L 'Expérience communiste L'AUTOMOBILE EN U.R.S.S. par Donald D. Barry A SON TOUR, l'Union soviétique commence à se heurter à certains problèmes nés de l'automobile qui étaient jusqu'ici l'apanage des pays occidentaux. En outre, elle doit surmonter des difficultés spécifiques engendrées par son propre système de répartition des ressources. La situation préoccupe vivement les économistes, les ingénieurs, les hommes de loi et la police, sans parler des plus hautes autorités politiques, lesquelles doivent décider de la manière dont la voiture de tourisme sera employée dans l'avenir._ Il faut cependant rappeler que les camions l'emportent de loin dans le parc automobile soviétique. Sans approcher les Etats-Unis (non plus, d'ailleurs, que l'Allemagne fédérale, la GrandeBretagne ou la France) pour la production des véhicules à moteur, l'Union soviétique n'en est pas moins l'un des grands constructeurs mondiaux. Trait particulier, elle est l'un des deux pays (l'autre étant le Japon) à fabriquer plus de véhicules commerciaux que de voitures de tourisme. Au commencement de 1964, environ 3,8 millions (soit presque 80 % ) des 4,7 millions de véhicules à moteurs soviétiques étaient des camions ou des autobus. La proportion est à peu près inverse au Etats-Unis et en France ; dans les autres grands pays producteurs de l'Occident, les voitures de tourisme l'emportent également de loin. Alors qu'aux Etats-Unis on comptait une voiture de tourisme pour moins de trois personnes (et une pour huit en Grande-Bretagne), le taux en U.R.S.S. était d'une voiture pour 350 personnes en 1964. Lorsqu'on sait qu'un grand nombre de voitures de tourisme sont employées par l'Etat en Union soviétique, on voit que l'écart est, en fait, beaucoup plus grand. Biblioteca Gino Bianco L'industrie soviétique a fabriqué 603.000 véhicules en 1964, parmi lesquels 185.000 voitures de tourisme, soit un peu plus de 30 % du total 1 • Il ne semble pas que la production puisse atteindre l'objectif de 750.000-856.000 unités prévu pour 1965 par le plan septennal. Il faut aussi rappeler que l'on trouve la plupart des voitures et des camions dans quelques grands centres importants et que le manque de grandes routes carrossables empêche la circulation dense sur une bonne partie du territoire. Au début de 1963, !'U.R.S.S. disposait de 330.000 kilomètres de routes à revêtement. Autrement dit, moins que n'en possèdent les seuls Etats de New York et de l'Ohio. Jusque dans la République relativement développée d'Ukraine, 25 % seulement des routes sont dignes de ce nom. Les spécialistes soviétiques estiment que pour relier tous les grands centres régionaux du pays aux gares de chemin de fer ou aux ports fluviaux les plus proches, il faudrait 120.000 kilomètres de routes supplémentaires, pour la plupart en R.S.F.S.R. et au Kazakhstan. Et de conclure que l'insuffisance du réseau routier se traduit chaque année par une perte d'au moins 3,5 milliards de roubles. En 1960, les camions ont transporté 5,2 % du fret commercial soviétique (25 % aux EtatsUnis) ; en 1980, le pourcentage devrait passer à 9 % , ce qui suppose une accélération du rythme de construction des routes, actuellement de 20.000 kilomètres par an:!. Les véhicules à moteur existants sont donc concentrés dans quelques régions relativement peu étendues. Depuis cinq ans, le nombre des 1. Jiveatia, 31 junvlt'r 1965. 2. Ekonomitcht!Jkara Gaitla (titre abrégé : l~k. Gaz.) 20 avril 1963 l't 17 octobre 1964; Automobilt Facl$ antl Figurt,, 1964, p. 62; Automobilnyj Dorogui (le Routes carrossables), 1964, n° 5.
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