DOCUMENTS Staline dit qu'il nous a été relativement plus facile de rétablir l'industrie et les transports. Staline dit qu'il ne comprend pas pourquoi les choses vont si lentement en France. Staline ajoute que dans le Midi, les villes françaises ont été libérées assez facilement. A Paris non plus il n'y a pas eu de grands combats. En conséquence, les entreprises industrielles sont restées intactes. De quoi s'agit-il ? Pourquoi l'industrie française ne peut-elle pas se rétablir rapidement ? Pour avoir une armée forte, il faut avoir la possibilité de l'équiper, ce qu'on ne peut pas faire si l'on n'a pas d'industrie. De Gaulle répond que tout le monde peut faire plus qu'il ne fait ; il pense que la France elle aussi peut faire plus qu'elle ne fait. Staline dit que l'on pourrait rétablir l'industrie de guerre si l'on n'étendait pas tout le programme de reconstruction et si l'on différait quelque peu la reconstruction de l'industrie civile. De Gaulle dit qu'avant la guerre la France avait 22.000 locomotives. A l'heure actuelle, il n'y a en France que 5.000 locomotives, parmi lesquelles beaucoup sont utilisées pour les transports militaires. De Gaulle dit qu'il a donné cet exemple pour expliquer les difficultés qu'a la France à rétablir son industrie. Les Français n'en rétablissent pas moins leur industrie, afin de ne pas dépendre des autres. La raison principale pour laquelle la France ne peut rétablir rapidement son industrie, ce sont les communications détruites. Staline demande où en est de Gaulle avec la question des cadres d'officiers. De Gaulle répond qu'en 1940 les Allemands emmenèrent en captivité presque toute l'armée française et la quasi-totalité des officiers. Il ne restait qu'un petit nombre d'officiers qui étaient en Afrique et qui maintenant combattent sur le front avec les armées qui ont été transférées d'Afrique en France. Cependant, la majorité des officiers français ou bien est en captivité ou bien a péri. Staline explique qu'il demande cela parce que dans tous les pays où l'Armée rouge est passée : en Pologne, en Roumanie, en Hongrie, en Yougoslavie, partout les Allemands avaient fait la chasse aux cadres d'officiers et les avaient emmenés en Allemagne. Staline dit qu'il suppose qu'ils avaient fait de même en France. Est-ce que le personnel tout entier de l'armée française a été déclaré prisonnier de guerre? demande Staline. De Gaulle répond que presque toute l'armée française a été faite prisonnière en 1940 pendant l'avance rapide des Allemands. Les officiers qui restaient à l'arrière avaient, par la suite, été arrêtés par les Allemands et emmenés en Allemagne ; certains d'entre eux avaient trahi leur pays et collaboraient avec Vichy. C'est ainsi, poursuit de Gaulle, que la France Biblioteca Gino Bianco 173 ne possède actuellement presque pas de cadres d'officiers et qu'elle en forme de nouveaux. Staline demande si de Gaulle a suffisamment d'aviateurs. De Gaulle répond qu'il a très peu d'aviateurs et que ceux qui se trouvaient en France ont besoin de recevoir une nouvelle instruction, étant donné qu'ils n'ont pas volé depuis quatre ans et que, de plus, ils ne connaissent pas les avions. modernes. Staline dit que, sur notre front, le régiment d'aviation «Normandie», complété avec des aviateurs français, se bat bien. De Gaulle dit qu'il est au courant et que les Français sont fiers de leurs aviateurs qui combattent en Russie contre les Allemands. Staline dit que ce sont de bons aviateurs et que si de Gaulle a besoin de cadres d'aviation, nous pourrions renvoyer ces aviateurs en France. De Gaulle dit qu'en combattant ici, en Russie, ces aviateurs sont très utiles à la cause commune. Staline dit que s'il y avait suffisamment de cadres, nous pourrions, avec ces aviateurs, former une division. De Gaulle dit qu'il peut fournir des hommes pour cela. Garreau ajoute qu'en France il y a beaucoup de jeunes qui voudraient apprendre à voler. Staline dit que, probablement, il y a en France peu d'écoles d'aviation. De Gaulle répond qu'il y a peu d'écoles et, en outre, peu de matériel. De Gaulle dit que le gouvernement français est reconnaissant à l'Union soviétique pour le rôle qu'elle a joué au sujet de la participation de la France à la Commission consultative européenne. Les Français savent que c'est le gouvernement soviétique qui est parvenu à un accord avec Londres et Washington sur cette question. Les Français le savent bien et en ont de la gratitude. Staline fait remarquer que cela était dans nos intérêts. Staline demande si beaucoup de Français se souviennent de Pétain. De Gaulle répond que peut-être en France certains se souviennent de Pétain, mais qu'en général on ne s'en souvient guère. De Gaulle ajoute qu'il doit déclarer que parmi les Français, et même parmi ceux qui s'étaient soumis à Vichy, très peu ont marché avec l' Allemagne. Staline demande où se trouve Weygand. De Gaulle répond que les Allemands l'ont emmené en Allemagne. Les Allemands n'ont pas manifesté à l'égard de Weygand suffisamment de gratitude. Staline demande où est Ga,nelin.
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==