LE CONTRAT SOCIAL nistes rivaux n'étant pas mis hors d'état de nuire, ils ne s'avoueront pas vaincus et, en échec sur le plan électoral, on doit tenir pour certain qu'ils chercheront la revanche sur le plan insurrectionnel. Réalités soviétiques ALORS que la presse française dans son ensemble, reflétant sans discernement ni discrimination la propagande communiste, racontait ingénument monts et merveilles sur la vie soviétique à l'occasion unique de la visite du général de Gaulle en U.R.S.S., une sobre information_ d'Ottawa jet~it une vive lumière sur les réalités de ce pays et de son régime prétendument« socialistes» en marche vers le commu- . n1sme. Le 20 juin avait été signé à Moscou un accord qui stipule la vente de 91 millions de quintaux ·de blé et de farine par le Canada à l'Union soviétique, livrables en trois ans, au prix de 800 millions de dollars (soit quelque 400 milliards de nos anciens francs). Sans préjudice d'autres achats considérables auxquels Moscou procède ailleurs, notamment en France. Ainsi, à la veille de célébrer son cinquantième anniversaire, le pouvoir soviétique s'avoue impuissant à nourrir sa population autrement qu'en ayant recours à la« putréfaction du capitalisme» (expression de Lénine reprise et ressassée à l'infini par ses successeurs). Il prévoit d'ores et déjà qu'en dépit de maintes concessions accordées à contrecœur par le parti communiste aux cultivateurs des kolkhozes et des sovkhozes depuis la mort de Staline, il lui faut se prémunir pour les trois prochaines années, quel que soit le résultat des prochaines récoltes. Il n'a donc pas d'illusions sur les suites prévisibles des récentes décisions du Comité central prises à Moscou le 27 mai dernier à l'effet d'augmenter et d'intensifier la production agricole. Et il entend devancer la Chine communiste qui, sans cesser de déverser un déluge d'injures et d'imprécations à l'adresse du monde capitaliste, rafle toutes les céréales disponibles sur le marché mondial pour nourrir non pas son peuple, mais son Parti, son armée et sa police. (Une dépêche de Hong Kong au New York Times, le 21 avril, rapportait que l'Argentine et l'Australie ne peuvent, cette année, livrer à la Chine les 5 à 6 millions de tonnes que celle-ci importait d'habitude. D'autre part, les Chinois négociaient alors l'achat de 1,6 million de tonnes au Canada, tout en essayant en vain d'obtenir un million de tonnes supplémentaire. On prévoyait que l'Australie ne disposera Biblioteca Gino Bianco 251 guère que d'un demi-million de tonnes èette année pour la Chine, qui cherchera un maigre surplus en France et au Mexique. Cela n'emp~chait pas le Figaro du 24 mai dernier, sous le titre effarant : « L'essor de l'agricult~re ~hinoise», de rendre compte d'une corn-, mun1cation éhontée faite à l'Académie des sciences morales et politiques par un charlatan à la dévotion des despotismes chinois et soviétique.) Les peuples de l'U.R.S.S. ne savent rien encore du marché conclu avec le Canada par leurs maîtres, la presse et la radio de chez eux n'en ayant pas soufflé mot. La Pravda avait laissé prévoir, dès la fin de mars, que la récolte de l'année serait compromise (Cf. le Figaro du 28 mars 1966). Mais en traitant pour les trois ans à venir, Moscou reconnaît que l'agriculture collective souffre d'un mal chronique, Moscou entre en compétition avec Pékin pour se procurer, chez les koulaks du « camp impérialiste», le minimum de pain indispensable. En même temps, le client soviétique s'engage à payer comptant, ce qui signifie un énorme afflux d'or à l'avantage du« capitalisme moribond », selon l'expression classique du marxisme-léninisme. (Rappelons que l'U.R.S.S. a de grandes réserves d'or obtenues en sacrifiant des millions de vies humaines dans les régions glaciales les plus inhospitalières de la Sibérie.) La faillite retentissante de la collectivisation agraire après un demi-siècle d'expériences ruineuses et cruelles s'accompagne de « réalisations» industrielles qui ne font guère honneur au régime soviétique. Les meilleures forces et capacités et ressources du pays étant mobilisées pour les armements d'un militarisme sans précédent et pour les progrès de l'astronautique également au service du militarisme communiste, mais au détriment du niveau de vie des classes laborieuses, l'industrie productrice des biens de consommation courante reste retardataire et incapable de couvrir les besoins de la population de !'U.R.S.S. Là encore, le prétentieux régime communiste doit faire appel au concours du capitalisme en « putréfaction». Sans remonter au-delà de l'année 1966, notons la récente commande soviétique de onze usines de cartonnage à la France (journaux du 18 janvier). Peu après, une délégation russe à Tokyo demande au Japon de participer à la construction de deux oléoducs, à l'équipement des ports. des voies ferrées, des routés, des exploitations forestières et minières en Extrême-Orient (17 mars). Une firme anglaise va construire la conduite qui transportera le gaz de l'Iran en Russie (18 avril). Les communistes concluent avec Fiat un accord pour créer en Ukraine un groupe d'usines capable de produire 200.000 voi-
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