54 A. Rosmer a eu la malencontreuse idée de faire suivre le pamphlet de Trotski d'un appendice comprenant trois écrits postérieurs : le premier daté de juin 1920, où Trotski prédit le triomphe imminent de l'Internationale communiste sur la deuxième Internationale ; le second daté de mars 1936 et annonçant le triomphe de la 4e Internationale sur les ruines des deux autres ; enfin la préface à l'édition anglaise de 1935 du même ouvrage. La réputation de Trotski comme « prophète » n'en sort pas précisément grandie. LUCIENLAURAT. Actualité de Saint-Simon SÉBASTIENCHARLÉTY: Histoire du saint-simonisme. Paris 1965, Ed. Gonthier (Bibl. « Médiations »), 282 pp. VOICILARÉÉDITIONe,n « livre de poche », d'un ouvrage célèbre. Il avait été publié une première fois en 1896, lors de la soutenance de thèse de Sébastien Charléty, puis une seconde fois en 1931, avec des illustrations et une bibliographie augmentée. La présente édition ne reproduit pas intégralement celle de 1931. Les nombreuses notes de bas de page ont disparu. Autre suppression, et dont nous ne comprenons pas la raison, celle de l'importante conclusion, où l'auteur actualisait B-iblioteca Gino Bianco -.. , LE CONTRAT SOCIAL le phénomène saint-simonien. Le « testament » d'Enfantin, sa lettre sur la « Vie éternelle », déjà condensée par Charléty, est sérieusement tronquée. De même, la bibliographie est naturellement très écourtée. L'éditeur aurait pu cependant y maintenir la mention d'ouvrages aussi importants que L'Ecole saint-simonienne de G. Weill et surtout L' Exposition de la doctrine de Saint-Simon, préfacée et utilement commentée par les regrettés C. Bouglé et E. Halévy, ouvrages sans doute épuisés en librairie, mais qui figurent dans toute bibliothèque digne de ce nom. En dépit de ces imperfections, ce petit livre est de nature à initier le public, trop ignorant de l'histoire idéologique et sociale de la France, à des hommes, des idées, des faits qui n'ont jamais été plus actuels. Personne ne doit ignorer que Saint-Simon est, sans contestation possible, le père de ce que nous nommons après lui la société industrielle. Ses disciples, pour la plupart hommes , de grand talent créateur, ont contribué plus que d'autres à édifier l'industrie française. En 1931 déjà, Charléty écrivait dans sa conclusion : « Nous voyons autour de nous, vivantes encore, la plupart des erreurs et des vérités qu'ils énoncèrent. » Derrière l'histoire anecdotique, souvent burlesque, de la communauté, il ne faut pas oublier que l'objet des recherches saint-simoniennes, parfois enrobées dans un mysticisme qui peut paraître ridicule, est le problème de notre temps : parvenir, par l'organisation et le progrès, à une société qui soit véritablement humaine. MICHEL COLLINET.
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==