QUELQUES LIVRES Sur une biographie de Maxime Gorki Parmi les papiers inédits de notre regretté collaborateur N. Valentinov, il se trouvait un commentaire sur une biographie de Maxime Gorki parue à Paris en 1950. Malgré le laps de temps écoulé depuis, et si déconsidéré que soit l'auteur de la biographie en question, cet écrit de N. Valentinov n'a rien perdu de son intérêt puisqu'il traite, en parfaite compétence, d'une personnalité intellectuelle des plus éminentes du régime soviétique au sujet de laquelle abonde une littérature peu véridique. Cela justifie la publication tardive du texte de notre collaborateur dont on a pu lire déjà les Entretiens avec Maxime Gorki dans notre n° 3 de cette année. Rappelons que les articles de M. Gorki sur Le coup d'Etat bolchévik de 1917 ont été reproduits dans le n° 5 de notre revue en 1957. Av ANT MÊME la sortie en librairie du livre de G. Alexinsk.i sur Maxime Gorki, le Figaro littéraire du 13 mai 1950 en avait publié des extraits, les faisant précéder d'une notice sur l'auteur et sur ses « mérites » littéraires et politiques. Il y était notamment indiqué que Lénine, au début de la révolution, lui avait proposé le poste de commissaire du peuple au Contrôle, et qu' Alexinsk.i avait refusé (c'est du moins ce qu'il prétend). Mais si l'on se rappelle qu'Alexinski et Pancratov avaient publié un article dans le J ivoïé Slovo du 5 juillet 1917, accusant Unine d'avoir fait de l'espionnage et d'avoir reçu de l'argent de l'l~tat-major allemand pendant la guerre; que d'autre part, après la révolution d'Octobre, Alexinski fut arrêté et, une fois libéré, s'enfuit à l'étranger, l'idée que Unine ait pu proposer à celui qui l'avait accusé d'espionnage un poste de commissaire du peuple est tout simplement bouifonne.Si l'on ajoute enfin qu'Alexinski a ~t, en collaborationavec un Français, André Biblioteca Gino Bianco Beucler, un livre publié aux Editions Baudinière : Les Amours secrètes de Lénine, sur une prétendue liaison de Lénine avec une certaine Elisabeth de K., personne de la haute aristocratie (ouvrage tissé, on le devine aisément, de pures inventions, mais dont le but uniquement politique était de faire croire qu'en 1911-14 Lénine espionnait à Cracovie pour le compte des gouvernements autrichien et allemand), on n'a vraiment plus guère envie d'aborder le nouvel ·ouvrage de cet auteur. Les neuf premiers chapitres (72 pages) en dissuadent encore davantage, mais pour une autre raison : ils ne sont en effet que la répétition pure et simple d'Enfance et de Mes universités de Gorki, toutes choses que les Russes connaissent bien, mais qui peuvent encore inté~esser les étrangers. A partir du dixième chapi\tre, l'intérêt augmente, et jusqu'à l'épilogue le livre se lit aisément, donnant au lecteur sous une forme concise l'essentiel de ce qu'il faut savoir sur Gorki. La tâche de l'auteur a été facilitée du fait que son personnage a fourni lui-même de nombreux documents pour aider à composer cette biographie. En plus des ouvrages des précédents biographes : LvovRogatchevski, Koubikov, Grigoriev, Gorbov, etc., on pourra consulter Grouzdiev (livres et documents édités en 1925, 1938 et 1946). On trouvera de même un complément indispensable dans les travaux édités sur Gorki par l'Académie des sciences de l'U .R.S.S. Sans vouloir inutilement reprendre le livre en question et tout en passant sur de nombreuses inexactitudes de détail, je voudrais apporter qu~lques corrections et compléments qui me paraissent nécessaires pour éclairer objectivement la physionomie de Gorki. Par exemple, le nouveau biographe demande qui a
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