Le Contrat Social - anno VIII - n. 6 - nov.-dic. 1964

382 toucher leur sportule. Cette puissance dont le siège est à Moscou et dont les ramifications avouées ou secrètes s'insinuent partout à travers le monde dispose de partis légaux et illégaux, de syndicats à ses ordres, d'organisations satellites de toutes sortes, mais surtout elle exerce son influence sur et par la presse * qui «manifeste un mépris certains de ses lecteurs », qui exploite « la crédulité et la sentimentalité publiq~es », qui provoque « un recul profond de l'esprit civique, une négation de la véritable culture». Une multitude de gribouilles concourent désormais à l'extension du communisme, croyant prendre ainsi une assurance sur la vie et contre le chômage, espérant se concilier la fav~ur de ceux dont ils escomptent les succès à venir. En l'année 1964 qui s'achève, on a pu assister à ce scandale sans précédent, l'apologie de deux complices actifs de Staline, du stalinisme, des atrocités staliniennes, les sieurs Thorez et Togliatti, par la presse que la terminologie dite marxisteléniniste qualifie de « bourgeoise» et d'« impérialiste». Ces deux individus sans foi ni loi n'avaient pas seulement pris fait et cause pour les massacres et les tortures ordonnés par Staline, par Iagoda, léjov et Béria dont les dirigeants soviétiques ont quelque peu dévoilé depuis 1956 les méfaits et forfaits indicibles, ils ne s'étaient pas seulement déclarés entièrement solidaires des pires turpitudes du régime sanguinaire dont il est impossible de dénombrer les millions d'innocentes victimes, ils ont trempé directement dans la persécution et l'extermination de leurs plus proches camarades du Comité exécutif de la 3e Internationale. Pendant la guerre civile espagnole, ils furent parmi les assassins des militants ouvriers et socialistes qui refusaient de s'inféoder au despotisme oriental. Lors des procès monstrueux mis en scène à Moscou pour déshonorer et supplicier les compagnons de Lénine, ils ont applaudi aux machinations pseudo-judiciaires et aux exécutions capitales. Le Contrat social a reproduit, à titre documentaire, leur approbation servile des «purges » sanglantes conçues pour décapiter l'Armée rouge et en anéantir les principaux cadres. Ils allaient bientôt contresigner le pacte crapuleux conclu par Staline avec Hitler pour plonger l'Europe dans une guerre innommable, donc prendre la co-responsabilité des dévastations, des hécatombes, des pogromes. Lâchement embusqués pendant cette guerre voulue par Staline autant que par Hitler, ils ont encore profité de la libération de leurs pays par les armées anglo-américaines pour tuer des milliers de leurs adversaires politiques sans défense. On ne saurait en quelques lignes dresser une liste tant soit peu suffisante de leurs crimes. Et de ces deux criminels, quantité de journaux « bour- * Egalement sur et par la radio, la télévision, le cinéma, le théâtre, les « mass media » en général, mais à chaque numéro de la revue suffit sa peine: pour l'heure, il s'agit de la presse. · BibliotecaGino Bianco -..... LE CONTRAT SOCIAL geois », «impérialistes», selon leurs amis communistes, n'ont pas craint de faire l'éloge, en cette année de honte 1964. Pour ne prendre qu'un exemple, le Monde n'a cesséde les porter aux nues, avant et après leur mort, osant même inventer parmi leurs mérites imaginaires la fondation de leur parti respectif, contrairement à la vérité la moins contestable. En particulier l'article d'un M. Fauvet (19 mai) sur la «forte personnalité» de Thorez, tissé de mensonges d'un bout à l'autre, semble écrit exprès pour être déféré au futur Conseil de l'Ordre des journalistes et tomber sous le coup du Code de la presse. Il y a là notamment une histoire forgée de toutes pièces pour placer son héros sordide sous l'égide posthume de Lénine et dont il sera facile de prouver la fausseté criante. Ce M. Fauvet prétend discréditer par une sorte de prétérition les véritables fondateurs d'un parti propre, Fernand Loriot et Alfred Rosmer entre autres, qui eurent en réalité toute la confiance de Lénine et, à leur honneur, n'ont perdu que celle de ses successeurs indignes, pour avoir refusé de s'associer à leurs impostures (quant à B. Souvarine, une institution universitaire suisse doit publier une documentation qui fera justice des allégations du Monde et de bien d'autres fabulateurs). Pour les courtisans bourgeois du stalinisme, le parti communiste n'a commencé d'exister qu'à partir du moment où il est devenu un appendice des services secrets soviétiques, un instrument servile du seul Etat impérialiste et colonialiste de nos jours. C'est une opinion, mais ~liene peut se défendre qu'en exploitant la «crédulité et la sentimentalité publiques », qu'en contribuant « à un recul profond de l'esprit civique, à une négation de la véritable culture», comme l'a si bien dit le Congrès des instituteurs auquel nous n'avons pas fini de faire écho. Correspondance Le parti communiste nous envoie, par l'intermédiaire d'une c~rtaine « Fédération nationale (sic) des déportés, internés, résistants, patriotes » (et encore quoi?), une lettre qui fait semblant de répondre à l' « exposé des motifs d'une proposition déposée au Parlement le 29 mars 1950 » paru dans notre n° 4 de cette année. Ces messieurs prennent ce document parlementaire pour un « article ». Et nous, pour qui nous prennent-ils? Il nous semble nécessaire d'établir avant tout l'identité politique des auteurs de la lettre et, à cet effet, nous les prions de répondre aux questions suivantes. Ainsi nous publierons deux lettres au lieu d'une. 1. Que pensez-vous du toast prononcé par Staline en présence de von Ribbentrop : « Je sais combien la nation allemande aime son Führer; j'aimerais donc boire à sa santé » ? 2. Que pensez-vous de cette déclaration de Staline : « Ce n'est pas l'Allemagne qui a attaqué la France et l'Angleterre, mais la France et l'Angleterre qui ont attaqué l'Allemagne »?

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