348 leurs pays respectifs, mais même d'être étrangers, catégorie devenue plus que louche dans la psychose collective de la grande purge. Staline savait parfaitemen·t qu'il pouvait ordonner impunément l'extermination des dirigeants du Comintern sans avoir à se heurter à aucune difficulté, non seulement dans l'exécution de ce plan, mais également dans ses répercussions à l'étranger. En effet, ce bain de sang - le plus tragique peut-être de l'histoire politique contemporaine - était passé à l'époque complètement sous silence par la presse et les autres moyens d'information en Occident. En outre, . c'est précisément alors que Staline et le communisme soviétique étaient jugés en Occident « en pleine évolution démocratique » et que le Comintern connaissait un nouvel élan sous le couvert du Front populaire, de la France et de l'Espagne jusqu'au Chili, se posant en champion de la lutte pour les droits de l'homme et pour la démocratie, c'est précisément alors que la· terreur la plus sanglante anéantissait les cadres dirigeants de cette même Internationale communiste. BRANKO LAZITCH. L'exposé de Branko Lazitch en langue anglaise a été quelque peu complété par l'auteur avant d'être mis sous presse, cependant que la version française était déjà en cours d'impression. De ce fait, quelques détails manquent dans le texte ci-dessus, et ce postscriptum en mentionnera l'essentiel. FRITZ DAVID,personnage insignifiant dans le P.C. allemand, acquit de la notoriété comme victime d'un des fameux procès de Moscou. Rédacteur à Die Rote Fahne, il s'était réfugié en Russie en mars 1933 Bibl·iotecaGino Bianco . ., LE CONTRAT SOCIAL aussitôt après l'avènement d'Hitler au pouvoir, Secrétaire de l'Agitprop du Comintern et collaborateur de la Pravda, il travaillait en étroite collaboration avec Wilhelm Pieck. Délégué au VIIe --Congrès du Comintern, il fut arrêté peu après et accusé d'avoir voulu assassiner Staline sur l'ordre de Trotski et du Gls de ce dernier, Sédov... Figurant comme comparse au premier grand procès en sorcellerie d'août 1936 dont les principales vedettes étaient Zinoviev et Kamenev, ce Fritz David fut condamné à mort et , , 1 , cxc:ute, comme tous es autres accuses. Plusieurs dirigeants de · la République des Soviets de Hongrie sont morts en Russie dans des circonstances plus que suspectes : il suffit en effet de remarquer la date du décès, quand elle est révélée, et de savoir que les années 1937 et 1938 sont celles des « purges » les plus sanglantes. ISTVANBIERMANNl'u, n des chefs du soviet de Budapest en 1919, s'était réfugié en U.R.S.S. où il fut nommé membre du Comité central du P.C. ukrainien; il y mourut en 1937 à l'âge de quarante-sept ans. JANOS Kocsis, membre du C.C. du P.C. hongrois, condamné à deux ans de prison sous le régime de Horty, se réfugia en U.R.S.S. en 1929 et y mourut en 1938, à trente-neuf ans. FERENZJANCSIKc, ommandant en chef de la Garde rouge de Budapest, réfugié en Russie depuis 1922, y disparut en 1938. EDECHLEPKO, membre du C.C. du P.C. hongrois depuis sa fondation, commissaire politique de la Garde rouge, réfugié en U.R.S.S. depuis 1923, y mourut en 1938.. .. L'étude de B. Lazitch et les « Commentaires » qui suivent paraissent en anglais dans un important recueil de l'Institution Hoover (Université de Stanford, en Californie), spus le titre HIGHLIGHTS OF THE COMINTERN Essays, Recollections, Documents Edited by Milorad Drachkovitch and Branko Lazitch Ce recueil très riche d'information et de documentation inéqites, et auquel ont contribué quelques-uns des spécialistes les plus compétents en la matière, est publié par les Editions F. A. Praeger, de New York. C 1 ,
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