Le Contrat Social - anno IX - n. 2 - mar.-apr. 1965

M. J. MOODY comme propagande étrangère. Les exemples sont légion. Si !'U.R.S.S. est contrainte d'accueillir des expositions étrangères, elle n'est pas tenue d'encourager le public à s'y rendre. Souvent, l'application d'un accord achoppera, par exemple, sur la question de savoir si la publicité pour telle exposition pourra être affichée sur les murs de Moscou, si la presse, la radio et la télévision en parleront, etc. La psychose permanente dont !'U.R.S.S. fait preuve à l'égard du secret et de la surveillance a amené le gouvernement de Washington à élaborer une politique de réciprocité 67 • Pour essayer de tourner cette politique, Moscou s'est efforcé, ces dernières années, d'établir des liaisons directes entre des organismes privés aux Etats-Unis et les prétendues« organisations publiques » en U.R.S.S. Il faut être bien crédule pour soutenir de bonne foi qu'il existe en U.R.S.S. une organisation quelconque qui soit indépendante du parti communiste, c'est-à-dire du gouvernement : en fait, pareil phénomène est exclu par la Constitution soviétique elle-même. Les Etats-Unis ne l'ignorent pas, et les récentes initiatives de Moscou n'ont guère été couronnées de succès. Ainsi, la «réciprocité » fait loi. Biblioteca Gino Bianco 125 DE TOUT CE QUI PRÉCÈDE, il est possible de tirer quelques conclusions indiscutables. Tout d'abord, il ne fait pas de doute que le Kremlin a décidément renoncé à la politique paranoïaque de l'ère stalinienne consistant à isoler totalement le peuple soviétique du monde extérieur. Alors que naguère les contacts étaient réduits à néant, le présent courant des voyages dans les deux sens représente un progrès certain. Cela dit, on ne peut parler d'un véritable courant d'échanges. Le fait qu'il n'ait pas cessé de recourir à des méthodes de surveillance, de sélection et de propagande pour interdire - ou du moins entraver considérablement - les contacts personnels entre ses ressortissants et les citoyens des autres pays témoigne, de la part du régime soviétique, d'une peur bien enracinée que des rapports sans contrainte n'engendrent, dans l'esprit des Soviétiques, des comparaisons fâcheuses entre l'U.R.S.S. et les autres sociétés. MARY JANE MOODY. (Traduit de l'anglais) 67. Au sujet de cette politique, cf. Stephen S. Rosenfeld : u Soviet-American Exchanges - Tit-for-Tat Goodwill ,,, in Science, 27 mars 1964, pp. 1413-17. -

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