Le Contrat Social - anno IX - n. 1 - gen.-feb. 1965

60 obéissait aux directives de la police secrète des communistes. En réponse à ce document divulgué en 1964, Piasecki et c1e eurent l'impudence de répliquer dans une lettre ouverte au cardinal en prônant « la rencontre de la doctrine chrétienne et de la doctrine marxiste » (sic). Les échos du conflit se répercutèrent en France où des incidents bruyants eurent lieu à ce sujet, même dans des églises. En effet, Pax avait réussi depuis dix ans à s'infiltrer dans le catholicisme français pour s'y livrer, sous le prétexte classique de « dialogue» avec les communistes, aux manœuvres d'intoxication, de corruption et de chantage qui caractérisent cette engeance : il était temps d'alerter les naïfs. Les soixante-quatre évêques polonais exprimèrent, le 4 septembre dernier, leur solidarité entière avec le cardinal. A Paris, les In/ ormations catholiques internationales, habituellement complaisantes aux stalino-fascistes de Pax, avaient dû esquisser déjà urie prudente retraite en publiant des renseignem~nts de source catholique officielle, tandis que '[ribuna Ludu, organe du gouvernement polonais, tentait de donner le change en diffamant le cardinal, sans craindre de compromettre ainsi davantage ses agents mal déguisés. Mais l'Eglise de Pologne tient bon, rien n'est fini et sans doute entendra-t-on parler avant longtemps de Pax, de ses pompes et de ses œuvres. La morale de cette histoire, c'est que les innombrables camouflages ont trop duré, sous lesquels opèrent les communistes pour ne pas se montrer à visage découvert. En France et en Italie surtout, la tolérance accordée à des agissements aussi pervers confine à une complicité inavouable. Puisse l'exemple polonais dessiller d'autres yeux, au nom de la parole évangélique : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » Bouddhisme Il n'y a évidemment rien de commun entre Gautama le Bouddha et les politiciens bouddhistes qui entretiennent le chaos au Vietnam du Sud, · pas plus que Karl Marx n'a de commun avec les nullités ou les imposteurs qui professent actuellement le marxisme. Il suffit de lire les informations de Saigon, d'après lesquelles de pseudo-bouddhistes déchaînés provoquent des désordres dans ce pays en guerre, saccagent la bibliothèque Abraham Lincoln et se ruent sur l'ambassade des EtatsUnis, pour comprendre de quoi il retourne. Cependint le Monde du 18 décembre et le Figaro du 25 janvier ont publié des articles sous le titre commun :] « Que veulent les bouddhistes?». Et de chercher toutes sortes d'explications nuancées, d'accumuler les hypothèses énigmatiques, de se . référer aux aspirations religieuses_et morales de la doctrine, etc., pour ne pas conclure franchement qu'une certaine espèce de bouddhistes fait le jeu du communisme. Les choses sont pourtant assez claires. En aucun cas les communistes ne se présentent sous leur Biblioteca Gino Bianco_ LE CONTRAT SOCIAL propre drapeau, avec leur véritable programme. Ils trouvent toujours des thèmes en apparence anodins, susceptibles de séduire et de rassembler des masses ignorantes pour inciter leurs dupes à agir dans le sens voulu par l'état-major communiste clandestin. Leur thème principal a toujours été la paix, dont une variante prend l'étiquette du désarmement, une autre, celle du neutralisme. La paix signifie pour eux le champ libre à leurs conquêtes, étant entendu que ce sont leurs adversaires qui doivent désarmer et se tenir passifs tandis que les communistes se réservent le droit de s'emparer du pouvoir et d'annihiler toute opposition. Pour parvenir à cette fin, il leur faut surmonter un à un les barrages qui font obstacle à la réalisation du plan d'ensemble. Au Vietnam du Sud, ils n'ont aucune chance de faire accepter de plein gré le régime imposé de force au Vietnam du Nord. Ils proposent donc la neutralisation du " pays, mais seulement du Sud, comme solution raisonnable à un peuple las de la guerre, par conséquent l'éviction de tout gouvernement qui refuse de composer avec le Vietcong. Cela implique le départ des Américains alliés de tels gouvernements, sans qu'il soit question que le Vietcong renonce à l'appui formidable que Soviétiques et Chinois donnent au Nord pour conquérir le Sud. Le mot d'ordre à propager en premier sera donc celui de chasser les Américains par une succession de crises insensées, de troubles et de violences propres à les éccx:urer afin qu'ils s'en aillent, abandonnant le Sud à son triste sort. Les pseudobouddhistes font exactement tout ce qui contribue à réaliser la première partie du plan communiste. Personne ne peut nier sérieusement la pénétration des communistes dans le bouddhisme local. Leur technique d'organisation, d'agitation, de manifestation, de pétition, de pression sur les pouvoirs publics est aisément reconnaissable à l'œil nu, comme leur terminologie de circonstance, leurs slogans, leurs procédés, leurs astuces. Rien de plus facile que de les métamorphoser en bonzes : « Il y a certainement des communistes infiltrés dans les bonzeries», reconnaît précautionneusement l'article du Figaro déjà mentionné; « Il suffit de se raser la tête, de se présenter dans une pagode où l'on est accueilli de droit à porter la robe. » Ainsi déguisés, les agents du Vietcong encadrent et entraînent derrière eux1esbouddhistes intellectuellement faibles à des fins diamétralement opposées au bouddhisme : « Toutes les attitudes et les manœuvres que l'on décèle en effet dans cette affaire sont grossièrement contraires aux enseign~ments de Bouddha» ( op. cit.). Il va sans dire que les suiveurs innocents ne suivraient p,as des cris de guerre inspirés de Marx ou de Lénine ; ils se laissent circonvenir par des formules pacifistes et neutralistes. Que de vrais bonzes se soient sacrifiés dans les flammes pour une cause qu'ils croyaient juste, cela ne change rien à la machination en cours. Comme l'a écrit Maxime Gorki en ,.

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