K.BUSH pendant la période 1966-70. Les nouvelles terres mises en valeur seront sans doute loin de compenser l'abandon de terres moins productives qui figuraient dans le grand programme de défrichement des terres vierges de Khrouchtchev, alors qu'il est prévu que la main-d'œuvre agricole diminuera de 15 à 20 % . Toutefois on peut s'attendre à une amélioration qualitative comme résultat du vaste programme d'irrigation, de drainage, et d'autres mesures telles que le doublement des livraisons d'engrais, l'augmentation de 50 % des stocks de matériel agricole et les importantes concessions financières consenties aux paysans. Ces dispositions ont toutes été indiquées dans leurs grandes lignes au Comité central de mars 1965 et au XXIIP Congrès du Parti. A moins de graves intempéries, les objectifs agricoles modérément ambitieux du plan quinquennal semblent être réalisables. Les effets psychologiques produits par les achats de blé à l'étranger en 1963-64 et 1965-66 ont été désastreux et les dirigeants actuels paraissent décidés à éviter pareille extrémité. Ils ont pris des mesures pour assurer une production agricole stable et suffisante d'ici à 1970. Toutefois l'abondance est une toute autre affaire : il faudra peut-être attendre encore une génération avant que l'agriculture soviétique puisse offrir à la population, en quantité et en qualité, ce que l'Europe occidentale fournit aujourd'hui à ses habitants. Le consommateur LES PROMESSESfaites au consommateur par le nouveau plan sont moins mirifiques que celles du plan septennal, mais elles paraissent plus dignes de foi. A certains égards, le programme pour 1970, en ce qui concerne le bien-être, vise à fournir les biens promis initialement pour 1965, alors qu'à d'autres égards il est encore bien en deçà de ces derniers objectifs. Depuis la destitution de Khrouchtchev, il a été bien spécifié que les salaires en numéraire seront le véhicule principal pour le relèvement du niveau de vie et que les augmentations de salaire seront dorénavant rattachées plus étroitement à l'augmentation de la productivité. Pour les ouvriers et les employés, le plan prévoit une augmentation des salaires moyens d'au moins 20 % pendant une période de cinq ans ; ils seront portés de 95 roubles à 115 roubles par mois. En comparant cette augmentation moyenne envisagée de 4 % environ par an aux Biblioteca Gino Bianco 171 augmentations de salaires en Europe occidentale, il ne faut pas oublier que les prix de détail de l'Etat et des coopératives sont fixes, en principe, et que les prix du marché kolkhozien subiront probablement des variations moins importantes que ces derniers temps. Les porteparole officiels ont, à maintes reprises, affirmé que les prix de détail des denrées alimentaires resteront stables, mais il ne faut pas oublier que le système de soutien des prix a, en 1965, coûté environ cinq milliards de roubles et coûtera chaque année davantage par suite des achats accrus de l'Etat. Il était depuis longtemps évident qu'un revenu assuré et suffisant pour les kolkhoziens est la condition essentielle d'une reprise de la productivité des kolkhozes et du maintien des cadres qualifiés dans les coopératives agricoles. Malgré cela, les prix d'achat de l'Etat qui ne couvraient pas entièrement le coût de la production, l'impôt perçu sur le revenu brut de chaque kolkhoze et les prix discriminatoires imposés aux kolhoziens pour le matériel agricole, les véhicules et l'énergie électrique, ont empêché la grande majorité des coopératives agricoles d'assurer une rémunération proche de celle des travailleurs des sovkhozes (les kolkhozes de l'Estonie et certains parmi les plus prospères de la R.S.F.S.R., de l'Ukraine et de la Modalvie, ont été des exceptions). Les réformes proposées au Comité central en mars 1965 et promulguées peu de temps après ont marqué une étape vers le redressement de cette situation : ils ont eu pour effet d'augmenter les revenus des kolkhozes et la rémunération des kolkhoziens de 16 % au cours de 1965 7, année où la production agricole brute n'a augmenté que de 1 %. Prévoyant une nouvelle augmentation importante des revenus des kolkhozes, le Comité central du Parti et le conseil des ministres de !'U.R.S.S. ont estimé qu'il n'était pas opportun de « recommander » à tous les kolkhozes d'adopter un système de salaires mensuels garantis pour leurs membres. L'éventail des salaires versés aux kolkhoziens sera lié plus étroitement aux résultats que ne le sont les salaires des sovkhoziens. Les paiements en espèces seront effectués au moins une fois par mois ; les paiements en nature varieront selon la saison. Il sera accordé désormais une priorité à la rémunération des membres lors de la répartition du revenu brut du kolkhoze, rémunération qui ne sera plus prélevée, 7. Pravda, 3 r~v. 1966.
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