L'ASSOCIATION INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS 45 6° Des relations du capital et du travail ; concurrence étrangère; traités de commerce. 7° Impôts directs et indirects. 8° Institutions internationales ; crédit mutuel, papiermonnaie, poids, mesures, monnaie et langue. 9° De la nécessité d'anéantir l'influence russe en Europe par l'application du principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et la reconstitution d'une Pologne sur des bases démocratiques et sociales. 10° Des armées permanentes dans leurs rapports avec la production. 11° Des idées religieuses ; leur influence sur le mouvement social, politique et intellectuel. 12° Etablissement d'une société de secours mutuels ; appui moral et matériel accordé aux orphelins de l'Association. Ainsi qu'il est facile de s'en convaincre par l'examen des différentes pièces que nous venons de publier, l'organisation de la Société était républicaine et fé~érative. Chaq~e group~ ~onservait son autonomie, et le congres seul etatt souverain. Le conseil général n'était que l'exécuteur des décisions du congrès et n'avait pour mission que de _lesexécuter et faire exécuter. L'organisation de la ~ociété étan~ ~és~rmais· bien connue du lecteur, 11 nous parait indispensable d'appeler son attention sur ses très h,u~bl~s débuts ; mais avant d'entrer dans ces detads il n'est pas inutile de dire qu'à peine installés dans leurs fonctions les secrétaires correspondants de Paris, et notamment M. Tolain, furent en butte aux plus violentes calo~~s. M. Tolain, en ~ai~on des fonctions de secretaire de la comnussion ouvrière qu'il avait remplies lors de l'~xposition universelle de Londres, fut plus directement attaqué que ses camarades, et on l'accusa bientôt d'être l'agent secret du Palais-Royal. Ces bruits prirent des proportions telles qu'il parut nécessaire de les démentir solennellement, et les ennemis les plus acharnés du futur député et sénateur de la Seine furent bientôt contraints d'avouer que la jalousie avait seule donné naissance à ces calomnies. Rien n'est venu depuis lors démontrer que M. Tolain ait, à un moment quelconque, pris ses inspirations auprès du prince Napoléon, et sa conduite ultérieure dissipa tous les doutes. Cela dit à propos de calomnies que nous ne pouvions passer sous silence, car elles firent trop de bruit en leur temps, revenons aux débuts de l'Internationale. Si nous en croyons le livre de M. Fribourg (l'Association interna~ionale des travailleurs, Paris, Armand Lechevalier, 1871), l'argent manquait au ~éb~t ; le tr~estre de loyer acquitté d'avance avait vidé la caisse du groupe fondateur, et l'on ne put faire imprimer 20.000 exemplaires des statuts générau_xet ~ .ooo le~res d'adhésion que grâce au crédit obligeant d un ami. Le mobilier qui garnissait le local d~ la rue des Gravilliers était du reste des plus simples; il se composait d'un petit poele en fonte, cassé, apporté par M. Tolain, d'une table en bois blanc, servant durant le jour d'établi à M. Fribourg, et enfin de deux tabourets en bois blanc, auxquels Biblioteca Gino Bianco on adjoignit plus tard quatre sièges d~ fantaisie. Ce mobilier, plus que modeste, constitua pend~t plus d'une année tout l'ameublement du petit rez-de-chaussée où se réunissaient les membres de l'Association groupés autour de la section des Gravilliers. Le bureau de Paris, installé comme nous venons de le dire, n'en recevait pas moins de nombreuses adhésions. Bon nombre de membres de sociétés dissoutes par l'Empire venaient se faire inscrire rue des Gravilliers, et quelques mois après l'ouverture du bureau les adhésions étaient assez nombreuses pour qu'il devînt possible à l'Association de constituer des bureaux correspondants en province. C'est à cette époque que remontent les adhésions de MM. Jules Simon, plus tard membre du gouvernement de la Défense nationale, puis ministre du gouvernement de M. Thiers, Henri Martin, Gustave Chaudey, Charles Beslay, etc. Comme l'historique de la Société, depuis 1~65 jusqu'aux événements de mars 1871 tout au moins, peut se faire à l'aide des comptes rendus des congrès, nous allons les passer rapidement en revue. Le lecteur se rappelle que, le 28 septembre I 864, le meeting réuni dans Saint-Martin's Hall avait décidé qu'un congrès ouvrier aurait lieu l'année suivante à pareille époque. Or, ce congrès ne pouvant avoir lieu, vu l'insuffisance des adhérents et l'état de la caisse du conseil général, il fut décidé qu'une conférence administrative aurait lieu à Londres le jour anniversaire de la fondation de la Société. En conséquence de cette décision, le 24 septembre 1865, il y eut une réunion dans une des salles d'Adelphi Terrace. On examina dans cette réunion la question de savoir s'il convenait de n'admettre comme adhérents que des travailleurs manuels. L'accord ne se fit pas sur ce point, et il fut décidé que provisoirement les bureaux agiraient en ce cas à leur guise et sous leur responsabilité propre. Ce fut en septembre 1866 que se réunit à Genève le premier congrès. Etaient convoqués, outre les délégués de France, de Suisse, d' Allemagne, d'Angleterre, etc., certains étudiants de Paris qui naguère s'étaient réuni~ au co~grès ~e Liège pour y discuter des questions philosophiques. Le bureau de Paris fit le voyage à ses frais. Le jour de l'ouverture du congrès, quelques efforts fur~nt faits _pourtran.sformer 1~réunion en manifestation antibonaparttste ; mais, sur le~ réclamations des délégués étrangers, le parti blanquiste dut renoncer à cette entreprise. Les résolutions adoptées par le congrès furent les suivantes : L'établissement dans chaque localité d'Europe de bureaux correspondants ; Une cotisation mensuelle destinée à couvrir les frais généraux de correspondance ; Une publication également mensuelle d'un bulletin de la Société ;
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