328 Livres reçus - RoGERLÉVY : Mao Tso-tong. Présentation, choix de textes, illustrations. Paris 1965, Seghers édit. (coll. « les Dei-:.tinspolitiques »), 175 pp. - MANZOORUL HAQ : Les Musulmans en Inde, s. 1., S. d., 48 pp. - E. PREOBRAZHF,NSKY : The New Economies. Translated by Brian Pearce, with an Introduction by A. Nove. Londres 1965, Clarendon Press : Oxford University Press, XX - 310 pp. - YVESLÉVY: Du parlementarisme au p, ~sidentialisme. Paris 1965, bulletin SEDEIS (Futuribles, n° 94).. 31 pp. - Z.A.B. ZEMANand W.B. ScHARLAU: The Merchant of Revolution. The Life of Alexander Israel Helphand (Parvus). 1867-1924. Londres 1965, Oxford University Press, 306 pp. . - BERTRAMD. WoLFE : Marxism. One Hundred Years in the Life of a Doctrine. New York 1965, The Dial Press, 404 pp. - JosÈPHELE Ju1F (Flavius Josèphe) : La Prise de Jérusalem. Texte traduit du vieux russe et présenté par Pierre Pascal. Monaco 1965, Ed. du Rocher, 420 pp. r L~abondance des matières nous oblige à écourter la présente liste ; elle sera complétée dans le prochain numéro. k COMJBO.i(Jj[ ,,.,11e ltiitori4ue et critique Jes /Ails el Jes iJüs Rédaction - Administration : 199, boulevard Saint-Germain, Paris 7a LITtré 72•81 Abonnements: voir tarif au dos de la couverture - HuGo DEWARest un spécialiste britannique des affaires soviétiques. Entre autres, il a publié une vaste étude sur les épurations dans les pays communistes : The Modern Inquisition, Londres 1953. - ANDREABSILINSKYfait partie de l'Institut de droit d'Europe orientale à Munich depuis 1957. Il a publié de nombreux articles sur le droit soviétique dans diverses revues allemandes et américaines. - RUDOLFHILFERDING (1878-1941) faisait partie de ces théoriciens socialistes devenus célèbres sous l'appellation d' « austro-marxistes ». Contrairement à une opinion trop répandue, l' « austro-marxisme » n'a jamais été une école, ni une doctrine, ni une tendance opposée à d'autres tendances socialistes. Le terme désigne des hommes éminents nés dans l'ancienne Autriche-Hongrie et, pour préciser, entre Vienne et Prague. A part ce hasard géographique, ce qui les unissait au point de motiver une étiquette mal interprétée, ce fut leur riche contribution à l'évolution de la théorie marxiste et leur refus de considérer cette théorie comme un dogme à réciter par cœur. La preuve que l'austro-marxisme n'était pas une tendance politique est fournie par le fait que ces hommes occupaient des positions fort dissemblables. Leur disparité politique va de Max Adler (extrême gauche, 1873Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL 1937), en passant par Otto Bauer (gauche, 1881-1938), par Kautsky (centre, 1854-1938) et par Hilferding (centre droit, 1878-1941) jusqu'à Karl Renner (droite, 1870-1950): étant entendu que les termes droite, gauche, etc., sont employés dans leur acception d'avant 1939 et perdue depuis. Trop à l'étroit dans l'atmosphère confinée de la vieille Autriche, Hilferding émigra en Allemagne. Il y écrivit, en· 1909, son Finanzkapital qui fit d'autant plus sensation que l'auteur n'avait que trente et un ans à l'époque. Hilferding y donne une explication des racines économiques de l'expansion impérialiste, et quelques années plus tard Lénine devait lui faire de larges emprunts dans sa brochure L'impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916). _ Le Finanzkapital est le seul ouvrage important qu'ait écrit Hilferding. Il publia cependant de nombreuses études théoriques tant dans la Neue Zeit (revue de la social-démocratie allemande, dirigée par Karl Kautsky) que dans le Kampf (revue de la social-démocratie autrichienne). Pendant l'autre guerre, il s'opposa au « social-patrio- " tisme » de la droite (Ebert-Scheidemann) sans verser dans le défaitisme de l'extrême gauche (LiebknechtLuxembourg). Sa position était assez voisine de celle de Karl Kautsky, dont il approuva les critiques contre le coup d'Etat accompli par Lénine-Trotski en octobre 1917 à Pétrograd 1 • Lors de la scission de la socialdémocratie allemande en 1917, il passa au Parti s.d. indépendant. Au moment de la scission de Halle (octobre 1920 - deux mois avant celle de Tours), il se fit remarquer par son intervention incisive, mais vaine, contre l'adhésion du P.S.D. indépendant à la Troisième Internationale. Il fut par la suite, avec Paul Levi, l'un des promoteurs de la réunification de la social-démocratie allemande (1923). Se consacrant de plus en plus à la politique active (il fut deux fois ministre des Finances s~us. la République de Weimar, en 1924 et 1928), il dela1ssapendant assez longtemps les travaux théoriques qu'il reprit lorsque l'avènement d'Hitler l'eut forcé à chercher refuge en Suisse. Dans la revue Zeitschrif t f ür Sozialismus, qu'il y fonda et dirigea, il offrit l'hospitalité à Karl Kautsky, qui avait de plus en plus de mal à publier ses articles sur le stalinisme dans la plupart des revues socialistes. C'est dans cette revue que Kautsky publia en novembre 1935 une longue et substantielle étude consacrée à l'ouvrage de Boris Souvarine sur Staline 2 • Venu s'installer en France, Hilferding fut pris au dépourvu par la rapidité de l'invasion allemande en maijuin 1940. Il n'eut plus le temps de quitter la France. Arrêté en juin ou juillet 1940, il fut livré par le gouvernement de Vichy à Hitler ainsi que son ami Rudolf Breitscheid. Tous deux pc!rirent en 1941 ou 1942 dans les geôles nazies, comme tant de personnalités de grand mérite et de haute conscience. LUCIEN LAURAT. 1. Cf. K. Kautsky~ Die Diktatur des Proletariats, 1918. 2. Ce livre a été traduit en allemand par Mm• Hilferding, dont le texte a disparu dans le désastre de 1940. , IMPRIMERIE FABRE ET c1 • 1, rue Cels - Paris 1411 Le directeur de la publication : L. Cancouët Dépôt légal : 411 trimestre 1965 Imprimé en France
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