94 à des normes éthiques qui seraient valables universellement. Cependant, sa doctrine affirme que dans des sociétés de classes toutes les valeurs morales sont des valeurs de classe. Qu'est-ce qui détermine alors la validité des valeurs morales lorsqu'elles sont en conflit ? L'Histoire ? Dans ce cas, la force et la ruse deviennent le tribunal du Jugement dernier. Un pas de plus, et nous arrivons au principe léniniste et stalinien : n'importe quelle action est bonne si elle aide à la victoire du Parti, lequel parle au nom de la classe ouvrière, et au profit de l'humanité tout entière. Cette fin ju~tifie l'emploi de tous les moyens possibles pour y parvenir, de sorte que quiconque fait obstacle aux intérêts du Parti est un ennemi du genre humain. Etant donné qu'il existe plus d'un parti et plus d'une classe, et que tous parlent au nom de l'humanité, on se trouve devant la perspective d'une lutte interminable. Les marxistes, dans leur naïveté, avaient !;habitude de dire BibliotecaGino·Bian.cc -·, 1 . LE CONTRAT SOCIAL que si l'"on exterminait toutes les classes sauf le· prolétariat, ce dernier deviendrait le parti de l'humanité et qu'une morale objective et universelle en surgirait. Malheureusement, à l'intérieur des sociétés « sans classes » ellesmêmes, il existe des intérêts différents et ·différentes manières de concevoir l'intérêt commun. L'existence même de la police secrète met en évidence ce mythe simpliste. Le résultat certain du grand débat sur le deuxième avènement de Marx est celui-ci : estil possible d'élaborer, sur des bases rationnelles, non à partir de l'éthique du Parti ou d'une éthique de classe, mais à partir de l'éthique de l'humanité, une déclaration des droits à l'intention de tous les hommes, qui permette d'évaluer le comportement moral des partis et des classes, d'édifier une communauté mondiale et de rebâtir des communautés nationales vivant en paix les unes avec les autres ? SIDNEY I-IooK. (Traduit de l'anglais) 0 , . .. ..) r
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