles des sovkhoziens, et le nombre des kolkhoziens devant continuer à diminuer, le montant des salaires minimaux en espèces et en nature pourrait s'élever pour ces derniers à 12 milliards de roubles environ pour une année entière. Le revenu monétatrè brut des kolkhozes devant atteindre au moins 25 milliards de roubles en 1967, des salaires garantis aux kolkhozes, équivalant aux taux pratiqués dans les sovkhozes, semblent parfaitement possibles sur une base globale, malgré le fait qu ~un grand nombre de kolkhozes retardataires devront solliciter des crédits et que les investissements pourraient en pâtir au début. Ce dont le citoyen soviétique souffre le plus matériellement, c'est du manque de logements décents. Le chiffre total de 480 millions de mètres carrés de nouveaux logements dans les villes et_ les sovkhozes, prévu dans le plan quinquennal, fera que, dans les agglomérations urbaines, on n'atteindra même pas la norme sanitaire de neuf mètres carrés per capita. Le plan septennal de ·Khrouchtchev promet~ tait l'abolition complète de l'impôt sur le revenu, un salaire mensuel minimal de 50 à 60 roubles, la semaine de 35 heures pour la quasitotalité des travailleurs et la possibilité d'une semaine de travail de cinq jours, le tout avant la fin de 1965. Le plan quinquennal, lui, promet le relèvement du niveau maximal du revenu exempt d'impôts à 70 roubles par mois au lieu du niveau actuel de 60 roubles, un salaire de 60 roubles et la semaine de cinq jours ( 41 heures), cela d'ici à 1970. 8. L'U.R.S.S. en chiffres pour 1965, p. 126, Bibliôteca Gino Bianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE Conclusion IL EST DIFFICILE de percevoir dans les grandes lignes du nouvéau plan quinquennal la solution d'une lutte ·entre « libéraux » et « conservateurs », « réformateurs » et « orthodoxes », « mangeurs d'acier » et amateurs de goulasch. Aux réunions du Comité central en mars et septembre 1965, les dirigeants qui ont succédé à Khrouchtchev ont ébauché diverses réformes devant être appliquées dans l'agriculture et dans l'industrie au cours des cinq années suivantes (à l'issue desquelles des réformes plus radicales seront certainement nécessaires) ; d'autre part, le nouveau plan prévoit une période de croissance plus stable et plus modeste durant laquelle les réorganisations envisagées et de nouvelles méthodes pourront être mises en œuvre. Depuis qu'il a pris en main la direc_. tion de l'économie, Kossyguine s'est efforcé de_ rétablir la proportion et l'équilibre de la croissance économique ; c'est pourquoi le nouveau plan favorise les deux secteurs les plus négligés jusqu'à présent : agriculture et industrie des biens de consommation. Lorsqu'on évalue les concessions faites au premier secteur, il convient de se rappeler qu?indépendamment · des apports accrus de capitaux stipulés dans le plan, il sera nécessaire de procéder pendant cinq ans à une nouvelle répartition des recettes et dépenses budgétaires en faveur de Ja population rurale. Trois obstacles principaux risquent de compromettre le succès des réformes de 1965 : le problème des prix, la contradiction entre planification, centralisée et autonomie de gestion, enfin l'augmentation du chômage. En ce qui concerne les deux premiers, il en a été sim.. .plement,, pris acte au cours des débats sur le plan quinquennal ; des solutions pratiques, mais peut-être insuffisantes, n'ont été proposées que pour le troisième. Après une période prolongée d'expansion inégale et d'efforts excessifs, l'économie soviétique semble se trouver dans des mains -plus fermes. Une revision complète a été prescrite et la course précipitée vers le seuil matériel et technique du communisme intégral s'est ralentie pour prendre l'allure d'une marche cadencée. KEITH BUSH. (Traduit de l'anglais) ..
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