MAX EASTMAN Trotski avait signé sous la contrainte de Staline lui-même et dont la conclusion était que « tout le bavardage au sujet d'un testament tenu secret ou méconnu constituait une invention malveillante ». « Cela paraît assez clair, clama Staline. C'est Trotski qui a écrit cela et personne d'autre. Sur quoi se fondent alors les commérages de Trotski, de Zinoviev et de Kamenev au sujet du Parti et du Comité central qui auraient "dissimulé" le "testament" de Lénine ? On peut "tolérer" les commérages, mais ils ne devraient pas dépasser certaines limites. « Ces gens disent que dans ce "testament" Lénine aurait proposé que, devant la brutalité de Staline, le congrès envisage de le remplacer au poste de secrétaire général par quelque autre camarade. Cela est parfaitement exact. Oui, je suis brutal, camarades, envers les traîtres qui s'emploient avec brutalité à diviser et à détruire notre parti 4 • » Biblioteca Gino Bianco 85 Ainsi retourna-t-il la situation à son avantage en se servant des mensonges comme de la vérité. Staline n'avait plus besoin de cacher la suggestion faite par Lénine tendant à son éviction du poste de secrétaire général car, à ce moment-là, il avait déjà offert sa démission au Comité central, trié sur le volet, et l'avait ainsi fait refuser. Que Lénine eût conseillé sa révocation non seulement parce qu'il était brutal, mais aussi parce qu'il était déloyal, personne (puisque le testament avait été effectivement dissimulé) n'était plus en mesure de rétablir cette légère omission. MAX EASTMAN. (Traduit de l'anglais) 4. Discours à la séance commune du Comité central et de la Commission de contrôle du Parti le 23 octobre 1927, in Staline : Œuvres, vol. 10, pp. 172-77 de l'édition russe.
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