Le Contrat Social - anno IX - n. 6 - nov.-dic. 1965

B. LAZITCH Congrès du Comintern et il vint plus tard se réfugier en U.R.S.S. Il fut traité comme tous ses camarades. ToMASZDoMBAL,autre député au Parlement polonais, quitta le parti paysan de gauche pour rallier le mouvement communiste. Arrêté par les autorités polonaises, il put aller à Moscou en 1923 avec vingt-trois autres communistes sortis de prison. L'organe officiel du Comintern, la Correspondance internationale., annonçait leur arrivée sous le titre : « Dombal à Moscou. Accueil triomphal aux vingt-trois communistes polonais échangés par la Russie soviétique 20 ». Dès la fondation de l'Internationale paysanne rouge (Krestintern), Dombal apparut comme l'un de ses principaux dirigeants et en cette qualité parla au· VIe Congrès du Comintern. Cela ne l'empêcha pas d'être liquidé. STANISLAWLANCUSKIfut, avec Dombal, le premier député qui rallia le mouvement communiste dès 1920. Il vint se réfugier plus tard en U.R.S.S. et fut emporté dans la purge, comme tous ses collègues parlementaires. KAZIMERZCISZEWSKI, membre du Comité central du P.C. polonais, président du gouvernement de la Russie Blanche et de la Lithuanie au lendemain d'octobre 1917 ; WROBLEWSKI, membre du Comité central; STANISLASBoNINSKI, directeur adjoint de l'Université communiste des minorités nationales de l'Occident (KUN MZ) et beaucoup d'autres dirigeants polonais furent ainsi liquidés par la police soviétique au service de Staline, lequel avait fait exécuter dès 1934 JERZY SocHACKI, membre du Comité central du P.C., déclaré « espion et provocateur au service de Pilsudski ». L'extermination des dirigeants du P.C. yougoslave LE PARTI COMMUNISTEYOUGOSLAVEne comptait parmi ses dirigeants ni compagnons de Lénine ni juifs, mais il devait s'attirer la condamnation de Staline, car d'une part son premier chef, Sima Markovitch, s'était opposé en 1925 au nouveau maître du Kremlin au sujet de la « question nationale » et, d'autre part, le Parti étant hors la loi dans son pays, les chefs réfugiés en U.R.S.S. étaient à la merci du pouvoir soviétique. Il frôla ainsi la dissolution. Tito devait le dire plus tard : « Nous discutions la dissolution éventuelle du parti communiste yougoslave. Tous les dirigeants 20. Corrttpondanct lnltrnatlonall', 192.1, pp. 183-184. Biblioteca Gino Bianco 337 yougoslaves qui se trouvaient en Russie venaient d'être arrêtés ; j'étais seul, le Parti affaibli et sans direction 21 ••• » L'accusation formulée contre les dirigeants yougoslaves devait être la même que contre ceux de Pologne et de tous les autres pays dont les chefs communistes vivaient comme réfugiés en U.R.S.S. : agents provocateurs au service de la police et de l'espionnage capitalistes. Pour ces dirigeants étrangers, Staline n'avait pas besoin de monter un procès monstre : il suffisait de les arrêter et de leur notifier leur condamnation. Tous les chefs du P.C. yougoslave, en titre et en fait, furent ainsi déclarés « ennemis et espions » et subirent un même sort en conséquence. Voici les noms des plus importants : SIMA MARKOVITCHs,ecrétaire du Parti au lendemain de sa fondation en 1919, chef de la première délégation yougoslave en Russie soviétique lors du IIP Congrès du Comintern. Seul orateur à cette occasion, il échangea des propos relativement vifs avec Zinoviev, mais fut néanmoins nommé membre du Comité exécutif. Arrêté peu après son retour en Yougoslavie, il fut élu in absentia membre suppléant du Comité exécutif au ve Congrès, en 1924. Sa peine purgée, on le nomma à nouveau secrétaire général du Parti et, après plusieurs péripéties, il vint s'installer en U.R.S.S. Sans exercer de fonction dans le Parti ni dans le Comintern, il travailla à l'Académie des sciences et « en juillet 1939, il fut arrêté et condamné à dix ans de travaux forcés - sans droit de correspondre - comme agent de l'impérialisme » 22 • Il mourut en prison. PHILIPE PHILIPOVITCH,secrétaire du Parti à sa fondation en 1919 et président dès 1920, émigra en 1924, fut rapporteur au ve Congrès du Comintern et entra au Comité exécutif. Par la suite, sous le pseudonyme de B. Bochkovitch, il devint étroitement associé à l'appareil central du Comintern, comme membre de son Comité exécutif, confirmé au congrès suivant en 1928, et comme l'un des dirigeants de la Fédération communiste balkanique. On l'aperçut pour la dernière fois un soir, en 1937, à Moscou, alors qu'il était emmené par les agents du NKVD 2 ~. MILAN GoRKITCH (Yosip Tchijinski) fut employé dès les années 20 dans l'appareil central de l'Internationale communiste des jeunes 21. V. Dedtjer : Tito parle, Paris 19:l3, p. 401. 22. Lt MouVtmtnt syndical ttl Serbie, 1903-1919, Belgrade 1958, p. 600. 23. Borba, 10 Juin 1962.

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