Le Contrat Social - anno XI - n. 1 - gen.-feb. 1967

LE CONTRAT SOCIAL qui doit protéger le Cambodge, le Laos et le Sud-Vietnam contre toute agression, toute atteinte â leur souveraineté, à leur indépendance politique. Les Etats-Unis font honneur à leur signature. Les gens qui disent que .le Nord n'a pas attaqué le Sud au Vietnam sont des mentèurs. , Mensonge encore que d'imputer au président Johnson la responsabilité de l'intervention américaine au Vietnam. Il ne fait que mettre en œuvre une politique commencée par le président Eisenhover, républicain, et continuée par le président Kennedy,. démocrate, celle que le président Truman, démocrate, avait inaugurée en Corée, politique trop prudente d'intervention à objectifs limités qui consiste à contenir l'agressivité communiste sans la refouler, sans mettre les envahisseurs hors d'état de nuire. La responsabilité en question retombe donc entièrement sur les communistes, tant ceux d'Hanoï que de Moscou et de Pékin, tous essentiellement solidaires contre les défenseurs d'un pays libre. Solidaires sur ce point, ils le sont tout particulièrement contre les Etats-Unis, nonobstant leurs sordides querelles intestines. L'idée saugrenue de désolidariser Moscou de Pékin et d'Hanoï, dans l'affaire du Vietnam, ne résiste pas au moindre examen tant que la Chine ne dépasse pas la mesure actuelle. Les communistes de l'école stalinienne, qu'ils soient russes ou chinois, ont le même besoin de dénoncer un danger extérieur pour justifier leur régime d'oppression policière, et de mettre en accusation permanente l'« impérialisme» dont les Etats-Unis, à les entendre, seraient la personnification par excellence. Ils ont tous le même intérêt à une défaite américaine dont ils s'attribueraient le mérite, et si la guerre se terminait sur un compromis, comme en Corée, ce compromis prendrait l'aspect d'une défaite américaine par les soins de la propagande communiste, la seule qui existe. Pour une fois Pham Van Dong, au nom des communistes vietnamiens, a dit la vérité en affirmant que la Chine « constitue notre arrière» et que l'Union soviétique « est constamment à nos côtés». Aux déclarations officielles du communisme international correspondent le sérieux et l' efficacité des actes, dont les Etats-Unis font les frais en vies humaines. Il faut être aveugle et sourd pour ne pas voir et entendre que la Russie soviétique prépare au Proche-Orient la guerre suivante. Aux deux extrémités de la mer Rouge, tant en Egypte qu'en Somalie, les armements s'accumulent, d'origine soviétique, ainsi qu'en Syrie plus au nord, en Algérie plus à l'ouest. Une guerre fait rage au Yémen, aussi exécrable qu'au Vietnam, et l'agression égyptienne contre les « frères» arabes n'est pas moins caractérisée Biblioteca Gino Bianco 63 que celle des Nord-Vietnamiens contre leurs « frères» du Sud, ni plus imaginable sans l'aide matérielle soviétique. Les « intellectuels» qui se dénomment« de gauche» donnent la mesure de leur sincérité en gardant un silence complice sur les atrocités commises par Nasser au Yémen et sur les préparatifs de guerre contre l'Etat d'Israël. Sans doute sont-ils trop occupés à diversifier et à multiplier leurs manœuvres cousues de fil écarlate au service de l'impérialisme communiste. Si partiale que soit la presse dans son ensemble, du moins en France, dans son zèle à servir les desseins de Moscou et de Pékin, quelques rares informations sommaires y mentionnent de temps à autre certains exploits humanitaires du Vietcong. Exemples : le 21 octobre dernier, une mine éclate dans un marché, tue neuf personnes (dont quatre enfants) et en blesse 49; le 24 octobre, une mine explose dans un autobus, tue 15 voyageurs et en blesse 19; le 1er novembre, plusieurs obus sont tirés au mortier sur le centre de Saigon, et un premier bilan dénombre six morts et une vingtaine de blessés; le 7 novembre, toute la population d'un village, hommes, femmes, enfants et vieillards, est enlevée par le Vietcong, environ une centaine de personnes; le 24 novembre, dans un autre village, le Vietcong incendie les maisons et enlève 109 personnes, dont 25 femmes et 75 enfants; plus récemment, ce 15 janvier, une quarantaine de prisonniers civils, y compris des femmes et des enfants, ont été sauvagement massacrés par les communistes. Ce ne sont là que divers faits entre mille. Les « intellectuels» de gauche, auxquels se joignent ceux de droite qui s~ réclament du gaullisme, les tiennent pour négligeables. A les en croire, les Américains seuls usent d'armes mortelles. Leur vertueuse réprobation ne trouve à s'exercer que contre ceux qui répriment le terrorisme communiste et ses abominations multiples : massacres des civils, sans distinction d'âge ni de sexe, enlèvements, mutilations, tortures. Il existe sur ce chapitre une ample documentation que ces messieurs de l'intelligentsia bien orientée au double sens du terme feignent de ne pas connaître. A ce propos, une association « Amitié FranceVietnam » qui ne s'exprime pas souvent a pourtant publié le 27 décembre dernier un « appel» dont suit le passage principal : Au lendemain des accords de Genève, en juillet 1954, près d'un million de Vietnamiens du Nord, fuyant le régime communiste, se réfugièrent au Sud, à la recherche de la liberté. Le Vietnam tout entier semblait alor~ avoir retrouvé la paix. Mais peu de temps après commencèrent à apparaître au Sud les signes évidents d'une intervention extérieure qui prit progressivement de l'ampleur, et nul homme de bonne foi ne peut nier qu'elle ait favorisé les troubles de plus en

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