P. GOSZTONY Budapest. à la suite de la révolution, réussit à sortir de Hongrie et à retourner à Vienne. Petrakovitz raconta qu'il avait été détenu à Budapest dans la même prison que Maleter, et qu'il avait vu le général quelques jours avant d'être mis en liberté. Il dit que Maleter paraissait très amaigri, mais que sa confiance semblait inébranlable. Le mutisme officiel se maintint jusqu'en juin 1957. Il fut rompu lors d'une conférence de presse tenue à Budapest pour les journalistes étrangers. Le correspondant de l'Associated Press demanda à brûle-pourpoint ce qu'il était advenu du général Maleter. Le porte-parole du gouvernement hongrois, Istvan Szirmai, fit cette réponse laconique : Pal Maleter, qui joua un rôle de premier plan dans les incidents contre-révolutionnaires [du mois d'octobre dernier] est en détention préventive. Dès que l'enquête sera terminée, les tribunaux seront saisis de l'affaire. Pour autant que je sache, Maleter n'est pas malade. Des mois passèrent sans autres nouvelles de Maleter. Plusieurs organisations à l'étranger, ainsi que la commission spéciale d'enquête des Nations Unies, intervinrent et tentèrent d'obtenir des éclaircissements, mais le gouvernement hongrois, qui se préparait déjà à mettre Nagy, Maleter et autres en jugement pour « conspiration contre-révolutionnaire » contre l 'Etat, garda le silence. Biblioteca Gino Bianco 289 Sauf pour l'acte d'accusation et l'arrêt du tribunal officiellement publiés, on sait peu de chose du procès qui se déroula entièrement à huis clos. La Cour suprême ouvrit les débats le 20 janvier 1958 à Bu,dapest. Grâce à l'intervention de Judith Gyenes, sa seconde femme, Maleter fut défendu par un avocat de Budapest, Janos Kardos. Le procès dura des mois et fut interrompu plusieurs fois, apparemment par suite des fluctuations des relations politiques entre l'U .R.S.S. et la Yougoslavie. Durant les mois d'avril et de mai, époque du séjour à Budapest du chef du gouvernement polonais Gomulka, on crut même qu'il avait été abandonné. Le tribunal tint ses dernières séances entre le 9 et le 15 juin 19 5 8. Le général Maleter, usant de son droit d'émettre une déclaration finale pour sa propre défense, rejeta en bloc les accusations portées contre lui, et ce fut la tête haute qu'il entendit le verdict rendu le 15 juin. Il fut condamné à mort, ainsi qu'Imre Nagy, Jozsef Szilagyi et Miklos Gimes. Les sentences furent exécutées le lendemain à Budapest. Maleter ne se vit pas accorder le droit de faire ses adieux à sa femme. Le communiqué officiel annonçant les exécutions n'en faisait pas connaître le mode. Selon certains, le général Maleter aurait été fusillé. PETER GoszTONY. (Traduit de l'anglais)
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