34 en œuvre. Dans le numéro du 20 décembre 1964 de la Recherche économique, Tchoung Hoang révélait : Après la deuxième réunion du VIIIe Congrès du Parti en mai 1958, inspirées par la ligne générale pour la construction du socialisme, marchant sans barguigner et visant haut pour arriver à des résultats meilleurs, plus rapides et plus économiq1,1es,les grandes masses des travailleurs ont donné libre cours à l'esprit révolutionnaire sur une vaste échelle ( ...). A cette époque, cependant, certaines gens qualifiaient les campagnes de masse sur le front industriel de « peu orthodoxes » et les ravalaient à un niveau « rural » et à des « pratiques de guérilla » {pp. 21-29). Depuis le redressement de. 1962, Tchoung Hoang, avec ses camarades du Parti, a continué à croire que ces « pratiques de guérilla » avaient du bon : Après le dixième plénum du VIIJe Comité central du Parti, en 1962, à la suite de l'intensification de la campagne d'éducation socialiste (...), le camarade Mao Tsé-toung a appelé à nouveau les travailleurs à s'instruire auprès de !'Armée de libération populaire. Des organes pour la conduite du travail politique ont été établis, la politique des « quatre premiers » a été formulée, le style de travail des « trois-huit » encouragé et le travail politico-idéologique renforcé (...). Comme nous le savons, une entreprise industrielle socialiste est une unité de production. L'exécution de la production dans une entreprise, comme la conduite de la guerre, englobe le facteur humain aussi bien que le facteur matériel. Les armes sont importantes dans la guerre, mais le facteur le plus important qui décide de l'issue de la guerre est l'homme, non les armes (ibid.). Comme le laissent entendre les remarques de Tchoung Hoang, l'armée a joué un rôle de premier plan dans la tentative faite, après 1962, pour employer les techniques de la « stratégie de masse » afin de stimuler l'économie. Cependant, pendant les années 1958 et 1959, elle s'est tenue à l'écart du·« grand bond » ; son rôle croissant dans la société chinoise depuis lors, combiné avec l'importance de plus en plus grande prise par Lin Piao, reflète les changements majeurs intervenus dans l'armée elle- " meme. Opposition dans l'armée Au MILIEUET A LAFIN des années 50, alors que les doctrines et les pratiques soviétiques avaient une influence primordiale sur la vie chinoise et que beaucoup d'anciens combattants sentaient que le moment était venu de transformer l'Armée de libération populaire en une armée moderne, les forces armées prirent la forme, sinon la substance, de l'Armée rouge soviétique. Sous l'autorité de Peng Te-hoai, Biblioteca Gino Btarico , L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE ministre de la Défense de 1954 à 1959 (auparavant commandant des « volontaires du peuple chinois » en Corée), l'A.L.P. introduisit le système des grades, donna une instruction calquée sur la théorie ~ilitaire moderne, mit une sourdine au travail politique et essaya d'ignorer ' ses responsabilités dans la formation de la milice civile - tâche que bèaucoup de membres de la nouvelle armée considéraient comme une perte de temps. ' En 19 59, toutes ces tendances furent renversées. Comme la Chine virait de bord, s'éloignant du modèle soviétique pour se lancer dans son « grand bond » et dans une politique étrangère indépendante, Mao eut conscience que les éléments avancés de l'armée n'approuvaient pas sa nouvelle politique. En premier lieu, ils ne pouvaient plus accepter la responsabilité de · la défense du pays contre une attaque atomique depuis qu'en juin 1959 l'Union soviétique avait déchiré l'accord, qui ne datait que de deux ans, sur le partage des armes nucléaires entre les deux pays 3 • Dans la querelle intérieure qui s'ensuivit, Mao resta fidèle à sa conception de la guérilla appliquée à la fois aux nécessités de la défense .et au développement économique du pays. En tant que chef de la commission des affaires militaires du Parti, il entreprit. d'épurer et de · réorganiser l'armée. Furent alors limogés : le maréchal Peng, ministre de la Défense; Hoang Keue-tcheng, chef d'état-major général ; Siao Keue, directeur du département d'instruction de l'A.L.P. ; Tan Tcheng, directeur du département de politique ; Hong Sue-tcheu, directeur du département de l'arrière (qui avait combattu en Corée avec Peng) ; deux autres collaborateurs de Peng : son commandant adjoint et son chef d'état.:-major en Corée. Un nouvel instrument militaire EN MÊMETEMPs, la commission des ·affaires militaires simplifia le haut commandement enramenant de sept à trois le nombre des départements centraux. Celui des cadres, qui procède au choix des hommes de l'armée pour les Jeunesses communistes et le Parti, fusionna avec celui dit de politique ; le département central de l'instruction fut transféré à celui du personnel ; celui des finances et du matériel fut absorbé pdr celui des services de l'arrière. En3. • L'origine et le développement des divergences entre les dirigeants du parti communiste de l'Union soviétique et nous-mêm~s •, Quoti~ien du peuple, 6 sept. 1963, reproduit in Revue de P~kin. n ° 37. 1963, p. 12. .
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