L'OBSERVATOIRE DES DEUX MONDES de l'action civique indispensable p_our tenir en échec le nazisme déguisé en communisme. cc Est-ce que les libéraux américains vont accepter ce challenge ? » demande M. Harvey Schechter pour conclure. Le lecteur français avisé comprendra sans effort à quel point le raisonnement s'applique à la situation en France. Nulle part au monde, s~uf peut-être en Italie, la gangrène pseudo-co~~ll:n1ste ne fait autant de ravages, avec la comphc1te des pouvoirs publics, de 1~ presse bien . ~e~sa~te et des défenseurs attitres de la c1vd1sat1on occidentale. Maïski LA PUBLICATIOSNIMULTANÉdEes Mémoires de Sir Anthony Eden (Lord Avon) et de ceux d'Ivan Maïski, ex-ambassadeur soviétique à Londres (en France, dans le Figaro du 18 au 31 ma!s), mériterait analyse attentive et comme;11ta1res appropriés. Déjà ce miraculeux sync.h~o!11sm~a de quoi surprendre. On se bornera 1cf a traiter brièvement de la véracité du témoignage communiste (produit au complet dans le n° 12 du Novy Mir de Moscou en décembre 1964) et de la question du « deuxième front» soulevée, selon Maïski, par celui-ci le jour ~~I?e de l'agression allemande contre l'Union sov1et1que. Maïski s'attribue l'initiative d'avoir demandé à Eden d'abord, par l'entremise de Lord Beaverbrook, puis à Churchill, l'ouverture d'un deuxième front en Europe occidentale, c'est-à-dire un débarquement en force, susceptible d'attirer et de retenir assez de divisions allemandes pour soulager d'autant les armées soviétiques en pleine retraite. Il verse son eau au moulin de la propa- . . . ' , gande commuruste qui, comme on sait, n a cesse depuis vingt ans d'accuser l'Angleterre et les Etats-Unis de retard malintentionné,. systématique, dans la création ~u fro~t o~cidenta~,,~vec l'arrière-pensée de laisser 1 Union sov1et1que s'épuiser le plus longtemps possible. 1~ s'en pre~d particulièrement à Churchill comme s1le Premier britannique avait eu les moyens d'envahir la France ou la Belgique en 1941. Citons la traduction du Figaro, quoique défectueuse : Churchill, comme je l'avais supposé, eut une attitude négative. Il fut soutenu par la majorité des mem~res _du cabinet. Il fallut trois ans de lutte acharnée de 1Un10n soviétique avant que le deuxième front .ne fût enfi!l ouvert en France, et cela parce que les puissances occidentales craignaient que l'Armée rouge n'arr~vât à Berlin avant elles (...). Il devient absolument clair que l'idée d'aider l'Union soviétique ne jouait qu'un rôle secondaire, voire accessoire, dans la réalisation d'un deuxième front en France en 1944. Et au cours d~s trois ans qu'il a fallu consacrer à lutter pour obterur un deuxième front, l'ennemi principal en a été invariablement Winston Churchill, premier ministre de Grand~- Bretagne. Voilà comment il fallait comprendre pratiquement sa déclaration disant que, dans cette guerre, les Anglais accorderaient à l'U.R.S.S. toute l'aide dont ils seraient capables. Biblioteca Gino Bianco 127 On reconnaît dans ces mensonges éhontés un des thèmes invariables de l'historiographie soviétique aux ordres du pouvoir qui, de concert avec Hitler avait déchaîné la guerre en 1939 et non seule~ent rassuré ce dernier quant à l'éventualité d'un deuxième front à l'Est, mais de plus avait ravitaillé l'Allemagne en matières stratégique~ pour contribuer à ses victoires de 1940. Une mise au point ne sera pas superflue puisque la version communiste, sciemment fausse et perfide, trou~e le champ libre en Occident, et puisque la. Radio française, institution d'Etat, n'a pa~ cramt de diffuser l'année dernière une approbation de cette version mensongère. Maïski est bien obligé d'avouer qu'il resta plusieurs jours sans directives de Moscou, après l'attaque allemande. du ~2 juin : . « Ni Molotov ni Staline ne donnaient signe de vie. » Il se permet de l'écrire tout simplement pour se conformer au discours secret de Khrouchtchev au xxe Congrès, révélant que Staline était complètement prostré au début de la guerre quand son complice Hitler l'eut surpassé en félonie. Ce que confirme le recueil des discours de Staline, celui-ci n'ayant recouvré l'1;1sagede 1~ p~~ole que le 3 juillet 1941, douze Jours apres 1 1nvas1on allemande. D'autre part, Maïski est tenu de se conformer à la correspondance échangée entre Churchill et Staline, publiée à Moscou _en 1957. Mais rien ne peut l'empêcher de se faire valoir après coup en racont~nt qu'il ~ tout natur.~llement et d'emblée pose la question du deux1eme front, alors qu'il était sans nouvelles de ses maîtres. Il va sans dire qu'un _ambassade~ ~oyi~tiquene saurait prendre sur soi une telle 1n1t1a~!ves_u,rtout sous Staline, et surtout pas un Ma1sk1dont tous les collègues en diplomatie, de même origine et de même carrière, avaient été torturés et suppliciés par ordre du Secrétaire général. « Le gouvernement soviétique nous assaillit.de ~emandes \rOire d'exigences pendant les mois suivants : un ~econdfront, de colossalesquantités de matériel, des troupes britanniques basées sur le front ~u.sse, un traité », écrit Eden. C'est en effet le 18 Juillet que Staline, retro'!van,t ses . espri~s ,et son impudence, donc pres d un mois apres 1 attaque du 22 juin, ose parler d'un deuxième front en France (p. 11 de la Correspondan~e) ~t Churchill s'y réfère exactement dans ses Memo1res. Le premier jour, Maïski n'était pas précisément en position de suggérer un deuxième front : il appréhendait une « offensive de paix [allemande] vis-à-vis des puissances occidentales », rapp?rte Eden qui ajoute judicieusement : « Une cramte se cachait derrière les questions de l'ambassadeur : le Kremlin avait peur que nous ne regardions passivement les Russes lutter pour leur vie comme ils nous avaient regardés défendre la nôtre en 1940... » Staline et consorts ne s'étaient pas contentés de ~egarder, ils_avaient aid~ _Hitler de bien des manières, matérielles et politiques ; d'ailleurs Molotov a pu avec raison déclarer que le pacte Staline-Hitler << assure à l'Allemagne une
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